la dure loi de la jungle
Place à la prospection qui nous dévoile notre statut sur l'île : des dépendants!
Nous sommes dépendants du bon vouloir d'un éventuel patron. Tous les matins, après avoir attentivement relevés les annonces sur les journaux locaux, on se met sur notre 31 et on part à la chasse! A peine sortis du véhicule de location le déluge nous transforme en "zezette épouse X". Les cheveux en bataille, collés au front, le front qui ruisselle sur nos beaux habits qui ne ressemblent plus qu'à des serpillères de chez Emmaüs. Mon maquillage dégouline. Les pieds plic-ploc dans les chaussures. Et pour couronner le tout nos cv sont trempés. On tente de faire bonne figure, de sourire un max, de parler correctement, d'avoir l'air sûr de nous mais pas trop. De serrer les mains en regardant bien dans les yeux. On repart toujours avec la même réponse : Vos cv nous intéressent, on a vos contacts, on vous rappelle. On passe donc à la phase "attente".
Nous sommes dépendants du marché de l'immobilier qui explose. Les logements sont précieux sur l'île. Précieux et rares. Et hors de prix. Nous avons visité une case ce matin. Une case oui, sur pilotis limite, au milieu d'un quartier pas top. Une case donc, où il faut se partager la terrasse avec les voisins. Une case de seulement 25m², une cloison-rideau qui sépare la chambre du salon. Pour 1400€ charges comprises. Du grand luxe!
Cet après midi, il s'agissait d'un appartement, très grand, près de 50m², deux chambres dont une meublée d'un balai (hum hum, comme si un jour on allait meubler cet appartement...) la décoration et les meubles dignes de chez mémé Simone. Une terrasse enoooooorme vue sur mer, sauf que les proprios vivent au dessus et occupent également la terrasse. Pour 1400€ charges non comprises. Trop cher pour la vie en communauté de terrasse.
Nous sommes dépendants, pour finir, de la météo. Une nouvelle perturbation, Otto de son petit nom, nous secoue pas mal les cocotiers! Il pleut à verse, le bas de l'île est inondé, des orages assombrissent le ciel tôt dans la journée. Donc tout nos chers patrons et proprio sont déboussolés. Les restaurants vont tarder à ouvrir (dégât des eaux oblige) et les logements ne peuvent être visités puisque les chers babates ne veulent pas mettre le museau dehors s'il pleut.
Mais je vous entends d'ici, tout sournois que vous êtes... non non non... pas de destin funeste cette année pour les manouches des caraïbes. Puisqu'on est confiant et que tout va rentrer dans l'ordre sous peu. Incessamment même.
Il faudra vous faire à l'idée que tout ne se passe pas toujours comme prévu pour nous. Bon, ça ne veut pas dire que ça se passe mal, loin de là. Et même que nous sommes encore dans les temps. J'avais fixé le challenge d'emploi-logement à une semaine. Il nous reste donc 3jours.
Tout ça pour remettre un peu de réalité à nos pauvres existences. Nous ne sommes pas QUE des branlous qui ont des cuillères dorées toutes cuites dans la bouche! Ça se gagne une place au soleil des noix de coco.