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J'aurais voulu être une raconteuz'
14 novembre 2012

Camaruche ou la route de la mort...

De bon matin je pars avec mon fidèle destrier Moby, en mode hyper pepette (maquillée-coiffée-manucurée) pour me rendre au travail.

Le soleil brille, les oiseaux chantent et les ouvriers du bord de route me sifflent.
Tout va bien dans le meilleur des monde...

Jusqu'au moment où j'arrive à la descente de la mort, j'ai nommé Camaruche.

Camaruche c'est, suivant dans quel sens tu te trouves, une put*** de descente sa grand mère qui, de par notre revêtement en béton et non en goudron, est une vraie patinoire en temps de pluie.
Camaruche est aussi l'endroit où quand tu veux monter, toujours en temps de pluie, et bah la plupart des autos patinent au beau milieu même avec un bon 4x4.

T'imagines bien que grâce à la légèreté de Moby (et la mienne) je n'ai aucune difficulté à monter Camaruche. Le problème étant que pour descendre on ne fait malheureusement pas le poids.

Et autant quand je suis partie de la maison le soleil brillait, les oiseaux chantaient et les ouvriers du bord de route me sifflaient autant une fois arrivée à Camaruche y'avait plus le soleil, ni les oiseaux, ni les sifflements mais une couche de p'tite pluie fine sur la route!
Bordel de chiotte Camaruche avait pris le p'tit grain.
Et ça sentait pas bon cette histoire. Pas bon du tout, du tout!

J'te raconte.

J'entame le virage, virage en pente à 15% que mes yeux astigmates visualisent à presque 80%, on est comme sur la route de la Mort!
J'ai grave la trouille et je sens que Moby ne fait pas la fière non plus.
Sortie de virage, Moby se crispe, le train arrière paralysé.
Je tente de reprendre le contrôle grâce à la technique magique du frein-sandales, qui s'avère non efficace. Je préfère remettre mes pieds en sécurité dans les étriers parce que je sais que sur ce coup là Moby et moi on est mal.
Très mal.

J'vais pas te mentir, j'ai senti de suite qu'on allait chuter, que ça allait être un mauvais moment à passer et je ne pouvais garantir notre état à l'arrivée.
Mais j'allais tenter le tout pour le tout!

J'ai fait en sorte que la gamelle se passe le mieux possible.
Genre tu sais que tu vas bouffer le béton, que tu vas avoir un peu si mal quand même, mais tu cherches à avoir le moins de bobos possible.
Le truc un peu dangereux c'est que nous étions suivis par un gros 4x4 et qu'au moindre écart il pouvait nous écraser dans sa lancée.
Et le truc encore plus dangereux c'est qu'un autre gros 4x4 entamait sa montée.
En gros on était cernées.

Je me suis donc fait le plus toute molle possible, en gardant une certaine raideur dans le cou pour éviter de m'éclater la cervelle. J'ai gardé les cuisses bien serrées sur Moby pour ne pas qu'elle aille se faire percuter par les 2 gros vilains 4x4 et je nous ai fais faire un 180° de ouf malade histoire de rester le plus près possible du bas côté, ayant visualisé un peu plus bas une entrée de parking.

Au bout de quelques mètres sur le dos, la tête en bas, Moby sur moi, notre folle cavalcade se termine pile poil dans l'entrée de parking!

Well done gamine!!!
Le temps de faire l'inventaire des bobos (le dos juste un peu arraché comparé à ma robe) quelques bosses qui commencent déjà à sortir mais on va bien.
Je sais comment je m'appelle, Moby aussi.
On est un peu sonnées mais c'est pas pire.

Je suis quand même forcée de laisser Moby sur le bas côté et de foncer à l'hopital parce que quand même j'ai mal partout et bah.... ha bah oui merde je pleure!
C'est les nerfs, ça lâche toujours après.
Je me refait le film et j'me dis qu'on a quand même eu pas mal de bol.

Après 2heures d'attente à l'hopital, on s'occupe enfin de moi.
J'ai un oeuf sur le coude, mais ça va c'est pas l'os qui sort... un autre oeuf sur la cheville. Et des brûlures dans le dos.
Le Doc il est hyper halluciné de la non étendue des dégâts comparé à l'étât de ma robe et me dit que je dois être hyper souple... genre je vois pas le rapport mais lui il a dû le voir grâce à ma chute de reins écorchée... hum hum...genre j'ai surfé sur le béton...
Bon bah c'est bon, je peux rentrer m'occuper de Moby qui elle a un peu plus de mal.
Elle s'est cassé le pot la pauvre.

Au moment même où je vous parle elle est sortie d'affaire et sort du Doc des Mobylettes en fin de journée.

J'te rassure j'ai quand même hyper mal partout ce matin, style j'ai passé la nuit à boxer contre un chêne. Mais ça va, je vais bien!

Je vais juste devoir me trouver une auto... parce que Camaruche sur le dos tous les matins ça va pas être possible.

 

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4 novembre 2012

Comme un p'tit pressentiment...

Un pressentiment, rien qu'un tout petit doute qui te dit que non non non, tu ne monteras pas dans cet avion, parce qu'il y a eu un signe. Juste un ptit truc qui fait que tu le sais, tu le sens, ce sera ton tout dernier voyage. Le voyage du crash... du vas y qu'on coule en plein Atlantique ou qu'on explose en plein vol. Au choix.

Le signe ça a été une erreur sur ma carte d'embarquement. Rien de grave en soi, mais je pensais qu'avec toutes ces normes de sécurité on ne laissait pas passer quelqu'un avec une erreur colossale, que dis-je une erreur intersidérale, sur sa carte d'embarquement.
Mon nom et mon prénom correct.
L'heure et le numéro de vol correct.
Mon identité sexuelle... pas correcte!

Je suis, sur ce vol, Monsieur Soïzik P. Et à mon grand étonnement ça n'a choqué personne.
Je fais la queue, à défaut d'en avoir une, pour monter dans l'avion et là j'en informe une pote qui ne savait pas ô combien je pouvais être superstitieuse quand il s'agit de voler dans une machine qui est tout sauf un oiseau géant capable de porter 350 personnes. D'ailleurs le jour où les oiseaux se lanceront dans le transport d'humains je serai bien plus rassurée que de monter dans un avion. Mais passons.
Je révèle l'erreur, et c'est alors qu'elle me répond tout naturellement « Tiens c'est con, si on se vautre ils vont chercher un mec et là bah ça sera pas facile de t'identifier! »
Mon sang ne fait qu'un tour et je suis prise d'une envie incontrôlable de repousser mon départ. Sauf que, à moins de passer pour une psychotique névrosée, je n'ai guère le choix, je dois monter. Un petit coup de respiration ventrale... et ça repart.
Me voilà dans l'avion.
Comme à chaque fois avant de décoller je m'adresse à Roger (mon pilote perso imaginaire) à voix haute (mais pas trop pour pas passer pour une foldingue) dans mon micro magique imaginaire qui se trouve sur mon poignet gauche. C'est mon petit rituel anti-stress et impossible de décoller sans le faire.
Je lui demande s'il a passé une bonne nuit, s'il est en forme et s'il pouvait faire en sorte qu'on fasse un super vol. Je dois finir ce petit rituel par un bisou magique sur mon poignet et un « Je t'aime Roger ».
Sauf que là, y'a une hôtesse qui passe à côté de moi au moment précis du bisou magique et je ne peux aller jusqu'au bout. Miséricorde!
On ne coupe pas un rituel en deux. Il faut que ça file, que tout soit enchaîné, hyper raccord!!! Panique à bord!
Je me retrouve obligée de faire le bisou magique qu'une fois que cette dinde d'hôtesse se barre de ma rangée! Ça sent pas bon! Ha non non non. J'aime pas très bien ça du tout. Me revoilà à paniquer sévère.
Respiration ventrale... et ça repart.
Je tente de m'occuper en faisant des ptits tinouninou à Dinou (mon chat fils qui hait au plus haut point se retrouver dans un avion lui aussi, tu peux le lire ici).
Roger met les gaz et zou on décolle!

Même pas peur, enfin bien moins que Dinou qui se transforme en Roi de la jungle dans sa caisse.

Le vol se passe plutôt pas mal, jusqu'au moment où, au bout de 3 heures de vol, Roger prend le micro et va complètement pêter les plombs! Une femme s'est fait prendre à fumer dans les toilettes et Roger l'est hyper en colère.
Il nous dit qu'il faut 7 secondes pour qu'un avion explose en cas d'étincelle, qu'il en a rien à fouttre et que quitte à y passer il peut se la jouer en mode amerrissage et que dans ce cas on a aucune chance de survie parce qu'on est en plein milieu de l'Atlantique. Heu Roger t'es pas complètement barré de dire des choses pareilles??!
A quoi ça sert alors tout ces chalalas des hôtesses avec leur bouée et leur tuyaux d'oxygène?! C'est des mythos en fait c'est ça??! Vous faites tous croire qu'on pourra s'en sortir mais en fait vous le savez tous qu'il n'y a aucune chance??!
Haaaa Roger mythoooo! Encu** Roger!
Et moi en plus on pourra jamais m'identifier parce qu'ils vont chercher un mec et que moi j'ai pas de zizi bordel!
Et BAM me revoilà à hyper-ventiler... Respiration ventrale... et ça repart.
Roger t'es rien qu'un con d'abord et je t'aime plus mais là sur le coup je te le dis pas tant que tu m'auras pas redéposé sur le plancher des vaches! Et la prochaine qui se grille une clope dans les chiottes je la fais passer dans le trou d'évacuation!
C'est compris?

 Un signe, juste un signe qu'elle a dit la demoiselle? A ce stade c'est limite si c'est pas écrit sur grand écran qu'on va y passer. Parce que Roger qui dit haut et fort dans son micro que lui il est prêt à y passer ça prouve bien qu'en cas de ptits soucis technique il va pas faire de grands efforts pour nous sortir de là.

Put*** il fallait que je tombe sur un Roger hyper susceptible et pas super fan de la life... Jsuis deg...

Si j'te dis qu'une heure après j'ai encore cru y passer tu me crois?

Une heure après commencent des petites pertubations. Et ça j'aime vraiment pas du tout, du tout. Du tout.

Respiration ventrale... et ça repart pas du tout parce que là pour le coup ça secoue grave sa mémé dans les cocotiers et Roger reprend le micro. Il demande à l'équipage de bord de s'assoir et de s'attacher.
Ok là j'ai très si peur. Fais pas le con Roger, sors nous de là!!!
Et qui c'est que je vois assise en face de moi?
Et bah l'hôtesse qui m'avait coupé dans mon rituel du bisou magique! Jsuis à deux doigts de la traiter de tous les noms cette greluche et de lui hurler que tout ça c'est rien  que de sa faute, mais je suis bien trop occupée à enlever toutes mes fringues (coup de chaud de malade) et à essuyer mes mains qui pissent (j'ai jamais autant transpiré des mains).
Dinou quant à lui, se met à pisser tout court et je me retrouve pleine de son pipi sur les genoux, parce que pour le calmer je n'ai d'autres solutions que de mettre sa caisse sur mes genoux et de le caresser. Et ce, pendant les 8h de vol. Hyper pratique et confortable. Pour le coup je suis forcée de le mettre à mes pieds, et autant il ne supporte pas les vibrations des moteurs sous ses petites pattes autant il déteste se retrouver dans son pipi...
On continue à être secoué dans tous les sens et là je me fais une raison. Pour nous ça va être un sale moment à passer c'est sûr. Mais je sais que ça sera encore plus dur pour ma famille, mes amis... eux ils auront toute la vie pour avoir mal. Nous ça va aller vite....

C'est alors que Roger reprend la parole et nous dit qu'il a demandé l'autorisation pour aller encore un peu plus haut histoire de sortir de ce vent qui nous trimballe sévère.
Enfin moi, un vent qui fait bouger un avion c'est plus trop un vent mais une tornade mais bref. Si Roger il dit que là haut ça sera pas le vent et bah allons y!

Nous y allons et les hôtesses peuvent se détacher. Même la greluche. Je l'aurai bien attaché tout le reste du vol celle là!

Le reste du vol se passera normalement sauf que j'aurai un mal fou à desserrer la mâchoire et que  ça sentira si tant le pipi de chat sur moi. Roger a quand même fait un super atterrissage. Crâneur.

Et je lui ai quand même dis Merci et à la prochaine. A moins que la prochaine fois je rentre en bateau en fait...

Tu l'auras deviné je suis de retour sur le caillou.

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