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J'aurais voulu être une raconteuz'
28 décembre 2013

Phuket Trip #Part 3# De Phuket à Koh Phi Phi...

Être à quai c'est le moyen de rencontrer pleins de gens.
C'est revoir un boug' qu'on avait déjà croisé à l'autre bout du monde, c'est se rendre compte en discutant qu'on connaît le pote du super pote du man qui bosse sur tel bateau, c'est raconter d'où on vient et parler de là où on va.
Perso, moi je connais personne et personne ne me connaît mais très vite je deviens la nana qui se promène pieds nus sur les pontons, le sourire scotché aux lèvres et des papillons qui lui jaillissent des yeux.
Celle qui a fait le tour du monde des airs pour retrouver son Captain'...
Et très vite, le Captain' me fait faire le tour du monde de la marina de Phuket.

Je rencontre une Soïzick de 70 printemps avec qui je trinque à la santé des Bretons, je passe une soirée à papoter avec un écrivain Sud Africain, je refais le monde avec un Anglais et une Suédoise, je me gave de riz Malgache.
Je me prends pour une Princess Indienne, invitée dans un resort à déguster des sushis pour finir dans un p'tit salon so romantic à écouter une Thaï chanter du Lennon...
Sans oublier les copains, ce petit groupe d'expat' lié par les mêmes racines, par la même folie: tout quitter pour s'installer ici.
C'est eux qui racontent.
Ils racontent leur vie ici, dans ce pays qui tourne au ralenti, où la monarchie absolue a laissé place à une monarchie constitutionnelle il n'y a que 80 ans et où l'armée a toujours une place prépondérante.
Ce pays où les "chemises rouges" s'insurgent contre les "chemises jaunes", où on y parle de dictature.
Ce pays qui accueille chaque année plus de 15 millions de touristes.
Tourisme de masse, tourisme à bas prix, tourisme sexuel aussi.
Tout se vend, tout s'achète.
Sauf le titre de propriété.
Un étranger ne pourra devenir propriétaire que d'une construction mais jamais de la terre.
Quelques solutions s'offrent alors à toi, comme te marier avec un(e) Thaï et acheter le terrain à son nom, ou alors faire signer un(e) Thaï en tant que propriétaire et poser une hypothèque en tant que "prêteur", tant que tu ne lèves pas l'hypothèque la vente de ce terrain ne pourra être effectuée.
Ou encore, dernière solution, monter une SARL et nommer le terrain comme titre de la société, tu peux garder 49% des parts sociales et les 51% restants doivent être aux noms de ressortissants Thaïs.

Cette terre, dont tu ne peux devenir propriétaire en tant qu'étranger, se voit pousser de gros hôtels, des routes, des ponts, des condos (immeubles en copropriété).
Cette terre n'entend pas parler d'écologie et de respect de l'environnement. Elle doit juste être rentable, à tout prix en ne pensant pas aux conséquences.
L'homme la saccage sans scrupule, au profit du tourisme.
Malheureusement il n'y a pas que la terre qui est victime du fléau, il y a aussi la mer et ses coraux. 

La Thaïlande... un bordel à ciel ouvert... où en surface, il fait bon vivre...

Et j'y passe de bons moments.
Vraiment.
Parce que même si certaines réalités font froid dans le dos, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur rempli de bonheur à chaque fois que le soleil se couche sur l'horizon.
Parce que je ne suis rien qu'une amoureuse, et que j'aime découvrir de nouveaux goûts, j'aime m'ennivrer de nouvelles odeurs et j'aime par dessus tout savoir que ce coucher de soleil annonce un nouveau jour.
Encore un jour avec mon Captain', à l'autre bout du monde de mon caillou. 

 

image

 

Le tour du monde de la marina touche à sa fin, il est temps pour nous d'entamer notre tour du monde des îles du sud!
Le Captain a fini de réparer Dinghy, il a poncé les trucs, frotté les autres, et puis il a traité les machins et organiser les choses et même qu'aussi il a bien rempli les bidules et vidé les autres...
En gros, il a bien travaillé et aujourd'hui on peut mettre les voiles!
Hihaaaa!

Cap sur Koh Phi Phi!

Koh Phi Phi, au cas où tu le saurais pas, c'est là où Leonardo il a trempé ses fesses dans le film "La Plage". Et moi bah j'aime bien l'idée d'aller y tremper les miennes aussi.
Je continue en quelque sorte mon tour du monde de trempage des fesses de midinette... cet été j'avais trempé là où Johnny avait trempé les siennes en Dominique pour "Pirate des Caraïbes"...
J'avoue que c'est un peu étrange comme tour du monde.
Le Tour du Monde du trempage de fesses... mais ça me fait marrer.

Alors Cap sur Koh Phi Phi Captain'!

5heures de nav' en grosse panne de vent, où j'ai le temps de m'imaginer pataugeant dans une eau turquoise, les pieds foulant le sable blanc, avec le soleil couchant sur l'horizon... huuum...

Quand, tout à coup!
#phrase choc de suspense, qui, tu peux le deviner va annoncer un drame#
Quand tout à coup, on a face à nous, un MUR!
Un MUR noir!
Des murs noirs, j'en avais déjà vu en mer, mais d'habitude je vois toujours le début ET la fin du mur.
Ouais, non, en fait, avant, j'avais vu des rideaux noirs, parce qu'un mur noir comme ça, avec ni début ni fin, j'en avais jamais vu j'crois bien en fait...
J'suis sur le pont, accompagnée de Guy, notre Commis-Moussaillon, invité à bord pour la croisière en cas de besoin de ses 2 bras. Le Captain' lui, est en train de bouquiner à la table à carte.

_Hey dis Captain, il commence à faire bien sombre en face? J'ai pas d'la trouille hein, non non non... Juste euh oui il commence à faire bien sombre en face... Hein dis Guy? Houlaaa oui il fait biiiiien sombre en face!?

Le Captain', sous l'effet de ma voix partant dans les aigus à cette simple constatation météorologique, met le nez dehors.
 _Ça va aller Moussaillon... T'inquiète, je gère, dit-il avant de retourner à ses occupations.

Comme je veux lui montrer que j'suis toujours le p'tit marin qu'il avait quitté il y a deçà 2mois et demi, je tente de garder mon calme et de ne surtout pas paniquer.

C'est rien qu'un grain, c'est rien qu'un p'tit grain, c'est rien qu'un tout p'tit riquiqui bout de grain...
J'ai pas peur, j'ai pas peur, j'ai pas peur...

En fait si j'ai peur, j'ai même hyper super peur alors je réitère:
_Hey Captain' c'est vraiment big ce qui arrive là hein! Si j'te jure c'est big big big!! C'est pas juste rien qu'un p'tit riquiqui grain là! Vas y mais viiiiiiens!

N'ayant pas le choix face à mes supplications, il vient nous rejoindre sur le pont.

_ T'inquiète Moussaillon... je gère ... ... ...

Et là, j'aime pas ce que je vois dans ses "...", les 3 petits points, moi ça me fout toujours de la trouille.

Mais je sais aussi que ses "..." veulent dire:
"Ouais Moussaillon, ça va secouer mémé dans la GV, mais va pas falloir que tu bronches parce que j'vais pas avoir le temps de m'occuper de toi, alors tu te mets dans un coin, tu attends, et surtout tu te tais!".

Si si, il peut y avoir tout ça dans "..." d'un Captain!
Alors je m'exécute.
Je bronche pas, je me mets dans un coin et je me tais.

Sauf que moi, quand je me tais, y'a automatiquement une surchauffe au niveau de mon activité cérébrale.

Surtout qu'on se rapproche très vite du gros mur tout noir et qu'y a des si gros nuages tout pleins de pluie torrentielle qui nous tombent sur la tronche, y'a l'orage qui craque et y'a même des éclairs qui s'écrasent sur la mer.
La mer fume, on ne voit plus à 10 mètres...
OK!
C'est L'APOCALYPSE!!!!!

Ha bordel!
Bordel de bordel de tonnerre de Zeus et Jupiter!
Sont hyper en colère les Dieux là!
Dis Bouddha t'es là?? Me lâche pas mec, fais pas l'con!
Jésus?
Y'a quelqu'un??
A l'eau? Vous m'entendez les gars??!

Ce n'est ni Jésus, ni Bouddha, ni Allah qui m'ont répondu mais Eole!
Ha l'enfoiré!!
Ça fait des heures qu'on l'attendait celui là et d'un coup Môssieur se pointe et décide de nous secouer à plus de 40 noeuds! Et 40 noeuds bah oui c'est BIG Captain'! Mais j'évite de lui faire la remarque, il n'a vraiment pas le temps... et faut que je me taise.

Il prend juste le temps de me crier (non pas de colère mais avec le raffut on ne s'entend plus du tout!) :
"RENTRE Moussaillon!"

J'aurais préféré:
"Ma douce, afin de ne pas attraper froid et de ne pas te faire tremper jusqu'à la moelle, je te conseille vivement d'aller te réfugier à l'intérieur. De te faire une bonne tasse de thé et de lire bien tranquillement ton bouquin... Comme ça je serai certain que tu ne traînes pas dans mes pattes pendant que j'oeuvre à la tâche, ou pire que tu tombes à l'eau... Je te ferai signe quand tu pourras ressortir ma douce..."
Mais non, c'est bel et bien le "RENTRE" qui sort de sa bouche.

Et tu crois que la Douce elle veut rentrer??!
Que dalle!
Hors de question que je m'enferme à bord!
Non parce que si on chavire, je pourrai jamais sortir de là, alors que si on chavire et que je suis dehors bah je pourrai nager et...
Et te noyer direct même si tu sais nager!

Un Marin, il te dira toujours qu'en cas de gros, si gros grain, genre cyclone, bah vaut mieux rester enfermé et attendre...
Alors comme moi euh, bah j'suis un p'tit, tout p'tit Marin, bah je me calfeutre à l'intérieur et je surveille par les hublots.

Non mais c'est quoi ce bordel???
Vas-y Eole détend toi un peu là!
Genre on te voit pas de la journée et là d'un coup tu te décides à nous offrir l'arrivée à Koh Phi Phi en fanfare!

C'en est trop!
J'tiens plus à l'intérieur, j'vais devenir dingue!
Alors je prends mon courage à 2 mains (et pour de vrai jsuis morte de peur, je suis tétanisée, frigorifiée, les dents et les genoux qui font des castagnettes) et je retourne sur le pont à me faire fouetter par la pluie au cas où le Captain aurait besoin de moi.
Bien évidemment il a pas besoin de moi, comme il a dit, il gère.
Et wouuuaw comment il gère trop...
Il enroule, il winch, il prend 1 ris, et puis un 2ème, il court sur le pont, il tire des bouts...
La chemise collée au torse, les muscles saillants, la pluie lui dégouline sur le visage...
Hum...

Oui...
Oui je suis en train de le mater alors qu'on se fait grave secouer.
Mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour rester calme face à la tempête.
C'est l'instinct de survie quoi!

Vas-y Eole envoie tout ce que tu peux!!
Fais tout péter! Regarde Eole, regarde comment il gère!
Ha mais grave comment il gère mon Captain!
Et tu peux dire à Leonardo et Johnny qu'ils peuvent aller se rhabiller!

#J'avais prévenu... dès que je me tais, mon activité cérébrale monte dans les tours, et ça surchauffe là haut. J'en ai même frôlé le court circuit!# 

Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, (et dans mon monde à moi, ces 20 minutes me paraissent des heures) Eole se calme, d'un coup d'un seul. Il repart aussi vite qu'il est arrivé.

J'ai envie de crier, de courir, de sauter, d'hurler tellement j'ai eu peur.
Mais bordel ce que c'était bon!!

On est trempé, essoufflé, en pleine redescente d'adrénaline.
Et surtout on est vivant!
Enfin, personne n'en a douté sauf moi hein... genre on ne peut pas mourir sous un grain à 40 noeuds, tout le monde sait ça...
Mais quelle vie!
Quelle p*tain de belle vie!

Je vais mettre une bonne heure à retrouver une activité cérébrale normale, ainsi que l'usage de la parole.
A défaut, je me repasse la scène du "Captain' dans la tempête" en boucle et je glousse.

Une poule!
Je ne suis rien qu'une poule à Phi Phi...

(A suivre...)

 

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23 décembre 2013

Phuket Trip #Part 2# De Phuket à la Marina...

Il est là...
Tellement là, te disais-je...

A cet instant j'oublie tout.
J'oublie ces 2 longs mois d'attente, j'oublie le décalage horaire, j'oublie ces 48h de voyage à travers le monde. J'oublie d'où je viens, j'oublie où je suis.
Je bloque ma respiration et j'accueille la vague.
Cette vague d'euphorie, d'amour, de bonheur.
J'suis secouée de la tête au pieds. J'ai à peine le temps de remonter à la surface pour respirer, je bois la tasse. Je me noie. Je me noie dans ses bras.
Je ne sais pas si tu as déjà ressenti ça, mais il y a des fois où tu es tellement submergé de joie que tu te dis que même si tu mourrais demain, ça ne ferait rien.
Bon, dans l'idée si la Faucheuse pouvait attendre le plus longtemps possible pour venir me chopper ça m'arrangerait, mais oui je crois que je pourrais mourir demain.
Mais t'inquiète hein, il n'est pas question de mourir mais bel et bien de vivre.
Vivre cette aventure en savourant chaque minute, chaque seconde.
Et l'aventure commence avec l'arrivée à bord.

Il y a un an, je découvrais ce si beau bateau en Afrique du Sud, aujourd'hui je le retrouve en Thaïlande et encore une fois je m'y sens de suite comme à la maison.

 

                                                                image

 

Allez Captain', c'est bon, j'suis prête! Je sens même pas les 11h de jetlag! J'suis hyper en forme de ouf malade!
Allez Captain' Hissez haut les Santianos!! Souqueeez les artimuses!!!
On prend la mer hein dis Captain? On ripe? Hein dis? On y va sur les flots??? Heiiiiin??!

Pour le moment on y va nulle part, parce que le Captain il est pas libre comme l'air...
Le Captain il doit travailler. Non parce que tu crois que le man il se la coule douce les dread's au vent??!
Bah non hein.
Déjà il doit réparer Dinghy.
Celle là c'est pas encore ma copine, je l'ai jamais conduit parce qu'elle est siiiii grosse cette Dinghy là. Je tente de l'approcher en douceur et je me dis qu'avec le temps on va bien finir par devenir copine.
Ensuite il doit poncer des trucs, frotter d'autres, et puis traiter des machins et organiser des choses et même qu'aussi il doit remplir des bidules et en vider d'autres et puis aussi...
Oui bon d'accord, il doit travailler.
C'est pour ça que je vais devoir m'occuper. De toute façon moi aussi j'ai des trucs à faire. Genre.
Moi je dois écrire.
Sauf que pour écrire il faut être disponible. Il faut réussir à ne pas focaliser sur une seule chose. Il faut être ouvert à l'idée. Partout. Tout le temps.
Et là, t'imagine bien que je focalise à mort... Je vais donc avoir un peu de mal à écrire.

Dans ma tête ça ne fait que tourner en boucle "Hey j'suis à Phuket! Hey j'suis avec mon Captain'! Hey j'suis la plus si heureuse de la terre et des mers! Hey j'suis à Phuket! Hey j'suis avec mon Captain'... Haaaaaaaaaaa".
J'ai toujours pas récupéré mon cerveau en fait.

Alors je tâche de m'imprégner des lieux.

 

image

 

La Marina.
Des bateaux, des pontons, de l'eau, des marins, et des histoires du bout du monde au bistrot.
Mais, QUE des histoires de bateaux, de pontons, d'eau et de marins...
Hey attendez les gars, moi aussi j'suis un p'tit mouss et même que j'ai fait le tour du monde des Antilles à la voile, moi aussi j'ai des histoires de bateaux à raconter hein...
Sauf que mes histoires c'est un peu du pipi de poisson-chat comparé aux leurs. Alors des fois j'ai pas grand chose à raconter.
Et c'est là où j'ai l'impression de me transformer en potiche du Juste Prix.
Tu te souviens de ces dindes qui ne faisaient que sourire à la caméra? Elles étaient plantées au milieu du décor et elles souriaient.
Bon bah moi je fais pareil.
Oulala qu'est ce que je souris.
Au moins, si les marins me prennent pour une tarte, ils se souviendront de mon joli sourire.
Y'a même une soirée, j'ai compté. J'ai pas décroché un mot pendant 54 minutes.
Au bout de 54 minutes j'ai ajouté à mon sourire un rire, histoire qu'ils ne pensent pas que je suis muette.
J'ai ri alors qu'en fait j'avais envie d'hurler: "Alors bah moi je m'appelle Soïzik et même que je suis Clown. J'ai pas l'air comme ça, mais j'suis hyper drôle quand je veux. Alors j'habite à St Barth et puis St Barth c'est comment? Bah c'est joli. Et comment je vais? Bah bien, je vais bien merci. Est ce que je passe une bonne soirée? Super! Je passe une super bonne soirée. La meilleure soirée de ma vie"

Non mais les gars... faudrait peut être penser à regarder un peu plus loin que le bout de votre quai!
J'sais pas on pourrait parler euh... de la vie. De la reproduction des loutres? De la politique du Swaziland? Ou euh... du réchauffement climatique? Ou...
Enfin j'sais pas M"*^°!!
Bon, bah j'ai pas eu besoin d'hurler. Le Captain' a capté que je ne passais pas forcément un bon moment et il a réussi par je ne sais quel stratagème à changer de sujet. Et tout naturellement j'ai pu à nouveau parler, et même que j'ai pu les faire marrer les marins.

Du coup, le lendemain on part à la découverte de Phuket, parce que quand même Haaaa jsuis à Phukeeeeet!
Il y a quelques années j'étais déjà venue, mais en mode sac à dos et j'étais restée que 2 jours, autant dire que je n'avais absolument rien vu.
Là, on se fait la balade touristique en bagnole.
Alors déjà ici on roule à gauche. 
Mais des fois on roule à droite.
On roule où on peut en fait.
Et surtout on essaye de ne pas rouler sur un gamin, sur un chien ou encore sur une mobylette qui transporte une famille de 5 personnes!!
Moi qui trouvait qu'à St Barth on conduisait mal... j'avais oublié comment ça se passait en Asie.

La balade nous amène à Naithon.
Mais j'ai plutôt l'impression qu'on est à Karatchaïévo-Tcherkessie Les Bains.
On est entouré de Russes. Partout.
Partout des Madames Russes avec des coupes de cheveux improbables (rasée sur le dessus et long sur les côtés) avec du maquillage au crayon (même les sourcils. Surtout les sourcils.) et des Monsieurs Russes avec des gros bidons tout blancs qui débordent de chemises à fleurs trop petites et de claquettes-chaussettes.
En fait les Russes, bah c'est un peu des Français des années 80. Des Playmobils des années 80 même.
Une fois cette grande étude socio-vestimentaire faite je peux me consacrer à la culture Thaï.
La Vraie.
Du moins à celle qu'ils veulent bien nous montrer.
Culture qui se résume à de tonitruants "Masssssssaaaage!", à des caisses de Léo et Singha (bières locales) à des padthaï (nouilles chinoises, légumes, cacahuètes au cas où tu ne connaîtrais pas) et à de la musique éléctro...
Fort intéressant Naithon. Heureusement que la plage est belle.

image

 

Mais allez, je ne vais pas me plaindre parce que ce jour là j'ai fait une grande découverte.
J'ai découvert que le sable pouvait couiner. C'est assez étrange.
Quand tu marches dans le sable ça fait des "couïn-coïn-couïn".
Et me demande pas pourquoi, je viens de passer 30 minutes sur le net à chercher l'explication... pas trouvée.
Par contre le fait d'avoir fait cette découverte me fait focaliser sur mes pieds.
Mon cerveau qui enregistre depuis le début de la journée le tonitruant "Masssaaage!" fait le rapprochement en 1/4 de seconde...
Et 5 minutes plus tard je suis dans un salon de massage à me faire papouiller les pieds.

Enfin les papouilles c'est ce que je pensais que j'aurais.
Non parce qu'en fait la p'tite Thaï elle est à la limite de me péter un orteil et de me transpercer la voûte plantaire avec un bâton plutôt que de me papouiller. Mais paraît que ça fait du bien.
Effectivement elle doit être douée en réflexologie plantaire puisque je sens chacun de mes organes.
Si si j'te jure. Je sens mes reins et mon estomac et mon foi aussi.
Je sens tout.
Ça fait un barouf là dedans... J'espère qu'elle va pas mettre le bordel dans mes énergies ni dans mes chakras, mais elle doit vraiment savoir ce qu'elle fait puisque je me sens détendue. si détendue... Et oui ça fait du bien.

Tellement du bien que là tout de suite j'en ai assez de Naithon et de ses bords de plage à bouiboui à touristes, j'veux rentrer à bord.
On est bien à bord.
C'est ça qui est bon avec le voyage en bateau, tu peux être chez toi, dans tes affaires, dans tes odeurs tout en découvrant une nouvelle culture. Bien plus reposant que le voyage sac à dos.
Il y a quelques années j'avalais des kilomètres et des kilomètres sous un soleil de plomb, avec un seul tout petit grain de riz dans le bide.
A ne pas savoir où j'allais, où je dormirai... ne quittant que très peu la route.
Toujours en mouvement.
En recherche.
A la recherche de qui j'étais, de celle que j'avais été et à la recherche de celle que je deviendrai. 
Comme une fuite au final...
C'était rude le sac à dos, j'ai pleuré plus d'une fois de fatigue physique et moral mais ça reste une expérience que je n'oublierai jamais.
Aujourd'hui je n'ai plus rien à fuir et c'est peut être sur ces mêmes routes que j'ai fini par me trouver justement.
La boucle est bouclée... 

Ha bordel!!! Mais qu'est ce qui me prend avec mes réflexions intérieures?? Ha mais j'suis sûre que c'est la ptite Thaï là avec sa réflexologie plantaire!! Elle a brassé des trucs! Je le savais!!

Une petite auscultation interne et je me rends compte que tout va bien. Je vais bien.
Ho oui ce que je vais bien!

Hey j'suis à Phuket! Hey j'suis avec mon Captain'! Hey j'suis la plus si heureuse de la terre et des mers! Hey j'suis à Phuket! Hey j'suis avec mon Captain'... Haaaaaaaaaaa!
Ça y est ça recommence à tourner en boucle là haut...

Dis mon Captain tu veux bien me ramener à bord?
J'crois bien qu'il faut que j'dorme...

(A suivre...)

 

19 décembre 2013

Phuket Trip #Part 1# De St Barth à Phuket...

Le départ approche...

Plus qu'1 Dodo...  
1 dodo pour:  
Camoufler mes boutons et autres comédons.  
Me laver, crémer, démêler, lustrer la crinière. J'parle de mes cheveux hein...  
Me gommer, épiler, palper-rouler, hydrater, muscler, tonifier.
Mais de toute façon, j'aurais beau tenter de me faire la plus jolie du monde, après 48h de vol je vais devoir faire un sacré ravalement de façade pour être au top pour les retrouvailles...

1dodo pour:
Faire rentrer tout mon dressing et ma salle de bain (regroupé en petits flacons et échantillons parce que bagage à mains uniquement... genre si je pars avec une vraie valoche, à tout moment je serai revenue sur le caillou que ma valise arrivera tout juste à Phuket) dans ce si p'tit, si tout p'tit bagage à mains.  
Apprendre par cœur les numéros/compagnies/horaires des 5 avions que je dois prendre. Étant autiste des numéros ça devrait pas être trop compliqué...  
Fumer 3 paquets de clopes, parce que je ne vais pas pouvoir fumer pendant ces prochaines 48h.
Prendre l'apéro au Select avec les potos et couvrir de ronrons mon Dinou Des Ziles.
Hurler à la terre entière que dans 1 Dodo... dans 1 seul tout petit Dodo je m'envole pour PHUKET!!!!  
Haaaaaaa!!!!  
Mais dans 3 Dodos, dans 3 siiiiiiii longs Dodo à faire le tour du monde dans les airs, je retrouverai mon Marin, la tête à l'envers et les pieds sur mer!!!

Le matin du départ, c'est toute excitée et tourneboulée que je me pointe devant le comptoir de la Winair.
La dame du guichet ne me trouve pas, normal, je pars avec Commuter... ça commence bien... 
Boulet!

Zouuuu Bye Bye le caillou, Bye Bye les potos, première escale St Martin.

 

photo roger sbh

                                                        Go mon Roger!!!!!

Et zouuuuu deuxième escale New York!
Il fait un froid de gueux, un vent à décorner des boeufs.
Heureusement que je dois me taper un sprint pour réussir à avoir ma correspondance, ça a le mérite de me réchauffer un peu.
Une dame organisatrice de la queue de la douane voit mon agitation et me demande si je suis sur le prochain vol pour Helsinki.
Euh non Madam' moi j'vais à Hong Kong! Et je re décolle dans pas trop si longtemps alors si je pouvais éviter de faire la queue et si tu pouvais me faire passer vite vite vite...
Here we go Miss, follow me, quick, quick quick!!!
Je me retrouve en 2 secondes face au douanier Ricain (sûrement un pote au Douanier Rousseau celui là): il me demande où je vais, hallucine quand je lui dis que je vais à Hong Kong.
Me demande d'où je viens...
Et là... à l'annoncée de St barth il a les yeux qui s'illuminent. Il est fan du caillou, y est allé plein de fois et le voilà qui commence à me sortir tous les quartiers, hôtels, plage de l'île.
Me fait un dessin pour me montrer qu'il connaît bien la petite piste d'atterrissage... Mais il est vraiment nul son dessin.
Je rigole, mais pas trop pour ne pas le vexer et je commence sérieusement à m'impatienter, j'ai une connexion monsieur, I have to go...
Et là il me demande mon métier: Clown! I'm a clown sir...
Et zouuuu c'est partit pour des blaguounettes!!!
Il me fait limite poüet poüet sous les bras.
Me dit que lui aussi c'est un clown, qu'à St Barth il avait mis un maillot de bain blanc et qu'on voyait tout au travers, ça avait fait rire tout le monde sur la plage de St Jean et sa femme avait fait des photos pour en faire un calendrier et même que...
Euh.... Mec I really have to go!! Et je préfère pas t'imaginer le zguegue à l'air... Vraiment...
_Mais tu vas faire quoi à Hong Kong?
_Euh je reste pas à Hong Kong je continue sur Phuket.
_Tu vas faire quoi à Phuket?
Vas y mais c'est le FBI le mec ou quoi là??
Je voudrais pas qu'il me bloque l'entrée sur le territoire de sa Sainte Patrie alors je préfère illuminer mes yeux de mille feux, le sourire niais aux lèvres je lui dis qu'à Phuket je vais rejoindre mon Captain...
Le voilà qu'il se fout de ma gueule et de mon amour débordant... Gros con va.
_Wouaaw he's Captain? Houuuu!!!
What do you do to keep your Captain?
(Tu veux vraiment savoir mec??! Euh...)
Je préfère lui répondre que je fais la clown et que ça suffit pour faire fondre le Captain.
Et là il se marre, lève le poing style "We are the champions" et me lance un tonitruant "Goooo to Phuket Funny Clown!! Enjoy!
Clown... Captain...LOve... Life... Crazy liiiiife!

Je lève le poing aussi, à 2 doigts de lui claquer un "give me five buddy" je me retiens et cours, fonce, vole pour aller chopper ma connexion!
J'arrive pile à temps pour re-redécoller pour Vancouver.
A Vancouver, l'escale technique se passe sans même que je m'en rende compte, je ne fais que dormir comme une grosse patate.
Et zouuuuu je re-re-redécolle pour 16h de vol: direction Hong Kong.
Sur 16h j'ai dû dormir 13h.
Easy.

La course folle dans les couloirs du Terminal d'Hong Kong me tient en haleine. J'ai l'impression de participer à Pékin Express, sauf que j'ai pas un radis en poche, y'a pas d'équipe technique et j'ai pas de co-équipier.
Ma mission: trouver une smocking room et une connexion wifi coûte que coûte.
J'excelle en deux temps trois mouvements.
3 clopes et 30 minutes plus tard je fonce pour la mission "ravalement de façade".
Un coup de brossage de dents, de mascara, de poudre, de crème, de lingettes, de crayons, de cache boutons, de déo, de parfum...

J'enfourne mon legging et mon T-Shirt XXL et les bottines en moumoutes au fond de mon sac et j'enfile la ptite robe et les sandalettes qui vont bien.

Je crois que ça va, je suis potable.
Je sens bon c'est déjà ça et j'ai même pas trop de poches sous les yeux.

 

photo avant pdt après

Et Dieu créa le maquillage...

 

 

C'est bon, jsuis prête je peux re-re-re-redécoller pour la destination finale.

PHUKET.

Dans 4 heures je retrouverai mon Captain du bout du monde...
Et je crois que c'est pas la peine que je te raconte dans quel état émotionnel je me retrouve à l'atterrissage.
Mais d'accord, j'te raconte quand même.

J'suis comme une bombe à retardement.
J'ai des poussières d'étoiles qui jaillissent de mes yeux, un essaim de papillons dans le ventre, le cuicui des p'tits z'oiseaux qui sortent de ma bouche...
Je ne suis qu'amour et passion dévorante...
J'ai le coeur qui est en passe d'exploser...

Je double tout le monde à la douane, par chance le douanier Thaï ne me raconte pas sa vie et autres déboires avec sa femme ou ses destinations de vacances.
Mes yeux ne voient qu'une chose: EXIT!
La sortie. Sortir de là au plus vite.
Courir. Lui sauter dans les bras. Fondre et plonger. Sentir. Ressentir. Aimer...

Je prends 2 secondes pour respirer avant de passer de l'autre côté.
2 secondes pour savourer et pour garder en mémoire cet instant.

Je sors.

Il est là...
Tellement là...

(A suivre...)

 

J'aurais voulu être une raconteuz'
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