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J'aurais voulu être une raconteuz'
boat
18 février 2013

South Africa Trip #part3#

Alors alors???
La suiiiiiiiiiiiiite!

Après cette fameuse dernière soirée avec nos nouveaux amis Belges, je m'affale dans ma cabine, ne sachant pas trop si c'est le bateau qui bouge autant ou moi qui bouge toute seule.
Le réveil doit sonner dans 1heure seulement...
"_Ha sa grand mère, ça va être chaud les marrons là mon Captain...dans une heure je serai pas mieux... pas pire j'espère...
 _Toi moussaillon tu dors, tu t'occupes de rien, on s'occupe de tout.
 _Ha mais non les gars! Moi j'veux voir comment on prend la mer. J'veux larguer les amarres, j'veux voir le quai s'éloigner, j'veux hisser la grand voile et voir la terre devenir qu'un tout petit point à l'horizon. J'veux chanter du Hugues Auffray et siffler dans mon harmonica. J'veux naviguer moi aussi bordel! J'veux... j've... j'v...j'...zzzzzzzzzz....
 _Bonne nuit moussaillon..."

Je m'endors en ordonnant à mon organisme de se/me réveiller dans une heure.
Et ça marche!
Un léger bruit me réveille, une légère secousse m'annonce qu'on est en train de prendre le large!!!
J'ouvre les yeux et là.. oula comment ça bouge! J'étais quand même pas si déchirée que ça hier non? Pas le temps de me refaire le film de la soirée. Hiiiiiiiii!!!! J'vais naviguer!!!
Attendez moi les gars, j'enfile mon ciré, mes bottes et je vais lever l'ancre!!!
Je saute du lit, je vais pour courir jusqu'au pont mais mon sens de l'équilibre me joue des tours... je me cogne de partout!
Mais bordel j'ai bu quoi hier???! 
Je saute sur le pont et là...

Y'a pas un seul petit point de terre! On est en pleine mer.
Euh... bah! Captain c'est quoi ce délire? L'est quelle heure???!

Il est presque 10h du mat', soit 5 heures qu'on navigue.
Et moi j'ai rien senti. Je dormais peinard alors que le bateau tanguait sévère. Dois-je en conclure que je n'ai plus le mal de mer?

C'est là où le Captain me conseille d'aller manger si je ne veux pas être malade. Et vu ce que j'ai picolé la veille j'ai plutôt intérêt à éponger.

Je t'avouerai que prendre son p'tit dej en pleine mer c'est pas easy easy.
Je manque m'ouvrir le crâne dans le frigo, je me cogne les genoux, je coince mon pied dans un bas de porte...  
Je misère à porter ma tasse de thé à ma bouche sans me la renverser sur les genoux, sans oublier mes tartines qui se baladent sur la table.
Haaaa mais dis hoooo ça va bouger comme ça pendant encore longtemps??!

Le p'tit déj avalé je peux rejoindre l'équipage sur le pont.
J'me la pète un peu j'avoue. Genre j'suis trop fière de pas avoir le mal de mer. Faut dire que j'appréhendais un peu de passer la traversée à vomir tripes et boyaux. Mais en fait je gèèèère grave!

Alors alors... comment c'est le paysage? C'est vrai j'ai même pas regardé la mer.
Alors la mer est... ha bah merde c'est le ciel là.
Donc le ciel... de quel couleur est le ciel?
Ha bordel mais là c'est la mer! 
Ciel... mer...ciel...mer...
Mon oreille interne ne comprend plus rien et lance l'alerte à mon estomac.
Mayday Mayday Mayday!!!
J'ai la gerbe et j'ai mal aux cheveux. J'ai même la tête qui me gratte sévère!

Je tente de penser à autre chose (le mal de mer c'est psychologique hein dis?) et du coup je réalise que ça fait quand même plusieurs jours que j'ai la tête qui me gratte. Je crois bien que ça me grattait déjà avant d'arriver en Afrique du Sud même.
Je commence à psychoter et j'hurle au Captain, occuper à barrer, que j'ai des poux!
C'est ça le problème avec moi. Je suis un brin excessive.

"Arrête tes balivernes moussaillon. T'as pas de poux! Ton esprit divague sous la force de la mer. Elle est comme ça la mer. Elle peut rendre fou. Ne te laisse pas attraper moussaillon.
_ Mais sérieux ça me gratte grave Captain! J'te dis que j'ai des poux!! C'est horrible! C'est la fin du monde!! Mes cheveux!!! Haaaa!! Mes si beaux cheveuuuuux!!!!
_ J'te dis que t'as pas de poux moussaillon!!! Suffit! Retourne te coucher!"

J'obéis au Captain et retourne dans ma cabine. La psychose des poux me lâche mais le mal de mer lui, revient...

Je vais passer 10h seule dans ma cabine. Torturée par le rhum de la veille qui ne demande qu'à sortir et des visions dantesques de radeaux garnis de poux qui se trimballent dans les vagues de mes cheveux...
Le Captain passe me voir toutes les heures. Me force à boire, à manger, tente de me faire garder la raison. Je lutte contre moi même et finis par m'endormir.
Jusqu'au réveil brutal!
Je suis trimbalée dans tous les sens. Mes sacs valsent dans ma cabine. Je vois les tabourets qui passent de bâbord à tribord. La vaisselle tombe. Les livres s'échappent des étagères. Tout fout l'camp! J'entends un bordel apocalyptique sur le pont.
Plus de poux ni de mal de mer qui tiennent, je sens qu'on est en train d'essuyer une belle tempête et je veux pas mourir noyée dans ma cabine! Je dois sortir de là et vite! Je me hisse en dehors du lit, m'accroche à tout ce que je peux. J'arrive difficilement à rejoindre le pont.

"Captaiiiiiiin j'veux pas qu'on coule! J'veux pas mourir noyée!!! Captain!! Parle moi! Il se passe quoi Captain!!! Paaarle bon dieu! J'ai peuuuuur (Soïzik dans toute sa splendeur)
_ Pas de panique moussaillon. C'est le vent qui se lève et la mer qui n'en fait qu'à sa tête. C'est assez impressionnant je te l'accorde mais tout va bien. Reste à l'intérieur. Allonge toi et tâche de ne pas tomber."

Ok là ça craint! Il a beau dire de pas paniquer je le sens bien que ça craint! C'est pas normal là! Y'a 2 minutes il faisait hyper soleil et d'un coup il fait tout noir. J'veux retourner à terre!! On arrête les conneries là mon Captain!
Salman! Salmaaaaan viens me chercher avec ton super mini-bus! J'veux plus être là!*

*Jsuis en plein délire psychotique, j'ai des visions d'horreur, je m'arrache les cheveux. En plus je suis sûre que j'ai des poux mais tout le monde s'en fout!*

Au bout d'une petite heure de grosse trimballe le vent finit par se calmer, la mer par s'appaiser. Moi avec. Je me rendors et m'enfonce dans un cauchemar... Les poux... je vois des poux partout... ils rentrent dans ma bouche, dans mes oreilles, mon nez!!! C'est atroce.
Un cri me sort des ténèbres.

"Moussaillon Terre!!! On voit la terre moussaillon! Tu peux sortir!"

La terre... la délivrance! On est vivant! Et j'ai même pas gerbé! Hihaaaaaaa!!!

On sort les bières. Parce que voir la terre ça se fête toujours à bord!

Tchin Tchin! Santé les gars! Bravo à toi Captain!
Le moussaillon est pas peu fier de sa traversée. Un peu agitée la mer. Rien comparé à mon agitation mentale je te l'accorde.

Jusque là, j'avais réussi à gérer. Hormis mon imagination débordante, j'avais réussi à contrôler mes boyaux.
La gorgée de bière me fut fatale...

Imagine la scène. On vient de passer 12 heures en mer, on est à 20 minutes de la côte... et je vomis à coeur joie.
Fait chier! 

Le Captain vient m'apporter un verre d'eau. Et je vois l'horreur dans ses yeux...

"Quoi??? J'ai du vomi sur la joue? Qu'est ce qu'y a Captain???! Parle!! Mais quoi bordel???!
_ Sur ton front...
_ Quoi mon front? J'ai du vomi sur le front???
_ Un poux! T'as un poux sur le front moussaillon!
_ Haaaaaaaaaa!!!!"

C'est officiel. C'est le Captain qui l'a dit. C'est la fin du monde.
J'ai des poux...

(à suivre)

 

 

 

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13 février 2013

South Africa Trip #part2#

Me voilà donc arrivée à la Marina de Richards Bay.
Une marina, que ce soit en Afrique du sud ou ailleurs reste une marina: un quai, de l'eau, des bateaux, des marins... 
Et surtout des bistrots!
Je pose mon sac et ma carcasse en terrasse, en attendant que le Captain' vienne me chercher.
L'arrivée d'une demoiselle ne passant pas inaperçue, j'ai à peine le temps de poser mon sac et ma carcasse que je me fais offrir une bière.
Welcome j'ai envie d'me dire!
Je fais style de rien, je sors un livre, de la musique, un papier et un crayon... de quoi montrer aux éventuels intéressés que je ne suis pas rien qu'une minette attendant sur un quai, mais une jeune femme hyper occupée et à sa place!
Parce que oui je me sens à ma place! J'suis bretonne moi les gars!
Alors d'accord j'ai pas le pied marin, j'ai limite un peu le mal de mer et j'y connais absolument rien au monde maritime... mais j'suis bretonne quand même moi les gars! Le bigniou, le chant des sirènes, les tempètes... ça me connaît tout ça!
Ouais c'est surtout les bistrots que moi je connais mais bon...

Une bière et 5 clopes plus tard...toujours pas de Captain'
Une deuxième bière et 10 clopes plus tard, j'ai la vessie pleine et une haleine de cendrier de fin de soirée...et enfin le Captain' arrive!
Hihaaaaaaaaa*

*Le hihaaaaaa voulant exprimer ma joie profonde en ce moment si wouaw. Je n'allais pas devoir dormir sur un banc. Ou comment penser qu'on ne peut pas retrouver quelqu'un sans l'aide d'un téléphone portable...*

Une enjambée plus tard me voilà à bord du Darwin Sound: magnifique Ocean 71, voilier de renom, de 22 mètres gréé en ketch...
Dans mon langage ça donne: "Rah sa grand mère le bateau de ouf malade comment il envoie trop du lourd!!!"
Mais je n'ose m'exprimer ainsi ne voulant passer pour la tarte de base. Du coup je souris et fais des "hun hun" en hochant la tête lors de la visite. Oui oui je suis en mode niaise. Mais j'assume. T'façon j'men fous j'ai un joli sourire... de niaise oui!
A la vue de ma cabine je ne peux retenir un "Bordel mais c'est hyper trop beau!!!" (chassez le naturel...)
C'est donc sur ce magnifique bateau que je vais passer 8 jours en tant que VIP guest, et bizarrement je me sens de suite comme à la maison...
A peine le temps d'une 'tite douche que l'heure de l'apéro arrive. Et l'apéro dans les marina c'est sacré.
On s'y raconte ses aventures, ses itinéraires, ses futures destinations... et surtout on y parle mécanique/technique/météorologique.
Je vais pas te mentir hein... moi j'y capte rien à tout ça. Alors je tâche de suivre, mais tout ce qui m'importe à ce moment là c'est de mémoriser l'instant.
C'est une main calleuse qui lève une bière, ce sont des rides sur le front qui parlent d'elles mêmes, c'est une odeur d'embruns, un rire à la table plus loin.
C'est le bruit des pare bat qui tapent sur le quai, des boutes qui tirent sous la force du courant, le vent qui se lève.
Je suis en Afrique du Sud certes mais je suis avant tout dans un monde totalement inconnu.
Un monde où la terre n'est que l'endroit où l'on se raconte sa vie en mer. Raconter je sais faire, d'habitude je suis la première à le faire même, mais cette fois là c'est moi qui écoute. Et ça fait du bien.
Ces bonshommes ont vécu bien plus de choses que moi, ont eu peur plus d'une fois, surtout pour arriver jusqu'ici.
Ce coin de la planète est l'un des pires pour naviguer à ce qu'il paraît. C'est le bordel dans les courants, dans les marées, le vent est imprévisible.
De quoi ne pas me rassurer... parce que dans 3 jours on doit prendre la mer pour rejoindre Durban.
Alors d'accord pour venir de Durban en taxi ça m'a prit 2h avec Salman et ses copains. D'accord ils m'avaient un peu fait flipper mais à la limite si ça partait en cacahuète je pouvais toujours sauter du minibus par la fenêtre...
Mais là, en bateau on en a pour 12h de traversée et pas moyen de sauter en marche en cas de pépin! T'es en mer, t'y restes!

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur, j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer*

Les 3 jours à Richards Bay se passent sous le signe de la détente, des apéros en terrasses, de lecture sur le pont, de musique, de belles rencontres...
Pas d'heure, pas d'écrans, pas d'impératif. Juste le bruit de l'eau sur la coque, la mer qui nous berce et le soleil qui trône.
Les jours passent et je me rends compte que pour une fois je ne fais pas de bruit, je ne passe pas mes journées à faire rire, je ne m'éparpille pas, je ne cherche pas à remplir mes journées.
Je suis.
Calme, apaisée, à ma place. Ici et maintenant.
Ça doit être ça la force de la mer.

Notre dernière soirée en compagnie de nos potos Belges sonnent les au revoir.
Dans la nuit chacun doit reprendre son cap.
Alors on trinque, on s'embrasse.
On trinque, et on se souhaite bonne chance.
On trinque et on se dit à un autre jour sur terre ou ailleurs.
Et on trinque encore un p'tit dernier pour la route.
Il est déjà 3h du matin et on doit lever l'ancre à 5h.
Ok les gars! allez on arrête de trinquer et tout le monde dans sa cabine.
Demain y'a d'la route. Enfin d'la mer. Dis c'est vrai ça Captain' y'a des routes en mer??! Tu f'ras attation hein dis demain Captain', parce que j'veux pas faire le titanic moi demain hein. Dis!!! On va pas couler hein???!
(déchirée je redeviens vite la nana qui fait du bruit et qui comprend rien... damned)

Bizarrement cette nuit là, le bateau a un peu plus bougé que les autres nuits.
Mais j'étais loin d'imaginer ce qui nous attendait le lendemain... 

(à suivre)

 

12 février 2013

South Africa Trip #part1#

Vous l'attendiez, vous en avez rêvé...
Voici le Blabla tant attendu: Mon aventure en Afrique du Sud!

Qu'est ce que ça donne de beau alors 11 jours à l'aventure?

Ça donne déjà 2 jours pour y aller.
Et au lieu de faire comme prévu et quitter le caillou en bateau et bien j'ai eu droit à un départ en fanfare avec mon Roger privé qui m'a carrément laissé les commandes de son p'tit coucou. (c'est pas un peu bizarre ce que je dis là??) 
Ha elle voulait de l'aventure la gamine???
Si je mets de côté ma peur panique en avion ainsi que mon vertige, accompagné de mon imagination débordante (on a dû se crasher en mer 1000 fois pendant les 17 minutes de vol) je peux en conclure que tout s'est bien passé. Roger a quand même halluciné de l'état dans lequel ça m'avait mis, et m'a dit que j'étais sa co-pilote la plus émotive...
J'avoue avoir été à 2 doigts de lui rouler une galoche au premier trou d'air. Hors de question de trépasser sans être enlacée!
Par chance pour lui... et un peu moins pour moi (non parce que faut dire ce qui est, l'est hyper canon le Roger mais bref...) je suis arrivée sur le plancher des vaches la mâchoire crispée, les mains trempées et les jambes tétanisées... mais avec un sourire de gosse et des étoiles plein les yeux.
L'aventure démarrait fort en sensation.

Je t'épargne le trajet St Martin-New York, rien de palpitant.
Sauf que j'ai encore crû mourir 1000fois.
D'ailleurs le jour où je monterai dans avion sans penser au fait que je puisse mourir et bah c'est que je serai déjà morte!
L'arrivée à New York par contre... aïe aïe aïe sa grand mère! Choc thermique de près de 40°c dans ma face, autant te dire que ma tenue n'était pas adéquate. Je me suis calfeutrée dans une chambre d'hôtel bon marché, un peu glauque mais avec le chauffage.
Un 'ti dodo et 15h de vol (tu me crois si je te dis que j'ai parlé à Dieu durant ces 15heures??) plus tard j'arrive à Johannesburg.

Enfin arrivée???!
Ha bah non je redécolle pour Durban!
On est 39h que je voyage... je ne sais plus quel jour on est, quelle heure il est mais le climat me convient beaucoup plus.
Durban Durban tout le monde descend!
Arrivée??!
Non toujours pas...
Petit changement de programme de veille de départ, je dois aller à Richards bay.
Non mais dis ho! J'vais aller jusqu'où comme ça??!

Ha mais je vous ai pas tout dis... non parce que oui là, elle nous dit qu'elle part en Afrique du Sud... non mais elle part faire quoi d'abord?!

Bon bah en fait elle est partie faire du bateau! C'est vrai c'est pas comme si du bateau je pouvais en faire ici tous les dimanches... hum hum...
Et la veille du départ bah le bateau il était pas arrivé où moi on m'avait dit d'aller...
Petite ville portuaire à 150 kms de Durban, sur la côte est.
Pour m'y rendre j'opte pour le taxi.
Je t'avais dis que j'étais taxiphobe non? Non.
Bon bah si voilà c'est dit! J'ai peur des taxis! Je prends jamais le taxi! JAMAIS!
Je sais c'est nul, mais j'ai toujours peur de me faire enlever et découper dans un bois... alors imagine mon état à l'annonce des 150kms de taxi en Afrique du Sud!
Le pays où c'est hyper dangereux, où le taux de criminalité est l'un des plus élevés au monde...
J'ai mon St Christophe dans la poche de mon jean's (même sous cette chaleur je ne montrerai pas une cheville), j'ai gardé mon pull, et de toute façon vu ma gueule après ce long trajet, j'suis moche alors pas trop de craintes à avoir...
Auto-persuasion quand tu me tiens... comme si le taxi-man, pensant à me découper et à me jeter dans un bois s'arrêterait dans ses idées macabres sous prétexte que je sois moche et que je pue... non mais tu t'écoutes ma pauv' fille??!)

Par chance, la gentille dame de l'office du tourisme me met en relation avec son taxi-man préféré du monde entier et me certifie que s'il m'arrive quoi que ce soit elle en sera la seule responsable. Je n'ose lui dire que découpée dans un bois... ça me fera une belle jambe de savoir qu'elle soit responsable d'annoncer ça à ma mère! Ma pauvre mère... qui ne sait même pas où diable je suis partie courir... Je lui ai bien dis Durban, mais en ce qui concerne le changement de plan j'ai préféré le garder pour moi.
Voici donc venu le Taxi-Man. Et son minibus. Et un copain. Et puis un autre copain.
Ayè c'est bon, c'est mort, ils vont me violer et me découper et balancer mes restes aux crocodiles!!!*

*Je me déteste quand je suis comme ça, mais j'y peux rien... j'ai une imagination débordante...*

Salmen? Selman? Selmen? (J'suis sûre que lui non plus serait pas fichu d'écrire Soïzik) donc mon gentil taxi-man du doux nom de Salman, me fait un cours détaillée sur la Culture Zulu pour les Nuls. Le problème majeur étant que je n'avais pas sur moi la méthode "L'accent Sud Africain pour les Nuls" du coup j'ai pas très bien suivi.
En gros, y'avait le clan de la côte et le clan des terres qui se battaient, au milieu une rivière avec des crocodiles et le Roi des Zulus c'était le plus fort.*

*Et si tu veux plus d'infos va faire un tour sur wikipedia, c'est d'ailleurs ce que je vais faire de ce clic*

Par contre je peux te raconter les paysages, pas besoin de langage pour les yeux...
L'autoroute se trouve entre l'Ocean Indien à ma droite et la vallée luxuriante à ma gauche. Au loin je vois des champs de canne à sucre qui surplombe la vallée. Au milieu des vallées, je vois des petites cahutes en terre, ocre, villages abandonnés? Je ne sais pas. Nous passons au dessus d'une rivière où d'après Salman les crocodiles aiment à y bouffer les petites filles...
Arrête tes conneries Salman tu me fous la trouille là!!!
Le ciel est haut, assez couvert, l'air est sec.
Comme sortis de nul part, des gens marchent le long de l'autoroute, avec des sacs, des fruits, des cartons...
Dès que l'Ocean sort de mon champ de vision Salman me rassure et me montre la côte au loin.
Il me dit que oui ici c'est dangereux, qu'il ne faut pas prendre n'importe quel taxi, qu'il y a des meurtres.
Lui, il met un point d'honneur à montrer la richesse de son pays par son accueil et son sourire aux dents impeccables. Il veut que je me sente en sécurité, dit que ma mère n'a pas à s'inquiéter, qu'il va me déposer à bon port.

Le port justement nous y voilà...
Je n'ai jamais été aussi prêt du but que maintenant.
Sauf que Salman ne connaît pas Richards Bay et qu'on se retrouve à moitié embourbé dans des chemins qui longent le port de commerce...
Euh j'veux pas dire Salman mais ça m'a pas l'air d'être par là la Marina...
"Tiens dis c'est comme si on t'enlevait dans les bois... mais on le fera pas hein..." me dit-il avec son grand sourire. Ses 2 copains se marrent. Moi pas du tout!
Vas y mais t'es trop con de me dire ça toi!!! Tu m'avais dis que maman elle avait pas à s'inquiéter!! Pourquoi tu me sors des blagues pareilles??!
Ok là je panique!
Non parce que c'est vrai... j'suis seule dans un mini-bus avec 3 mecs, sans aucune autre arme de défense que ma pince à épiler et mon f*ucking téléphone portable acheté EXPRES avant de partir, ne capte PAS en Afrique du Sud! (Or@nge C@r@ibes je te déteste!)
Je dégaine ma seule carte de m'en sortir, le verbal!
"Dis Salman tu me prêtes ton téléphone? Je vais demander au Captain du bateau où c'est-y qu'elle est sa Marina, ça te fera économiser de l'essence si on trouve plus vite..."*

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur...*

Il me tend ma chance de survie!!!
"Allo Captain!!! haaaa vas y c'est où ta Marina??? J'suis perdue dans le bush, dans un minibus avec 3 mecs et... haaaa!!! Ha bah non c'est bon je vois la Marina, c'est bon j'suis là. J'arrive. C'est tout bon. A de suite..."

Tapage de bises à mes 3 gais lurons, payage et tipsage en bonne et due forme, maquillage en 2/2 et déodorisage de mes aisselles, enlevage de pull et retroussage de jean's!

J'suis enfin arrivée...

(La suite au prochain épisode...)

 

31 janvier 2011

Aux sombres héros de la mer

Grâce à Manu et Estelle, sans oublier leur petite Fanny, nous avons passé un week end en mer. Ils vivent sur leur bateau du nom d'Argal (un voilier de 12m) depuis quelques années et ont été assez généreux pour faire partager leur passion aux petits terriens que nous sommes. On connaissaient le sac à dos, la marche, le bus, l'avion, les ferry, le dos d'âne... mais nous ne connaissions pas encore la mer. Et avec un prénom comme le mien c'est un peu la honte. Pas plus que si je vous dis que j'ai fais mes premières crêpes à 15ans... mais passons.

La mer, c'est bleu (à St barth turquoise même), c'est immense, c'est l'infini, c'est l'évasion... ça on le savait. Mais la mer c'est aussi la façon de sentir ton estomac remonté bien trop près de ta luette. C'est pas de ma faute je dois avoir l'oreille interne de déréglée (oui ya pas que ça que j'ai de déréglé,  je sais) du coup vous vous imaginez bien que j'appréhendais un peu de me la jouer Vomito party en public et surtout de pourrir le week end escapade. J'ai su anticiper et à peine le pied à bord je gobais un Mercalm (qui doit aussi servir de tranquillisant à chevaux parce que pour le coup la mer elle était grave calme), ce qui a rassuré mon cher et tendre, je n'allais pas passer ma nuit à vomir en le suppliant de me ramener à terre.

La terre justement, que tu vois différemment une fois passée de l'autre côté. "Hey Doudou t'as vu les maisons elles bouuugent!!" Oui tout bouge sur un bateau, surtout quand on est 9 (on aime la promiscuité nous) et que dès que quelqu'un se lève t'as l'impression que ton estomac va suivre. Il te faut trouver une place, ne toucher à rien, éviter de t'accrocher à tout et n'importe quoi, il manquerait plus que je déchire la voile... fixer un point au loin et surtout prendre le rythme du bateau. Sauf que moi les gars j'ai pas l'habitude que mon canap' il me trimballe dans tout le salon hein. J'suis, de par ma pratique artistique (attend jme la pète, c'est mon blog, j'dis c'que j'veux!) une nana assez ancrée. Et là on me demande de planer, de me laisser prendre par la houle, de compenser dans ma tête ce que mon corps est en train de vivre. J'avais bien fais de gober le Mercalm.

Exemple 1: Tu manges. Y'a une vague. Le bras qui tient ton assiette tire à gauche pendant que l'autre bras tire à droite et t'essaies de garder la bouche au centre histoire d'être sûre d'attraper une cuillère au passage. Facile!

Exemple 2: Ta vessie t'oblige à te diriger au plus vite aux toilettes. Sauf qu'il te faut descendre en "soute", traverser la salle de vie. Trouver le loquet qui coince la porte, le débloquer. Ouvrir la porte en pensant que tu risques de voler avec elle si t'es pas assez stable. Rentrer dans le cabinet c'est déjà compliqué, mais t'asseoir pile du premier coup sur la cuvette c'est du domaine de l'exploit. Ton corps vit donc le parcours du combattant pendant que ta tête ordonne à ta vessie de rester contractée!!! Pour le Vomito, Manu m'avait dit que je n'avais qu'à faire par dessus bord, mais je me voyais mal pencher mon postérieur par dessus bord pour l'Instant Pipi. Et de toute façon j'ai même pas vomi.

Et comme nous sommes des z'aventuriers dans l'âme près à tout pour un peu de découverte, on a su mettre de côté les aspects contraignants pour ne garder que le meilleur.

Comme la mer te berce constamment (jamais de répit, parole de pimouss!) tu es dans un état comateux, tu es apaisé, le vent frais (ha bah non à St Barth y'a pas de vent frais, je m'emportais un peu là, comme un élan de patriotisme "BZH forever") ouais enfin à défaut de vent frais c'est le soleil qui te pique les joues, comme ça tu bronzes vite et t'as la peau salée aussi. Et tes cheveux ils blondissent au soleil du coup, et même quà force de tirer les boutes tu vas avoir les mains calleuses et on dira de toi "ouais c'est la fille qui vit sur son bateau, c'est pas une petite celle là, elle en a bravé des tempêtes..." et hop! D'un coup d'un seul tu te sens prêt à conquérir toutes les mers du monde.

Tu penses à toutes ces légendes de marins (style Titanic?? euh non! Style "le tour du monde en 80 jours de J.Verne que t'as jamais voulu lire parce que y'avait pas de princesse dans l'histoire) et tu te dis qu'une fois de plus on n'est rien. Ou du moins pas grand chose.

Que sous toi il y a une vie, que ça grouille de petits poissons, de tortues, d'étoiles de mer, de requins, de corail... et quand tu es assis dans ton canap' aussi il y a une vie sous toi tu me diras: ta voisine qui écoute JJ.Goldman à fond. Au dessus de toi aussi ça grouille avec les mioches qui font le marathon à 7h le dimanche matin... Mais les poissons eux ils ne viennent pas polluer ton bien être. En même temps dans un bateau tu ne peux pas non plus te détendre à 100%, il y a toujours un truc à faire, à réparer, à astiquer, à diriger... Alors que chez toi tu risques pas de te réveiller en plein périph' si t'as oublié d'ancrer avant d'aller te coucher.

Nous avons passé la nuit au mouillage (c'est à dire ancré). Nuit que j'ai passé dans la cabine de princess de la petite Fanny, j'ai beau être de nature claustro, j'ai passé une nuit de rêve. (Il y a une photo dans l'album On the Rgal Boat Trip) Et nous avons rejoint l'autre bout de l'île pour une petite traversée le lendemain midi. Les pimouss aux boutes et aux manivelles, le capitaine à la barre et les femmes accrochées et silencieuses. Le moteur en marche, on prend des noeuds (pffff je sais même pas si on dit ça comme ça, on prend de la vitesse quoi!) les pimouss tirent les boutes, la voile monte, on prend le vent et zouuuu on coupe le moteur et on est emporté par le bruit du vent dans la voile, par la coque qui perce les flots, et c'est trop beau. On plane. L'instant est magique mais dans la vraie vie et c'est ça qui est bon. Ça brasse un peu puisqu'on tangue à bâbord (ne soyez pas impressionnez je suis une vraie marine) mais le 2ème effet Mercalm m'a rendu toute smooth et je vogue. Loin... si loin.

Et j'ai vogué jusqu'au lundi matin. Puisqu'après le mal de mer, je me suis fait le mal de terre, normal. Alors pour ceux qui ne savent pas c'est que ton corps il est tout mou, tu plies les jambes et tu marches en dodelinant. Et surtout bah tu sens que tout bouge encore... même ton canap'! Quitte à ce que ça bouge autant rester en mer va.

Dis Doudouuuuu c'est quand qu'on repart???

Lire la suite...

Ps: Et c'est là où vous pouvez vous dire: "Va pas falloir lui dire 2 fois à Doudou!" 

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