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J'aurais voulu être une raconteuz'

25 juillet 2013

Sailing Trip... #Les Saintes#

Les Saintes...

Il y a des endroits dans le monde où tu sais à la minute où tu les découvres que tu vas t'y sentir bien, comme à la maison.

A peine le temps d'affaler la Grand-Voile que Maman Dauphin avec son petit viennent jouer autour du bateau.
Pour une belle arrivée c'est une p*tain de belle arrivée!
Euh genre Captain' c'est toi qui les a loué les dauphins c'est ça?? Mais vas y comment tu vends du rêve toi! Loveur...

L'île de Terre-de-Haut, île principale des Saintes est magnifique, vallonnée, colorée, habitée par des gens accueillants et souriants.
Très peu de voitures, pas de bruit, que le soleil et de belles couleurs.

Nos journées sont rythmées par la découverte de sentiers perdus, de plages désertes, par de belles rencontres au détour d'une colline où un Saintois de Terre-de-Bas nous invite à le suivre dans la récolte du bois d'inde (feuilles qu'il faut faire sécher et réduire en poudre pour en faire une épice) il nous fait goûter ses "bonbons blancs" (petits fruits à coques, très sucrés) nous offre un corossol...

Maman Dauphin et son petit, quant à eux, sont tous les jours dans la baie.
Des groupes de touristes, venus de Guadeloupe pour la journée, ne se lassent pas de les suivre et s'attroupent autour du bateau. C'est insupportable de les entendre beugler et de tout faire pour pouvoir les toucher... ce qui a le don de nous faire pousser quelques gueulantes.
Et soyons honnêtes... Nous aussi on voudrait aller nager avec les dauphins mais pas au risque de se prendre un coup de palmes par un barge qui ne fait que crier comme un putois!
Jusqu'au jour où je me retrouve seule à bord, en pleine préparation du déjeuner. Les oignons chantent dans la casserole, la pate à tarte cuit dans le four... (la cuisine, ma nouvelle passion) et c'est alors que j'entends les dauphins autour du bateau!
Pas un touriste en vue, ni une ni deux, je laisse la popote en plan, j'attrape le masque et le tubas et yallah je saute à l'eau!
Wouaw, sont tout près de moi, ils nagent paisiblement...
Et c'est partit pour un moment de pur bonheur!!!
Jusqu'au moment où Maman Dauphin s'arrête net, à 2 mètres de moi et se met à la verticale...
Euh... qu'est ce que tu fous Maman Dauphin? Vas y mais me regarde pas comme ça tu m'fous la trouille là... J'veux pas te faire de mal moi...
Ok, là j'ai de la trouille!!!
Elle me regarde et là...
Haaaaaaaa elle sort de l'eau dans une impulsion de ouf malade, elle vrille en l'air au dessus de moi et plonge!!!
Je sors un cri de dingue, de joie, de peur aussi et surtout d'émotion!
Maman Dauphin a juste voulu me faire un p'tit cadeau!

Au bout d'une semaine à profiter et rien que profiter, on s'offre une dernière soirée à terre avant de remettre les voiles sur la Dominique.
Forcément à force de nous voir dans le village, certains locaux nous saluent et ce soir là on fait la connaissance de Magali et Ali.
Discussion faisant, et Ti punch' buvant, la fameuse question "Et toi tu fais quoi dans la vie?" arrive.

_Moi? Moi je fais quoi dans la vie??! Euh bah moi j'suis clown les gars! Ouais ouais j'suis Clown à St Barth, genre...

C'est là que les yeux du Captain' s'illuminent de mille feux et qu'il commence à vanter mes talents auprès de nos nouveaux amis.

_Elle assure trop ma douce, vraiment troooop! Elle est brillante, drôle, vraiment drôle! Son spectacle il fait un carton! Elle sait tout faire! Ha non mais c'est à voir son truc... vraiment! Tiens mais tu pourrais le jouer ici non? Si?
Hein les gars elle peut jouer ici?

Là c'est moi qui ai les yeux qui s'illuminent de mille feux...
J'me transforme en guimauve face à l'enthousiasme ambiant.
Nadine, la propriétaire du bar, nous rejoint et m'ouvre ses portes avec grand plaisir.
La date est posée, je joue le vendredi suivant.
Tchin, Tchin, santé les gars! On dit d'accord! On dit je joue! Ouiiiiiii!!! Haaaaaa!!!

Le lendemain matin, une fois l'euphorie passée, et le Ti punch' décuvé, je commence un peu à paniquer...
Non parce que j'ai pas mon costume, j'ai pas mes accessoires et Ô malheur j'ai pas mon nez rouuuuuge!
Et va trouver tout ça aux Saintes toi!
Bah j'ai trouvé...
Ali m'a prêté l'accordéon de son Grand Père, Marco m'a déniché une jupe en tulle rose tout comme j'avais besoin, Alyson m'a apporté sa palette de maquillage, Magali quant à elle avait le legging noir qui va bien.
Mais... j'ai toujours pas de nez rouge...
On passe des coups de téléphone, on frappe aux portes, on retourne les greniers... toujours pas de nez...

A la guerre comme à la guerre, je fonce à la supérette et je dévalise le rayon Babybel.
J'enfile le paquet (et je me souviens que le Babybel bah j'aime pas ça!) tout en déglutissant je me lance dans la confection d'un nez...
Ça pu, ça colle et surtout ça tient pas du tout!!

Marco me propose d'aller chez lui, il est convaincu que sa mère aura une solution.
Sa maman c'est un peu une McGiver coupé de Géo trouv'tout.
Bah elle a trouvé!
Elle a trouvé un capuchon de poivre, qu'elle m'a percé et elle a enfilé le magique petit élastique.
Un nez digne des plus grands!

                                                                             

                                                                 photo clown saintes

                                                                 Le fameux nez en mode Open-Poivre

Ok les gars, j'suis ready!
On y va hihaaaaa!!!

Sauf qu'une fois arrivée au bar de Nadine, je me retrouve face à une salle vide.
Je vois la déception dans les yeux de mes nouveaux amis et surtout dans ceux du Captain'...
Faut avouer que moi aussi je suis déçue parce que je m'étais fait une joie de jouer!
Jouer devant 5 personnes c'est bien, mais jouer devant 80 personnes c'est mieux.
Me suis pas dégonflée.
J'ai invité mes 5 copains sur la place de l'embarcadère et j'me suis mis à jouer de l'accordéon.
Des gamins arrivent, suivis de leurs parents, des touristes sortent des restos et très vite je me retrouve face à des yeux pleins d'étoiles et à des sourires jusqu'aux z'oreilles!

L'école de la rue...

Ce soir là, j'ai tout donné et on me l'a rendu x1000...

Le Sailing Trip peut continuer...
Voiles sur La Dominique Captain'!!!

 

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15 juillet 2013

Sailing Trip... #St Kitts/Montserrat/Guadeloupe#

La mer est calme, le vent me chatouille les oreilles, les conditions sont idéales pour que je puisse faire mes débuts à la barre.
Ça me permet de me concentrer sur un point et donc de ne pas me focaliser sur un éventuel mal de mer.
Bizarrement je n'ai pas la trouille, je vois St Barth devenir qu'un tout petit point au loin que déjà j'apperçois St Kitts.
Tout se passe au mieux dans le meilleur des monde.
Quelques sept heures après avoir quittés St Barth nous arrivons à St Kitts, à Sandy Point.
Il est déjà tard, le soleil se couche et le Captain' a l'air ravi...
Moi aussi!
J'suis ravie de cette première nav'.
J'ai géré, j'ai pas gerbé!
Ouiiiiiiiii!

Ne sachant pas trop ce qu'il faut faire je me mets aux fourneaux, ça je sais un peu faire.
C'est alors qu'un douanier, hyper agressif et plutôt mal élevé monte à bord.
Je ne comprends pas trop ce qu'il cherche à prouver en se comportant de la sorte mais une chose est sûre, ce grand malade nous donne juste envie de remettre les voiles. On comprendra plus tard qu'il n'a pas apprécié qu'on pose des affaires à quai avant d'avoir fait les papiers...
Une fois ce malotru descendu on peut enfin profiter de la soirée.
Soirée qui sera de courte durée...
Non parce que la mer ça fatigue bordel!
J'ai pourtant passé 7 heures assise, à ne rien faire de spécial hormis fixer un point à l'horizon, bah je suis pourtant complètement vannée.
Je découvrirai par la suite que les nav' me rendront amorphe...
 
Dès le lendemain matin on ripe sur White House Bay.
On se fait un petit tour de l'île en stop, à la découverte de Basseterre, capitale peu accueillante.
Tout un quartier aménagé pour les touristes déferlant des gros paquebots, beaucoup de voitures, de bruit, de béton...
Tu l'auras compris,  je n'ai pas grand chose à dire sur St Kitts.
Je pense que je suis encore un peu déphasée.
Je dois apprendre à vivre à bord, avec tout ce que ça implique.
Et pour apprendre rien de mieux que de reprendre la mer!
Cap' sur Montserrat moussaillon!
Sauf qu'à l'heure où on fait cap, bah moi je suis toujours en train de dormir...
Ça je sens que ça va me plaire. Que la maison puisse bouger tout en restant bien peinard à roupiller... j'adore!
Sauf que la nav´ ne se passe pas aussi bien que je l'aurai souhaité.
La mer est agitée et je commence vite à me sentir mal.
Le temps se gâte et j'aime pas très trop ça.
Ha bordel ça va pas! Ha non ça va pas du tout du tout!!
Y'a une tornade au loin!
Si j'te jure une vraie tornade!
Elle démarre tout en haut là haut dans un méchant nuage et elle fait un sale tourbillon dans la mer!!!
Mon astygmatie, mon imagination débordante et moi même nous lançons dans un scénario catastrophe!
J'nous vois engloutis dans les profondeurs abyssales, piégés dans le tourbillon!
J'ai peur Captain'!!!
Le Captain' m'assure que nous ne sommes pas sur la route de la tornade et qu'on ne craint rien.
Je décide de lui faire confiance. De toute façon, j'ai pas des masses le choix...
J'me calme en imaginant ma bande de copains Bisounours descendant d'un arc-en-ciel pour venir nous sauver de la vilaine tornade. Ils nous ramèneraient dans les jolis nuages, loin des tempêtes et des tourbillons...
Je vais de suite beaucoup mieux.
Et je me rends compte qu'effectivement on laisse la tornade sur tribord et au loin Montserrat se dessine.
Ça aussi ça me calme. Voir la terre...
Et comme pour me récompenser de mon courage, le Dieu des Mers nous fait un joli cadeau.
On passe juste à côté de 3 énormes tortues en train de faire un grooos câlin d'amour.
Enfin 2 font un groooos câlin d'amour et le 3ème mate. Scène assez hallucinante.
 
On arrive enfin sur Montserrat, où les douaniers sont bien plus accueillants qu'à St Kitts.
Notre petite escale est faite de snorkelling, de coucher de soleil, de découverte d'une plage déserte où nous étions comme les seuls survivants d'un naufrage au paradis...
De Montserrat on part assez vite sur la Guadeloupe, on va mouiller à Deshaies, un petit village trop super joli, avec ses petites terrasses vue sur mer, ses petites boutiques et son joli clocher.
Tout est juste parfait...
Trop parfait!
Puisque une certaine Chantal a décidé de venir nous secouer les couettes.
Chantal c'est une tempête tropicale.
Et moi j'aime pas les tempêtes tropicales. Ha non non non.
On fait un dernier passage à terre pour faire le plein de bouf, d'eau et de magasines de pouf´ pour moi et on rentre vite à bord.
Le Captain' fait pleins de trucs bizarres...
Il met des bout´ de partout, 2 ancres.
Il me prévient que ça va pas mal secouer mémé dans les cocotiers mais qu'encore une fois on ne craint rien.
Encore une fois je lui fais confiance.
Chantal tu peux te pointer on est prêt!
Sauf que quelques heures avant que Chantal nous tombe sur le coin des voiles je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de poser mon pied sur une tite abeille...
Non mais depuis quand y'a des Maïa sur les bateaux??!
J'suis déjà tétanisée de trouille à cause de Chantal qui va arriver et maintenant j'ai un mal de chien. 
Et ce qui devait être une simple piqûre s'est transformée en big allergie avec œdème de ouf pile au plus fort de notre chère Chantal.
Heureusement je ne gonfle que jusqu'à la cheville.
Je ne te cache pas que j'ai passé 12h coincée à bord, à me plaindre, à pigner, à ausculter mon pied toutes les 5minutes...
À faire une foire de dingue, à la limite de l'hystérie...
Par chance Chantal nous a vite lâché la grappe et j'ai pu aller faire mon cinéma à la pharmacienne, histoire de faire un peu d'air au Captain', qui est resté très patient et aux petits soins malgré tout.
Verdict, je fais effectivement un sale œdème et il vaudrait mieux que j'évite de me faire piquer à l'avenir.
J'y penserai Madame, merci!

Ma vilaine blessure m'empêche donc d'aller crapahuter dans les cascades et autres rivières de la Guadeloupe, j'suis verte. Le Captain' se transforme en taxi et me fait faire la visite de l'île en bagnole.
Et bordel ce que c'est beau!
Du moins, le peu que j'en vois est super beau... parce qu'avec mon traitement de cheval je suis toute flagada et très rapidement je pionce dans la bagnole...
J'suis un boulet, j'avoue.

Quelques jours de convalescence en Guadeloupe et nous faisons route sur Les Saintes.
Haaaa Les Saintes... Un p´tit paradis sur terre et mer qui nous reserve de belles surprises...
 
1 juillet 2013

Sailing Trip, les débuts de la vie à bord...

Lors de mon mémorable voyage en Afrique du Sud, le Captain', malgré l'invasion de mes poux dans ses belles dreads m'avait fait une proposition des plus folles: partir à la découverte des Antilles à bord de son ´ti voilier tout l'été.

Ne connaissant pas les Antilles et étant libre comme l'air, c'est tout naturellement que j'ai décidé de faire mes valoches et que je me suis lancée corps et âme dans cette belle aventure, les poux en moins fort heureusement.
Quand je dis "tout naturellement" je mens un peu parce que forcément décider de vivre cette aventure m'a pas mal angoissé.
Je n'y connais rien aux bateaux et j'ai limite peur de l'eau.
Je ne sais pas sentir le vent et encore moins sentir s'il vient du nord ou du sud.
Je ne sais pas faire les nœuds hormis ceux de mes baskets. Je ne sais pas ce qu'est une drisse, une écoute, un génois, un ris.
Je ne comprends pas ce que ça veut dire d'être au près et encore moins d'être tribord amure.
Je n'ai jamais barré, encore moins choqué une GV, ni tiré sur un bout'... mais j'allais devoir apprendre.
Et puis j'avais la trouille de passer plus de temps sur mer que sur terre parce que très vite ce n'est plus le mal de mer que j'ai eu mais le mal de terre. 
Si si j'te jure ça existe le mal de terre. C'est comme si ton corps il continuait à tanguer alors que rien ne bouge... T'es comme en mode bourracho mais sobre en fait.
Et gros j'avais la trouille de ne pas réussir à m'adapter à la vie à bord.
Non parce que vivre sur un bateau c'est pas du tout, mais alors pas du tout comme vivre dans une maison.
Quand tu vis dans une maison et que tu veux rentrer chez toi bah tu n'as qu'à prendre ta Moby. Easy.
Bon bah quand tu vis sur un bateau et que tu veux rentrer à bord et bah tu dois prendre ton dinghy.
Et monter dans le dinghy c'est pas du tout comme enfourcher Moby!
J'ai peur de passer à la flotte, une jambe sur le quai, l'autre dans le dinghy... traumatisée que je suis par ces personnes ayant fait la une de Video Gag.
Une fois calée dans le dinghy il va être question de monter à bord, et là il va falloir faire preuve de tonicité et d'équilibre. 
Mon problème majeur étant la partie postérieure de mon anatomie qui fait contre poids quand je tente de me hisser par dessus les filières. Au niveau de la tonicité et de l'équilibre j'ai encore du boulot...
Tu avoueras que monter à bord est un peu plus compliqué que de monter 3 marches d'un perron et d'ouvrir une porte d'entrée.
Je ne te cache pas qu'il m'est déjà arrivé de me retrouver le haut du corps suspendu à la filière et le derrière flottant...
Ensuite quand tu vis dans une maison et bah ta maison elle ne bouge pas!
Tu n'es pas obligé de te sangler pour pouvoir faire cuire des pâtes au risque de te vautrer dans la gaziniere au premier roulis hein?
De toute évidence, à moins que tu ne sois complètement bourré, dans ta maison il n'y a pas de roulis!
Et tu ne te cognes pas aux coins de table et de banquette quand ton voisin rentre chez lui toi, quand tu es bien peinard dans ton salon?! Non?
Je t'explique.
En bateau, ton voisin, lui aussi à bord de son dinghy, fait naître une vague, vague qui va finir par s'écraser sur ta coque, ce qui entraine le fameux roulis et manquer de faire basculer ton plat de coquillettes sur tes genoux.
Alors en bateau, quand le voisin rentre, bah tu arrêtes de manger et tu tiens ton assiette.
 
Autre point non négligeable au luxe de la vie à terre est que tu as de l'eau à volonté qui coule comme par magie juste après avoir tourné un ´ti robinet.
Sur un bateau aussi tu as de l'eau mais sur un bateau, tu pompes! 
Tu pompes avec les mains pour la chasse d'eau, tu pompes avec les pieds pour te laver les mains...
Tu pompes les fonds parce qu'il y a toujours de l'eau qui rentre par je ne sais quel endroit... ce qui ne va pas pour me rassurer...
Dis Captain', c'est normal qu'on ait de l'eau sous le plancher là???! Ha oui c'est normal... Hum hum...
Et encore tu pompes quand tu as la chance d'avoir de l'eau dans les réservoirs.
Quand les réserves sont vides (les notres fuient... assez emmerdant je ne te le cache pas) tu as, au pire, de l'eau dans des bidons.
Tous les 3-4 jours le Captain' va remplir les bidons et moi je branle.
Oula mais ne va pas t'imaginer n'importe quoi toi!
Branler c'est transvaser l'eau des bidons dans des bouteilles, à l'aide donc, de la "branlette".
Non parce que soulever au dessus de ma tête un bidon de 60L pour prendre une "douche" c'est un peu compliqué.
C'est alors munie de ma petite bouteille d'1,5 litres que je peux prendre ma "douche" dans le cockpit, les fesses à l'air, à la vue des voisins. J'adore...
Imagine toi te "doucher" dans le jardin, ou sur le balcon de ton immeuble...
Mais encore une fois tu "branles" quand tu as la chance d'avoir de l'eau dans les bidons. Parce que des fois de l'eau bah on n'en trouve pas.
C'est pour ça qu'on va toujours à terre avec un tuyau d'arrosage, au cas où on trouverait une arrivée d'eau. C'est comme ça, qu'un jour je me suis retrouvée à me laver au milieu d'une petite place au port...à la grande joie des pêcheurs cette fois.
L'eau... toujours l'eau...
En vivant sur le bateau j'ai appris à faire la vaisselle à l'eau de mer en évitant de penser que le contenu des chiottes de tous les voisins et des nôtres aussi se déverse dans la mer justement...
Imagine toi laver ta vaisselle avec l'eau de ta fosse septique...
Au passage, merci maman de m'avoir appris à ne pas gaspiller l'eau.
Aujourd'hui j'arrive à prendre une douche avec seulement 1,5 litres!  

Bien evidemment, avant de m'embarquer dans cette aventure je n'avais pas idée de ce que ça pouvait être de vivre sur un bateau, mais j'avais l'intime conviction que j'allais m'adapter assez vite.
J'ai donc enfourné quelques robes et surtout des maillots de bains dans un sac, une petite dizaine de paires de chaussures, qui ne me seront d'aucune utilité, quelques bouquins et yallah.
Le dernier tour du caillou avec la distribution des derniers bisous aux potos et zou!
Souquez les artimuses moussaillon!
Cap' sur St Kitts!

 
28 juin 2013

Retour aux sources

Avant de raconter en écrivant, j'ai beaucoup raconté en jouant.
Jouer à rire, à faire rire, jouer à pleurer pour de faux, jouer à faire croire.
Jouer à tellement y croire que jouer pour de vrai.
Jouer à ne vouloir que le faux.

Depuis toujours le vrai m'emmerde. Pire, le vrai me fout la trouille.
Quand je dis le vrai, je parle du monde des Grands.
Où il ne faut pas faire trop de bruit, où il ne faut pas mettre trop de couleurs, où on ne doit pas dépasser du trait.
Où on ne peut plus rire fort ni pleurer aux sanglots.
Ce monde où les Princesses n'existent pas, où les fées ne se promènent plus dans les bois, où les grenouilles ne se transforment plus en Prince Charmant.
'sont chiants les Grands!
Moi j'veux pas être grande.
J'ai 29ans et demi et je préfère continuer à jouer.
Pourtant j'ai failli arrêter.
J'ai failli me faire prendre au jeu des Grands justement...

J'avais le CDI, la 'tite case, la stabilité, la sécurité.
J'avais l'argent, les horaires souples. J'avais même un peu de temps pour les "loisirs".
Tu sais les "loisirs", ce concept qui veut que tout ce qui te passionne doit passer en second, voire en troisième ou même encore en quatrième plan dans ta vie.
Parce que dans le monde des Grands, faire rire, adorer écrire, ou encore voyager ne peut décemment pas te faire gagner assez de sous pour vivre comme un Grand.
J'avais donc arrêté de jouer.
Et ça m'allait.
Ça m'allait super bien parce que je n'avais plus la trouille.
Parce que c'était chouette de ne pas se demander comment j'allais finir le mois, parce que c'était génial de partir en vacances quand je voulais. Parce que ça rassurait de ne manquer de rien.

Et puis il y a eu le retour sur les planches.
Il y a eu les boyaux qui se tordent, les genoux qui font des castagnettes, les 15 clopes à la minute, les 3 gouttes de pipi à la seconde. Il y a eu les guilis dans la bouche et les dents qui claquent.
Les "Mais qu'est ce que je fous là bordeeeeel???"
Et il y a eu le rideau qui s'ouvre.
Le nez rouge, le tutu rose, les tournesols et l'accordéon.
Il y a eu le silence et puis les rires, les fous rires même, les gorges déployées et les larmes qui coulent.
Il y a eu les bravos, les "encore".
Les "Merci", les "Wouuuuaw"...
Il y a eu la magie.

J'ai tout de suite su que j'étais foutue.
Que je ne pourrai plus faire semblant.
Que le "pour de faux" était redevenu mon "pour de vrai".

Pour de vrai je veux être Clown.
Pour de vrai je veux faire rire.
Pour de vrai je veux donner des étoiles dans les yeux des petits et surtout dans ceux des grands.

Je te mentirai si je te disais que je n'ai pas la trouille.
J'ai même super trop les pétoches pour ne rien te cacher...

Mais à 29ans et demi il était sacrément temps de prendre ma première décision de Grande.

Et cette décision n'aurait pas été aussi facile à prendre sans ton soutien.
Parce que c'est grâce à toi tout ça...
Grâce à tes mots, grâce à tes rires, grâce au fait que tu rendes tout ça possible.
Alors MERCI!

#Euh... après je reste très lucide hein... Va pas croire que je me sois choper un melon de ouf malade après avoir joué 3 fois dans un resto! 
Je suis encore bien loin de l'Olympia et je ne suis même pas sûre de pouvoir y jouer un jour (:-), je sais que je ne suis personne sur un p'tit caillou au milieu de rien...
Mais j'men fouuuuus!!!
Je jouuuuuue!#

 

 

 

 

 

 

  

4 juin 2013

Comment voyager quand tu vis sur 24km²

Depuis que j'ai décidé de poser les valises sur le caillou j'ai dû calmer ma soif de voyage.
Et je dois t'avouer que ça me manquait.
Ça me manquait de ne plus découvrir de nouvelles cultures, de ne plus sentir cette liberté de dormir toutes les nuits dans un endroit différent, de me lever dans un environnement inconnu.
Ça me manquait de ne plus voguer au fil de mes envies, le sac à dos en guise de maison.
N'ayant pas les moyens de m'offrir un road trip de sitôt j'ai dû trouver un moyen de voyager sur le caillou. 
Je n'ai rien trouvé de mieux que le déménagement.

Il y a 2 mois je quittais la villa de Marigot pour une tite case à Lurin.
Une tite case au milieu du zion, sans clim, sans wifi, sans eau chaude... une tite case avec des tentures, de jolies bougies, et des musiques d'ailleurs.
J'y ai vécu pendant 1mois et demi avec un voyageur, lui aussi venu d'ailleurs.
De la tite case à Lurin, j'ai continué mon voyage sur un canapé à Cul de Sac.
Un canapé dans une jolie maison, une maison du bonheur avec de jolies fleurs.
Dans cette maison il y a toujours un bon gâteau en train de cuire dans le four, on joue à des jeux, on prend soin les uns des autres. J'y ai vécu avec un cuisinier au grand cœur et une future maman, pendant 10 jours.
Ma soif d'aventure m'a conduit à Lorient chez une amoureuse à l'accent lointain et une protectrice des animaux, devenue la tata de Dinou fils.
Avec elle, on parle aux oiseaux, on donne à manger aux iguanes, on recueille les chiens errants.
Et quand il fait beau on bronze au bord de la piscine, tout en sauvant les fourmis de la noyade.
Grâce à Cédric, grâce à David & Angelina, grâce à Sarah & Rebecca, Dinou fils et moi venons de faire un joli voyage.
Un joli voyage plein de rires, de belles nuits sous les étoiles, de bons repas.
Un grand merci à tous...
Pour Dinou Fils le voyage s'arrête chez Tata Sarah, qui je suis sûre s'occupera de son neveu à merveille.
Quant à moi je repars pour une nouvelle aventure.
Dans 5dodos je pars vivre sur un bateau.
L'océan va devenir mon jardin... bien plus grand que 24km²!
T'inquiète pas je te raconterai...
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30 mai 2013

Les maths et moi ça fait 2...

J'suis nulle en maths.
Je ne sais pas poser une division, je misère à poser une soustraction. Quoique si je réfléchis bien je me souviens vaguement de "et je retiens z'1". Je retiens z'1 à quoi... j'en sais foutrement rien!
Bref, je suis nulle en maths et ça ne m'a jamais réellement posé de problème dans la vie. Grâce à l'appli "calculatrice" je m'en sors très bien.
Jusqu'à ce soir...
Il est 21h30.
Je sors du Sélect après avoir englouti un cheeseburger. Je culpabilise un peu de ma sur-consommation de gras... ayant englouti une pizza la veille au soir... 
Enfourchant Moby, je me promets d'aller palmer 1h demain matin.
Il est 21h30 donc, il fait nuit noire... 
Les étoiles brillent, l'île dort... Il fait bon... Je suis heureuse...
Haaaa ce que j'aime rouler la nuit sur mon fidèle destrier.
T'as vu ça ma Moby comment elle est trop belle notre vie? On est bien hein?
Kuf-kuf, me répond-elle.
Hein ma Moby on est bien ici? Hein?
Kuf-kuf-kuuuuuu________ lâche-t-elle dans un dernier souffle.
Mobyyyyyyy naaaaaan!
Bah si! Moby m'a planté. Elle m'a planté en plein Camaruche en plus la saloperie!
J'suis verte.
Mais en même temps c'est de ma faute. Elle n'y est pour rien la pauvre.
Jusqu'à ce soir, j'ai cru, naïvement, que ma formule magico-mathématique ({[kilomètresparcourus+consommation/litre] x camaruche/jr + [pluie+vent]} = 7€ ~ 4jours de folles cavalcades sur ma fidèle Moby) tenait la route.
Certes, je ne suis point Pythagore et encore moins Thalés mais si Moby avait eu une jauge, si et seulement si dis-je, ma chère Moby avait eu une jauge je ne me serai point lancé dans de savants calculs pour éviter la panne sèche.
Je n'ai plus qu'à la pousser tout en haut de Camaruche, et la laisser sur le bord de la route. Un petit bisou sur le rétro et je me décide à rentrer à la case à pied. Fait chier...
Je cherche désespérément l'appli "station essence" sur mon iPod... 
Ha bah ils l'ont encore pas inventé ces cons! Mais grâce à l'appli "lampe torche" j'évite les ravins et les nids de poule, l'appli "calculatrice" ne me sert à rien, tu imagines bien.
Il fait nuit noire... 
Les étoiles brillent, l'île dort... Il fait bon... Je suis heur...
J'suis fatiguée oui! Et j'en ai marre! Et ça me gave de me taper la moitié de l'île à pied et.... MERDEEEUH! FAIT CHIER DE PUTAIN DE BORDEL DE MERDEUUUUH, me dis-je pendant ma balade nocturne.
Une fois arrivée à la case, mon coloc' m'attendait avec des moelleux au chocolat!
Bon alors si on part du principe que:
(1cheeseburger/25mindemarche) + (1moelleuxauchocolat/1hdepalme) = leculdeshakira
Je peux éventuellement en conclure que je n'ai pas besoin d'aller palmer demain matin?
Si et seulement si je bouffe de la salade pendant une semaine...

 

25 mai 2013

...PSYKOTIK...

Y'a une semaine, decidant de me sentir un brin triste et déprimée, (non parce que je me sentais trop bien depuis trop longtemps et du coup pour équilibrer j'me suis dis qu'il fallait que j'aille un peu mal... pas qu'un peu névrosée la nana...)
Bref. 
J'ai tenté l'auto remontage de moral en achetant des crèmes anti ride/acné/cellulite...#crisedelatrentaine# 
Parce que pour me faire aller mal vite, j'ai rien trouvé de mieux que de faire un dépistage complet de mon anato-facio-cuissotomie et j'ai vite réussi à me trouver moche, ridée, grosse patate et pleine d'acné. 
Une fois cette sous-estime de moi même à son paroxysme, j'ai pu aller dépenser une blinde en crèmes magiques qui te promettent peau lisse, teint lumineux, cuisses toniques et pores purifiés. Le tout pour la modique somme de ma peau des fesses, mais toujours moins cher qu'un billet d'avion pour l'Afrique du sud ou le Mozambique ou même le...
Bref, j'ai dévalisé la parapharmacie et je suis en passe de me sentir bien mieux. Sauf qu'une fois arrivée à la caisse...
PAIEMENT REFUSÉ.
_ Bah j'ai de l'argent sur mon compte madame... Je comprends pas... Euh... Vous prenez les chèques?!
Le chèque signé je m'empresse de partir, un brin gênée.
 
Le lendemain, la déprime ne m'ayant point quittée, j'opte pour la phase 2 de l'auto-remonte-moral:
Faire les soldes. 
Je ne t'apprends rien si je te dis qu'une nana à l'impression de se faire du bien en dépensant le PNB du Sri Lanka. 
J'ai donc craqué pour une (une? une seule??!) trop super belle longue robe.
À défaut de pouvoir camoufler mon acné sous une burka, je tente de camoufler le surplus adipo-cuisseux sous DES longues robes #crisedelaparanodelacellulite#
Sauf qu'une fois arrivée à la caisse...
PAIEMENT REFUSÉ.
_Bah j'ai de l'argent sur mon compte madame... Je comprends pas... Euh... Vous prenez les chèques?!
Le chèque signé je m'empresse de partir, un brin saoulée.
Le jour d'après, la déprime toujours présente, je tente la balade cheveux au vent sur ma fidèle Moby. Ça au moins c'est gratuit.
Au bout de 3 tours de l'île je détecte, grâce à mes savants calculs, que le ventre de Moby est creux. 
Moby n'a pas de jauge, jsuis donc une pro du:
{[kilomètresparcourus+consommation/litre] x camaruche/jr + [pluie+vent]} = 7€ ~ 4jours de folles cavalcades. 
Bref Moby allait être à sec. On arrive tout juste à la station, frôlant la panne.
La douce voix de la dame du distributeur automatique me souhaite la bienvenue et m'indique la marche à suivre pour faire le plein. 
Veuillez insérer votre carte.
Veuillez choisir votre carburant.
Vous avez choisi Sans plomb 95? Veuillez valider votre choix.
Veuillez composer votre code.
Veuillez...
TA GUEUUULE Madame! Elle me saoule avec ces "veuillez nanani nanana" celle là!
Oui je veux du Sans plomb 95 et non je veux pas de ticket et...
Madame?
Madame t'es là?
CARTE INVALIDE.
PAIEMENT REFUSÉ.
La station de St Jean vous souhaite bonne route.
....Putain madame tu déconnes? Jsuis à sec là, je risque pas de la prendre la route!
Madame??! Madame tu prends les chèques?
C'est pas que ... Mais si!
Le coup de déprime laisse place à la colère.
Haaaa bah ça y est ça va mieux. J'ai la rage! Ouiiiiii! Grrrrr j'suis super énervée! Hahaha!!! 
Oui j'avoue, je suis une palette d'émotion sur pattes... 
Non Soïzik, on dit bipolaire aujourd'hui, me rétorque mon moi interne. 
Un des autres moi. Oui parce que je suis plusieurs dans ma tête, tu le sais.
Non Soïzik, on dit...
Vas y ta gueule toi aussi là haut!!
Bon qu'est ce qu'elle a ma carte??!
Aurais-je abusé de la CB ces derniers temps?
Non j'ai pas abusé. Non.
Non j'ai pas dépassé les 3000€ de plafond par semaine (j'ai un plafond hyper haut j'avoue, mais c'est au cas où il me faudrait un billet d'avion pour si loin en cas de gros coup de déprime tu sais bien!)
Non là, j'ai juste acheté pour 150 balles de produits magiques, et puis 6 robes, 1 jupe, 2 foulards, 1 paire de compensés, 1 short, 1 veste, 3 Tshirts et... Et bah c'était quand même une bonne petite déprime ça. 
Une bonne petite déprime de quelques centaines d'euros, mais j'ai fait une économie de près de 2000€ sur le total! Ça valait le coût.
Voilà où j'en étais de mes réflexions avec moi même et les autres. Seule au final, en pleine nuit, face à la dame du distributeur automatique de bibine pour Moby. 
Moby, je te le rappelle, complètement à sec.
C'est alors qu'un de mes moi se souvient qu'on a une autre CB.  
Une dont je ne me sers plus depuis des années mais qui me coûte toujours 10 balles par mois parce qu'elle a l'option internationale.
Note pour plus tard: annuler l'option internationale au plus vite parce que St Barth bah c'est la France meuf! Donc tu paies 10 balles par mois pour rien! Autant les reverser à une association genre "Soleil-pour-tous-et-pas-rien-que-pour-les-expat´-insulaires-qui-nous-gavent-avec-leur-statuts-et-photos-Facebook-pendant-que-nous-français-de-métropole-on-a-droit-qu'à-3-pauvres-petits-degrés-un-25Mai-à-Paris!" Tu la connais cette assos non?
Bref, j'ai une autre carte mais ai-je encore le code en tête?
Suspense...
Mais bien évidemment j'ai le code puisqu'un de mes copains dans ma tête est capable de retenir des numéros à vie.
J'ai cette particularité grâce à mon frangin. 
Gamine, il me faisait retenir les plaques d'immatriculation.
"_Soï c'était quoi le numéro de la Renault 5 verte?
_1654IU86.
_Et la Mazda bleue?
_Vas y arreteeeeuh c'est l'heure d'Helene et les garçons là!!!"
10 ans après il s'amusait, au détour d'une conversation, à me les demander.
"_Soï c'était quoi le numéro de la Renault 5 verte?
_1654IU86.
_Et la...
_Vas y mais dégage avec ton jeu pourri t'es chiant putain je vais louper Beverlly Hills!"
Le pire c'est que 10 ans après je les connaissais toujours. Peut être même qu'en me concentrant je serai capable de les ressortir. 
Non parce que les numéros de plaques cités ci dessus je les ai inventé hein... Bah oui quand même... Jsuis pas une Asperger non plus hein.
Bref, merci frangin, parce que sur ce coup là, ça m'a évité de rentrer à pieds, seule, en pleine nuit.
Aujourd'hui, le moral est revenu.
Je me trouve pas trop si grosse, ni trop si moche mais j'ai quand même toujours une p*tain de sa race de bordel de crise d'acné de ouf malade qui me rend dingue dingue diiiiingue! 
#crisedelatrentainebisrepetita#
Aujourd'hui donc, mon compte de metropole est délesté de quelques euros mais ma CB d'ici est toujours bloquée!
Je me décide donc à aller éclaircir tout ça auprès de ma conseillère.
"_Bonjour Madame, ma carte est bloquée. Et je comprends pas très trop pourquoi.
_Ha oui, on a bloqué votre carte parce que vous faisiez partie de la liste des tentatives de fraudes.
_Des fraudes? Des fraudes de quoi? J'ai rien fraudé moi j'te jure Madame!
_Non, il y a eu tentative de fraude sur votre compte. Quelqu'un a tenté des retraits sur votre compte.
_Quoi? Qui ça? Qui Madame?! Dit moi quiiii. Il va me faire des menaces? Des coups de fil anonyme? Il va me suivre? Qui m'en veut Madame? Dit moi quiiii! J'ai peur!
_Les retraits ont été tenté au Pérou.
_Au Pérou? Mais je suis rentrée du Pérou il y a déjà 4ans! Pourquoi ça arrive maintenant? Rah bordel, jsuis sûre que c'est le mec du cyber café... Ha jsuis sûre c'est lui!!!
_Non mais calmez vous Mademoiselle, il n'y a aucun rapport avec vous en particulier. Ce sont des fraudes informatiques.
_Un pirate? C'est un pirate de la toile c'est ça? Et il m'a piqué mes sous?
_Non, nous avons bloqué votre carte avant que ça n'arrive. Votre nouvelle carte devrait arriver sous peu.
_Ha d'accord. Merci madame."
Et là il y a un truc que je ne comprends pas très bien.
Comment ma conseillère a pu deviner que ce n'était pas moi qui était partie faire un petit voyage au Pérou?
Alors d'accord le Pérou j'ai déjà fait, mais quand même, jsuis cap´ de tout quitter pour le Pérou ou ailleurs.
C'est vrai ça. Comment elle l'a su ma conseillère??!
Quand je suis partie en Afrique du Sud elle a pas bloqué ma carte.
C'est pas pour dire mais je crois bien que j'suis sur écoute. Jsuis traquée. Jsuis suivie. Jsuis...
Non Soïzik, on dit PARANO!
La phase déprime est passée, la phase colère aussi. La phase névrose idem.
Ha...bon bah c'est bon, je peux re aller bien pour un moment.
Ouiiiiiii je vais bien!
Hey les gars là haut, je vais bien!!!!!
26 avril 2013

Quand je serai grande je serai pas comme tout le monde...

À 16 ans j'étais une "baboss".

La "baboss" s'habille en friperie.
Elle porte 3 robes à fleurs, toutes superposées sur un pantalon patte d'eph', un foulard dans les cheveux (cheveux qu'elle a crades et/ou dreadeux). Elle a des piercings (arcade et/ou lèvres et/ou nez...) des mitaines (bien plus pratique que des gants pour rouler ses clopes par tout temps).
Dès qu'elle le peut la "baboss" est pieds nus, même dans la rue. 
Surtout dans la rue. 
Elle a toujours un gros châle en laine autour du cou et une valisette en cuir élimé en guise de sac à mains. Dans sa valisette elle trimballe toute sa vie, au cas où. 
Parce que la "baboss" aime à croire qu'elle ne sait pas où elle sera le lendemain. Non pas qu'elle soit à la rue, loin de là, mais la "baboss" aime ce sentiment de liberté de ne pas savoir où dormir... 

La "baboss" est dans un lycée artistique.
Elle fait du théâtre, de la danse contemporaine, elle lit de la Poésie et écoute Nostalgie.
Elle jongle, elle fait du feu, du diabolo, du bâton du diable.
Ses amis sont une tribu de chevelus-fumeurs-de-joints. La famille. 
Ils se retrouvent dans des festoches aux quatre coins de la région tous les week end.
Ils dansent sur Tryo, connaissent les Têtes Raides par coeur, jouent de la percu sur Massilia.
Ils passent des soirées entières à picoler avec le jeu de la quinte, de la pièce, du cap's, du "je passe le baba à toi... à qui?".
Ils emploient des mots bizarres comme "tsélefo" 'tsanawa" "fnien"... des mots qui veulent tout et rien dire.
Ils se promettent l'amitié à vie et rêvent de leur vie d'adulte.

Une vie d'adulte pas "comme tout le monde".

La "baboss" rêve d'aventure, elle rêve de vivre dans une roulotte et d'avoir des chèvres.
De manger que ce qui pousserait dans son jardin (jardin qui aurait été "bio" forcément même si à l'époque on n'en parlait pas très trop du "bio"), de se laver dans le ruisseau qui aurait coulé au pied de son terrain, et de se sécher au soleil, allongée sur le rocher au bord du ruisseau.
Dans sa roulotte elle ne se serait jamais ennuyée, bien trop occupée à tricoter, coudre, écosser les petits pois ou à faire des confitures.
Sa vie d'adulte ne serait que découvertes, passion, rires et galipettes dans les bois façon Marie Ingalls.
Pas de télé, pas de téléphone, pas d'internet (de toute façon à l'époque internet c'était comme le bio, on n'en parlait pas).
Elle n'aurait pas besoin de travailler, puisque le peu d'argent dont elle aurait besoin elle le gagnerait en vendant ses fromages de chèvres.
Elle voyagerait dans le monde entier avec sa roulotte. Elle se remplirait des couleurs, des odeurs de chaque terre. Elle apprendrait les danses de chaque cultures. Elle ne parlerait qu'une langue, celle de l'amour.
Mais en attendant de pouvoir se la jouer à la Petite Maison dans la Prairie, la "baboss" doit décrocher son bac.
Non par choix, mais parce que ses parents lui ont dit qu'une fois le bac en poche elle pourrait faire ce qu'elle veut de sa vie.

Une fois le Bac en poche la "baboss" quitte la campagne pour la ville.

C'est le début des contradictions. On ne peut décemment pas installer une roulotte en centre ville...

Pendant que tout les copains chevelus-fumeurs-de-joints sont à la Fac, elle, elle fait la serveuse pour se payer ses cours de théâtre.
Elle vit dans un p'tit studio qu'elle a décoré de tentures indiennes, de coussins au sol, de tapis... Elle se dit que son studio pourrait être sa roulotte.
Elle mange des pâtes n'ayant pas les moyens de s'acheter des légumes frais au marché.
Elle passe ses journées scotchée au téléphone et rêverait d'avoir la télé pour mettre son cerveau en pause. Elle trouve les journées beaucoup trop longues et s'ennuie à mourir.
Elle trouve ça chiant d'être grand.
Et elle commence à avoir la trouille.
Parce que c'est bien beau de ne pas vouloir faire "comme tout le monde" mais ne pas être "comme tout le monde" en grandissant ça fout la trouille.
Et là, à 20 ans, la "baboss" se dit qu'il serait peut être intelligent de faire des études finalement; parce que faire la serveuse ça la gonfle royalement.
Elle s'inscrit en Arts du Spectacle.

Sans trop le vouloir elle s'est mise dans le rang.

Elle ne porte plus qu'une seule robe à fleurs, ses cheveux sont propres, elle n'a gardé qu'un seul piercing (un petit diam's dans le nez). Elle a pleins de sacs à mains avec le minimum syndicale dedans vu qu'elle sait tous les soirs où elle dort. Elle ne marche pieds nus que sur les tapis de son salon et ses talons claquent sur le dancefloor le samedi soir. Les chevelus fument toujours des joints mais ont coupé leur dreads.
Comme tout le monde...

Son amoureux est agent immobilier. Il lui parle d'investissement, de projet bébé, de maison à la campagne, de vacances à Royan et d'hivers à La Plagne. Il lui peint leur vie. Une vie dont elle ne voulait surtout pas. Mais pourquoi pas...
Elle est devenue grande ça y est.
Elle a 23 ans.
C'est l'âge des choix importants.
L'âge de choisir un métier, un lieu de vie avec des nouveaux amis, l'âge de la fin des conneries normalement.
23 ans.

C'est à cet âge là que la "baboss" que j'étais est tout doucement revenue dans ma vie.
Une nuit elle est venue pleurer sur mon oreiller, elle était désespérée.
Elle m'a d'abord dit que si je lui demandais de partir elle ne reviendrait plus jamais, qu'elle me laisserait dans ma vie "comme tout le monde" mais que pour elle cette vie là c'était au dessus de ses forces.
Elle m'a dit qu'elle souffrait en silence depuis trop longtemps, que je l'avais vidée.
Je l'ai vu dans ses yeux qu'elle n'était déjà presque plus là.
Plus d'étoiles, plus de rires, plus d'amour... Ses yeux étaient comme morts.
Et j'ai eu peur.
Peur qu'elle me quitte. Peur qu'il soit trop tard. Peur de ne pas avoir assez de forces pour redonner vie à ses yeux.

Alors je l'ai supplié de rester. Je lui ai dis que j'allais l'aider à retrouver ses rêves, que j'allais l'aider à les vivre surtout.
Et je me suis mise à pleurer avec elle.
J'ai pleuré tout ce que j'allais devoir quitter, j'ai pleuré parce que je ne savais pas par où commencer. J'étais terrorisée.
Quand on veut changer de vie par quoi faut-il commencer?

J'ai cru qu'elle allait me prendre dans ses bras, qu'elle allait me rassurer, qu'elle allait me calmer en me disant qu'à deux on serait plus fortes.
Mais au moment où je lui ai demandé de rester la "baboss" a vrillé.
Ses yeux ont commencé à reprendre vie. J'y ai vu la rage.
Elle m'a secoué dans tous les sens, m'a frappé, me criait fort dans les oreilles. Elle hurlait, elle hurlait parce qu'elle souffrait.
Elle m'a aboyé mes rêves d'avant et doucement elle s'est calmée.
Elle m'a dessiné ma roulotte, m'a fait écouter le clipotis de mon ruisseau, elle m'a prise dans ses bras et je me suis endormie.

Le lendemain matin j'avais un petit mot de la "baboss" sous mon oreiller:
"Vis tes rêves au lieu de rêver ta vie".
Je me suis levée et j'ai tout quitté.
J'ai quitté l'agent immobilier, j'ai arrêté mes études, j'ai demissionné de mon job de serveuse, j'ai fait mes cartons et je suis partie.
Je suis partie et je ne me suis jamais retournée.

(à suivre...) 

6 avril 2013

** 10 ans **

 

Hier j'ai eu 20ans.
J'ai emménagé pour la 1ère fois avec un mec.
J'ai eu ma Licence.
J'ai monté mon spectacle.
J'ai quitté mon mec.
J'ai été malheureuse. Très. Trop.
J'ai vécu l'amour.
J'ai voyagé aux quatre coins de la planète.
J'ai appris un métier.
J'ai trouvé mon paradis sur terre et j'y suis restée.

... 10 ans ...
Déjà 10 ans.

Et demain?

Demain je découvrirai la mer.
J'aurai 30 ans.
J'aimerai.
Je changerai de métier.
J'aurai moins peur.
J'écrirai.
J'aurai des enfants, et peut être même que je me marierai.
Je serai une femme de 40 ans.
Je verrai mes enfants grandir et je leur raconterai.
Je me souviendrai.

Je me souviendrai de son rire, des larmes qui coulaient le long de ses joues, le souffle déjà manquant.
Je me souviendrai du bleu de ses yeux, pétillants, en colère parfois, mais jamais contre moi.
Je me souviendrai du rythme qu'il tapait sans cesse: les doigts sur la table, et son pied qui suivait le tempo.
Je me souviendrai de ses silences alors que j'avais envie qu'il parle, qu'il me raconte.
Je me souviendrai qu'il m'écrivait, qu'il m'aimait et qu'il était fier. Mais ne le disait pas. Pourtant il était fier. Fier de la dernière.
J'aurai oublié le son de sa voix mais je me souviendrai de son odeur; mélange de tabac froid, de musc, d'épices. Il était "poivré" mon Père.

Il était rêveur, fantasque, voulait tout mais ne faisait rien.  
Il était râleur, colérique, un brin moqueur.
Éternel insatisfait il est passé à côté.
À côté de nous, à côté de tout. 

Je me souviendrai que je lui avais promis que je ne serai pas triste, que je serai "grande", que je profiterai de tout ce qu'il n'avait pas fait, que je me ferai aimer, que je vivrai mes rêves sans juste les laisser filer... 
Tout ça je l'aurai fait.
Je me souviendrai de cette date. Rien qu'une date.

Une date où ça n'est pas plus douloureux que les autres jours.
Où ça ne le sera pas moins.
C'est une date. Rien qu'une date.
Le premier jour.
La première semaine.
Le premier mois.
La première année...

Aujourd'hui ça fait 10 ans.

10 ans que mon Père me manque comme si c'était hier...



 

 

5 avril 2013

Black Out!

Aujourd'hui j'ai décidé d'être organisée.
Être organisée ça commence par prendre mon billet retour pour la métropole.
Juste pour les vacances hein. Bah non je rentre pas hein. T'as rêvé toi!

Quand j'ai décidé de revenir en Novembre je ne savais pas trop si j'allais rester 6 mois... 1 an...
C'est pour ça que j'avais pris un billet Aller/Retour modifiable sur 1 an.
À l'époque je tentais déjà d'être organisée.

Ce matin je décide donc de modifier le retour. Que de toutes façons je ne sais pas quelle date j'avais fini par booker mais je sais que je pouvais modifier jusqu'à Septembre.
On est en Avril.

Wouaw! Je suis sacrément organisée.

"_Allo Madame Bonjour. J'ai un aller/retour chez vous modifiable sur un an et je voudrais réserver le retour. S'il vous plaît merci.
 _Votre n° de dossier s'il vous plaît.
 _Ha! Bah merde je l'ai pas. (pas si organisée que ça la nana...)
 _Votre nom alors.
 _Soïzik.P......... (attente)
 _Vous êtes sûre?
 _Sûre de mon nom? Bah oui hein...
 _Non sûre que c'est chez nous que vous avez pris votre billet.
 _Bah oui hein quand même. Je me souviens bien de la dame du bureau de droite, elle cherchait les meilleurs tarifs et elle m'enviait si tant de partir au soleil et elle m'avait même dit qu'il fallait pas que Dinou il soit trop gros sinon il allait voyager en soute... Je me souviens m'être dis que je ne savais pas quand je voulais rentrer mais que bien sûr j'allais rentrer... Donc le modifiable 1 an c'était chouette Madame.
 _Laissez moi chercher et je vous rappelle Mademoiselle."

C'est là où j'ai commencé à me dire qu'être organisée c'était quand même pas hyper facile. Passer des mois dans un dossier sans numéro... c'était sûr qu'on allait me perdre.

Drrrrring! (wouaw déja? L'est sacrément rapide la dame).

"_Bonjour Mademoiselle P, c'est la dame du bureau de droite à l'appareil.
 _Ha alors c'est bon? Vous vous souvenez de moi? Je voudrais modifier mon billet s'il vous plaît Madame. Pour être bien organisée.
 _Oui je me souviens de vous. Vous vivez sur un caillou, avec votre chat. Vous avez souvent un foulard dans les cheveux... vous êtes un peu hippie... hahahaha...
 _Ha bah oui c'est ça, c'est bien moi. Alors ce billet?
 _Je suis désolée de vous dire que vous ne l'avez pas pris chez nous votre billet. Vous avez bloqué les dates mais 3 jours avant votre départ vous avez annulé.
 _...... QUOI? Bah... c'est pas possible hein. (genre prend moi pour un jambon). Non parce que j'y suis sur mon caillou, mon Dinou chat fils aussi. On est bien arrivé en avion quand même, genre on n'est pas arrivé en passant par un monde parallèle... même que Roger il avait complètement craqué son slip, je m'en souviens.
 _Je suis ravie de savoir que vous êtes bien arrivés sur votre caillou vous même et votre Dinou chat Fils mais vraiment le billet vous ne l'avez pas pris chez nous...
 _Ha d'accord. Mais je l'ai pris où alors hein... Pfff j'en ai marre Madame, moi je voulais être organisée là et puis bah...
 _Profitez du soleil Soïzik, si vous ne rentrez pas c'est pas grave. Ça reste entre nous, mais c'est la merde ici... Restez sur votre caillou. Profitez pour moi...
Euh bah oui mais quand même Madame... va bien falloir que je rentre."

Finalement je ne suis même plus sûre d'avoir pris un A/R, je ne sais encore moins chez qui.
En agence? Ici? En métropole? Sur internet???
Mais bordel comment on a fait avec Dinou pour arriver là?
J'suis quand même pas désorganisée au point de me télétransporter!
Et j'ai pas envie de repayer un billet si j'en ai déjà acheté un.

C'est pas grave... je vais rentrer à la nage.
Si je pars de suite je serai au pays en Septembre non?

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