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J'aurais voulu être une raconteuz'
crazy
25 juillet 2013

Sailing Trip... #Les Saintes#

Les Saintes...

Il y a des endroits dans le monde où tu sais à la minute où tu les découvres que tu vas t'y sentir bien, comme à la maison.

A peine le temps d'affaler la Grand-Voile que Maman Dauphin avec son petit viennent jouer autour du bateau.
Pour une belle arrivée c'est une p*tain de belle arrivée!
Euh genre Captain' c'est toi qui les a loué les dauphins c'est ça?? Mais vas y comment tu vends du rêve toi! Loveur...

L'île de Terre-de-Haut, île principale des Saintes est magnifique, vallonnée, colorée, habitée par des gens accueillants et souriants.
Très peu de voitures, pas de bruit, que le soleil et de belles couleurs.

Nos journées sont rythmées par la découverte de sentiers perdus, de plages désertes, par de belles rencontres au détour d'une colline où un Saintois de Terre-de-Bas nous invite à le suivre dans la récolte du bois d'inde (feuilles qu'il faut faire sécher et réduire en poudre pour en faire une épice) il nous fait goûter ses "bonbons blancs" (petits fruits à coques, très sucrés) nous offre un corossol...

Maman Dauphin et son petit, quant à eux, sont tous les jours dans la baie.
Des groupes de touristes, venus de Guadeloupe pour la journée, ne se lassent pas de les suivre et s'attroupent autour du bateau. C'est insupportable de les entendre beugler et de tout faire pour pouvoir les toucher... ce qui a le don de nous faire pousser quelques gueulantes.
Et soyons honnêtes... Nous aussi on voudrait aller nager avec les dauphins mais pas au risque de se prendre un coup de palmes par un barge qui ne fait que crier comme un putois!
Jusqu'au jour où je me retrouve seule à bord, en pleine préparation du déjeuner. Les oignons chantent dans la casserole, la pate à tarte cuit dans le four... (la cuisine, ma nouvelle passion) et c'est alors que j'entends les dauphins autour du bateau!
Pas un touriste en vue, ni une ni deux, je laisse la popote en plan, j'attrape le masque et le tubas et yallah je saute à l'eau!
Wouaw, sont tout près de moi, ils nagent paisiblement...
Et c'est partit pour un moment de pur bonheur!!!
Jusqu'au moment où Maman Dauphin s'arrête net, à 2 mètres de moi et se met à la verticale...
Euh... qu'est ce que tu fous Maman Dauphin? Vas y mais me regarde pas comme ça tu m'fous la trouille là... J'veux pas te faire de mal moi...
Ok, là j'ai de la trouille!!!
Elle me regarde et là...
Haaaaaaaa elle sort de l'eau dans une impulsion de ouf malade, elle vrille en l'air au dessus de moi et plonge!!!
Je sors un cri de dingue, de joie, de peur aussi et surtout d'émotion!
Maman Dauphin a juste voulu me faire un p'tit cadeau!

Au bout d'une semaine à profiter et rien que profiter, on s'offre une dernière soirée à terre avant de remettre les voiles sur la Dominique.
Forcément à force de nous voir dans le village, certains locaux nous saluent et ce soir là on fait la connaissance de Magali et Ali.
Discussion faisant, et Ti punch' buvant, la fameuse question "Et toi tu fais quoi dans la vie?" arrive.

_Moi? Moi je fais quoi dans la vie??! Euh bah moi j'suis clown les gars! Ouais ouais j'suis Clown à St Barth, genre...

C'est là que les yeux du Captain' s'illuminent de mille feux et qu'il commence à vanter mes talents auprès de nos nouveaux amis.

_Elle assure trop ma douce, vraiment troooop! Elle est brillante, drôle, vraiment drôle! Son spectacle il fait un carton! Elle sait tout faire! Ha non mais c'est à voir son truc... vraiment! Tiens mais tu pourrais le jouer ici non? Si?
Hein les gars elle peut jouer ici?

Là c'est moi qui ai les yeux qui s'illuminent de mille feux...
J'me transforme en guimauve face à l'enthousiasme ambiant.
Nadine, la propriétaire du bar, nous rejoint et m'ouvre ses portes avec grand plaisir.
La date est posée, je joue le vendredi suivant.
Tchin, Tchin, santé les gars! On dit d'accord! On dit je joue! Ouiiiiiii!!! Haaaaaa!!!

Le lendemain matin, une fois l'euphorie passée, et le Ti punch' décuvé, je commence un peu à paniquer...
Non parce que j'ai pas mon costume, j'ai pas mes accessoires et Ô malheur j'ai pas mon nez rouuuuuge!
Et va trouver tout ça aux Saintes toi!
Bah j'ai trouvé...
Ali m'a prêté l'accordéon de son Grand Père, Marco m'a déniché une jupe en tulle rose tout comme j'avais besoin, Alyson m'a apporté sa palette de maquillage, Magali quant à elle avait le legging noir qui va bien.
Mais... j'ai toujours pas de nez rouge...
On passe des coups de téléphone, on frappe aux portes, on retourne les greniers... toujours pas de nez...

A la guerre comme à la guerre, je fonce à la supérette et je dévalise le rayon Babybel.
J'enfile le paquet (et je me souviens que le Babybel bah j'aime pas ça!) tout en déglutissant je me lance dans la confection d'un nez...
Ça pu, ça colle et surtout ça tient pas du tout!!

Marco me propose d'aller chez lui, il est convaincu que sa mère aura une solution.
Sa maman c'est un peu une McGiver coupé de Géo trouv'tout.
Bah elle a trouvé!
Elle a trouvé un capuchon de poivre, qu'elle m'a percé et elle a enfilé le magique petit élastique.
Un nez digne des plus grands!

                                                                             

                                                                 photo clown saintes

                                                                 Le fameux nez en mode Open-Poivre

Ok les gars, j'suis ready!
On y va hihaaaaa!!!

Sauf qu'une fois arrivée au bar de Nadine, je me retrouve face à une salle vide.
Je vois la déception dans les yeux de mes nouveaux amis et surtout dans ceux du Captain'...
Faut avouer que moi aussi je suis déçue parce que je m'étais fait une joie de jouer!
Jouer devant 5 personnes c'est bien, mais jouer devant 80 personnes c'est mieux.
Me suis pas dégonflée.
J'ai invité mes 5 copains sur la place de l'embarcadère et j'me suis mis à jouer de l'accordéon.
Des gamins arrivent, suivis de leurs parents, des touristes sortent des restos et très vite je me retrouve face à des yeux pleins d'étoiles et à des sourires jusqu'aux z'oreilles!

L'école de la rue...

Ce soir là, j'ai tout donné et on me l'a rendu x1000...

Le Sailing Trip peut continuer...
Voiles sur La Dominique Captain'!!!

 

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28 juin 2013

Retour aux sources

Avant de raconter en écrivant, j'ai beaucoup raconté en jouant.
Jouer à rire, à faire rire, jouer à pleurer pour de faux, jouer à faire croire.
Jouer à tellement y croire que jouer pour de vrai.
Jouer à ne vouloir que le faux.

Depuis toujours le vrai m'emmerde. Pire, le vrai me fout la trouille.
Quand je dis le vrai, je parle du monde des Grands.
Où il ne faut pas faire trop de bruit, où il ne faut pas mettre trop de couleurs, où on ne doit pas dépasser du trait.
Où on ne peut plus rire fort ni pleurer aux sanglots.
Ce monde où les Princesses n'existent pas, où les fées ne se promènent plus dans les bois, où les grenouilles ne se transforment plus en Prince Charmant.
'sont chiants les Grands!
Moi j'veux pas être grande.
J'ai 29ans et demi et je préfère continuer à jouer.
Pourtant j'ai failli arrêter.
J'ai failli me faire prendre au jeu des Grands justement...

J'avais le CDI, la 'tite case, la stabilité, la sécurité.
J'avais l'argent, les horaires souples. J'avais même un peu de temps pour les "loisirs".
Tu sais les "loisirs", ce concept qui veut que tout ce qui te passionne doit passer en second, voire en troisième ou même encore en quatrième plan dans ta vie.
Parce que dans le monde des Grands, faire rire, adorer écrire, ou encore voyager ne peut décemment pas te faire gagner assez de sous pour vivre comme un Grand.
J'avais donc arrêté de jouer.
Et ça m'allait.
Ça m'allait super bien parce que je n'avais plus la trouille.
Parce que c'était chouette de ne pas se demander comment j'allais finir le mois, parce que c'était génial de partir en vacances quand je voulais. Parce que ça rassurait de ne manquer de rien.

Et puis il y a eu le retour sur les planches.
Il y a eu les boyaux qui se tordent, les genoux qui font des castagnettes, les 15 clopes à la minute, les 3 gouttes de pipi à la seconde. Il y a eu les guilis dans la bouche et les dents qui claquent.
Les "Mais qu'est ce que je fous là bordeeeeel???"
Et il y a eu le rideau qui s'ouvre.
Le nez rouge, le tutu rose, les tournesols et l'accordéon.
Il y a eu le silence et puis les rires, les fous rires même, les gorges déployées et les larmes qui coulent.
Il y a eu les bravos, les "encore".
Les "Merci", les "Wouuuuaw"...
Il y a eu la magie.

J'ai tout de suite su que j'étais foutue.
Que je ne pourrai plus faire semblant.
Que le "pour de faux" était redevenu mon "pour de vrai".

Pour de vrai je veux être Clown.
Pour de vrai je veux faire rire.
Pour de vrai je veux donner des étoiles dans les yeux des petits et surtout dans ceux des grands.

Je te mentirai si je te disais que je n'ai pas la trouille.
J'ai même super trop les pétoches pour ne rien te cacher...

Mais à 29ans et demi il était sacrément temps de prendre ma première décision de Grande.

Et cette décision n'aurait pas été aussi facile à prendre sans ton soutien.
Parce que c'est grâce à toi tout ça...
Grâce à tes mots, grâce à tes rires, grâce au fait que tu rendes tout ça possible.
Alors MERCI!

#Euh... après je reste très lucide hein... Va pas croire que je me sois choper un melon de ouf malade après avoir joué 3 fois dans un resto! 
Je suis encore bien loin de l'Olympia et je ne suis même pas sûre de pouvoir y jouer un jour (:-), je sais que je ne suis personne sur un p'tit caillou au milieu de rien...
Mais j'men fouuuuus!!!
Je jouuuuuue!#

 

 

 

 

 

 

  

25 mai 2013

...PSYKOTIK...

Y'a une semaine, decidant de me sentir un brin triste et déprimée, (non parce que je me sentais trop bien depuis trop longtemps et du coup pour équilibrer j'me suis dis qu'il fallait que j'aille un peu mal... pas qu'un peu névrosée la nana...)
Bref. 
J'ai tenté l'auto remontage de moral en achetant des crèmes anti ride/acné/cellulite...#crisedelatrentaine# 
Parce que pour me faire aller mal vite, j'ai rien trouvé de mieux que de faire un dépistage complet de mon anato-facio-cuissotomie et j'ai vite réussi à me trouver moche, ridée, grosse patate et pleine d'acné. 
Une fois cette sous-estime de moi même à son paroxysme, j'ai pu aller dépenser une blinde en crèmes magiques qui te promettent peau lisse, teint lumineux, cuisses toniques et pores purifiés. Le tout pour la modique somme de ma peau des fesses, mais toujours moins cher qu'un billet d'avion pour l'Afrique du sud ou le Mozambique ou même le...
Bref, j'ai dévalisé la parapharmacie et je suis en passe de me sentir bien mieux. Sauf qu'une fois arrivée à la caisse...
PAIEMENT REFUSÉ.
_ Bah j'ai de l'argent sur mon compte madame... Je comprends pas... Euh... Vous prenez les chèques?!
Le chèque signé je m'empresse de partir, un brin gênée.
 
Le lendemain, la déprime ne m'ayant point quittée, j'opte pour la phase 2 de l'auto-remonte-moral:
Faire les soldes. 
Je ne t'apprends rien si je te dis qu'une nana à l'impression de se faire du bien en dépensant le PNB du Sri Lanka. 
J'ai donc craqué pour une (une? une seule??!) trop super belle longue robe.
À défaut de pouvoir camoufler mon acné sous une burka, je tente de camoufler le surplus adipo-cuisseux sous DES longues robes #crisedelaparanodelacellulite#
Sauf qu'une fois arrivée à la caisse...
PAIEMENT REFUSÉ.
_Bah j'ai de l'argent sur mon compte madame... Je comprends pas... Euh... Vous prenez les chèques?!
Le chèque signé je m'empresse de partir, un brin saoulée.
Le jour d'après, la déprime toujours présente, je tente la balade cheveux au vent sur ma fidèle Moby. Ça au moins c'est gratuit.
Au bout de 3 tours de l'île je détecte, grâce à mes savants calculs, que le ventre de Moby est creux. 
Moby n'a pas de jauge, jsuis donc une pro du:
{[kilomètresparcourus+consommation/litre] x camaruche/jr + [pluie+vent]} = 7€ ~ 4jours de folles cavalcades. 
Bref Moby allait être à sec. On arrive tout juste à la station, frôlant la panne.
La douce voix de la dame du distributeur automatique me souhaite la bienvenue et m'indique la marche à suivre pour faire le plein. 
Veuillez insérer votre carte.
Veuillez choisir votre carburant.
Vous avez choisi Sans plomb 95? Veuillez valider votre choix.
Veuillez composer votre code.
Veuillez...
TA GUEUUULE Madame! Elle me saoule avec ces "veuillez nanani nanana" celle là!
Oui je veux du Sans plomb 95 et non je veux pas de ticket et...
Madame?
Madame t'es là?
CARTE INVALIDE.
PAIEMENT REFUSÉ.
La station de St Jean vous souhaite bonne route.
....Putain madame tu déconnes? Jsuis à sec là, je risque pas de la prendre la route!
Madame??! Madame tu prends les chèques?
C'est pas que ... Mais si!
Le coup de déprime laisse place à la colère.
Haaaa bah ça y est ça va mieux. J'ai la rage! Ouiiiiii! Grrrrr j'suis super énervée! Hahaha!!! 
Oui j'avoue, je suis une palette d'émotion sur pattes... 
Non Soïzik, on dit bipolaire aujourd'hui, me rétorque mon moi interne. 
Un des autres moi. Oui parce que je suis plusieurs dans ma tête, tu le sais.
Non Soïzik, on dit...
Vas y ta gueule toi aussi là haut!!
Bon qu'est ce qu'elle a ma carte??!
Aurais-je abusé de la CB ces derniers temps?
Non j'ai pas abusé. Non.
Non j'ai pas dépassé les 3000€ de plafond par semaine (j'ai un plafond hyper haut j'avoue, mais c'est au cas où il me faudrait un billet d'avion pour si loin en cas de gros coup de déprime tu sais bien!)
Non là, j'ai juste acheté pour 150 balles de produits magiques, et puis 6 robes, 1 jupe, 2 foulards, 1 paire de compensés, 1 short, 1 veste, 3 Tshirts et... Et bah c'était quand même une bonne petite déprime ça. 
Une bonne petite déprime de quelques centaines d'euros, mais j'ai fait une économie de près de 2000€ sur le total! Ça valait le coût.
Voilà où j'en étais de mes réflexions avec moi même et les autres. Seule au final, en pleine nuit, face à la dame du distributeur automatique de bibine pour Moby. 
Moby, je te le rappelle, complètement à sec.
C'est alors qu'un de mes moi se souvient qu'on a une autre CB.  
Une dont je ne me sers plus depuis des années mais qui me coûte toujours 10 balles par mois parce qu'elle a l'option internationale.
Note pour plus tard: annuler l'option internationale au plus vite parce que St Barth bah c'est la France meuf! Donc tu paies 10 balles par mois pour rien! Autant les reverser à une association genre "Soleil-pour-tous-et-pas-rien-que-pour-les-expat´-insulaires-qui-nous-gavent-avec-leur-statuts-et-photos-Facebook-pendant-que-nous-français-de-métropole-on-a-droit-qu'à-3-pauvres-petits-degrés-un-25Mai-à-Paris!" Tu la connais cette assos non?
Bref, j'ai une autre carte mais ai-je encore le code en tête?
Suspense...
Mais bien évidemment j'ai le code puisqu'un de mes copains dans ma tête est capable de retenir des numéros à vie.
J'ai cette particularité grâce à mon frangin. 
Gamine, il me faisait retenir les plaques d'immatriculation.
"_Soï c'était quoi le numéro de la Renault 5 verte?
_1654IU86.
_Et la Mazda bleue?
_Vas y arreteeeeuh c'est l'heure d'Helene et les garçons là!!!"
10 ans après il s'amusait, au détour d'une conversation, à me les demander.
"_Soï c'était quoi le numéro de la Renault 5 verte?
_1654IU86.
_Et la...
_Vas y mais dégage avec ton jeu pourri t'es chiant putain je vais louper Beverlly Hills!"
Le pire c'est que 10 ans après je les connaissais toujours. Peut être même qu'en me concentrant je serai capable de les ressortir. 
Non parce que les numéros de plaques cités ci dessus je les ai inventé hein... Bah oui quand même... Jsuis pas une Asperger non plus hein.
Bref, merci frangin, parce que sur ce coup là, ça m'a évité de rentrer à pieds, seule, en pleine nuit.
Aujourd'hui, le moral est revenu.
Je me trouve pas trop si grosse, ni trop si moche mais j'ai quand même toujours une p*tain de sa race de bordel de crise d'acné de ouf malade qui me rend dingue dingue diiiiingue! 
#crisedelatrentainebisrepetita#
Aujourd'hui donc, mon compte de metropole est délesté de quelques euros mais ma CB d'ici est toujours bloquée!
Je me décide donc à aller éclaircir tout ça auprès de ma conseillère.
"_Bonjour Madame, ma carte est bloquée. Et je comprends pas très trop pourquoi.
_Ha oui, on a bloqué votre carte parce que vous faisiez partie de la liste des tentatives de fraudes.
_Des fraudes? Des fraudes de quoi? J'ai rien fraudé moi j'te jure Madame!
_Non, il y a eu tentative de fraude sur votre compte. Quelqu'un a tenté des retraits sur votre compte.
_Quoi? Qui ça? Qui Madame?! Dit moi quiiii. Il va me faire des menaces? Des coups de fil anonyme? Il va me suivre? Qui m'en veut Madame? Dit moi quiiii! J'ai peur!
_Les retraits ont été tenté au Pérou.
_Au Pérou? Mais je suis rentrée du Pérou il y a déjà 4ans! Pourquoi ça arrive maintenant? Rah bordel, jsuis sûre que c'est le mec du cyber café... Ha jsuis sûre c'est lui!!!
_Non mais calmez vous Mademoiselle, il n'y a aucun rapport avec vous en particulier. Ce sont des fraudes informatiques.
_Un pirate? C'est un pirate de la toile c'est ça? Et il m'a piqué mes sous?
_Non, nous avons bloqué votre carte avant que ça n'arrive. Votre nouvelle carte devrait arriver sous peu.
_Ha d'accord. Merci madame."
Et là il y a un truc que je ne comprends pas très bien.
Comment ma conseillère a pu deviner que ce n'était pas moi qui était partie faire un petit voyage au Pérou?
Alors d'accord le Pérou j'ai déjà fait, mais quand même, jsuis cap´ de tout quitter pour le Pérou ou ailleurs.
C'est vrai ça. Comment elle l'a su ma conseillère??!
Quand je suis partie en Afrique du Sud elle a pas bloqué ma carte.
C'est pas pour dire mais je crois bien que j'suis sur écoute. Jsuis traquée. Jsuis suivie. Jsuis...
Non Soïzik, on dit PARANO!
La phase déprime est passée, la phase colère aussi. La phase névrose idem.
Ha...bon bah c'est bon, je peux re aller bien pour un moment.
Ouiiiiiii je vais bien!
Hey les gars là haut, je vais bien!!!!!
26 avril 2013

Quand je serai grande je serai pas comme tout le monde...

À 16 ans j'étais une "baboss".

La "baboss" s'habille en friperie.
Elle porte 3 robes à fleurs, toutes superposées sur un pantalon patte d'eph', un foulard dans les cheveux (cheveux qu'elle a crades et/ou dreadeux). Elle a des piercings (arcade et/ou lèvres et/ou nez...) des mitaines (bien plus pratique que des gants pour rouler ses clopes par tout temps).
Dès qu'elle le peut la "baboss" est pieds nus, même dans la rue. 
Surtout dans la rue. 
Elle a toujours un gros châle en laine autour du cou et une valisette en cuir élimé en guise de sac à mains. Dans sa valisette elle trimballe toute sa vie, au cas où. 
Parce que la "baboss" aime à croire qu'elle ne sait pas où elle sera le lendemain. Non pas qu'elle soit à la rue, loin de là, mais la "baboss" aime ce sentiment de liberté de ne pas savoir où dormir... 

La "baboss" est dans un lycée artistique.
Elle fait du théâtre, de la danse contemporaine, elle lit de la Poésie et écoute Nostalgie.
Elle jongle, elle fait du feu, du diabolo, du bâton du diable.
Ses amis sont une tribu de chevelus-fumeurs-de-joints. La famille. 
Ils se retrouvent dans des festoches aux quatre coins de la région tous les week end.
Ils dansent sur Tryo, connaissent les Têtes Raides par coeur, jouent de la percu sur Massilia.
Ils passent des soirées entières à picoler avec le jeu de la quinte, de la pièce, du cap's, du "je passe le baba à toi... à qui?".
Ils emploient des mots bizarres comme "tsélefo" 'tsanawa" "fnien"... des mots qui veulent tout et rien dire.
Ils se promettent l'amitié à vie et rêvent de leur vie d'adulte.

Une vie d'adulte pas "comme tout le monde".

La "baboss" rêve d'aventure, elle rêve de vivre dans une roulotte et d'avoir des chèvres.
De manger que ce qui pousserait dans son jardin (jardin qui aurait été "bio" forcément même si à l'époque on n'en parlait pas très trop du "bio"), de se laver dans le ruisseau qui aurait coulé au pied de son terrain, et de se sécher au soleil, allongée sur le rocher au bord du ruisseau.
Dans sa roulotte elle ne se serait jamais ennuyée, bien trop occupée à tricoter, coudre, écosser les petits pois ou à faire des confitures.
Sa vie d'adulte ne serait que découvertes, passion, rires et galipettes dans les bois façon Marie Ingalls.
Pas de télé, pas de téléphone, pas d'internet (de toute façon à l'époque internet c'était comme le bio, on n'en parlait pas).
Elle n'aurait pas besoin de travailler, puisque le peu d'argent dont elle aurait besoin elle le gagnerait en vendant ses fromages de chèvres.
Elle voyagerait dans le monde entier avec sa roulotte. Elle se remplirait des couleurs, des odeurs de chaque terre. Elle apprendrait les danses de chaque cultures. Elle ne parlerait qu'une langue, celle de l'amour.
Mais en attendant de pouvoir se la jouer à la Petite Maison dans la Prairie, la "baboss" doit décrocher son bac.
Non par choix, mais parce que ses parents lui ont dit qu'une fois le bac en poche elle pourrait faire ce qu'elle veut de sa vie.

Une fois le Bac en poche la "baboss" quitte la campagne pour la ville.

C'est le début des contradictions. On ne peut décemment pas installer une roulotte en centre ville...

Pendant que tout les copains chevelus-fumeurs-de-joints sont à la Fac, elle, elle fait la serveuse pour se payer ses cours de théâtre.
Elle vit dans un p'tit studio qu'elle a décoré de tentures indiennes, de coussins au sol, de tapis... Elle se dit que son studio pourrait être sa roulotte.
Elle mange des pâtes n'ayant pas les moyens de s'acheter des légumes frais au marché.
Elle passe ses journées scotchée au téléphone et rêverait d'avoir la télé pour mettre son cerveau en pause. Elle trouve les journées beaucoup trop longues et s'ennuie à mourir.
Elle trouve ça chiant d'être grand.
Et elle commence à avoir la trouille.
Parce que c'est bien beau de ne pas vouloir faire "comme tout le monde" mais ne pas être "comme tout le monde" en grandissant ça fout la trouille.
Et là, à 20 ans, la "baboss" se dit qu'il serait peut être intelligent de faire des études finalement; parce que faire la serveuse ça la gonfle royalement.
Elle s'inscrit en Arts du Spectacle.

Sans trop le vouloir elle s'est mise dans le rang.

Elle ne porte plus qu'une seule robe à fleurs, ses cheveux sont propres, elle n'a gardé qu'un seul piercing (un petit diam's dans le nez). Elle a pleins de sacs à mains avec le minimum syndicale dedans vu qu'elle sait tous les soirs où elle dort. Elle ne marche pieds nus que sur les tapis de son salon et ses talons claquent sur le dancefloor le samedi soir. Les chevelus fument toujours des joints mais ont coupé leur dreads.
Comme tout le monde...

Son amoureux est agent immobilier. Il lui parle d'investissement, de projet bébé, de maison à la campagne, de vacances à Royan et d'hivers à La Plagne. Il lui peint leur vie. Une vie dont elle ne voulait surtout pas. Mais pourquoi pas...
Elle est devenue grande ça y est.
Elle a 23 ans.
C'est l'âge des choix importants.
L'âge de choisir un métier, un lieu de vie avec des nouveaux amis, l'âge de la fin des conneries normalement.
23 ans.

C'est à cet âge là que la "baboss" que j'étais est tout doucement revenue dans ma vie.
Une nuit elle est venue pleurer sur mon oreiller, elle était désespérée.
Elle m'a d'abord dit que si je lui demandais de partir elle ne reviendrait plus jamais, qu'elle me laisserait dans ma vie "comme tout le monde" mais que pour elle cette vie là c'était au dessus de ses forces.
Elle m'a dit qu'elle souffrait en silence depuis trop longtemps, que je l'avais vidée.
Je l'ai vu dans ses yeux qu'elle n'était déjà presque plus là.
Plus d'étoiles, plus de rires, plus d'amour... Ses yeux étaient comme morts.
Et j'ai eu peur.
Peur qu'elle me quitte. Peur qu'il soit trop tard. Peur de ne pas avoir assez de forces pour redonner vie à ses yeux.

Alors je l'ai supplié de rester. Je lui ai dis que j'allais l'aider à retrouver ses rêves, que j'allais l'aider à les vivre surtout.
Et je me suis mise à pleurer avec elle.
J'ai pleuré tout ce que j'allais devoir quitter, j'ai pleuré parce que je ne savais pas par où commencer. J'étais terrorisée.
Quand on veut changer de vie par quoi faut-il commencer?

J'ai cru qu'elle allait me prendre dans ses bras, qu'elle allait me rassurer, qu'elle allait me calmer en me disant qu'à deux on serait plus fortes.
Mais au moment où je lui ai demandé de rester la "baboss" a vrillé.
Ses yeux ont commencé à reprendre vie. J'y ai vu la rage.
Elle m'a secoué dans tous les sens, m'a frappé, me criait fort dans les oreilles. Elle hurlait, elle hurlait parce qu'elle souffrait.
Elle m'a aboyé mes rêves d'avant et doucement elle s'est calmée.
Elle m'a dessiné ma roulotte, m'a fait écouter le clipotis de mon ruisseau, elle m'a prise dans ses bras et je me suis endormie.

Le lendemain matin j'avais un petit mot de la "baboss" sous mon oreiller:
"Vis tes rêves au lieu de rêver ta vie".
Je me suis levée et j'ai tout quitté.
J'ai quitté l'agent immobilier, j'ai arrêté mes études, j'ai demissionné de mon job de serveuse, j'ai fait mes cartons et je suis partie.
Je suis partie et je ne me suis jamais retournée.

(à suivre...) 

6 mars 2013

C'est pas de ma faute, c'est les planètes...

Pour toi qui n'a pas lu ça, (ce que je t'invite à faire) je tiens à te préciser que ce qui va suivre va peut être te paraître étrange.
Et dis toi que tout ce qui est étrange pour la plupart des gens normaux est forcément hyper normal pour moi!
J'y peux rien, j'suis comme ça, j'suis scorpion!
Voilà comme ça c'est dit. Oui je suis scorpion.

Et comme je suis scorpion, je suis attirée par tout ce qui touche aux sciences occultes, c'est mon petit côté mystique.
Je suis aussi, toujours à cause de mon signe astrologique, une déterminée, une entière et une désirable.
En d'autres termes: une chieuse complètement barrée et assez libérée!
Mais là n'est pas le sujet...

Ce que je voulais te raconter, c'est mon expérience avec Patricia Aubert, une astrologue hyper calée dans son domaine.

Si j'ai fait appel à elle, c'est parce qu'il y a quelques temps j'ai senti que mes planètes étaient en train de foutre un peu trop le bordel dans ma vie et j'ai voulu comprendre à quoi elles jouaient là haut.
Je tiens à te préciser de suite, qu'il ne s'agit pas de voyance. 
Patricia ne s'amuse pas à te lire ton avenir dans une boule de cristal, encore moins dans les cartes ni le marc de café.
Tout ce qu'elle fait c'est étudier la place des planètes selon ton lieu, ton heure et ton année de naissance.
Chaque planète à une certaine signification et représente une base de donnée dans ce qu'on appelle en astrologie le "continuum de conscience".
C'est à dire qu'on a chacun un bagage (selon la carte du ciel à notre naissance) et qu'on va se servir ou pas de ce qu'on a dans ces valoches (les valoches étant ce que symbolise chaque planète).
Dans ton thème astral sont inscrits des moments importants de ta vie, que ce soit de l'ordre de l'intime, du professionnel, ou encore des rencontres et des lieux de vie.
Mais Patricia te précise bien qu'on a tous notre libre arbitre et que tout n'est pas "inscrit" ni même "fixé", encore une fois il ne s'agit pas de voyance.
Tu me suis?

Avec toutes ces informations elle te fait ton thème astral.
En gros elle arrive à rentrer dans ta tête!

Elle m'a complètement fait halluciner tellement elle est tombée juste sur toute la ligne.
Et ça, même si j'avais été Bélier (les Béliers sont beaucoup plus cartésiens que les Scorpions c'est bien connu) je pense que je n'aurais pu rester de marbre face à sa force d'analyse.

Je ne vais pas te raconter mon thème en détail, parce que je ne voudrais pas que tu puisses te retrouver dans ma tête.*

*J'ai pas envie de te faire peur surtout!

Mais ce que je peux te dire c'est que dans mon thème c'est un peu le bordel et qu'il est tout basé dans le MOI.
J'suis sûre que ça t'étonne guère en plus...
En gros je suis sur terre pour me chercher.

Je ne fais pas partie de ces petits chanceux qui, les fesses à peine posées sur le ventre de leur mère savent déjà qui ils sont et où ils vont.
Moi, je fais partie de ceux qui vont passer une bonne partie de leur vie à se chercher.
Et ça me va dans l'idée!
Non parce que du coup j'ai la chance de pouvoir aller chercher un peu partout.
J'aurais pu me trouver de suite et me construire dans un quotidien lambda et kiffer ma mémé...mais c'est raté.

Et ce n'est décemment pas de ma faute si Pluton se trouve sur mon ascendant, si j'ai Saturne en Natal et si Mars et Venus sont en carré à Neptune dans mon thème!
C'est pas de ma faute les gars si je suis comme ça, c'est les planètes!

Avec du recul je me dis que si j'avais su ça plus tôt bah ça m'aurait aidé.
Non parce qu'imagine toi dans ma tronche 5 minutes... je suis sûre que même 5 minutes tu tiens pas!
C'est pas vivable là haut j'te jure... on est au moins 15 et le but c'est de n'être plus qu'1 à la fin!

Mais comme je suis Scorpion, je sais que je vais finir par me trouver...
Oublie pas que je suis déterminée comme nana.

Si par hasard ça t'interesse de faire un voyage dans tes planètes, sache que Patricia sera sur le caillou du 18 Mars au 10 Avril.
Tu peux aller jeter un coup d'oeil sur son site www.patricia-aubert.com ou prendre contact avec elle par mail: patricia.aubert@hotmail.fr

Elle se fera un plaisir de rentrer dans ta tête!

 

 

 

 

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26 février 2013

South Africa trip #part4#end#

Alors d'accord j'ai des poux.

Je suis sur un bateau, en Afrique du Sud, et j'ai des poux bordel!!! 
Et vu ce qui grouille sur ma tête je me les trimballe depuis St Barth c'est sûr.
Alors à tout ceux qui pensent que St Barth est l'île bling bling blindés de riches et célèbres, sachez qu'il y a aussi du riches et célèbres pouilleux!
Je ne comprends pas comment j'ai pu les chopper, vu qu'ils aiment les cheveux propres et que les miens ne le sont que rarement. Mais c'est pas l'heure de chercher le coupable de ma contamination. Là il est question de réagir et vite.
Moi qui avais tout fait jusque là pour ne pas me faire remarquer (l'oeil bovin, le sourire niais, le hochement de tête face aux marins parlant mécanique, sans oublier ma lutte interne face à mon mal de mer) je deviens la nana qui a semé ses poux à bord...
On commence le tchek des têtes et... suspense... des petites bêtes se baladent sur la tête du Captain'.
Oups!
Je te précise que le Captain est équipé de belles (et propres...t'avais qu'à pas les laver!) dreads ou pas?
Je pouvais pas faire pire.
Enfin si je pouvais.
Je pouvais éventuellement être frappée par une pulsion démoniaque en pleine nuit et lui couper ses dreads...
Au final les poux c'est pas mal. C'est mieux même...
Ne nous reste plus qu'à tenter les vieux remèdes de mémé: le vinaigre (blanc, rouge... on a même essayé le balsamique) l'huile d'olive, la lavande, pour enfin en venir aux produits chimiques.
*A l'heure où je vous parle nous avons réussi à tous les exterminer. Enfin je crois.*

Nous voilà donc à Durban.
Métropole de 3,5 millions d'habitants située au bord de l'Océan Indien, Durban est le plus grand port d'importation et d'exportation d'Afrique du Sud. Peuplée de 68,5% de Noirs, 20% d'Indiens, 9% de Blancs et 2,5% d'Asiatiques; Durban souffre d'une très forte criminalité qui a explosée dans les années 90 mais reste une station balnéaire et touristique qui s'étend sur 500 kms de côtes. Enfin c'est pas moi qui l'a dit c'est wiki.
Parce que je vais pas te mentir, j'ai pas trop quitté la marina.
La marina fermée par des grillages et encerclée de flics. Euh c'est que ça craint vraiment par ici ou pas très trop les gars?
J'ai bien essayé d'aller faire un tour en ville mais venant de St Barth je n'avais que des tenues non adaptées à la situation. Le Captain' m'avait pourtant prévenu mais j'ai pas voulu écouter. Pas qu'un peu têtue la Bretonne!
Alors autant dans le mini bus avec Salmen je n'avais pas voulu montrer une cheville, autant je me suis tentée la balade en solo dans Durban en "raz la 'tach". Normal!
Et une fois de plus je me suis rendue compte qu'on ne peut se trimballer à poil qu'à St Barth...
*Maman ne t'inquiète pas, je suis retournée au bateau hyper vite*

Le lendemain de notre arrivée j'accompagne l'équipage au shipshandler (le Jardiland des bateaux... autant te dire que je me suis vachement sentie à ma place...j'ai désespéremment chercher du desherbant pour venir à bout de mes nouveaux amis capillaires mais j'ai pas trouvé)et en sortant de la marina, sur qui on tombe?
Nos potos Belges!
J'ai hyper peur qu'ils se grattent un peu trop la tête mais non. Pas de gratouille pour eux. Devaient avoir les cheveux trop crades eux. Ou trop propres justement.
Ils ont eu une petite panne et ont dû faire escale à Durban. Comme quoi la mer est pleine d'imprévus et de jolies surprises.
On en a profité pour trinquer encore un peu et refaire le monde encore une soirée ou deux.

J'ai donc passé 4 jours à Durban. A ne rien faire. J'ai retrouvé ma place sur le ponton, le soleil, un bon bouquin et le clipotis des vagues sur la coque...
J'aurais pu, je te l'accorde, profiter de mon séjour en Afrique du Sud pour aller me faire un safari dans le bush mais une fois mon p'tit cochon explosé je me suis rendu compte que le malheureux n'avait dans ses tripes que l'équivalent de mon billet d'avion...

L'heure du départ approche... il est tant de rassembler mes affaires (et mes poux au passage) de refaire mon sac, de lever ma dernière bière à bord, de remercier tout le monde et de profiter d'une dernière nuit à être délicatement bercée.
Et forcément je pleure. Parce que j'ai toujours eu une sainte horreur des au revoir. Parce que le problème avec moi c'est que je m'attache vite aux gens, aux lieux...
Il va me manquer ce bateau, je le sais.
Mais on m'attend sur mon caillou, ma place est encore là bas... avec la "famille", Dinou, mon travail.

Je pars avec de jolis souvenirs (et mes poux) pleins la tête, je pars avec des bouts d'Afrique, avec ses couleurs, ses odeurs.
Cette nouvelle aventure m'a montré, une fois de plus, que tout ce que l'on décide est réalisable.
C'en est d'une facilité déconcertante même.

Roger gère le voyage retour.
Durban, Johannesburg, New York (sous la neige), St Martin et enfin St Barth. Moi je gère un peu moins.
Je suis comme en transit. Encore un peu là bas, pas encore ici. Chamboulée, retournée, charmée, vidée.

Quoi de mieux pour se remettre dans le bain?
Le Carnaval!!!
Et j'ai eu le plus beau cadeau.
Les copains qui m'attendaient avec mon costume.
Et devine quel thème ils ont choisi?

 

photo carnaval

Mes zulu préférés du monde entier...

Je suis ici et toujours un peu là bas.
J'ai été monté en kit c'est pas possible! Mes parents devaient être les précurseurs d'Ike@.

Oui bon je me cherche, c'est tout.
Genre la nana elle sait pas où elle doit être.
Et si j'acceptais d'être partout à la fois.
L'ubiquité c'est ça?

 

18 février 2013

South Africa Trip #part3#

Alors alors???
La suiiiiiiiiiiiiite!

Après cette fameuse dernière soirée avec nos nouveaux amis Belges, je m'affale dans ma cabine, ne sachant pas trop si c'est le bateau qui bouge autant ou moi qui bouge toute seule.
Le réveil doit sonner dans 1heure seulement...
"_Ha sa grand mère, ça va être chaud les marrons là mon Captain...dans une heure je serai pas mieux... pas pire j'espère...
 _Toi moussaillon tu dors, tu t'occupes de rien, on s'occupe de tout.
 _Ha mais non les gars! Moi j'veux voir comment on prend la mer. J'veux larguer les amarres, j'veux voir le quai s'éloigner, j'veux hisser la grand voile et voir la terre devenir qu'un tout petit point à l'horizon. J'veux chanter du Hugues Auffray et siffler dans mon harmonica. J'veux naviguer moi aussi bordel! J'veux... j've... j'v...j'...zzzzzzzzzz....
 _Bonne nuit moussaillon..."

Je m'endors en ordonnant à mon organisme de se/me réveiller dans une heure.
Et ça marche!
Un léger bruit me réveille, une légère secousse m'annonce qu'on est en train de prendre le large!!!
J'ouvre les yeux et là.. oula comment ça bouge! J'étais quand même pas si déchirée que ça hier non? Pas le temps de me refaire le film de la soirée. Hiiiiiiiii!!!! J'vais naviguer!!!
Attendez moi les gars, j'enfile mon ciré, mes bottes et je vais lever l'ancre!!!
Je saute du lit, je vais pour courir jusqu'au pont mais mon sens de l'équilibre me joue des tours... je me cogne de partout!
Mais bordel j'ai bu quoi hier???! 
Je saute sur le pont et là...

Y'a pas un seul petit point de terre! On est en pleine mer.
Euh... bah! Captain c'est quoi ce délire? L'est quelle heure???!

Il est presque 10h du mat', soit 5 heures qu'on navigue.
Et moi j'ai rien senti. Je dormais peinard alors que le bateau tanguait sévère. Dois-je en conclure que je n'ai plus le mal de mer?

C'est là où le Captain me conseille d'aller manger si je ne veux pas être malade. Et vu ce que j'ai picolé la veille j'ai plutôt intérêt à éponger.

Je t'avouerai que prendre son p'tit dej en pleine mer c'est pas easy easy.
Je manque m'ouvrir le crâne dans le frigo, je me cogne les genoux, je coince mon pied dans un bas de porte...  
Je misère à porter ma tasse de thé à ma bouche sans me la renverser sur les genoux, sans oublier mes tartines qui se baladent sur la table.
Haaaa mais dis hoooo ça va bouger comme ça pendant encore longtemps??!

Le p'tit déj avalé je peux rejoindre l'équipage sur le pont.
J'me la pète un peu j'avoue. Genre j'suis trop fière de pas avoir le mal de mer. Faut dire que j'appréhendais un peu de passer la traversée à vomir tripes et boyaux. Mais en fait je gèèèère grave!

Alors alors... comment c'est le paysage? C'est vrai j'ai même pas regardé la mer.
Alors la mer est... ha bah merde c'est le ciel là.
Donc le ciel... de quel couleur est le ciel?
Ha bordel mais là c'est la mer! 
Ciel... mer...ciel...mer...
Mon oreille interne ne comprend plus rien et lance l'alerte à mon estomac.
Mayday Mayday Mayday!!!
J'ai la gerbe et j'ai mal aux cheveux. J'ai même la tête qui me gratte sévère!

Je tente de penser à autre chose (le mal de mer c'est psychologique hein dis?) et du coup je réalise que ça fait quand même plusieurs jours que j'ai la tête qui me gratte. Je crois bien que ça me grattait déjà avant d'arriver en Afrique du Sud même.
Je commence à psychoter et j'hurle au Captain, occuper à barrer, que j'ai des poux!
C'est ça le problème avec moi. Je suis un brin excessive.

"Arrête tes balivernes moussaillon. T'as pas de poux! Ton esprit divague sous la force de la mer. Elle est comme ça la mer. Elle peut rendre fou. Ne te laisse pas attraper moussaillon.
_ Mais sérieux ça me gratte grave Captain! J'te dis que j'ai des poux!! C'est horrible! C'est la fin du monde!! Mes cheveux!!! Haaaa!! Mes si beaux cheveuuuuux!!!!
_ J'te dis que t'as pas de poux moussaillon!!! Suffit! Retourne te coucher!"

J'obéis au Captain et retourne dans ma cabine. La psychose des poux me lâche mais le mal de mer lui, revient...

Je vais passer 10h seule dans ma cabine. Torturée par le rhum de la veille qui ne demande qu'à sortir et des visions dantesques de radeaux garnis de poux qui se trimballent dans les vagues de mes cheveux...
Le Captain passe me voir toutes les heures. Me force à boire, à manger, tente de me faire garder la raison. Je lutte contre moi même et finis par m'endormir.
Jusqu'au réveil brutal!
Je suis trimbalée dans tous les sens. Mes sacs valsent dans ma cabine. Je vois les tabourets qui passent de bâbord à tribord. La vaisselle tombe. Les livres s'échappent des étagères. Tout fout l'camp! J'entends un bordel apocalyptique sur le pont.
Plus de poux ni de mal de mer qui tiennent, je sens qu'on est en train d'essuyer une belle tempête et je veux pas mourir noyée dans ma cabine! Je dois sortir de là et vite! Je me hisse en dehors du lit, m'accroche à tout ce que je peux. J'arrive difficilement à rejoindre le pont.

"Captaiiiiiiin j'veux pas qu'on coule! J'veux pas mourir noyée!!! Captain!! Parle moi! Il se passe quoi Captain!!! Paaarle bon dieu! J'ai peuuuuur (Soïzik dans toute sa splendeur)
_ Pas de panique moussaillon. C'est le vent qui se lève et la mer qui n'en fait qu'à sa tête. C'est assez impressionnant je te l'accorde mais tout va bien. Reste à l'intérieur. Allonge toi et tâche de ne pas tomber."

Ok là ça craint! Il a beau dire de pas paniquer je le sens bien que ça craint! C'est pas normal là! Y'a 2 minutes il faisait hyper soleil et d'un coup il fait tout noir. J'veux retourner à terre!! On arrête les conneries là mon Captain!
Salman! Salmaaaaan viens me chercher avec ton super mini-bus! J'veux plus être là!*

*Jsuis en plein délire psychotique, j'ai des visions d'horreur, je m'arrache les cheveux. En plus je suis sûre que j'ai des poux mais tout le monde s'en fout!*

Au bout d'une petite heure de grosse trimballe le vent finit par se calmer, la mer par s'appaiser. Moi avec. Je me rendors et m'enfonce dans un cauchemar... Les poux... je vois des poux partout... ils rentrent dans ma bouche, dans mes oreilles, mon nez!!! C'est atroce.
Un cri me sort des ténèbres.

"Moussaillon Terre!!! On voit la terre moussaillon! Tu peux sortir!"

La terre... la délivrance! On est vivant! Et j'ai même pas gerbé! Hihaaaaaaa!!!

On sort les bières. Parce que voir la terre ça se fête toujours à bord!

Tchin Tchin! Santé les gars! Bravo à toi Captain!
Le moussaillon est pas peu fier de sa traversée. Un peu agitée la mer. Rien comparé à mon agitation mentale je te l'accorde.

Jusque là, j'avais réussi à gérer. Hormis mon imagination débordante, j'avais réussi à contrôler mes boyaux.
La gorgée de bière me fut fatale...

Imagine la scène. On vient de passer 12 heures en mer, on est à 20 minutes de la côte... et je vomis à coeur joie.
Fait chier! 

Le Captain vient m'apporter un verre d'eau. Et je vois l'horreur dans ses yeux...

"Quoi??? J'ai du vomi sur la joue? Qu'est ce qu'y a Captain???! Parle!! Mais quoi bordel???!
_ Sur ton front...
_ Quoi mon front? J'ai du vomi sur le front???
_ Un poux! T'as un poux sur le front moussaillon!
_ Haaaaaaaaaa!!!!"

C'est officiel. C'est le Captain qui l'a dit. C'est la fin du monde.
J'ai des poux...

(à suivre)

 

 

 

13 février 2013

South Africa Trip #part2#

Me voilà donc arrivée à la Marina de Richards Bay.
Une marina, que ce soit en Afrique du sud ou ailleurs reste une marina: un quai, de l'eau, des bateaux, des marins... 
Et surtout des bistrots!
Je pose mon sac et ma carcasse en terrasse, en attendant que le Captain' vienne me chercher.
L'arrivée d'une demoiselle ne passant pas inaperçue, j'ai à peine le temps de poser mon sac et ma carcasse que je me fais offrir une bière.
Welcome j'ai envie d'me dire!
Je fais style de rien, je sors un livre, de la musique, un papier et un crayon... de quoi montrer aux éventuels intéressés que je ne suis pas rien qu'une minette attendant sur un quai, mais une jeune femme hyper occupée et à sa place!
Parce que oui je me sens à ma place! J'suis bretonne moi les gars!
Alors d'accord j'ai pas le pied marin, j'ai limite un peu le mal de mer et j'y connais absolument rien au monde maritime... mais j'suis bretonne quand même moi les gars! Le bigniou, le chant des sirènes, les tempètes... ça me connaît tout ça!
Ouais c'est surtout les bistrots que moi je connais mais bon...

Une bière et 5 clopes plus tard...toujours pas de Captain'
Une deuxième bière et 10 clopes plus tard, j'ai la vessie pleine et une haleine de cendrier de fin de soirée...et enfin le Captain' arrive!
Hihaaaaaaaaa*

*Le hihaaaaaa voulant exprimer ma joie profonde en ce moment si wouaw. Je n'allais pas devoir dormir sur un banc. Ou comment penser qu'on ne peut pas retrouver quelqu'un sans l'aide d'un téléphone portable...*

Une enjambée plus tard me voilà à bord du Darwin Sound: magnifique Ocean 71, voilier de renom, de 22 mètres gréé en ketch...
Dans mon langage ça donne: "Rah sa grand mère le bateau de ouf malade comment il envoie trop du lourd!!!"
Mais je n'ose m'exprimer ainsi ne voulant passer pour la tarte de base. Du coup je souris et fais des "hun hun" en hochant la tête lors de la visite. Oui oui je suis en mode niaise. Mais j'assume. T'façon j'men fous j'ai un joli sourire... de niaise oui!
A la vue de ma cabine je ne peux retenir un "Bordel mais c'est hyper trop beau!!!" (chassez le naturel...)
C'est donc sur ce magnifique bateau que je vais passer 8 jours en tant que VIP guest, et bizarrement je me sens de suite comme à la maison...
A peine le temps d'une 'tite douche que l'heure de l'apéro arrive. Et l'apéro dans les marina c'est sacré.
On s'y raconte ses aventures, ses itinéraires, ses futures destinations... et surtout on y parle mécanique/technique/météorologique.
Je vais pas te mentir hein... moi j'y capte rien à tout ça. Alors je tâche de suivre, mais tout ce qui m'importe à ce moment là c'est de mémoriser l'instant.
C'est une main calleuse qui lève une bière, ce sont des rides sur le front qui parlent d'elles mêmes, c'est une odeur d'embruns, un rire à la table plus loin.
C'est le bruit des pare bat qui tapent sur le quai, des boutes qui tirent sous la force du courant, le vent qui se lève.
Je suis en Afrique du Sud certes mais je suis avant tout dans un monde totalement inconnu.
Un monde où la terre n'est que l'endroit où l'on se raconte sa vie en mer. Raconter je sais faire, d'habitude je suis la première à le faire même, mais cette fois là c'est moi qui écoute. Et ça fait du bien.
Ces bonshommes ont vécu bien plus de choses que moi, ont eu peur plus d'une fois, surtout pour arriver jusqu'ici.
Ce coin de la planète est l'un des pires pour naviguer à ce qu'il paraît. C'est le bordel dans les courants, dans les marées, le vent est imprévisible.
De quoi ne pas me rassurer... parce que dans 3 jours on doit prendre la mer pour rejoindre Durban.
Alors d'accord pour venir de Durban en taxi ça m'a prit 2h avec Salman et ses copains. D'accord ils m'avaient un peu fait flipper mais à la limite si ça partait en cacahuète je pouvais toujours sauter du minibus par la fenêtre...
Mais là, en bateau on en a pour 12h de traversée et pas moyen de sauter en marche en cas de pépin! T'es en mer, t'y restes!

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur, j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer*

Les 3 jours à Richards Bay se passent sous le signe de la détente, des apéros en terrasses, de lecture sur le pont, de musique, de belles rencontres...
Pas d'heure, pas d'écrans, pas d'impératif. Juste le bruit de l'eau sur la coque, la mer qui nous berce et le soleil qui trône.
Les jours passent et je me rends compte que pour une fois je ne fais pas de bruit, je ne passe pas mes journées à faire rire, je ne m'éparpille pas, je ne cherche pas à remplir mes journées.
Je suis.
Calme, apaisée, à ma place. Ici et maintenant.
Ça doit être ça la force de la mer.

Notre dernière soirée en compagnie de nos potos Belges sonnent les au revoir.
Dans la nuit chacun doit reprendre son cap.
Alors on trinque, on s'embrasse.
On trinque, et on se souhaite bonne chance.
On trinque et on se dit à un autre jour sur terre ou ailleurs.
Et on trinque encore un p'tit dernier pour la route.
Il est déjà 3h du matin et on doit lever l'ancre à 5h.
Ok les gars! allez on arrête de trinquer et tout le monde dans sa cabine.
Demain y'a d'la route. Enfin d'la mer. Dis c'est vrai ça Captain' y'a des routes en mer??! Tu f'ras attation hein dis demain Captain', parce que j'veux pas faire le titanic moi demain hein. Dis!!! On va pas couler hein???!
(déchirée je redeviens vite la nana qui fait du bruit et qui comprend rien... damned)

Bizarrement cette nuit là, le bateau a un peu plus bougé que les autres nuits.
Mais j'étais loin d'imaginer ce qui nous attendait le lendemain... 

(à suivre)

 

12 février 2013

South Africa Trip #part1#

Vous l'attendiez, vous en avez rêvé...
Voici le Blabla tant attendu: Mon aventure en Afrique du Sud!

Qu'est ce que ça donne de beau alors 11 jours à l'aventure?

Ça donne déjà 2 jours pour y aller.
Et au lieu de faire comme prévu et quitter le caillou en bateau et bien j'ai eu droit à un départ en fanfare avec mon Roger privé qui m'a carrément laissé les commandes de son p'tit coucou. (c'est pas un peu bizarre ce que je dis là??) 
Ha elle voulait de l'aventure la gamine???
Si je mets de côté ma peur panique en avion ainsi que mon vertige, accompagné de mon imagination débordante (on a dû se crasher en mer 1000 fois pendant les 17 minutes de vol) je peux en conclure que tout s'est bien passé. Roger a quand même halluciné de l'état dans lequel ça m'avait mis, et m'a dit que j'étais sa co-pilote la plus émotive...
J'avoue avoir été à 2 doigts de lui rouler une galoche au premier trou d'air. Hors de question de trépasser sans être enlacée!
Par chance pour lui... et un peu moins pour moi (non parce que faut dire ce qui est, l'est hyper canon le Roger mais bref...) je suis arrivée sur le plancher des vaches la mâchoire crispée, les mains trempées et les jambes tétanisées... mais avec un sourire de gosse et des étoiles plein les yeux.
L'aventure démarrait fort en sensation.

Je t'épargne le trajet St Martin-New York, rien de palpitant.
Sauf que j'ai encore crû mourir 1000fois.
D'ailleurs le jour où je monterai dans avion sans penser au fait que je puisse mourir et bah c'est que je serai déjà morte!
L'arrivée à New York par contre... aïe aïe aïe sa grand mère! Choc thermique de près de 40°c dans ma face, autant te dire que ma tenue n'était pas adéquate. Je me suis calfeutrée dans une chambre d'hôtel bon marché, un peu glauque mais avec le chauffage.
Un 'ti dodo et 15h de vol (tu me crois si je te dis que j'ai parlé à Dieu durant ces 15heures??) plus tard j'arrive à Johannesburg.

Enfin arrivée???!
Ha bah non je redécolle pour Durban!
On est 39h que je voyage... je ne sais plus quel jour on est, quelle heure il est mais le climat me convient beaucoup plus.
Durban Durban tout le monde descend!
Arrivée??!
Non toujours pas...
Petit changement de programme de veille de départ, je dois aller à Richards bay.
Non mais dis ho! J'vais aller jusqu'où comme ça??!

Ha mais je vous ai pas tout dis... non parce que oui là, elle nous dit qu'elle part en Afrique du Sud... non mais elle part faire quoi d'abord?!

Bon bah en fait elle est partie faire du bateau! C'est vrai c'est pas comme si du bateau je pouvais en faire ici tous les dimanches... hum hum...
Et la veille du départ bah le bateau il était pas arrivé où moi on m'avait dit d'aller...
Petite ville portuaire à 150 kms de Durban, sur la côte est.
Pour m'y rendre j'opte pour le taxi.
Je t'avais dis que j'étais taxiphobe non? Non.
Bon bah si voilà c'est dit! J'ai peur des taxis! Je prends jamais le taxi! JAMAIS!
Je sais c'est nul, mais j'ai toujours peur de me faire enlever et découper dans un bois... alors imagine mon état à l'annonce des 150kms de taxi en Afrique du Sud!
Le pays où c'est hyper dangereux, où le taux de criminalité est l'un des plus élevés au monde...
J'ai mon St Christophe dans la poche de mon jean's (même sous cette chaleur je ne montrerai pas une cheville), j'ai gardé mon pull, et de toute façon vu ma gueule après ce long trajet, j'suis moche alors pas trop de craintes à avoir...
Auto-persuasion quand tu me tiens... comme si le taxi-man, pensant à me découper et à me jeter dans un bois s'arrêterait dans ses idées macabres sous prétexte que je sois moche et que je pue... non mais tu t'écoutes ma pauv' fille??!)

Par chance, la gentille dame de l'office du tourisme me met en relation avec son taxi-man préféré du monde entier et me certifie que s'il m'arrive quoi que ce soit elle en sera la seule responsable. Je n'ose lui dire que découpée dans un bois... ça me fera une belle jambe de savoir qu'elle soit responsable d'annoncer ça à ma mère! Ma pauvre mère... qui ne sait même pas où diable je suis partie courir... Je lui ai bien dis Durban, mais en ce qui concerne le changement de plan j'ai préféré le garder pour moi.
Voici donc venu le Taxi-Man. Et son minibus. Et un copain. Et puis un autre copain.
Ayè c'est bon, c'est mort, ils vont me violer et me découper et balancer mes restes aux crocodiles!!!*

*Je me déteste quand je suis comme ça, mais j'y peux rien... j'ai une imagination débordante...*

Salmen? Selman? Selmen? (J'suis sûre que lui non plus serait pas fichu d'écrire Soïzik) donc mon gentil taxi-man du doux nom de Salman, me fait un cours détaillée sur la Culture Zulu pour les Nuls. Le problème majeur étant que je n'avais pas sur moi la méthode "L'accent Sud Africain pour les Nuls" du coup j'ai pas très bien suivi.
En gros, y'avait le clan de la côte et le clan des terres qui se battaient, au milieu une rivière avec des crocodiles et le Roi des Zulus c'était le plus fort.*

*Et si tu veux plus d'infos va faire un tour sur wikipedia, c'est d'ailleurs ce que je vais faire de ce clic*

Par contre je peux te raconter les paysages, pas besoin de langage pour les yeux...
L'autoroute se trouve entre l'Ocean Indien à ma droite et la vallée luxuriante à ma gauche. Au loin je vois des champs de canne à sucre qui surplombe la vallée. Au milieu des vallées, je vois des petites cahutes en terre, ocre, villages abandonnés? Je ne sais pas. Nous passons au dessus d'une rivière où d'après Salman les crocodiles aiment à y bouffer les petites filles...
Arrête tes conneries Salman tu me fous la trouille là!!!
Le ciel est haut, assez couvert, l'air est sec.
Comme sortis de nul part, des gens marchent le long de l'autoroute, avec des sacs, des fruits, des cartons...
Dès que l'Ocean sort de mon champ de vision Salman me rassure et me montre la côte au loin.
Il me dit que oui ici c'est dangereux, qu'il ne faut pas prendre n'importe quel taxi, qu'il y a des meurtres.
Lui, il met un point d'honneur à montrer la richesse de son pays par son accueil et son sourire aux dents impeccables. Il veut que je me sente en sécurité, dit que ma mère n'a pas à s'inquiéter, qu'il va me déposer à bon port.

Le port justement nous y voilà...
Je n'ai jamais été aussi prêt du but que maintenant.
Sauf que Salman ne connaît pas Richards Bay et qu'on se retrouve à moitié embourbé dans des chemins qui longent le port de commerce...
Euh j'veux pas dire Salman mais ça m'a pas l'air d'être par là la Marina...
"Tiens dis c'est comme si on t'enlevait dans les bois... mais on le fera pas hein..." me dit-il avec son grand sourire. Ses 2 copains se marrent. Moi pas du tout!
Vas y mais t'es trop con de me dire ça toi!!! Tu m'avais dis que maman elle avait pas à s'inquiéter!! Pourquoi tu me sors des blagues pareilles??!
Ok là je panique!
Non parce que c'est vrai... j'suis seule dans un mini-bus avec 3 mecs, sans aucune autre arme de défense que ma pince à épiler et mon f*ucking téléphone portable acheté EXPRES avant de partir, ne capte PAS en Afrique du Sud! (Or@nge C@r@ibes je te déteste!)
Je dégaine ma seule carte de m'en sortir, le verbal!
"Dis Salman tu me prêtes ton téléphone? Je vais demander au Captain du bateau où c'est-y qu'elle est sa Marina, ça te fera économiser de l'essence si on trouve plus vite..."*

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur...*

Il me tend ma chance de survie!!!
"Allo Captain!!! haaaa vas y c'est où ta Marina??? J'suis perdue dans le bush, dans un minibus avec 3 mecs et... haaaa!!! Ha bah non c'est bon je vois la Marina, c'est bon j'suis là. J'arrive. C'est tout bon. A de suite..."

Tapage de bises à mes 3 gais lurons, payage et tipsage en bonne et due forme, maquillage en 2/2 et déodorisage de mes aisselles, enlevage de pull et retroussage de jean's!

J'suis enfin arrivée...

(La suite au prochain épisode...)

 

26 janvier 2013

La descente de fin Janvier...

Tu veux que je te raconte un truc de ouf malade sa mère??!
Je sens que tu en as besoin.

Non parce que je sais ce que c'est, enfin je sais comment tu te sens...
C'est la descente de fin Janvier là... la période un peu nulle où tu ne sais plus trop quoi faire de tes journées, non?
La fin du rush.
La fin de l'adrenaline qui te prenait dès le matin.
La fin du "The place to be".
T'as passé 1 mois à courir de partout, à faire des extras la nuit en plus de ton travail la journée parce que c'était "maintenant où jamais" comme on dit tous ici.
Maintenant qu'il fallait se faire le plus d'argent possible.

C'était "maintenant" où tu t'es retrouvé dans des soirées de dingues à servir du people bling bling, "maintenant" où tu as attendu dans une belle voiture, seul, pendant des heures, un Monsieur très riche qui s'amusait à cette même soirée bling bling.
"Maintenant" que tu as passé tes nuits à garder des mioches dans des chambres d'hôtel à te goinfrer au room service en cherchant partout le code wifi histoire de facebooker pendant que les bébés dormaient.

"Maintenant" que tu as oublié de prendre le temps de respirer, d'aller à la plage, de boire un ti verre avec les copains, de lire, de te laver les cheveux, de profiter d'un coucher de soleil à Shell Beach.
Tu as oublié de téléphoner à ta mère, de skyper tes potes de l'autre côté.
Oublié de vivre un peu, non?

Aujourd'hui tu es blindé certes, mais épuisé.
Tu ramasses le moindre microbe qui passe, tu as les yeux au niveau des pommettes, tu as du mal à sourire, à dormir.
Tu voudrais retrouver ta vie d'avant mais tu n'y arrives pas.
Parce qu'aujourd'hui tu as trop de temps justement, mais plus assez d'energie.

Parce que c'était bon de pas avoir le temps quand tu y penses.
Quand on n'a pas le temps, on n'a même pas le temps de réfléchir.
Et réfléchir ça tu détestes.
Parce que si tu commences à réfléchir tu te demandes ce que tu fais là... tu fais des noeuds dans ta tête. T'es super fort en noeud dans la tête quand ton cerveau est épuisé.
C'est vrai à la fin...
Et si t'avais pas pris les bonnes décisions, si ta place elle était ailleurs finalement.
Parce que d'accord il fait beau, il fait chaud et après?
Chaque jour se suit et se ressemble.
Tu fais le même trajet tous les jours, tu vois les mêmes têtes tous les jours, tu fais les mêmes gestes tous les jours... et tous les soirs tu te couches dans le même lit.
C'est ça la vie?

La vie que tu voulais c'était celle là?
Tu es venu là pour quoi en fait?

Pour changer de vie non? Pour briser le quotidien.

Et 3 mois après t'as pas l'impression d'être retombé les deux tongs dedans justement?

Et moi, si y'a bien un truc qui m'horripile c'est ce p*tain de b*rdel d'enf*iré de quotidien!
J'aime pas. J'y arrive pas.
Enfin j'y arrive hein quand même, mais pas très trop longtemps.
Je l'aime pourtant ce caillou.
J'y suis bien, je m'y sens à ma place. J'ai des amis en or, un bon travail...
Alors c'est quoi mon problème???!
Pourquoi j'arrive pas à rester en place?

J'ai arrêté de chercher des réponses et j'ai décidé d'écouter ce que mes tripes me disaient.

Et là mes tripes elles me disent d'écouter mon coeur.
Et mon coeur il me dit d'écouter ma tête...
Raaah tu l'auras compris c'est le bordel dans mon corps en ce moment.

Mais j'ai trouvé le remède à la "descente de fin Janvier".

Un truc un peu fou je te l'accorde.
Pour être honnête, un truc complètement baisé!!!!

T'es prêt?!

Je viens de me prendre un billet d'avion pour Durban!
Tu sais pas où c'est Durban? Moi non plus!
Enfin je l'ai appris hier... C'est en Afrique du Sud!
C'est bien l'Afrique du Sud, je connais pas.
Et en plus c'est frontalier avec le Swaziland et c'était un de mes rêves d'y aller, tu te souviens?

Me demande pas ce que je vais foutre là bas, j'en sais rien!
Je sais juste que je vais découvrir de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs...
Je vais prendre le temps.
Le temps de me retrouver, le temps d'aimer.

Je décolle jeudi.
Oui oui, jeudi là, celui qui arrive.
Et je rentre la veille de Carnaval.

Euh... j't'ai dis que j'avais une trouille de ouf malade?
Non?

Je tiens juste à te préciser que pour pouvoir faire ce genre de folie "descente de fin janvier" il te faut un passeport valide, des économies et surtout des boss en Or!
Et comme par hasard... j'ai tout ça les gars!!!

Sorry j'dois y aller!
J'ai les valoches à faire, les bisous à distribuer, mon Dinou Chat Fils à câliner...
Dans 6 dodos je décoooooooooolle!!!!!!

A bientôt...
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!

 

 

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