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J'aurais voulu être une raconteuz'
crazy
18 août 2014

Alors??? Ça pousse???!

Difficile de parler de la grossesse...
Ne pas choquer les âmes sensibles (là je parle des nullipares et des z'hommes), ne pas trop dévoiler son intimité (sachant que d'ici quelques mois je vais me retrouver avec un véritable défilé aux portes de mon intérieur, j'essaie de préserver le peu d'intimité qu'il me restera), ne pas trouver les mots pour raconter quelque chose de si "wouawww" et en même temps si naturel.
Ne pas vouloir poser de questions, par peur des réponses.
De toute façon même sans poser de questions, enceinte, tu as le droit à mille genre de "réponses" et soi-disant "conseils".
Ça part toujours d'un bon sentiment certes.
Mais il y a des conseils ou anecdotes dont on se passerait bien; comme l'accouchement sanguinolent de la cousine du frère de la copine Machine.  

Mais aujourd'hui, je me sens prête à te raconter.
Aujourd'hui je suis dans ma 21ème SA (Késako??) soit ma 19ème SG (Hein??), en gros j'suis dans mon 5ème mois mais pour de vrai il n'y a que 4 mois et demi de fait.
La moitié??!
Ha bah oui oui oui c'est la moitié!
ChampAAAaaa... ha non?

Bref.
Pour comprendre les SA et les SG sache qu'il faut avoir minimum un Bac+8 en Biologie ou alors il faut déjà faire partie du club secret des Mamans.

Étant en phase de transformation de nullipare (= 0 lardon) à primipare (= 1 lardon), je débute en la matière mais je ne suis pas non plus novice; ayant été une grande fan de Maïtena dans Les Maternelles.
Jusqu'ici je savais déjà pas mal de choses sur la période si fantasmagorique qu'est la fabrication d'un bébé.
Mais entre le savoir et le vivre, il y a un sacré fossé.

On m'avait pourtant dit qu'une grossesse chamboulait, mais je ne me doutais pas que c'était à ce point.

Il y a déjà la phase des 12 premières semaines.
Étant donné que de la semaine 0 à la semaine 5 je ne savais pas que je me transformais en Maman Kangourou, je n'ai pas ressenti de réel changement.
Mais aujourd'hui, avec du recul, je me rends compte qu'il y avait deux trois trucs d'assez louches.
Ho bordel, j'ai fais un déni de grossesse de 5 semaines!!!?
Rassurons nous, ça aurait pu être pire...

Et puis il y a eu La nouvelle.
La nouvelle que tu peux lire ici.
Et c'est là où tout a commencé à bouger en moi.

D'abord la fatigue.
Cette fatigue qui te cloue au lit, qui t'assomme du matin au soir, qui te fait dormir n'importe où, n'importe quand.
C'est comme ça que je me suis endormie au théâtre, ou à table dans mon assiette, et même par terre dans la cabine d'essayage de ma boutique.
Une vraie narcoleptique.
Tous les soirs à 20h30 les rideaux étaient fermés, ce qui est assez tendu pour tenter de garder une vie sociale.
Et difficile à comprendre pour ceux qui ont l'habitude de me voir tous les soirs dehors. C'est comme ça que je me suis ramassé des "bah dis donc t'es pas très drôle en ce moment..."
Non! Non effectivement je ne suis pas très drôle et je t'emm****!!!
Non je ne suis pas très drôle parce que là en ce moment je fabrique tous les organes d'un humain et ça me demande énormément d'énergie vois-tu?

Si certains ont pu me sentir un brin agressive (Ha bon???) ça fait partie du lot des sautes d'humeur.
Les sautes d'humeur.
Ce passage de l'état dépressif à hystérique en passant par des phases de joie intense.
Une vraie bipolaire.
Je me suis déjà retrouvée dans ma voiture à pleurer toutes les larmes de mon corps en écoutant Céline Dion (c'est moche), j'ai aussi pleuré en sentant l'odeur d'une crème qui me faisait penser à ma Mam'.
J'ai pu faire des crises incontrôlables parce que j'avais faim (ne jamais laisser une femme enceinte affamée, jamais!).
J'ai passé des heures allongée dans mon lit à ne pas avoir la motivation d'en sortir et des heures à m'observer dans la glace, à m'extasier devant ce ventre qui s'arrondissait, plus heureuse que jamais.
Je peux me sentir la plus forte de la terre, devenant louve.
Et le lendemain je peux me sentir la plus vulnérable du monde.
C'est les montagnes russes!
Et pour moi qui ne supporte pas de ne pas contrôler mes émotions je peux te dire que les tours de manèges m'épuisent!
J'ai l'impression qu'on est 15 là haut et que tout le monde veut s'exprimer en même temps.
Ce qui est assez étrange c'est que tous les jours j'entends : "La grossesse te va si bien, tu as l'air tellement apaisée, sereine... radieuse, épanouie..."
Alors pourquoi??
Pourquoi j'ai l'impression que c'est le bordel complet à l'intérieur???

On me dit que c'est "normal", c'est la transformation...
Mouais.

Ensuite il y a eu les nausées.
Un enfer.
L'envie de vomir qui ne te quitte pas du matin au soir.
Une odeur. Un coup de chaud. La faim. Une contrariété.
Et ce qui est le plus déstabilisant c'est que tu ne sais pas si gerboulette il va y avoir. Ou pas.
J'ai eu beaucoup de chance, je n'ai essuyé que 2 véritables gerboulettes.
Dont celle là: (âme sensible s'abstenir)
Un matin je pars de la case sur mon fidèle destrier, Moby, toute gerbouleuse et épuisée que j'étais, pour aller au travail.
Je profite du soleil, de la vue sur mer, cheveux au vent, jusqu'au premier dos d'âne.
Tiens, il se pourrait que mon petit dej ne veuille pas rester dans mon estomac ce matin.
Je lance les paris avec Moby: nausée ou gerboulette?
Et c'est là où je commence à me sentir hyper oppressée dans mon casque intégral.
Intégral le casque!!!
Je vais vomir dans mon casque et m'étouffer dans mon vomi!!!
J'ai trop de chaleur là dedans, j'étouffe!
M'arrêter! Il faut que je m'arrête!!!

Toi qui connais les routes de St Barth, tu sais que s'arrêter sur le bas côté ici ce n'est pas possible.
Si je m'arrête et que je vomis sur le bord de la route de bon matin, en 1h la moitié de l'île va croire que je me suis pris paye ta grosse caisse et que je ne suis pas hyper fraîche de ma soirée, radio ragots oblige.
Je continue d'appuyer sur le champignon de Moby et je sens, je sais, que cette nausée va se terminer avec un gros vomito.
St Jean? Pas de toilettes!
La station service? Pas de toilettes!
Je continue de rouler, en panique totale!
L'aéroport?? Oui!!! Oui il y a des toilettes!
Clignotant à droite, dérapage contrôlé de Moby à gauche, j'balance mon casque en escaladant les marches et Ô joie Ô délivrance!!!
C'est pliée de rire, que je m'accroche à la cuvette des toilettes et que je déverse mon p'tit dej, juste à temps.

Les nausées donc, ne préviennent pas et à chaque fois c'est le suspense.
J'ai trouvé un seul moyen de les calmer: manger.
D'où le fait de ne jamais laisser une femme enceinte affamée! JAMAIS! (bis repetita)
Manger toutes les heures.
Compliqué quand tu sais qu'il ne faut pas se servir du prétexte "M'en-fous-j'suis-enceinte-j'peux-engloutir-ce-que-j'veux-d'abord!" au risque de prendre 30 kilos en 9 mois.
Pour l'instant j'en suis à +4kgs au compteur, je m'en sors pas trop mal.

Après les nausées, il y a eu les envies.
Envies que tu ne contrôles bien évidemment pas. Ça aussi c'est flippant.
Ma première envie je l'ai eu un soir, vers 23h, une fois que toutes les superettes sont bien fermées sur le caillou!
Je me suis mise à avoir envie de... de... j'ai du mal à le dire tellement c'est tordu!
Je me suis mise à avoir envie de rillettes et de pâté.

Chez moi, la "sucrée", celle qui a été ensorcelée par le Monstre Chocolat, il n'y a jamais eu de rillettes dans le frigo.
JAMAIS!
Mais une envie de femme enceinte ne se discute pas et ne prévient pas!
Je suppliais, je geignais, je salivais d'envie pour des bonnes rillettes d'oie sur du pain qui croustille et des cornichons... mais je n'ai pu assouvir cette envie que le lendemain. Ce fut atroce.
D'ailleurs à quand le Ti Arabe du coin??!
La phase rillettes a duré quelques bonnes semaines et j'ai toujours un pot d'avance, au cas où. Juste au cas où.

Je n'ai pas eu d'autres envies significatives. Si je mets de côté les minutes passées dans la porte du frigo à me demander : "De QUOI j'ai envie?".
Ce qui veut dire en langage de femme enceinte : "Qu'est ce qui ne va pas me donner la gerboulette?".

Par contre j'ai eu des dégoûts.
Un beau matin je me suis mise à être dégoûtée par l'odeur de la citronnelle alors que j'ADORAIS ça.
Hyper pratique quand tu dois te badigeonner toutes les heures d'anti-moustiques Bio pour ne surtout pas attraper le Chik'...
1 cession anti-moustiques = la gerboulette = manger = rillettes!
Ce qui d'un point de vue mathématique revient à dire que si j'ai mangé autant de rillettes c'était pour me protéger du Chik'!

Les dégoûts donc.
Un soir je rentre à la case et le Captain m'avait fait un plat au curry, j'ai cru vomir sur place!
_"Ha bah t'aimes plus le curry? Hier t'aimais ça...
_ Oui bah non, non je n'aime plus le curry, je hais le curry!!! Cherche pas c'est comme ça!
Donne moi des rillettes plutôt!! J'veux des rillettes!!!

Et puis il y a eu la gerboulette en sentant l'odeur du café, de la mangue, de l'ananas, et pire...
J'ai passé des semaines à ne pouvoir avaler un carré de chocolat!!!
What the Fuck???! C'est quoi cette transformation de malade??
Genre ça y est? Je vais me mettre à manger comme Shrek maintenant?
Des tripes? Des rognons? Du foie de mouton? Des gencives de porcs???
C'est là où j'ai compris que j'étais en train de devenir une autre.
Complètement opposée à celle que j'étais, ensorcelée par le Monstre Rillettes&Co'.

Par chance les nausées ne sont plus qu'un vilain souvenir, tout comme les envies, les dégoûts et la fatigue.
Aujourd'hui j'ai retrouvé une vie normale.
Enfin... "normale"!

On m'avait dit "tu vas voir, passé 12 semaines, tout va rentrer dans l'ordre".
La fin des 12 semaines annonce le début du grand kiffe paraît-il.
Déjà tu commences à te détendre parce que le risque de fausse couche est derrière toi.
Hyper angoissant de te dire que ce 'ti bout de bébé peut s'envoler en deux temps trois mouvements... Horrible même.
Le risque de Trisomie est, lui aussi, éloigné et bébé continue tranquillement de grandir.
Donc oui, on entre bel et bien dans la phase du Grand Kiffe!
Dans la phase de l'épanouissement.

Le grand kiffe ça a surtout été quand on a vu le Poisson-Clown bouger pour la première fois à l'écho.
La vraie prise de conscience avec ce qui était en train de se jouer en moi.

Wouaw! Ha mais c'est qu'il y a vraiment un humain dans moi là??!
Un 'ti d'homme(ou fille) qui bouge et qui fait sa vie tranquille le chat??
Je suis VRAIMENT en train de fabriquer un bébé?
Et ça aussi... entre le savoir et le vivre, il y a un fossé.

Le début de la grossesse n'est donc que chamboulement et prise de conscience.
Une vraie transformation oui.
Difficile à comprendre pour l'entourage (entourage = hommes) qui te catalogue de suite dans Ta nouvelle case de "femme-enceinte-relou-avec-ses-hormones!"

Mais aujourd'hui je peux vous l'avouer Messieurs.
Tout ça c'est du cinéma les gars!
On fait EXPRÈS d'être aussi relou juste pour faire l'intéressante et pour vous faire ch*** ! 
HaHaHa (rire démoniaque) on vous a bien eu hein, avec nos soi-disant hormones et tout le baratin...
Les hormones c'est la seule excuse qu'on ait trouvé pour justifier le fait de vous faire vivre un enfer... juste pour le plaisir de faire ch***!
On simule les nausées, on exagère le fait de ne plus pouvoir contrôler le phénomène de faim, on se force à chialer comme des patates pour un oui ou pour un non, on provoque des crises, on joue la comédie de celle qui ne tient plus debout pour pouvoir tranquillement aller végéter sous la couette!!!
Et en plus on ose vous demander de la compréhension et de la compassion.
Quelles vilaines créatures sommes nous!!!
Non mais on est en plein délire! Où va-t-on??
Haaaa Messieurs, si vous saviez... mais vous ne saurez jamais.

Mais juste comme ça, juste au cas où... le prochain qui ose me parler de mes hormones je lui fais bouffer ses genoux accompagnés de ses dents!
Suis-je claire??!

Mais passons.

Aujourd'hui, à l'aube du 5ème mois je me sens toujours en transformation.
Transformation pas seulement d'un point de vue physique (Jésus Marie Joseph! Après 15ans de vaines prières, de maraboutage, de formules magiques et de doux espoirs; j'ai des SEINS!!!) mais surtout d'une transformation intérieur.

Oui c'est vrai je suis plus calme (LOL), plus sûre de moi (MDR), je me sens plus "femme" (PTDR), non pas que je me sois déjà sentie "Robert" mais oui, enceinte, je me sens devenir vraiment "Femme" (EXPTDRrrrrr)
(Veuillez excusez mes abréviations d'adolescente, la grossesse peut aussi être synonyme de régression...)

Je me sens bien plus présente et en même temps comme au dessus de moi, à côté.
L'ambivalence des sentiments.
Jamais vraiment dans une conversation.
Comme à la ramasse.

Surtout en soirée.
Les soirées ici, comme partout ailleurs, sont synonymes d'alcool, de bruit, de fête, mélangé souvent à du grand n'importe quoi.
Tout ça ne me convient plus et je me retrouve à squatter des bouts de canapé, à faire semblant de passer un bon moment, à répondre aux questions qui ne concernent plus que mon gros ventre et je me sens horriblement seule passé 22h.
Heure à laquelle plus personne ne fait attention à ma présence.

Ha bon je ne vais plus faire des bonds de cabri en me déchaînant sur la piste?
Comment ça je ne ris plus à gorge déployée à la moindre petite blague?? (L'alcool aidant à trouver la blague du copain Machin hyper tordante)
Quoi??? Je ne vais plus enchaîner verre sur verre et clope sur clope en passant d'une conversation à une autre? (sans verre et sans clope je n'arrive plus à suivre la conversation d'une bande d'alcoolisés... étrange non?)
Et si après 22h on s'intéresse encore à ma présence ce ne sera que pour poser des mains non invitées à toucher mon ventre.
Et une main par ci sur le bidon!
Et BAM! 2 mains par là placardées.
Et Zou la femme du voisin de ma copine qui se permet de me peloter l'abdomen la clope au bec!

STOOOOP!!!!
Est ce que moi je me permets de vous toucher comme ça???
Non mais c'est quoi ce délire avec le gros ventre?
C'est hallucinant, je ne suis plus que le ventre d'une femme enceinte.

La moindre des choses, quand on se connaît à peine, serait de me demander si tu peux poser tes pattes sur moi!
Parce que si c'est fait avec bienveillance et amour je ne mettrai aucune objection à ce que tu touches, mais DEMANDE!
Il y a mille façon de demander.
Par des mots, mais aussi par un geste délicat, par un regard attendri. Mais en soirée, personne ne demande.

Par contre il y a quelques questions qu'on me demande régulièrement. Surtout en soirée.

"Alors ça pousse??" (Tu parles de quoi? De mon ventre ou de mes seins??! Vicelard!)
"T'es enceinte??! Ha bah j'étais pas sûr..." (Non non j'ai juste trop abusé sur le couscous!)
"Et tu sais ce que c'est???" (À priori un bébé mais j'suis pas encore certaine.)
"Ha bon?? Vous voulez pas savoir ce que c'est??? (Bah si, un bébé, j'viens de te le dire!)
"Ho mais si vous ne savez pas ce que c'est, comment vous allez faire pour acheter ses habits?" (On le laissera tout nu avec une feuille de bananier en guise de couche, le vert c'est mixte non?)
"T'as déjà vachement de ventre dis donc... t'es sûre qu'il y en a qu'un?" (...)
"Et c'est pour quand??! (Pour la semaine prochaine vu comment tu me trouves déjà si grosse!)
"Et tu le sens bouger déjà?" (Pour le moment, hormis des gros prouts je ne sens rien non)
"Non parce qu'au début quand tu le sens bouger ça fait comme des bulles... tu les sens pas??" (Si, les bulles de prouts je les sens vachement bien si!)
"Et vous avez des idées de prénoms?" (Bernard si c'est une fille et Josiane si c'est un garçon, on trouve ça hyper original!)
"Et t'as arrêté de fumer j'espère!??" (Non mais...) "Quoi t'as pas arrêté?? Mais c'est hyper mauvais!!" (Oui je sais, mais si tu m'avais laissé finir tu saurais que je ne fume que des bouts de clopes, et qu'il vaut mieux que je fume un tout petit peu plutôt que bébé me ressente bouffée par le stress et le manque!)
"Et tu veux allaiter?"
"Et t'as pas peur de l'accouchement?"
"Et tu veux la péridurale?"
"Et....??????"

Et sinon? Juste me demander comment je me sens, c'est possible?

Comment ne pas se sentir en décalage quand tout ne tourne qu'autour de mon ventre, alors qu'il m'arrive moi même d'oublier que je suis enceinte??
Et d'un autre côté, je sens que j'ai déjà oublié celle que j'étais avant d'être ce ventre...

Je suis toujours moi. Mais pas que.
Je suis moi et ce bébé d'amour qui grandit.
Je suis moi et celle qui porte la vie.
Je suis moi.
Plus celle d'avant mais pas encore celle d'après.

 

photo
Parce qu'avant j'avais des pieds... mais ça c'était avant!

 

Et puis il y a eu ma 1ère soirée "filles". 
Ma 1ère soirée avec des Mamans.
Et c'est là où j'ai compris que j'étais passée de l'autre côté. Du côté de celles qui comprennent, qui savent, qui sentent.
Ma 1ère soirée où je me suis sentie à ma place, plus en décalage, plus à côté de la plaque.
Et ça m'a fait tellement de bien, ça m'a rassuré.

Parce que même si j'ai l'air hyper sereine et épanouie je suis quand même pétée de trouille.

L'inconnu fait toujours peur. Et cette aventure c'est l'inconnu total.

Il y a beau avoir les livres, les articles, les vidéos... je n'ai encore rien trouvé de plus rassurant que le contact humain.
Alors merci à toutes ces Mamans qui m'écoutent et surtout à la mienne qui respecte mes choix sans rien dire.

Puisqu'on a fait le choix de rester ici, de ne pas rentrer au pays et de donner naissance à notre Poisson-Clown à St Martin.
Après avoir longuement hésité et changé d'avis 3 fois...
C'est d'ailleurs 10minutes après avoir pris cette ultime décision que le Poisson-Clown s'est fait sentir pour la 1ère fois!
Pas de doute, cette fois ce n'était pas un prout! :-)
À croire que l'idée de venir au monde dans le froid de l'hiver métropolitain ne lui plaisait guère.
Parce que bébé est prévu pour le 8 Janvier!
À tout moment je vais être la relou du 31 Décembre et me retrouver nez-à-chatoune avec un Doc un peu pumpédup de son réveillon.

On lance les paris??!

Voilà en quelques mots où j'en suis de ma transformation.
À la moitié.
Jours après jours le Timoun grandit et moi je change avec lui.

Je le sens, je lui parle, je le touche.
Je danse avec lui, je chante pour lui.
5 mois déjà qu'il fait partie de notre vie.
Et ça vaut toutes les transformations du monde!

La grossesse... une aventure incroya-llucinante! La plus tourneboulesque de ma vie.

 

Pas la peine que je te parle des jambes lourdes, de ptyalisme (à ne pas confondre avec le priapisme qui n'a aucun rapport) d'hyperhidrose, d'hirsutisme, de constipation, des RGO, de dyspnée, de pollakiurie et autres petits tracas de la grossesse...
Non, je sens que ce n'est pas la peine que je te parle de tout ça.

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7 mai 2014

Souquez les artimuses!!!!

L'aventure je connais.
Enfin je connais... je connais un peu.

Je connais le road trip à la roots version backpack en Asie et en Amérique du Sud.
Traduit par une petite dizaine de pays traversés par la route, à traîner mes savates et mon sac à dos, dans des coins les plus paumés les uns que les autres, à la découverte de nouvelles cultures, de nouvelles odeurs, de nouveaux horizons.

Je connais le woofing au Japon.
Traduit par le travail de la terre au fin fond des montagnes dans la région de Nagano contre le gîte et le couvert, en plein coeur de la culture traditionnelle japonaise.

Je connais le "On quitte tout pour un aller simple direction Tahiti!!".
Traduit par 6 mois à la découverte de la culture Polynésienne. Musiques, danses, tatouages, plongée au milieu des requins...

Je connais le "J'traverse la terre entière pour rejoindre un Captain que je connais à peine".
Traduit par un séjour en Afrique du Sud et un autre en Thaïlande, à la découverte du Captain donc et de son monde.

Je connais le "J'plaque tout pour me faire le tour du monde des Antilles à la voile avec mon Captain!".
Traduit par la découverte d'une dizaine d'îles, toutes plus belles les unes que les autres.

Donc oui l'aventure je connais un peu.

Mais là, ce que je m'apprête à faire (j'le fais? j'le fais pas??! J'le fais? J'vais l'faire!!!) est une aventure bien plus folle que tout ce que j'ai déjà eu la chance de faire.

Bref, je ne te fais pas saliver plus longtemps...

On vient de me proposer de faire la Transat'.
Traduit par: traverser l'Atlantique! Soit une vingtaine de jours au milieu de l'Océan, à ne rien voir d'autre que le ciel et la mer, hormis une escale sur l'archipel des Açores.

Départ prévu le 15.
Mai.
Oui oui départ prévu dans 8 jours!
Et j'crois bien que j'vais dire oui.

OUI parce que ce n'est pas le genre de chose que je vais avoir l'occasion de faire mille fois dans ma vie, OUI parce que je n'ai rien de prévu pour le mois à venir, et OUI parce que ma Mam' vient de me dire "Mais traverse ma fille, traverse l'Atlantique et tu nous raconteras!"

J'ai envie de dire oui mais j'ai une trouille de malade.
Mais je sais aussi que la peur ne m'a jamais empêché de faire de ma vie une aventure.

Alors j'crois bien les gars, que j'suis en train de vous dire que je vais traverser l'Atlantique!!!
Et je pense qu'après ça je pourrai dire "L'aventure, moi je connais!"

Euh... et si tu veux me souhaiter bon vent, c'est avec grand plaisir que j'accueillerai tes jolis mots et ton soutien, parce que HAAAAAAAAA j'ai d'la trouille!!!! 

 

Pour plus d'aventures, c'est ici!

 

1 mars 2014

L'auto-entreprise et moi...

Être auto-entrepreneur c'est bien.
C'est bien parce que c'est toi l'boss.
C'est toi qui dit: "Fais ci, fais ça!" et personne pour te dire "Pas comme ça!"

C'est toi qui dit:
_ "Rendez vous dans mon bureau lun... ha bah non lundi j'ai pas envie, alors rendez vous euuuh dimanche soir! Ouais allez on va monter le prochain projet dimanche soir en 8!".

C'est toi qui gères les pauses clopes-café-papote.
Sauf que sans collègue, les pauses clopes-café-papote c'est tout de suite moins marrant.

L'auto-entrepreneur c'est toi.
Toi qui dois refuser d'aller clubber toute la nuit parce que c'est au moment de te préparer que tu as réalisé que ça faisait 2 jours que tu n'avais pas auto-entrepris.
Oui quand t'es auto-entrepreneur tu peux décider que le week-end sera jeudi et vendredi.
Le décider est une chose, ne pas culpabiliser en est une autre.

L'auto-entrepreneur c'est toi.
Toi et tes idées.
Toi et tes projets.
Toi et tes envies.
Toi face à toi et rien que toi.
T'es le patron, l'employée, la secrétaire, la comptable, la chargée de com', l'intendant.
Et t'es même le préposé aux gardes de nuit, parce que quand t'es auto-entrepreneur bah tu fermes jamais la boîte.

Tu avoueras que ça fait pas mal de tête sous une seule casquette.

C'est toi qui fixes les règles. Les horaires. Les limites.

Parce qu'être auto-entrepreneur te demande souvent de devoir travailler à la maison, tu dois réussir à voir ton lit/ton frigo/ta télé toute la journée en résistant à l'envie de t'écrouler devant le téléfilm de l'après-midi en ingurgitant des gâteaux.

Être auto-entrepreneur oui c'est bien.
Mais c'est un défi.
Un défi où la seule personne que tu dois satisfaire est toi même.

Et comme j'aime bien les défis, il y a 4 mois j'me suis dis que j'allais le tenter ce défi.
J'avais pas peur moi.
Hyper pas peur de lâcher la sécurité.
D'envoyer balader le quotidien.
De ne plus faire les mêmes gestes tous les jours, de ne plus répéter les mêmes mots à ces mêmes dindes blondes siliconées. De ne plus avoir à regarder ma montre. De ne plus compter.

L'énergie à fond les ballons, la patate, j'ai foncé tête baissée!
J'ai décidé de m'auto-entreprendre.

HiHaaaaaaaa!!!!

Et....
Et jsuis partie faire le tour du monde des antilles à la voile...
Et j'suis rentrée en métropole.
Et j'suis revenue sur le caillou plus motivée que jamais et...
Et j'suis repartie faire le tour du monde de Phuket...
Et j'suis revenue sur le caillou, plus esseulée que jamais et...
Et il y a eu les fêtes de fin d'année...

Et...

Ha bah j'ai pas hyper auto-entrepris en fait.
Euh bah il serait peut être temps de s'y (re)mettre cocotte?

Allez zouuu...
Les idées, les projets, le vent en poupe et les étoiles dans les ailes!
Et...

BAM!

Aïe!
Aïe aïe aïe sa grand mère!
J'me suis pris un mur.
Le mur...
Jsuis face au mur.
Ce mur fait d'attente et de patience.

Et c'est là où ça commence à devenir difficile de s'auto-entreprendre.

Et surtout de s'auto-gérer.

Parce que ce mur il est fait de doute.
Les doutes, ces sales p'tites bestioles qui sèment l'angoisse, les questions, les remises en questions. 

Bien évidemment ces sales bêtes n'apportent que très rarement les réponses.

Voilà où j'en suis de mon auto-entreprise...

J'ai l'impression d'être prête moi alors: pourquoi??!

Et c'est là où j'ai un de mes potos dans ma tête qui sait pourquoi.
Parce que c'est l'épreuve, le test.
La période difficile à passer mais inévitable. Le moment d'affirmer coûte que coûte que ce choix était le bon.
Que la peur ne m'arrêtera pas. Que le doute ne me rongera pas.

Alors comme disait Josiane: "J'y vais mais j'ai peuuur..."

J'ai peur oui.
Tous les matins j'ai peur.
Mais j'y vais!

J'attends.
Mais j'y vais...

Et comme si auto-entreprendre n'était déjà pas assez compliqué, auto-entreprendre en tant que Clown sur un caillou perdu au milieu de l'Atlantique n'est pas tâche aisée.

Alors je répète pour ceux du fond:

1) Je propose le "Théâtre à la case".
Tu prends tes amis, tu les assois sur ta terrasse ou dans ton salon autour d'un p'tit dîner et moi je fais le Pestacle.
Au Menu:
- J'aurais voulu
- On connaît la chanson
- Vivre ici en étant de là bas
Du Show en livraison, de la folie en To Go, des étoiles à ta table...

2) Je propose des animations pour enfants.
Sur le thème du cirque et du clown j'organise l'anniversaire, les goûters, les fêtes des p'tits minots.

Aujourd'hui j'suis prête.
J'veux jouer.

J'veux tellement jouer que j'en ai envie de crier.
De courir dans la pampa, d'hurler comme une allumée, de danser sous la pluie, de faire valser les cabris...
Juste envie de crier.
Le cœur en tachycardie, la tête en ébullition, les tripes retournées, les mains qui implorent!
J'veux jouer encore.
J'veux écrire.
J'veux chanter et faire vibrer mon accordéon.
J'veux que les étoiles éclosent.
Il faut que ça sorte.
Sinon j'explose...

On m'a dit que pour recevoir il fallait demander.
Alors je demande.
Je veux rire, faire rire.
Je veux de l'aventure.
De l'émotion.
Je veux de la folie.
Je veux partager.
Je veux donner.

J'suis prête!

 

12 janvier 2014

Les fêtes à St Barth...

T'imagines bien que j'aurais adoré rester à Phuket avec mon Captain' mais si y'a bien un moment où il faut être sur le caillou c'est pour les Fêtes de fin d'année.

Haaaaa les fêtes à St Barth...

Toute une histoire!

Si je te dis "Fêtes à St Barth" toi tu penses "Grosse Fiesta all night long", tu penses "Champagne qui coule à flot", tu penses "Noël sous les Tropiques" et "Détente les doigts de pieds en cocotiers"...
Les Stars, le Bling Bling, la Classe-à-la-Française pour ces richissimes touristes venues passer un peu de bon temps sur le caillou.
Il y a de ça c'est vrai... mais pas que...

En quelques jours c'est l'invasion.
Entre Noël et le 31 Décembre on double la population (selon le site du Comité Territorial de Tourisme) de 9000 habitants sur 21kms² on passe à 18000!
Imagine un peu le bordel.

Sur les routes déjà.
D'habitude il nous faut pas plus de 20 minutes pour aller d'un point A à un point B. On vit avec cette seule et unique notion du temps tout au long de l'année.
Mais pendant les fêtes, pour espérer arriver à l'heure au taf il faut près d'1heure, et encore si tu as la chance de trouver une place pour te garer sans faire 3 fois le tour de Gustavia.
Parce que forcément quand tu doubles la population, tu doubles le nombre de véhicules sur la route et étrangement le nombre de places sur les parkings lui, ne double pas.
1 heure de trajet c'est pas la mort tu me diras, mais ça veut dire que ton réveil va devoir te sortir du lit 40 minutes plus tôt que prévu.
40 minutes de sommeil en moins par nuit, du 20 Décembre au 20 Janvier, ça ne fait rien que 1200 minutes de perdues.
Soit 20 heures.

Et encore ce calcul est fait sur la base d'une nuit de sommeil normale.
Parce qu'autant on doit se lever plus tôt pour traverser l'île tous les matins, autant on se couche plus tard.
Non pas parce qu'on passe nos nuits à clubber ... houla non... on se couche à pas d'heure pour cause d'extras.

Les extras.
Tout travail que tu auras réussi à dénicher en plus de tes 8heures de travail journalier.
Ça va du service, à la livraison, en passant par le babysitting et autres moyens de gagner de l'argent vite.
Parce que pour gagner de l'argent vite c'est maintenant ou jamais!

Entre les 40 minutes de sommeil en moins du matin, et les 3heures en moins du soir, on arrive à une moyenne de 6600 minutes de sommeil perdues en 1 mois.
Soit 110 heures.
110 heures que tes neurones n'auront pas pour se régénérer.
Alors dès que tu peux faire un p'tit roupillon, tu y vas sans demander ton reste!

 

photo dodo reserve

Dormir... n'importe où, n'importe quand... Juste dormir!

 

Le manque de sommeil donc, la cause principale au fait qu'on devient tous un peu complètement barges pendant les fêtes.
Tout ça parce que nos neurones n'ont pas pu se régénérer.

Après le manque de sommeil, il y a le problème de la sous alimentation.
En ces périodes de fêtes, manger devient une option.
Pour manger il faut avoir le temps de cuisiner, le temps de s'assoir et le temps de mâcher avant d'avaler.
Comme toi tu n'as pas le temps, dès que tu trouves un semblant de nourriture, tu l'engloutis.

 

photo repas placard

Même debout dans un placard, tu te régales!

 


La moindre miette de pain ou la première poignée de chips qui te passe sous le nez te fait saliver.
Sandwich, pizzas, paquets de gâteaux... que de l'industriel.
Ce qui pour certains va être le moyen de perdre quelques 5 kilos va être pour d'autres la prise de 5kgs!

Au bout de quelques semaines, face à la pression qu'on inflige à notre organisme on n'est plus à même de penser, de réfléchir, de raisonner et on se met en pilote automatique.

Ou quand se laver les cheveux devient une option. Pas grave! Aujourd'hui je mettrai un foulard.
Ou quand s'épiler devient une option. Pas grave! Aujourd'hui je mettrai un jean's et un T-shirt avec des manches.
Ou quand se voir dans la glace le matin te dit que le maquillage ne sera PAS une option!
Parce que là ça devient GRAVE et aujourd'hui tu ne peux décemment pas aller travailler avec un niqab!

 

 

photo réveil2

Sortez les pelles et les pioches, on a un ravalement de façade de gue-din les gars!


Ou quand lire, écrire, regarder un film, nager, bronzer, boire un verre entre potes, rire, danser... devient une option.
Pas grave! Aujourd'hui je vais passer 14h à servir, laver, récurer, repasser, plier, conduire, porter, trier, courir...

Se lever, travailler, grignoter, dormir.
Et ne surtout pas penser.

Ces périodes de fêtes sont pour nous, expatriés, un moment dur à passer, tu l'auras compris.
Il y a le manque de sommeil, le manque d'alimentation équilibrée, le manque de temps... et aussi le manque de nos familles.
Mais là si on commence à penser à tout ça, on a de quoi craquer.

Alors on finit par se persuader que c'est normal.
Normal de passer le réveillon de Noël seul ou à travailler.

À la base j'aurais dû passer le mien avec ma bande de joyeux zouaves, mais le 24 Décembre au matin on me propose un babysitting de Noël...
J'ai pensé à rien et j'ai dis oui.
Oui parce que "c'est maintenant ou jamais"!
Alors OUI pour passer le réveillon dans une chambre d'hôtel à regarder dormir 2 p'tits nains.

À l'heure de partir pour l'Hôtel, après mes 7heures passées à enfiler des souliers à des pieds les plus improbables les uns que les autres (mais ça c'est une autre histoire), le P'tit Jésus se met à faire un bon gros pipi (merci pour le cadeau de Noël P'tit Jésus...) et j'arrive à l'hôtel trempée.
Trempée, mais pas autant que ma bouche qui salive d'avance en pensant à ce que je vais me commander au room service... Babysitting certes, mais merde c'est Noël!
Et puis là c'est la tuile!
La bonne grosse tuile de Noël à défaut de la bûche, mais c'est bien dans ma face que je me prends le : "Ha bah non finalement on ne va pas avoir besoin de vous... Bonne soirée!"
Tu déconnes Madame??!
Comment tu peux faire ça?
Pas une seconde tu te dis que j'étais prête à renoncer au foie gras, aux huîtres, au magret, aux gâteaux... pour garder tes nains, histoire que TOI tu passes une bonne soirée avec Monsieur???!
* j'aurais dû m'en douter... pour laisser ses marmots à une babysitter un 24 Décembre, faut pas avoir de coeur!*
Comment tu peux faire preuve d'irrespect à ce point?!
Être riche te donne le droit de prendre et jeter les gens comme tu veux??!
Et bien sûr, Madame est Française...
Espèce de sale nouvelle riche de Française de mes couettes qui se la raconte va!!
C'est donc hyper vénère que j'enfourche Moby, que je me retraverse l'île et que je rentre à la case...
Parce que je préfère encore passer le Réveillon seule plutôt que de pourrir celui de mes joyeux zouaves. 
Alors je rentre à la case oui, après avoir acheté à la supérette du coin, du foie gras industriel, un magret de canard bon marché, un pot de glace et une mini bouteille de rosé!
J'aime pas Noël d'toute façon, j'te l'ai déjà dis ici...

Mais ça va t'inquiète, j'veux pas te faire pleurer dans la chaumière.
Alors sache que j'ai passé le Réveillon avec mon Captain' en mode Skype de Noël.
Lui il en était au thé du 25 au matin que j'attaquais mon 2ème verre de rosé du 24 au soir, mais m'en fous on a pu fêter Noël ensemble!
Alors Merci Mme La Nouvelle Riche Mal Élevée Française.

 

 

photo repas noel

Un peu loin du Réveillon en famille mais quand même l'un des meilleurs de ma vie!

 

Comme je te le disais, on est tellement absorbé par le bordel que sont les fêtes sur le caillou qu'on finit par penser que tout est normal.

C'est normal de voir des liasses de ouf sortir des poches, normal de croire (et faire croire) le temps d'une soirée, que le Russe est devenu ta langue maternelle, normal les montres à 100000€, normal les bouteilles à 50000€, normal les yachts à 3 étages, normal les dames qui ressemblent toutes à des poupées, normal la fumée de cigare qu'on te crache à la figure...
Normal toute cette nourriture gâchée, cette eau qu'on ne cesse de laisser couler.

 

 

yachts sbh

Les Yachts à quai

yacht sbh 1

 

Continuer à se lever, travailler, grignoter et dormir.

Jusqu'au prochain jour de repos...

Cette fameuse après-midi de détente que tu attends depuis si longtemps.
Siroter un p'tit cocktail avec les potos, au bord d'une piscine, les doigts de pieds en éventail...

 

photo Christopher

Cette photo se passe de commentaire non?

 

Et puis une fois le premier verre siroté, il va y en avoir un 2ème et un troisième et... ce sera le TROU NOIR!
Parce qu'à force de tirer sur la corde elle finit par lâcher.
Ce qui devait être ton premier vrai moment de détente après la bataille devient LA grosse charrette de l'année.
Tu te souviens avoir dit en début de journée "Ha non mais moi je bois juste un verre, parce que j'suis tellement fatiguée que ça va amplement me suffire..."
Et tu finis à 4h du mat', complètement pétée!

Les Fêtes à St Barth te disais-je...
Ce moment tant attendu et à la fois si redouté de tous.

Perso il me reste encore 15 jours (et 10 nuits) à tenir.
Le 25 Janvier la vie va retrouver ses droits.
Et autant l'année dernière j'avais eu une "Descente de Fin Janvier" des plus olé olé, j'me demande ce que j'vais trouver pour tenir le coup cette année.

Et je ne te cache pas qu'après tout ça, la Charrette Bordel j'vais me la mettre!

En attendant, j'vais tâcher de pas trop lever la tête du guidon...
Encore 15 jours bordel!

 

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28 décembre 2013

Phuket Trip #Part 3# De Phuket à Koh Phi Phi...

Être à quai c'est le moyen de rencontrer pleins de gens.
C'est revoir un boug' qu'on avait déjà croisé à l'autre bout du monde, c'est se rendre compte en discutant qu'on connaît le pote du super pote du man qui bosse sur tel bateau, c'est raconter d'où on vient et parler de là où on va.
Perso, moi je connais personne et personne ne me connaît mais très vite je deviens la nana qui se promène pieds nus sur les pontons, le sourire scotché aux lèvres et des papillons qui lui jaillissent des yeux.
Celle qui a fait le tour du monde des airs pour retrouver son Captain'...
Et très vite, le Captain' me fait faire le tour du monde de la marina de Phuket.

Je rencontre une Soïzick de 70 printemps avec qui je trinque à la santé des Bretons, je passe une soirée à papoter avec un écrivain Sud Africain, je refais le monde avec un Anglais et une Suédoise, je me gave de riz Malgache.
Je me prends pour une Princess Indienne, invitée dans un resort à déguster des sushis pour finir dans un p'tit salon so romantic à écouter une Thaï chanter du Lennon...
Sans oublier les copains, ce petit groupe d'expat' lié par les mêmes racines, par la même folie: tout quitter pour s'installer ici.
C'est eux qui racontent.
Ils racontent leur vie ici, dans ce pays qui tourne au ralenti, où la monarchie absolue a laissé place à une monarchie constitutionnelle il n'y a que 80 ans et où l'armée a toujours une place prépondérante.
Ce pays où les "chemises rouges" s'insurgent contre les "chemises jaunes", où on y parle de dictature.
Ce pays qui accueille chaque année plus de 15 millions de touristes.
Tourisme de masse, tourisme à bas prix, tourisme sexuel aussi.
Tout se vend, tout s'achète.
Sauf le titre de propriété.
Un étranger ne pourra devenir propriétaire que d'une construction mais jamais de la terre.
Quelques solutions s'offrent alors à toi, comme te marier avec un(e) Thaï et acheter le terrain à son nom, ou alors faire signer un(e) Thaï en tant que propriétaire et poser une hypothèque en tant que "prêteur", tant que tu ne lèves pas l'hypothèque la vente de ce terrain ne pourra être effectuée.
Ou encore, dernière solution, monter une SARL et nommer le terrain comme titre de la société, tu peux garder 49% des parts sociales et les 51% restants doivent être aux noms de ressortissants Thaïs.

Cette terre, dont tu ne peux devenir propriétaire en tant qu'étranger, se voit pousser de gros hôtels, des routes, des ponts, des condos (immeubles en copropriété).
Cette terre n'entend pas parler d'écologie et de respect de l'environnement. Elle doit juste être rentable, à tout prix en ne pensant pas aux conséquences.
L'homme la saccage sans scrupule, au profit du tourisme.
Malheureusement il n'y a pas que la terre qui est victime du fléau, il y a aussi la mer et ses coraux. 

La Thaïlande... un bordel à ciel ouvert... où en surface, il fait bon vivre...

Et j'y passe de bons moments.
Vraiment.
Parce que même si certaines réalités font froid dans le dos, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur rempli de bonheur à chaque fois que le soleil se couche sur l'horizon.
Parce que je ne suis rien qu'une amoureuse, et que j'aime découvrir de nouveaux goûts, j'aime m'ennivrer de nouvelles odeurs et j'aime par dessus tout savoir que ce coucher de soleil annonce un nouveau jour.
Encore un jour avec mon Captain', à l'autre bout du monde de mon caillou. 

 

image

 

Le tour du monde de la marina touche à sa fin, il est temps pour nous d'entamer notre tour du monde des îles du sud!
Le Captain a fini de réparer Dinghy, il a poncé les trucs, frotté les autres, et puis il a traité les machins et organiser les choses et même qu'aussi il a bien rempli les bidules et vidé les autres...
En gros, il a bien travaillé et aujourd'hui on peut mettre les voiles!
Hihaaaa!

Cap sur Koh Phi Phi!

Koh Phi Phi, au cas où tu le saurais pas, c'est là où Leonardo il a trempé ses fesses dans le film "La Plage". Et moi bah j'aime bien l'idée d'aller y tremper les miennes aussi.
Je continue en quelque sorte mon tour du monde de trempage des fesses de midinette... cet été j'avais trempé là où Johnny avait trempé les siennes en Dominique pour "Pirate des Caraïbes"...
J'avoue que c'est un peu étrange comme tour du monde.
Le Tour du Monde du trempage de fesses... mais ça me fait marrer.

Alors Cap sur Koh Phi Phi Captain'!

5heures de nav' en grosse panne de vent, où j'ai le temps de m'imaginer pataugeant dans une eau turquoise, les pieds foulant le sable blanc, avec le soleil couchant sur l'horizon... huuum...

Quand, tout à coup!
#phrase choc de suspense, qui, tu peux le deviner va annoncer un drame#
Quand tout à coup, on a face à nous, un MUR!
Un MUR noir!
Des murs noirs, j'en avais déjà vu en mer, mais d'habitude je vois toujours le début ET la fin du mur.
Ouais, non, en fait, avant, j'avais vu des rideaux noirs, parce qu'un mur noir comme ça, avec ni début ni fin, j'en avais jamais vu j'crois bien en fait...
J'suis sur le pont, accompagnée de Guy, notre Commis-Moussaillon, invité à bord pour la croisière en cas de besoin de ses 2 bras. Le Captain' lui, est en train de bouquiner à la table à carte.

_Hey dis Captain, il commence à faire bien sombre en face? J'ai pas d'la trouille hein, non non non... Juste euh oui il commence à faire bien sombre en face... Hein dis Guy? Houlaaa oui il fait biiiiien sombre en face!?

Le Captain', sous l'effet de ma voix partant dans les aigus à cette simple constatation météorologique, met le nez dehors.
 _Ça va aller Moussaillon... T'inquiète, je gère, dit-il avant de retourner à ses occupations.

Comme je veux lui montrer que j'suis toujours le p'tit marin qu'il avait quitté il y a deçà 2mois et demi, je tente de garder mon calme et de ne surtout pas paniquer.

C'est rien qu'un grain, c'est rien qu'un p'tit grain, c'est rien qu'un tout p'tit riquiqui bout de grain...
J'ai pas peur, j'ai pas peur, j'ai pas peur...

En fait si j'ai peur, j'ai même hyper super peur alors je réitère:
_Hey Captain' c'est vraiment big ce qui arrive là hein! Si j'te jure c'est big big big!! C'est pas juste rien qu'un p'tit riquiqui grain là! Vas y mais viiiiiiens!

N'ayant pas le choix face à mes supplications, il vient nous rejoindre sur le pont.

_ T'inquiète Moussaillon... je gère ... ... ...

Et là, j'aime pas ce que je vois dans ses "...", les 3 petits points, moi ça me fout toujours de la trouille.

Mais je sais aussi que ses "..." veulent dire:
"Ouais Moussaillon, ça va secouer mémé dans la GV, mais va pas falloir que tu bronches parce que j'vais pas avoir le temps de m'occuper de toi, alors tu te mets dans un coin, tu attends, et surtout tu te tais!".

Si si, il peut y avoir tout ça dans "..." d'un Captain!
Alors je m'exécute.
Je bronche pas, je me mets dans un coin et je me tais.

Sauf que moi, quand je me tais, y'a automatiquement une surchauffe au niveau de mon activité cérébrale.

Surtout qu'on se rapproche très vite du gros mur tout noir et qu'y a des si gros nuages tout pleins de pluie torrentielle qui nous tombent sur la tronche, y'a l'orage qui craque et y'a même des éclairs qui s'écrasent sur la mer.
La mer fume, on ne voit plus à 10 mètres...
OK!
C'est L'APOCALYPSE!!!!!

Ha bordel!
Bordel de bordel de tonnerre de Zeus et Jupiter!
Sont hyper en colère les Dieux là!
Dis Bouddha t'es là?? Me lâche pas mec, fais pas l'con!
Jésus?
Y'a quelqu'un??
A l'eau? Vous m'entendez les gars??!

Ce n'est ni Jésus, ni Bouddha, ni Allah qui m'ont répondu mais Eole!
Ha l'enfoiré!!
Ça fait des heures qu'on l'attendait celui là et d'un coup Môssieur se pointe et décide de nous secouer à plus de 40 noeuds! Et 40 noeuds bah oui c'est BIG Captain'! Mais j'évite de lui faire la remarque, il n'a vraiment pas le temps... et faut que je me taise.

Il prend juste le temps de me crier (non pas de colère mais avec le raffut on ne s'entend plus du tout!) :
"RENTRE Moussaillon!"

J'aurais préféré:
"Ma douce, afin de ne pas attraper froid et de ne pas te faire tremper jusqu'à la moelle, je te conseille vivement d'aller te réfugier à l'intérieur. De te faire une bonne tasse de thé et de lire bien tranquillement ton bouquin... Comme ça je serai certain que tu ne traînes pas dans mes pattes pendant que j'oeuvre à la tâche, ou pire que tu tombes à l'eau... Je te ferai signe quand tu pourras ressortir ma douce..."
Mais non, c'est bel et bien le "RENTRE" qui sort de sa bouche.

Et tu crois que la Douce elle veut rentrer??!
Que dalle!
Hors de question que je m'enferme à bord!
Non parce que si on chavire, je pourrai jamais sortir de là, alors que si on chavire et que je suis dehors bah je pourrai nager et...
Et te noyer direct même si tu sais nager!

Un Marin, il te dira toujours qu'en cas de gros, si gros grain, genre cyclone, bah vaut mieux rester enfermé et attendre...
Alors comme moi euh, bah j'suis un p'tit, tout p'tit Marin, bah je me calfeutre à l'intérieur et je surveille par les hublots.

Non mais c'est quoi ce bordel???
Vas-y Eole détend toi un peu là!
Genre on te voit pas de la journée et là d'un coup tu te décides à nous offrir l'arrivée à Koh Phi Phi en fanfare!

C'en est trop!
J'tiens plus à l'intérieur, j'vais devenir dingue!
Alors je prends mon courage à 2 mains (et pour de vrai jsuis morte de peur, je suis tétanisée, frigorifiée, les dents et les genoux qui font des castagnettes) et je retourne sur le pont à me faire fouetter par la pluie au cas où le Captain aurait besoin de moi.
Bien évidemment il a pas besoin de moi, comme il a dit, il gère.
Et wouuuaw comment il gère trop...
Il enroule, il winch, il prend 1 ris, et puis un 2ème, il court sur le pont, il tire des bouts...
La chemise collée au torse, les muscles saillants, la pluie lui dégouline sur le visage...
Hum...

Oui...
Oui je suis en train de le mater alors qu'on se fait grave secouer.
Mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour rester calme face à la tempête.
C'est l'instinct de survie quoi!

Vas-y Eole envoie tout ce que tu peux!!
Fais tout péter! Regarde Eole, regarde comment il gère!
Ha mais grave comment il gère mon Captain!
Et tu peux dire à Leonardo et Johnny qu'ils peuvent aller se rhabiller!

#J'avais prévenu... dès que je me tais, mon activité cérébrale monte dans les tours, et ça surchauffe là haut. J'en ai même frôlé le court circuit!# 

Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, (et dans mon monde à moi, ces 20 minutes me paraissent des heures) Eole se calme, d'un coup d'un seul. Il repart aussi vite qu'il est arrivé.

J'ai envie de crier, de courir, de sauter, d'hurler tellement j'ai eu peur.
Mais bordel ce que c'était bon!!

On est trempé, essoufflé, en pleine redescente d'adrénaline.
Et surtout on est vivant!
Enfin, personne n'en a douté sauf moi hein... genre on ne peut pas mourir sous un grain à 40 noeuds, tout le monde sait ça...
Mais quelle vie!
Quelle p*tain de belle vie!

Je vais mettre une bonne heure à retrouver une activité cérébrale normale, ainsi que l'usage de la parole.
A défaut, je me repasse la scène du "Captain' dans la tempête" en boucle et je glousse.

Une poule!
Je ne suis rien qu'une poule à Phi Phi...

(A suivre...)

 

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25 novembre 2013

L'amour a ses raisons que...

La liberté est-elle le pouvoir de tout faire?
Ça aurait pu être un bon sujet de philo à traiter en 4 heures.
Comme j'ai toujours eu un peu de mal avec la philo, j'ai préféré répondre à cette question en 1/4 de seconde.

OUI!

Bam, allez ça c'est fait, OUI!
Oui la liberté est le pouvoir de tout faire.
Tout!

Moi jm'en fous, j'fais c'qui me plaît, me plaîîîît, nous disait la mythique mais non moins indémodable Compagnie Créole.
On connaît la chanson...
Enfin "j'men fous j'fais c'qui m'plaît" dans la limite du raisonnable bien évidemment.
Hum...
Le raisonnable je sais pas très bien faire.
Beaucoup trop entière pour être dans le raisonnable.
Et puis "l'amour a ses raisons que la raison ne connaît point", nous disait notre cher Blaise Pascal.
Wouaw le ping-pong culturel!
J'te passe de la Compagnie Créole à Blaise Pascal en 2 secondes!

Nous y voilà!
L'Amour, la Liberté, Être Libre d'Aimer...

Bon, j'vais pas te faire une dissert' hein, et encore moins un dessin, tu vois bien de qui j'vais te parler.

Du Captain'.
Bah oui hein. Pffff...
Non parce que genre, il m'a vendu du rêve avec son tour du monde des Antilles, avec les dauphins, les tortues, les nav' et ma copine Dinghy et puis aussi les couchers de soleil et les grains et... ouais enfin tu peux lire l'aventure dans le détail par ici.
Donc oui, il m'a vendu du rêve et puis zou, il a ripé loin loin loiiiiiin!
Encore un peu plus loin même... partir plus loin que ça c'était limite pas possible.

Mais j'ai de la ressource moi!
J'suis une psychopathe! Le loin loin loin ça me fait pas peur!

Allez Captain' fait moi rêver, dis moi par où c'est-y qu'il faut que j'te retrouve?

Et steuplait, cette fois, si on pouvait éviter les zulus et les rivières de crocodiles au fin fond de l'Afrique du Sud comme l'année dernière, ça m'arrangerait. Et promis je me ramènerai pas avec des poux...
Alors?
Où?

Suspense...
Roulement de tambours...
Galipettes et Triple loots arrière...

Tadaaaaam!

PHUKET!

Ha ouais quand même??!
Euh... mais c'est que ça va pas être des masses pratique ça.
Non parce que la Thaïlande, c'est un peu complètement de l'autre côté de la planète quand tu es à St Barth!
Et moi l'avion j'aime pas très trop bien ça tu le sais.
Alors vas-y c'est quoi le circuit?!

Accroche toi, ça fait peur.

Le circuit c'est:
30h enfermée dans 5 avions de 3 compagnies différentes avec seulement 7h d'escale et 11h de décalage horaire dans ma face.
Soit un total de 48h de voyage.

Dans le détail ça donne ça:

Départ de St Barth en mode belle-et-fraîche: Bye Bye les potos, Ronron mon Dinou Fils, j'vous aime, vous allez me manquer mais le Captain... J'vais voir mon Captain quoi! HiHaaaa!
Arrivée à St Martin, j'ai 2h pour manger un bout, fumer quelques clopes, me dégourdir les guiboles.
Je redécolle pour New York (en 5h de vol) je suis toujours en mode belle-et-fraîche, et le manque de nicotine, je l'imagine, supportable.
Zou!
Dans ma tête c'est la nuit, je peux caler mon loup sur les yeux, enfiler les chaussettes moches et espérer dormir au re-redécollage de New York... mais non.
Puisque de New York je me fais une escale technique à Vancouver sans descendre de l'avion!
Non mais Roger, tu peux pas faire un plein d'essence digne de ce nom bordel?
T'es sûr que le New York - Phuket en direct c'est pas possible?!
J'pourrai au moins descendre fumer une 'tite clop' steup? Allez Roger!

Non bah Roger va faire de son mieux je l'espère, mais le New York - Phuket en direct c'est pas possible. 
Je sens que l'escale technique va me faire péter un plomb.
Je vais éventuellement réussir à me faire sortir de l'avion pour avoir agressé une hôtesse de l'air, ou parce que je serai allée fumer en scred' dans les chiottes...
Si je parviens à garder mon calme, de Vancouver et son escale technique, je re-re-redécolle pour 16h de vol, alors que moi je serai dans ce f*cking avion depuis déjà 4h30!
Je reste donc plus de 20h enfermée dans cet avion!!
L'horreur.
Rien que de l'imaginer, je suis en train de vriller et je fume clope sur clope en l'écrivant.
Roger, je t'en supplie, je t'en conjure, je t'en prie...
Assomme moi!!! 

Le voyage va continuer avec un petit atterrissage à Hong Kong.
Non mais Hong Kong les gars!
Je vais atterrir à Hong Kong en mode "ch'veux-gras-haleine-de-poney-cernes-noires-sous-les-yeux" genre je sais plus quelle heure, quel jour, ni quel pays je suis.
Mais faut voir le bon côté des choses, j'suis jamais allée à Hong Kong.
Et après quelques 3h à Hong Kong, je re-re-re-redécolle pour 4h de vol avant d'arriver, enfin, à Phuket.
En mode poussez-vous-je-veux-fuuuuumer-pousse-toi-lààà-dégage!-mais-bouge-c*nnard-ou-jte-fume!!-FUMER!!-Et-une-douuuche!-RAAAh-j'veux-une-douche-p*tain-de-bordel-de-chi*ttes-ta-m*re!-J'en-ai-marre-j'veux-fumer-me-laver-et-dormiiiiir-les-jambes-allongées!!!-Haaaaaaaaa!!!
Alors qu'il faudrait que je sois en mode belle-et-fraîche-cuicui-les-p'tits-zoiseaux-je-suis-si-douce-et-je-ne-suis-qu'amour-et-papillons-dans-les-yeux pour les retrouvailles de ouf malade avec mon Captain.

En parlant d'oiseau... mon p'tit voyage c'est 19265 kms à vol d'oiseau... une broutille.
Ha bah je sens que je vais bien rigoler moi.
Ha bah ouiiiii comment ça va être trop super génial!

Dois-je te rappeler que j'ai la chkoumoune dès qu'il s'agit de réserver un billet d'avion?!

Il y a eu la fois où je me suis pointée avec 1 mois d'avance sur ma réservation initiale, à l'aéroport de Quito... ce qui m'a valu de rester en zone de transit pendant 48 heures dans le terminal de Bogota, parce qu'à Quito la dame elle avait pas vu que j'étais arrivée avec un mois d'avance...
Mais la dame de Bogota, elle, elle l'avait bien vu! Je suis donc restée bloquée en zone de transit comme une cloch', sans un sou, à supplier toutes les dames des guichets de bien vouloir me laisser partir, en leur pleurant en espagnol que je n'étais rien qu'une truffe qui s'est plantée de mois en réservant son billet.
Un grand moment. 
Il y a aussi eu la fois où je suis arrivée de Bora Bora à Londres avec 1 jour de retard, parce que je n'avais pas vu/lu le petit +1jour à côté de l'heure d'arrivée, ce qui m'a valu de rester coincée à Londres (ayant perdu ma connexion pour Paris) pendant 1 semaine.
Encore une fois comme une cloch', sans un sou, à devoir pleurer sur Facebook un ami d'ami d'ami de bien vouloir m'heberger pendant 1 semaine.
Sans oublier la fois où j'ai voulu valider mon retour de St Martin à Paris en ne sachant pas si j'avais acheté mon billet en métropole, à St Barth, en agence ou encore sur internet, du coup je ne savais pas à qui m'adresser pour valider le retour et je n'étais même plus certaine de l'avoir acheté au final.
Cette histoire se passe par ici.
Et le meilleur pour la fin, que tu peux lire , ce retour de St Barth où j'ai dû faire passer mon Dinou Chat Fils en passager clandestin, suite à un "beug" informatique dans ma réservation...

Non mais Captain, comment tu veux que je m'en sorte avec tous ces changements, ces escales, ces décalages horaires?
A tout moment je vais arriver à Tombouctou au lieu de Phuket moi!!!

Mais aujourd'hui, grâce à un technicien de chez un super comparateur de vol liligo.fr je viens de valider mon billet en toute sécurité.
Non parce qu'avant de valider, il y a une fenêtre qui s'est ouverte et c'était écrit:
"Relisez calmement tous les détails de votre voyage avant de valider."
J'me suis calmée, j'ai bien tout relu et j'ai dis BANCO!

Banco je vais retrouver mon Captain à Phuket!!!
Banco je suis libre!
Je suis libre de pouvoir tout faire!
Tout!

Alors d'accord, j'ai eu 5 en Philo au Bac, mais j'suis sûre qu'aujourd'hui j'ai 20/20 en Vie!

Trêve de blabla, j'ai encore pas mal de trucs à faire...
Ha bah oui j't'ai pas dis.
Je pars jeudi!

J'peux crier là non?!

Haaaaaaaaaaaaaa!!!!!

Phuket! J'vais r'trouver mon Marin à Phuket!!!

photo marinero

 

 

(à suivre...)

 

8 septembre 2013

Le Clandestin, la Résistante et la Mule...

Après ces 2 mois à me la péter en mode tour du monde de la Caraïbe (que je vais te raconter promis) il était temps de rentrer au pays.
Et rentrer au pays c’est toujours une expédition.
Mais comme je suis quelqu’un de bien "organisée" ça ne devait pas trop poser de problème.
Dinou et moi-même sommes en transit à St Martin, accompagnés du Captain’, qui lui aussi rentre au pays mais pas dans le même avion que le mien…
Comment ça on n’est pas organisés???
Le Captain’ a bien tout retenu mes dates de retour pour prendre son billet en fonction du mien, mais n’ayant pas précisé que Dinou et moi étions pauvres, le Captain’ a réservé son retour sur la compagnie des riches… C’est con!
Bon, au moins on part le même jour, c’est déjà ça.
Les bisous, les tu vas me manquer, les fais bien attention à toi, allez on se retrouve demain à Paris mon chat.

Le Captain’ embarque tandis que moi je pars m’enregistrer.

_ Hi M’dam, this my passeport, this is Dinou’s passeport… hop hop hop vas y donne-moi la carte d’embarquement que j’aille vite faire une razzia au rayon magazine de pouf’ (la seule occupation qui me calme un tantinet en avion…)

Hop hop hop, M’dam prend ma valoche (qui ne dépasse pas les 23kgs ouiiiiiiii !) me sort ma carte d’embarquement et me demande d’aller régler à un autre guichet les 75$ pour Dinou, tout en flattant ledit Dinou au sujet de son si beauuu poil et de ses siiiiii beaux yeux, et de revenir la voir avec le p’tit papier qui dit que j’ai bien payé.
OK M’dam, j’y vais. J’y cours. J’y vole! Hihaaaaa!

Mon enthousiasme s’arrête net à l’autre guichet, où je fracasse ma joie de vivre face à une autre M’dam qui ne voit pas une seule seconde la beauté de mon Fils.
En fait elle ne le voit pas du tout mon Fils.
Elle ne le voit surtout pas enregistré sur ma réservation…

C’est là où le cauchemar commence.

What the Fuck ??? What the putain de fucking Fuck ???!
Comment ça Dinou il est pas enregistré ?
Comment est-ce possible ayant répété 1000fois à la personne chargée de ma réservation de ne surtout oh non surtouuut pas oublier d’ajouter Dinou à mon billet !

Nous voilà donc, Dinou et moi, bloqué à St Martin, face à une M'dam pas aimable pour un sous qui nous dirige vers le Big Boss de l'enregistrement.
Dans la famille Galèrien je voudrais la Mère et le Fils.... BONNE PIOCHE!
Le Big Boss de l'enregistrement n'est pas plus aimable et ne veut rien entendre.
Normal, lui n’y est absolument pour rien dans l’histoire et a des consignes à respecter.
Et ces consignes lui interdisent de prendre plus de 8 animaux en cabine, le quota étant atteint il n’a que 3 options à me proposer:

1 : racheter un billet d’avion pour Dinou et moi, pour le lendemain.
Genre tu crois que si j’avais les moyens de faire ça Monsieur, je me casserai le c** à voyager en classe « pauvre » ?
2 : aller acheter une caisse rigide et laisser Dinou en soute.
L’option numéro 2 étant complètement inenvisageable à mes yeux, je lui demande, le menton tremblant, l’option numéro 3.
Option numéro 3 qui est la suivante.
3 : il n’y a pas d’autre option. Je ne peux rien faire pour vous Mademoiselle.

Du menton qui tremble, je passe assez rapidement à la grosse crise de larmes, avec la voix qui part dans les aigus dès que je tente de le supplier de me laisser partir avec Dinou, en passant par les sanglots écorchés, les gémissements du fin fond de mes tripes et de mon regard de cocker au bord du suicide.

J’avoue que je suis dans un état second, à tel point que je ne me rends absolument pas compte que tous les gens qui font la queue pour enregistrer me voient me décomposer à petit feu.
Il y a même un élan de solidarité envers nous.
_ Mais Monsieur, voyez dans quel état se met cette pauvre jeune femme… Et regardez ce si beau matou… Vous ne pouvez pas faire ça !
_ Enfin Monsieur… un peu de compassion. Laissez les passer que diable.
_ Ouais putain c’est vrai quoi M’ssieur, elle saoule personne avec son chat !!!
_ Ha non mais moi j’appelle la SPA direct’, vous n’avez pas le droit de la forcer à abandonner son animal !!! Je crie au scandale !!!

Le Monsieur me dit d’attendre sur le p’tit banc là-bas au fond, il ne me promet rien mais il va faire son maximum. Il viendra me chercher à la fin de l’enregistrement.
Je le soupçonne de vouloir m’éloigner de la file histoire de calmer la tension qui s’est installée dans les rangs, depuis déjà plus de 30 minutes.
Je pars rejoindre le p’tit banc, portant toute la misère du monde sous un bras et Dinou sous l’autre…

Sauf que moi j’aime pas attendre. Je sais pas attendre moi. Attendre dans mon coin et pleurer toutes les larmes de mon corps c’est pas mon truc.
Entre 2 kleenex je me rends compte que j’ai ma carte d’embarquement (la 1ère M’dame me l’avait faite avant de savoir la suite de l’histoire.) J’ai donc ma carte d'embarquement, mon passeport et ma valise est enregistrée…
Un tilt cérébral prend le dessus sur les larmes et BAM !
Je regarde mon Dinou bien droit dans les yeux, je nous souhaite bonne chance et je décide de passer en zone d’embarquement sans l’accord du Big Boss de l’enregistrement.
Que ce soit à la zone des douanes où à celles des rayons X, là-bas personne n’est censé savoir que je voyage avec un chat clandestin.
Le problème va se poser à l’embarquement, où bien évidemment ce sera toutes les hôtesses et le Big Boss de l’enregistrement qui vont nous faire monter dans l’avion.

Je mets au point un plan A, qui n’a pas de plan B, puisqu’il est hors de question que j’abandonne mon fils et encore moins qu’on ne parte pas !

Je sèche mes larmes et pars à la recherche d’une mule.
Loin de la mule prête à faire passer des kilos de drogue dans son estomac contre pas mal d’argent, juste une mule prête à monter dans l’avion en réussissant à planquer un sac à fleurs de 70cms de long pour 40cms de large, sur son dos…
Je trouve vite la mule, en la personne de « Chacha » (une mule prédestinée à faire passer mon Chat Fils)

Une Résistante, voyageant elle-même avec son mini chien clandestin, se porte volontaire pour faire le transfert, sous les yeux du Big Boss de l’enregistrement qui n’a pas idée de ce qu’une mère est capable de faire pour son fils.

La mission est loin d’être gagnée puisque 5 minutes après le transfert le tant attendu :
_ Mlle P. Soïzik est priée de se rapprocher du comptoir A3… Mlle P.

J’enfile mon masque de désespoir et je me prépare à lui sortir un bon gros bobard.
Voilà ce que ça donne :
_ Bon alors… Il est où le chat ?
_ Le chat ? Bah (snif) je l’ai laissé à une dame mon chat, (snif) une amie va venir de St Barth le récupérer et elle (sniiiif) elle me le ramènera la semaine prochaine en métropooooole (bouuuuh sniiiif)…
_ Mais Mademoiselle, je vous avais dit de m’attendre ! J’ai eu le commandant de bord, il était d’accord pour que vous le gardiez avec vous… Raaaah…

Haaaa p*tain de m*rde !! J’en ai trop fait pour lui dire que non j’ai menti, que Dinou est planqué sur le dos d’une mule, que je comptais le faire passer en passager clandestin ; qu’une résistante m’avait aidé… que…
Oh et puis m*rde ! Je continue mon cinoche et je repars, sniffant tout ce que je peux.

Je file dare dare informer la mule que Dinou peut être là mais que du coup bah toujours pas…
Et là… Bah la mule se braque. J’aurais dû dire la vérité. Elle ne veut plus passer le sac.
2 secondes de réflexion et zou je retourne voir le Big Boss de l’enregistrement et je lui fais la totale :

_ Haaaaaa Monsieur !!! Je viens d’avoir la dame et bah elle est d’accord pour me ramener Dinou et me le faire monter en zone d’embarquement par quelqu’un ! D’accord Monsieur ? C’est d’accord ? Hein diiiiis ?
_ Hum hum (genre prend moi pour un jambon…) oui oui bien sûr, allez le « récupérer » votre chat. Ça fera 75$.

Je dégaine la carte bleue, je cours récupérer mon chat, je pars fumer la dernière clope et yallaaaaah c'est partit mon kiki!!!

Et c'est une fois arrivée dans l'avion que je me suis rendue compte que je n'avais pas acheté de magazine de pouf'...
Ok bah jsuis bonne pour flipper pendant 8H30... Haaaaaa! Chier!!!!

J'ai flippé, j'ai mangé, j'ai flippé et j'suis tombée de fatigue, avec toutes ces émotions je n'avais plus assez de force pour flipper...

Le vol s'est relativement bien passé, comparé à celui-ci. Roger a géré, Dinou aussi.
On est finalement arrivé au pays, ravis et frigorifiés...
C'est partit pour 1 mois et demi de "P*taiiiiin mais j'ai froiiiiiiiid sa grand mèèèèèreuh!" emmitouflée dans des pulls, écharpes, chaussettes sous une grosse couette...

Mais on est au pays... et ça... ça me réchauffe le coeur!

 

8 août 2013

Sailing Trip... #l'accueil à l'antillaise#

Nous voilà donc en Martinique...
Je suis encore sous le coup de l'émotion du gros vilain grain, mais j'm'en fous ayè j'suis marin.
Et quand t'es marin et que tu arrives à terre après des jours de traversée tu rêves que d'une chose c'est d'aller siroter une bière bien fraîche et d'engloutir une côte de boeuf.
Oui, d'accord, nous on a passé que quelques heures en mer mais on est quand même morts de soif et de faim.
Vas y ça creuse d'enrouler hein...
C'est comme ça qu'on se retrouve à engloutir un jambon beurre accompagné d'un p'tit verre de rouge dans un bistrot Alsacien... un peu loin du boudin antillais et du ti punch mais on a trouvé que ça d'ouvert.
Je ne vais pas te faire le menu détail de nos folles dégustations Martiniquaises, le jambon beurre et le verre de rouge n'étant pas particulièrement exotiques.
Mais passons au côté culturel...
Parce que Ô oui d'un point de vue culturel la Martinique est sensationnelle!
Ce que je retiens en particulier est l'hospitalité des Martiniquais...
Houla oui ils ont l'air ravi de nous accueillir.
Enfin ils ont surtout l'air ravi de m'accueillir moi... et ils n'hésitent pas à me le faire savoir dès que je suis seule à terre, j'crois qu'accueillir le Captain' ils s'en foutent un peu les Martiniquais.
Honnêtement c'est la folie!
Je ne peux pas mettre le nez dehors sans me faire siffler, accoster, suivre, draguer... même si je ne pense pas que ce soit mon nez qu'ils veulent accueillir.
J'avoue ça a un côté plaisant.
Le genre d'instant de gloire que j'attendais quand j'étais au collège.
Non parce qu'au collège j'étais la moche au gros c*l.
J'étais la drôle, la grande gueule, la pote des mecs mais pas leur amoureuse parce que trop gros c*l. Et les garçons au collège ils aimaient pas les gros c*l.
Et bizarrement le côté "gros c*l" aux Antilles n'est pas du tout accueilli comme en métropole.
Haaaa bordel mon adolescence aurait été si différente si j'avais grandi aux Antilles!

Non mais honnêtement... les Antilles c'est juste l'endroit où tu peux croire que t'es la plus siiiii belle du monde entier.
Et j'y ai cru.
Mais au bout de quelques jours de sifflage-accostage-suivage-draguage j'ai commencé à être saoulé.
Non mais c'est vrai m*rde j'suis pas un bout de viande les gars! J'ai aussi un cerveau, dit-elle dans son pumpum short. 
Genre hyper crédible.
Mais je vais quand même pas me mettre une burka pour être peinard. Si?!

Dans le genre ravi de m'accueillir il y a eu l'agent de sécurité à la superette qui, une fois le Captain parti peser les bananes, en a profité pour me sauter dessus. Sur le coup j'ai cru que j'avais volé un truc sans m'en rendre compte (j'suis pourtant pas clépto... parano oui mais pas clépto) mais non, l'agent de sécu voulait juste me dire à quel point j'étais siiiiiii wouaw et mon sourire... hooouuu! et mes yeux... pffff... et...
Non mais arrête toi mec, le Captain' il va revenir avec les bananes et je ne pense pas qu'il apprécie outre mesure le fait que tu sois siiii proche de moi! Dégage de là et retourne travailler!
Il y a aussi eu le mec dans la rue qui me sort un libidineux: "huuum sympa ta petite tenue..."
Alors que ce jour là j'avais mis un pantalon exprès pour pas me faire emmerdé.
Il continue avec :"huuuum encore plus sympa de dos ta petite tenue..."
Un jean's! Je porte un jean's, il fait 45° à l'ombre et je meurs dans mon jean's!!! Y'a rien de "huuuum" dans un jean's bordel!!! Vicelard!
Le truc un peu plus délicat avec celui là, c'est quand le Captain' a voulu me traîner dans le shipchandler tenu par ledit vicelard. Une fois arrivé à la caisse il lui demande si il a un compte ici.
_Euh bah non on n'a pas de compte ici pourquoi?
_Donc tu n'as pas les 10%?
_Non effectivement je n'ai pas les 10% mais si tu veux me les faire hésite pas!
_Justement j'allais te les faire... parce que j'ai fais une réflexion désobligeante à ta doudou tout à l'heure mais euh... je savais pas qu'elle était pas seule... donc... euh... bah 10% quoi!

10%??! Je vaux que -10%??! Vas y mais c'est nuuuul!

Mais la palme de l'accueil et l'hospitalité revient à 3 Martiniquais.
Je traverse le village, après avoir fait 4kms sous le cagnard.
Je meurs de chaud, je suis chargée comme une mule, les courses sur le dos. Je transpire comme une vache, je suis rouge comme une tomate et j'ai les cheveux ébouriffés d'une folle...
Ouais c'est ça, je suis une vache folle rouge! Hyper Glamour.
Et qu'entends-je? Des sifflements.
Les sifflements du genre "fu hou fu" qui me rendent dingue dingue dingue!
Je tourne violemment la tête en direction de ces sifflements, j'suis en mode vénère les mecs, et depuis une semaine que je me fais traiter comme un bout de viande, là c'en est trop je craaaaque!

QUOI!!? QUOIIII FUHOUFU??! C'est quoi votre problème les gars???!

Bon, bah je n'ai pas eu le temps de rétorquer tellement j'ai halluciné en voyant les fuhoufeurs: 3 papis antillais, assis sur un banc, qui me sifflent, la canne entre les jambes!
Quand je dis "canne" je parle de la vraie canne hein, la canne pour marcher quoi. Tout ça pour te donner une idée de leur âge. Peut être qu'ils ont du mal à marcher les papis mais toujours l'oeil hagard.
J'avoue, j'ai éclaté de rire et je leur ai offert à tous les 3 mon plus beau sourire.

Mais sinon la Martinique c'est chouette hein. D'ailleurs si tu te sens un peu moche en ce moment je te conseille d'aller y passer quelques jours... Tu en repartiras avec un égo gonflé à bloc.

Hormis l'accueil très démonstratif des Martiniquais, il y a la beauté des Anses d'Arlet et ses tortues, le calme de St Anne et le cachot de Louis-Auguste Cyparis à St Pierre.
Pour la petite histoire, Cyparis fut le seul rescapé lors de l'éruption de la montagne Pelée en 1902.
Comment s'en est-il sorti alors que tous les habitants de St Pierre (près de 30000 morts) se sont retrouvés piégés par les écoulements de lave?
Et bien Cyparis a eu la "chance" d'être au cachot. L'épaisseur des murs et l'isolement lui ont sauvé la vie.

Pour nous il y a aussi eu les quelques jours de chantiers au Marin pour réparer les réservoirs d'eau douce et le thermostat du frigo.
Ouiiiiiiiiiiii on a de l'eau à bord!!!! Ouiiiiiiiiiii on peut aussi avoir de l'eau fraîche à bord!!!
On profite de ces quelques jours à quai pour retrouver de vieux amis du Captain'.
Les soirées à se raconter de vieilles histoires, à refaire le monde autour d'un verre, à parler des destinations futures. J'ai pas grand chose à raconter moi alors j'écoute.
Non parce que ok j'suis devenue un vrai p'tit marin mais j'ai encore pas beaucoup de miles au compteur...

Allez Captain' il serait peut être temps de riper là non? J'veux faire de la mer moi!
Prochaine escale, Ste Lucie!!!



 

3 août 2013

Sailing Trip... #La Martinique#

Ça va faire 1mois qu'on est parti et j'crois que je suis en train de devenir un vrai marin!
Je sais ce qu'est une écoute, une drisse, un génois, un spi, une trinquette.
Je sais si on est au près, au près serré, au portant ou encore en vent arrière.
Je ne me prends plus les pieds dans le chariot, et je ne me cogne plus aux coins de table au moindre petit roulis.
Et même que j'arrive à faire la cuisine en nav'!
Enfin quand je dis "cuisine" je parle juste d'une bonne plâtrée de pâtes qui tient au bide hein...
Un jour dans un élan de confiance en moi, je me suis lancée dans une petite salade de crudités, avec les petites herbes qui vont bien, la délicieuse vinaigrette et tout le tintouin... je pose les saladiers sur la table, à peine le temps de me retourner qu'on s'est mis à gîter et que toute la bouf à foutue le camp.

_Heuuu Captain'? J'ai fait une p'tite connerie là... Non rien de grave, j'ai juste tagué les banquettes et le plancher d'un bol entier de vinaigrette... J'ai pas mis les quoi??! Les sets antidérapants?! Ha... qu'est ce que c'est?? 

Il y a aussi eu le jour où je me suis ramassée une casserole d'eau bouillante sur les guiboles, c'est ce jour là que j'ai compris qu'il fallait débloquer le cardant de la gazinière quand on est en nav'.

_Haaaaaaa bordeeeeel ça bruuuuuuule!!! Et m*rde! P*tain de b*rdel de m*rde de bateau qui bouuuuge sa r*****ce!!
_Ça va Moussaillon?! Tu vas bien?
_Super! Je vais SUPER bien! J'adore.

Bon ok, j'ai encore un peu à apprendre.

Après quelques heures de pratique d'ailleurs, j'ai appris à faire un noeud de chaise. Le Captain' a trouvé le moyen de me l'apprendre tout en m'amusant.
                                                                                   

                                                    IMG_1601

   "Tu fais un puits, le serpent sort du puits, fait le tour de l'arbre, et rentre dans le puits"

Je dois quand même t'avouer, qu'un soir, rentrant à bord, dans un élan de "vas-y j'me la pète", je prends le bout' de ma copine Dinghy (oui je fais de l'anthropomorphisme, mais c'est ma façon à moi de me sentir à l'aise avec ma copine Dinghy) et je lance un tonitruant:

_T'inquiète Captain' c'est moi qui s'occupe du noeud de chaise pour attacher ma copine Dinghy!!
T'inquiète j'sais faire le serpent dans l'arbre qui fait le tour du puits!! Ouais ouais je gèèèère!

C'est en repartant à terre le lendemain matin qu'on (enfin qu'il) se rend compte que mon noeud de chaise bah c'était un noeud de rien du tout et que j'ai eu de la chance sur ce coup là qu'il n'y ait pas eu de vent dans la nuit... sinon on aurait pu dire adieu à ma copine Dinghy...
_Haaa mais dis moi Captain'... il doit sortir? Où il doit rentrer du puits le serpent? J'me souviens jamais...

                                                                            

                                                   IMG_1975

                                                  Ma copine Dinghy

 

1 mois donc...

Et au bout d'1 mois je sais aussi ce qu'il faut faire avant de prendre la mer.
Alors déjà il faut que tout soit bien rangé dans le bateau. La vaisselle surtout.
Il faut dégonfler la copine Dinghy et la caler sur le pont.
Ensuite on doit vérifier que les bouts sont bien tous à leur place, bien alignés et facile d'accès.
Une fois tout à sa place on allume le moteur, on lève l'ancre, on se met face au vent et zou on peut hisser la Grand-Voile et dérouler le génois!
Et bien evidemment on coupe le moteur et on se laisse porter sur les flots...

Moi je m'occupe du rangement, puis j'allume le moteur et je tiens la barre pendant que le Captain' lève l'ancre. Le reste des manoeuvres c'est jamais moi qui les fait, parce que j'ai toujours du mal à sentir d'où vient le vent.

On est prêt!
Hissez haut Santiano!!
Vas y Captain' j'tiens bon la barre et toi tu t'occupes du vent!

Martinique nous voilà!!!!

Ça y est je n'ai plus la trouille. J'me sens hyper bien.
Il fait beau, il fait chaud, la mer est belle. C'est l'heure de la pêche pour les Fous qui nous offrent de superbes loopings.
Et nous avons même la chance d'avoir un banc d'une bonne trentaine de dauphins qui nous suivent...
Ok là je fonds...
Je ne suis qu'étoiles dans les yeux, papillons dans le ventre et cris de joie!
Merci la vie et tutti cuicui.

Sauf que... (Tu sais bien qu'avec moi, quand il y a un moment de pur bonheur, peu de temps après je me fais rattraper par un petit revers de médaille)
Je disais donc... Merci la vie et tutti cuicui...
Sauf qu'il s'est vite mis à faire plus très si beau et qu'on s'est ramassé une vilaine vague. Rien de grave en soi.
Sauf que le Captain' a oublié que j'étais encore en apprentissage et qu'il a pas vérifié si j'avais tout bien fait avant de partir.
Oui oui je remets la faute sur lui!
Non parce que dans ma To Do List, j'ai oublié qu'il fallait toujours fermer les hublots à l'avant... damned...
La vilaine vague est donc venue s'écraser dans la cabine.

_C'est encore une petite connerie ça mon Captain' hein? Heu... Pardon?

Et qui dit "vilaine vague" dit que le vent est en train de se lever d'un coup.
Ha bah ça y est j'ai re de la trouille.
Et quand j'ai de la trouille j'oublie tout.
J'oublie qu'on ne peut pas se retourner, j'oublie que c'est normal de gîter à ce point, j'oublie qu'on ne risque rien et que tout va bien.

Le Captain', face à ma trouille, me dit pour la millième fois que c'est rien. Que c'est juste un grain. Oui on va se le prendre ce vilain grain qui arrive au loin, mais pour l'instant on peut continuer notre route, on a le temps.

Je m'accroche à l'arrière, priant tous les Bons Dieux de la terre et des mers pour qu'on sorte vivant de ce vilain grain.
Le grain... le grain qui se rapproche de plus en plus... le grain qui va nous secouer les voiles... le grain qui...

_On ENROUUUUULE!!!!!!

Ça c'est le Captain qui se met à crier une action à effectuer, tu l'auras deviné.
Si il crie ça veut dire qu'il ne faut pas que je pose de question et que j'effectue l'action! RIGHT NOW!!!
La trouille au fin fond de mes entrailles, je me dresse bien droit sur mes 2 guiboles, je saute sur l'écoute du génois et j'ENROULEEEEE!!!!
Lui, il affale la Grand-Voile.

Ha bordel j'ai enroulé!
J'ai enroulé et je savais même pas ce que c'était d'enrouler!
Mais depuis 1mois que je le vois faire les manoeuvres bah j'ai su de suite ce que ça voulait dire d'enrouler!

_T'as vu Captain comment j'ai trop bien enroulé????! Non mais wouaw!!!

Le grain? Même pas peur!
Je gère!
Moi j'enroule!

Cette fois c'est bon...
J'crois que j'peux l'dire...
J'suis devenue marin les gars!

Martinique... accueille en ton sein un nouveau 'ti marin!

Martinique... nous voilà!

1 août 2013

Sailing Trip... #La Dominique#

C'est le coeur gros que nous quittons Les Saintes, après avoir passé des moments pleins d'émotion...
Bye Bye les Dauphins, Salut les potos...
Merci pour tout!!!
Voiles sur la Dominique!

Le Captain' est ravi de reprendre la mer, moi un peu moins.
Je t'explique.
Autant on est partis des Saintes sous un beau soleil et une mer calme, autant très vite on se retrouve face à de gros nuages, à une grosse houle, et aux gros vilains grains.
Et moi la météo du fin fond du Golf du Morbihan bah j'aime pas très bien ça.
Ça brasse sévère, il fait froid, on joue au chat et à la souris avec la pluie, et forcément je commence à paniquer.
Rah bordel mais j'en ai marre d'avoir toujours de la trouille.
Mais j'y peux rien, je contrôle pas.
Je m'accroche à l'arrière du bateau et j'attends en claquant des dents...
J'arrive tant bien que mal à me calmer jusqu'au moment où le Captain' lâche la barre (t'inquiète on a un pilote automatique) et va à l'avant.
Genre c'est normal... genre il marche peinard alors que j'arriverai même pas à tenir debout, genre il fait des petits bonds de cabris au rythme des vagues et il fait je ne sais quoi avec le génois...

_Hé non mais dis donc captain' t'es pas un peu malade???! Reviens! Reviens ici bordel! Reviiiiiiens j'ai peur!!!!

Il finit ses manip' et revient à l'arrière ne comprenant pas le moins du monde mon hystérie débordante.

_Ha tu comprends pas??! Tu comprends pas que j'ai peuuuuur que tu tombes à l'eau??? Non parce que si tu tombes à l'eau hein, bah moi je sauuuuute!
Je resterai pas seule sur le bateau, j'te jure Captain', si tu tombes je saute et on meurt noyés tous les 2!!
C'est ça que tu veux??? NON!
Alors arrête de te trimballer à l'avant sans t'attacher!

Bon bah là il se marre...
Parce qu'il me dit qu'il n'y a pas de vent (à peine 20 noeuds, soit 37km/h), qu'il a toujours une longueur d'avance sur la vague qui va arriver, et qu'il a TOUJOURS une main pour lui, une main pour le bateau.
Ouais... bon... d'accord... mais quand même hein!
Attache-toi si tu sors du cockpit!!! J't'en prie, j't'en conjure, j't'en suppliiiiiie...

La question ne se reposera pas sur cette nav', vu qu'il n'aura pas besoin de retourner à l'avant.
Par contre on se rend compte qu'il faudrait quand même que je sache arrêter le bateau au cas où il tombe à la flotte... juste au cas où.

On arrive en fin de journée sur la Dominique.

La Dominique... la plus sauvage des Antilles.
La végétation a pris le dessus sur l'homme, c'est incroyable.
Du vert... du vert... du vert...
C'est la jungle ici les gars.
On s'offre le luxe de la voiture pour parcourir ses routes sinueuses à la découverte des petits hameaux hauts perchés.
On fait le plein de mangue au bord des routes.
On se prend pour des pirates échoués sur les plages désertes... plages où Johnny a posé les pieds...
Johnny Depp bordel!
Pour le tournage de Pirate des Caraïbes 2!
Et pour aller au bout de ma fan attitude je me baigne cul nu dans L'indian River...
Johnny s'y baignait aussi j'en suis sûre... Non mais wouuuaw quoi!

Malheureusement notre séjour prend fin rapidement.
Non pas qu'on ne se sente pas bien en Dominique, mais il faut avouer qu'au niveau de la tranquillité à bord il y a à redire.
On est envahi de rastas qui ont toujours un truc à nous vendre. Ils viennent taper à la coque dès le p'tit déj, un autre arrive à l'heure de la sieste. C'est récurrent.
C'est un peu comme quand ton téléphone ne fait que sonner et que tu dois répéter à longueur de journée "non vraiment Monsieur, ça ne m'interesse pas... Non je ne veux pas de votre assurance...".
Au premier coup de téléphone tu es poli et compréhensif, ce pauvre Monsieur ne fait que son travail, mais arrivé 20h, au bout du 5ème coup de téléphone bah tu perds ton calme "NON!! NON j'en veux pas de votre p*taiiiin d'assurance mes co*illes!!! Arrêtez de m'apeller bordel!!!"
Bon bah les rastas autour du bateau c'est un peu pareil.

De toute façon on doit rejoindre la Martinique au plus vite.
Le Captain' a prévu de réparer les réservoirs d'eau et de changer le thermostat du frigo.
Ha oui parce que je t'ai pas dis, mais en plus de ne pas avoir d'eau à bord, on n'a pas non plus de frigo.
Et ça fait déjà 1mois qu'on est partit... un peu galère pour garder les bières au frais surtout!

C'est pas que... mais oui je crois qu'avoir l'eau et un frigo à bord ça risque de nous changer la vie...

 

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