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J'aurais voulu être une raconteuz'
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19 décembre 2013

Phuket Trip #Part 1# De St Barth à Phuket...

Le départ approche...

Plus qu'1 Dodo...  
1 dodo pour:  
Camoufler mes boutons et autres comédons.  
Me laver, crémer, démêler, lustrer la crinière. J'parle de mes cheveux hein...  
Me gommer, épiler, palper-rouler, hydrater, muscler, tonifier.
Mais de toute façon, j'aurais beau tenter de me faire la plus jolie du monde, après 48h de vol je vais devoir faire un sacré ravalement de façade pour être au top pour les retrouvailles...

1dodo pour:
Faire rentrer tout mon dressing et ma salle de bain (regroupé en petits flacons et échantillons parce que bagage à mains uniquement... genre si je pars avec une vraie valoche, à tout moment je serai revenue sur le caillou que ma valise arrivera tout juste à Phuket) dans ce si p'tit, si tout p'tit bagage à mains.  
Apprendre par cœur les numéros/compagnies/horaires des 5 avions que je dois prendre. Étant autiste des numéros ça devrait pas être trop compliqué...  
Fumer 3 paquets de clopes, parce que je ne vais pas pouvoir fumer pendant ces prochaines 48h.
Prendre l'apéro au Select avec les potos et couvrir de ronrons mon Dinou Des Ziles.
Hurler à la terre entière que dans 1 Dodo... dans 1 seul tout petit Dodo je m'envole pour PHUKET!!!!  
Haaaaaaa!!!!  
Mais dans 3 Dodos, dans 3 siiiiiiii longs Dodo à faire le tour du monde dans les airs, je retrouverai mon Marin, la tête à l'envers et les pieds sur mer!!!

Le matin du départ, c'est toute excitée et tourneboulée que je me pointe devant le comptoir de la Winair.
La dame du guichet ne me trouve pas, normal, je pars avec Commuter... ça commence bien... 
Boulet!

Zouuuu Bye Bye le caillou, Bye Bye les potos, première escale St Martin.

 

photo roger sbh

                                                        Go mon Roger!!!!!

Et zouuuuu deuxième escale New York!
Il fait un froid de gueux, un vent à décorner des boeufs.
Heureusement que je dois me taper un sprint pour réussir à avoir ma correspondance, ça a le mérite de me réchauffer un peu.
Une dame organisatrice de la queue de la douane voit mon agitation et me demande si je suis sur le prochain vol pour Helsinki.
Euh non Madam' moi j'vais à Hong Kong! Et je re décolle dans pas trop si longtemps alors si je pouvais éviter de faire la queue et si tu pouvais me faire passer vite vite vite...
Here we go Miss, follow me, quick, quick quick!!!
Je me retrouve en 2 secondes face au douanier Ricain (sûrement un pote au Douanier Rousseau celui là): il me demande où je vais, hallucine quand je lui dis que je vais à Hong Kong.
Me demande d'où je viens...
Et là... à l'annoncée de St barth il a les yeux qui s'illuminent. Il est fan du caillou, y est allé plein de fois et le voilà qui commence à me sortir tous les quartiers, hôtels, plage de l'île.
Me fait un dessin pour me montrer qu'il connaît bien la petite piste d'atterrissage... Mais il est vraiment nul son dessin.
Je rigole, mais pas trop pour ne pas le vexer et je commence sérieusement à m'impatienter, j'ai une connexion monsieur, I have to go...
Et là il me demande mon métier: Clown! I'm a clown sir...
Et zouuuu c'est partit pour des blaguounettes!!!
Il me fait limite poüet poüet sous les bras.
Me dit que lui aussi c'est un clown, qu'à St Barth il avait mis un maillot de bain blanc et qu'on voyait tout au travers, ça avait fait rire tout le monde sur la plage de St Jean et sa femme avait fait des photos pour en faire un calendrier et même que...
Euh.... Mec I really have to go!! Et je préfère pas t'imaginer le zguegue à l'air... Vraiment...
_Mais tu vas faire quoi à Hong Kong?
_Euh je reste pas à Hong Kong je continue sur Phuket.
_Tu vas faire quoi à Phuket?
Vas y mais c'est le FBI le mec ou quoi là??
Je voudrais pas qu'il me bloque l'entrée sur le territoire de sa Sainte Patrie alors je préfère illuminer mes yeux de mille feux, le sourire niais aux lèvres je lui dis qu'à Phuket je vais rejoindre mon Captain...
Le voilà qu'il se fout de ma gueule et de mon amour débordant... Gros con va.
_Wouaaw he's Captain? Houuuu!!!
What do you do to keep your Captain?
(Tu veux vraiment savoir mec??! Euh...)
Je préfère lui répondre que je fais la clown et que ça suffit pour faire fondre le Captain.
Et là il se marre, lève le poing style "We are the champions" et me lance un tonitruant "Goooo to Phuket Funny Clown!! Enjoy!
Clown... Captain...LOve... Life... Crazy liiiiife!

Je lève le poing aussi, à 2 doigts de lui claquer un "give me five buddy" je me retiens et cours, fonce, vole pour aller chopper ma connexion!
J'arrive pile à temps pour re-redécoller pour Vancouver.
A Vancouver, l'escale technique se passe sans même que je m'en rende compte, je ne fais que dormir comme une grosse patate.
Et zouuuuu je re-re-redécolle pour 16h de vol: direction Hong Kong.
Sur 16h j'ai dû dormir 13h.
Easy.

La course folle dans les couloirs du Terminal d'Hong Kong me tient en haleine. J'ai l'impression de participer à Pékin Express, sauf que j'ai pas un radis en poche, y'a pas d'équipe technique et j'ai pas de co-équipier.
Ma mission: trouver une smocking room et une connexion wifi coûte que coûte.
J'excelle en deux temps trois mouvements.
3 clopes et 30 minutes plus tard je fonce pour la mission "ravalement de façade".
Un coup de brossage de dents, de mascara, de poudre, de crème, de lingettes, de crayons, de cache boutons, de déo, de parfum...

J'enfourne mon legging et mon T-Shirt XXL et les bottines en moumoutes au fond de mon sac et j'enfile la ptite robe et les sandalettes qui vont bien.

Je crois que ça va, je suis potable.
Je sens bon c'est déjà ça et j'ai même pas trop de poches sous les yeux.

 

photo avant pdt après

Et Dieu créa le maquillage...

 

 

C'est bon, jsuis prête je peux re-re-re-redécoller pour la destination finale.

PHUKET.

Dans 4 heures je retrouverai mon Captain du bout du monde...
Et je crois que c'est pas la peine que je te raconte dans quel état émotionnel je me retrouve à l'atterrissage.
Mais d'accord, j'te raconte quand même.

J'suis comme une bombe à retardement.
J'ai des poussières d'étoiles qui jaillissent de mes yeux, un essaim de papillons dans le ventre, le cuicui des p'tits z'oiseaux qui sortent de ma bouche...
Je ne suis qu'amour et passion dévorante...
J'ai le coeur qui est en passe d'exploser...

Je double tout le monde à la douane, par chance le douanier Thaï ne me raconte pas sa vie et autres déboires avec sa femme ou ses destinations de vacances.
Mes yeux ne voient qu'une chose: EXIT!
La sortie. Sortir de là au plus vite.
Courir. Lui sauter dans les bras. Fondre et plonger. Sentir. Ressentir. Aimer...

Je prends 2 secondes pour respirer avant de passer de l'autre côté.
2 secondes pour savourer et pour garder en mémoire cet instant.

Je sors.

Il est là...
Tellement là...

(A suivre...)

 

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25 novembre 2013

L'amour a ses raisons que...

La liberté est-elle le pouvoir de tout faire?
Ça aurait pu être un bon sujet de philo à traiter en 4 heures.
Comme j'ai toujours eu un peu de mal avec la philo, j'ai préféré répondre à cette question en 1/4 de seconde.

OUI!

Bam, allez ça c'est fait, OUI!
Oui la liberté est le pouvoir de tout faire.
Tout!

Moi jm'en fous, j'fais c'qui me plaît, me plaîîîît, nous disait la mythique mais non moins indémodable Compagnie Créole.
On connaît la chanson...
Enfin "j'men fous j'fais c'qui m'plaît" dans la limite du raisonnable bien évidemment.
Hum...
Le raisonnable je sais pas très bien faire.
Beaucoup trop entière pour être dans le raisonnable.
Et puis "l'amour a ses raisons que la raison ne connaît point", nous disait notre cher Blaise Pascal.
Wouaw le ping-pong culturel!
J'te passe de la Compagnie Créole à Blaise Pascal en 2 secondes!

Nous y voilà!
L'Amour, la Liberté, Être Libre d'Aimer...

Bon, j'vais pas te faire une dissert' hein, et encore moins un dessin, tu vois bien de qui j'vais te parler.

Du Captain'.
Bah oui hein. Pffff...
Non parce que genre, il m'a vendu du rêve avec son tour du monde des Antilles, avec les dauphins, les tortues, les nav' et ma copine Dinghy et puis aussi les couchers de soleil et les grains et... ouais enfin tu peux lire l'aventure dans le détail par ici.
Donc oui, il m'a vendu du rêve et puis zou, il a ripé loin loin loiiiiiin!
Encore un peu plus loin même... partir plus loin que ça c'était limite pas possible.

Mais j'ai de la ressource moi!
J'suis une psychopathe! Le loin loin loin ça me fait pas peur!

Allez Captain' fait moi rêver, dis moi par où c'est-y qu'il faut que j'te retrouve?

Et steuplait, cette fois, si on pouvait éviter les zulus et les rivières de crocodiles au fin fond de l'Afrique du Sud comme l'année dernière, ça m'arrangerait. Et promis je me ramènerai pas avec des poux...
Alors?
Où?

Suspense...
Roulement de tambours...
Galipettes et Triple loots arrière...

Tadaaaaam!

PHUKET!

Ha ouais quand même??!
Euh... mais c'est que ça va pas être des masses pratique ça.
Non parce que la Thaïlande, c'est un peu complètement de l'autre côté de la planète quand tu es à St Barth!
Et moi l'avion j'aime pas très trop bien ça tu le sais.
Alors vas-y c'est quoi le circuit?!

Accroche toi, ça fait peur.

Le circuit c'est:
30h enfermée dans 5 avions de 3 compagnies différentes avec seulement 7h d'escale et 11h de décalage horaire dans ma face.
Soit un total de 48h de voyage.

Dans le détail ça donne ça:

Départ de St Barth en mode belle-et-fraîche: Bye Bye les potos, Ronron mon Dinou Fils, j'vous aime, vous allez me manquer mais le Captain... J'vais voir mon Captain quoi! HiHaaaa!
Arrivée à St Martin, j'ai 2h pour manger un bout, fumer quelques clopes, me dégourdir les guiboles.
Je redécolle pour New York (en 5h de vol) je suis toujours en mode belle-et-fraîche, et le manque de nicotine, je l'imagine, supportable.
Zou!
Dans ma tête c'est la nuit, je peux caler mon loup sur les yeux, enfiler les chaussettes moches et espérer dormir au re-redécollage de New York... mais non.
Puisque de New York je me fais une escale technique à Vancouver sans descendre de l'avion!
Non mais Roger, tu peux pas faire un plein d'essence digne de ce nom bordel?
T'es sûr que le New York - Phuket en direct c'est pas possible?!
J'pourrai au moins descendre fumer une 'tite clop' steup? Allez Roger!

Non bah Roger va faire de son mieux je l'espère, mais le New York - Phuket en direct c'est pas possible. 
Je sens que l'escale technique va me faire péter un plomb.
Je vais éventuellement réussir à me faire sortir de l'avion pour avoir agressé une hôtesse de l'air, ou parce que je serai allée fumer en scred' dans les chiottes...
Si je parviens à garder mon calme, de Vancouver et son escale technique, je re-re-redécolle pour 16h de vol, alors que moi je serai dans ce f*cking avion depuis déjà 4h30!
Je reste donc plus de 20h enfermée dans cet avion!!
L'horreur.
Rien que de l'imaginer, je suis en train de vriller et je fume clope sur clope en l'écrivant.
Roger, je t'en supplie, je t'en conjure, je t'en prie...
Assomme moi!!! 

Le voyage va continuer avec un petit atterrissage à Hong Kong.
Non mais Hong Kong les gars!
Je vais atterrir à Hong Kong en mode "ch'veux-gras-haleine-de-poney-cernes-noires-sous-les-yeux" genre je sais plus quelle heure, quel jour, ni quel pays je suis.
Mais faut voir le bon côté des choses, j'suis jamais allée à Hong Kong.
Et après quelques 3h à Hong Kong, je re-re-re-redécolle pour 4h de vol avant d'arriver, enfin, à Phuket.
En mode poussez-vous-je-veux-fuuuuumer-pousse-toi-lààà-dégage!-mais-bouge-c*nnard-ou-jte-fume!!-FUMER!!-Et-une-douuuche!-RAAAh-j'veux-une-douche-p*tain-de-bordel-de-chi*ttes-ta-m*re!-J'en-ai-marre-j'veux-fumer-me-laver-et-dormiiiiir-les-jambes-allongées!!!-Haaaaaaaaa!!!
Alors qu'il faudrait que je sois en mode belle-et-fraîche-cuicui-les-p'tits-zoiseaux-je-suis-si-douce-et-je-ne-suis-qu'amour-et-papillons-dans-les-yeux pour les retrouvailles de ouf malade avec mon Captain.

En parlant d'oiseau... mon p'tit voyage c'est 19265 kms à vol d'oiseau... une broutille.
Ha bah je sens que je vais bien rigoler moi.
Ha bah ouiiiii comment ça va être trop super génial!

Dois-je te rappeler que j'ai la chkoumoune dès qu'il s'agit de réserver un billet d'avion?!

Il y a eu la fois où je me suis pointée avec 1 mois d'avance sur ma réservation initiale, à l'aéroport de Quito... ce qui m'a valu de rester en zone de transit pendant 48 heures dans le terminal de Bogota, parce qu'à Quito la dame elle avait pas vu que j'étais arrivée avec un mois d'avance...
Mais la dame de Bogota, elle, elle l'avait bien vu! Je suis donc restée bloquée en zone de transit comme une cloch', sans un sou, à supplier toutes les dames des guichets de bien vouloir me laisser partir, en leur pleurant en espagnol que je n'étais rien qu'une truffe qui s'est plantée de mois en réservant son billet.
Un grand moment. 
Il y a aussi eu la fois où je suis arrivée de Bora Bora à Londres avec 1 jour de retard, parce que je n'avais pas vu/lu le petit +1jour à côté de l'heure d'arrivée, ce qui m'a valu de rester coincée à Londres (ayant perdu ma connexion pour Paris) pendant 1 semaine.
Encore une fois comme une cloch', sans un sou, à devoir pleurer sur Facebook un ami d'ami d'ami de bien vouloir m'heberger pendant 1 semaine.
Sans oublier la fois où j'ai voulu valider mon retour de St Martin à Paris en ne sachant pas si j'avais acheté mon billet en métropole, à St Barth, en agence ou encore sur internet, du coup je ne savais pas à qui m'adresser pour valider le retour et je n'étais même plus certaine de l'avoir acheté au final.
Cette histoire se passe par ici.
Et le meilleur pour la fin, que tu peux lire , ce retour de St Barth où j'ai dû faire passer mon Dinou Chat Fils en passager clandestin, suite à un "beug" informatique dans ma réservation...

Non mais Captain, comment tu veux que je m'en sorte avec tous ces changements, ces escales, ces décalages horaires?
A tout moment je vais arriver à Tombouctou au lieu de Phuket moi!!!

Mais aujourd'hui, grâce à un technicien de chez un super comparateur de vol liligo.fr je viens de valider mon billet en toute sécurité.
Non parce qu'avant de valider, il y a une fenêtre qui s'est ouverte et c'était écrit:
"Relisez calmement tous les détails de votre voyage avant de valider."
J'me suis calmée, j'ai bien tout relu et j'ai dis BANCO!

Banco je vais retrouver mon Captain à Phuket!!!
Banco je suis libre!
Je suis libre de pouvoir tout faire!
Tout!

Alors d'accord, j'ai eu 5 en Philo au Bac, mais j'suis sûre qu'aujourd'hui j'ai 20/20 en Vie!

Trêve de blabla, j'ai encore pas mal de trucs à faire...
Ha bah oui j't'ai pas dis.
Je pars jeudi!

J'peux crier là non?!

Haaaaaaaaaaaaaa!!!!!

Phuket! J'vais r'trouver mon Marin à Phuket!!!

photo marinero

 

 

(à suivre...)

 

10 novembre 2013

10/11/1983 ... 10/11/2013

30 ans...
Le moment de regarder cette Minette bien droit dans les yeux et de lui dire que je suis fière de celle qu'elle est devenue.
Je n'aurais pourtant jamais cru qu'on en serait là aujourd'hui, je nous voyais plutôt du genre mariée, maman, propriétaire d'une maison...
J'ai envie d'te dire que sur ce coup là on s'est complètement planté Minette...
30 ans!
Je suis maman d'un Dinou Fils à 4 pattes, je vis en coloc', mon métier c'est Clown et j'ai un Marin dans la peau, à défaut du mari... Quelle vie!
Quelle putain de belle vie!!!
Accroche toi Minette, c'est que le début...
photo soiz pouce bébéphoto pouce moi 30 ans

31 octobre 2013

Sailing Trip... #Ste Lucie ------> Grenade#

Forcément raconter en un seul mot je ne sais pas faire...
Alors Go! J'me lance!

On passe 2 jours au mouillage de l'anse des Pitons, à Ste Lucie.
Deux jours rien qu'à snorkeller, lire, bronzer, dormir...
Et c'est juste comme si c'était le paradis. Je commence juste à réaliser la chance que j'ai. Jusqu'ici je réalisais hein, mais je réalisais surtout la trouille que j'avais en nav'.
Maintenant je te l'ai dis, j'suis un vrai marin!
L'eau est turquoise, le paysage est magnifique, il fait chaud... et s'il fait trop chaud j'ai juste à sauter du bateau pour aller faire trempette...
J'ai cette chance incroyable de faire le tour du monde des Antilles à la voile bordel!
J'ai la chance de découvrir la mer, de me prendre au jeu du marin ayant traversé les océans qui voit pour la première fois un bout de terre...
Cette chance inouïe d'avoir rencontré le Captain' prêt à apporter une corde de plus à mon arc, prêt à transformer son bateau pour y accueillir une doudou à bord, un Captain' qui n'a pas voulu me jeter aux requins au premier de mes coups de folie... et ça c'était quand même pas gagné.

                                                                               

                                                                       

IMG_1838

                                                L'anse des Pitons

 

Le tour du monde des Antilles continue à un rythme un peu plus accéléré.
Jusqu'ici on a prit le temps mais il ne nous reste que 15 jours pour rejoindre Trinidad, là où on doit laisser le bateau en chantier pour l'hiver.
Les îles paradisiaques s'enchaînent: Bequia, Moustique, Mayreau, les Tobago Cays, Union.
Et puis Cariacou, Petite Martinique pour finir avec Grenade.

15 jours à ne pas voir le temps passer, 15 jours de pur bonheur, d'amour et de belles rencontres.

On passe quelques jours à Bequia à marcher dans le zion.
Alors d'accord on marche sous un cagnard de malade, les chemins sont escarpés et bien souvent on part sans trop savoir où on va. Mais c'est comme ça qu'on se retrouve sur des plages désertes.
Rien que nous, la mer, le soleil et la course folle jusqu'à la baignade salvatrice, les fesses à l'air.
J'ai l'impression d'avoir 4ans et je donnerai tout pour avoir une pelle et un râteau pour faire des châteaux de sable.

 

 

Bequia

                           La découverte d'une plage déserte à Bequia

 

Après Bequia, on met les voiles sur Moustique.
Moustique c'est l'ile aux milliardaires, où tu dois être copain avec le chef des milliardaires pour pouvoir acheter ou construire ton 'ti paradis.
Pour nous, pas besoin d'être copain avec les blindés pour siroter un planteur face au coucher du soleil, les rayons faisant briller toutes ses belles villas du bord de mer...
C'est gratuit la mer! Enfin, en l'ocurrence à Moustique c'est pas si gratuit la mer. La nuit au mouillage coûte l'équivalent d'une dizaine de planteurs, soit près de 70€.
Le Captain' décide de mettre les voiles au petit jour avant que l'on vienne nous réclamer nos deniers.

 

Sunset Moustique

                                        Coucher de soleil sur Moustique

 

Cap sur Mayreau Moussaillon!

On se fait accueillir dès 8h du matin sur la plage par tous les Rastas du coin, les "Bless up", les "Jah love", les "respect"...
Rien que des sourires et du gros son dans les cases.
Et contrairement aux Antilles Françaises où je n'étais qu'un joli bout de viande, ici, dans les Antilles Anglaises, je peux sortir sans créer l'émeute. Pour eux, je suis la "sister" et non plus la "blanche".
Après avoir fait le plein de mangues et de maracujas on ripe sur les Tobago Cays.

 

Mayreau

                                                      Plage de Mayreau

 

Les Tobago Cays c'est de l'eau transparente, des îlots déserts, des spots de snorkelling.
Pour la première fois je retrouve les couleurs de la Polynésie.
Et comme en Polynésie, quand tu arrives dans le lagon il y a les patates, très peu d'eau sous la quille et les bouées des pêcheurs.
Le Captain' à la barre, moi à l'avant pour le guider.
Ma mission est la suivante: juger à l'oeil nu et en fonction de la couleur de l'eau si il y a des patates histoire de pas éclater la coque. On a pourtant un sondeur, outil très pratique qui est chargé de calculer combien on a d'eau sous la quille mais là on est entouré de patates... Donc on sait déjà qu'on a à peine 1m d'eau sous la quille... Ha bordel j'ai peur!

Mon problème majeur étant le suivant: je suis astigmate ET myope...

_"Vas y ça passe Captain'! Attends non merde j'suis pas sûre!!! Arrête le bateau Captain' j'crois pas que ça passe en fait...
_ Hey moussaillon, décide toi! Ça passe ou ça passe pas?! T'as toujours 1mètre à vue d'oeil?
_ Euh... ça fait quoi 1mètre sous l'eau? 
_ 1 mètre ça fait 1 mètre moussaillon!
_ On doit être bon alors, vas y ça passe!
_ T'es sûre?
_ Euh... Mais vas y arrête Captain' tu me fais douter là bordel! Oui ça passe!!!! Attend noooon STOOOOOP!!!

On a frôlé la catastrophe mais finalement c'est passé.
C'est tout bon Captain', on peut respirer!
Balance l'ancre et zou! A l'eauuuuuuuuu!

 

Les Tobagos Cays

              Tu te lèves le matin et tu vois ça par la fenêtre...

 

Comme je te le disais, les îles paradisiaques se suivent et ne se ressemblent pas.

Nous débarquons à Union.
Et c'est à Union qu'on se retrouvera au milieu des montagnes, lors d'une de nos randonnées sous le cagnard, nez à naseaux avec d'énormes taureaux, ça change des petits poissons des Tobagos!
A Union toujours qu'on se fera courser par 2 gros rotweillers!
C'est forcément quand je n'ai plus la trouille en mer qu'il m'arrive des gros coups de trouille à terre.

captain vs taureau

          Captain' VS Taureau... and the winner is... Le Captain'!
          Perso, je suis restée loin loin... j'avais une robe rouge!

 

C'est avec nos 2 jambes et nos 2 bras que nous filons sur Cariacou.
Ça sent de plus en plus la fin de l'aventure...
Je commence à avoir trop de tristesse dans le coeur.
J'veux plus rentrer!
J'veux rester là, ici ou ailleurs peu m'importe, mais je veux pas quitter le bateau.
Je veux pas aller dormir dans un lit, je veux pas prendre une douche dans une salle de bain, je veux pas ouvrir et fermer des portes!
J'veux continuer à me laisser porter par le vent, j'veux continuer à voir les étoiles par le hublot avant de dormir.
Vivre dehors, sentir, découvrir, rêver!
Non parce que c'est tellement plus magique une vie sur l'eau.

J'crois bien que j'suis piquée, j'suis foutue.
Mais comment ne pas l'être?

 

sunset Cariacou

                                                Sunset à Cariacou

 

 

sky

                                                  Love is in the air

 

 

Il est temps de quitter Cariacou et de rejoindre Grenade.
Finalement c'est à Grenade que nous laisserons le bateau en chantier.

La dernière nav', les dernières manoeuvres.
Les dernières rencontres à l'heure de l'apéro, les dernières soirées à refaire le monde.
Le dernier dodo à bord, pour passer le dernier dodo toujours à bord mais à terre...
Le dernier voyage avec ma copine Dinghy.
L'ultime câlin à Ophir.
Merci à vous 2 de nous avoir fait vivre cette belle aventure sans embûche, BIG UP les boat!
Grâce à vous on n'a ni coulé, ni démâté, ni chaviré.
Grâce à vous je viens de faire le tour du monde des Antilles!!!
Vous allez tellement me manquer...

 

Ophir

           Ophir, parti faire un gros dodo à terre pour l'hiver

 

 

Ma copine Dinghy

                                               Ma copine Dinghy

 

Et je ne pourrai clôturer cette belle aventure sans le remercier lui...
Mon Captain'...

 

 

love

                                       On repart quand tu veux...

3 août 2013

Sailing Trip... #La Martinique#

Ça va faire 1mois qu'on est parti et j'crois que je suis en train de devenir un vrai marin!
Je sais ce qu'est une écoute, une drisse, un génois, un spi, une trinquette.
Je sais si on est au près, au près serré, au portant ou encore en vent arrière.
Je ne me prends plus les pieds dans le chariot, et je ne me cogne plus aux coins de table au moindre petit roulis.
Et même que j'arrive à faire la cuisine en nav'!
Enfin quand je dis "cuisine" je parle juste d'une bonne plâtrée de pâtes qui tient au bide hein...
Un jour dans un élan de confiance en moi, je me suis lancée dans une petite salade de crudités, avec les petites herbes qui vont bien, la délicieuse vinaigrette et tout le tintouin... je pose les saladiers sur la table, à peine le temps de me retourner qu'on s'est mis à gîter et que toute la bouf à foutue le camp.

_Heuuu Captain'? J'ai fait une p'tite connerie là... Non rien de grave, j'ai juste tagué les banquettes et le plancher d'un bol entier de vinaigrette... J'ai pas mis les quoi??! Les sets antidérapants?! Ha... qu'est ce que c'est?? 

Il y a aussi eu le jour où je me suis ramassée une casserole d'eau bouillante sur les guiboles, c'est ce jour là que j'ai compris qu'il fallait débloquer le cardant de la gazinière quand on est en nav'.

_Haaaaaaa bordeeeeel ça bruuuuuuule!!! Et m*rde! P*tain de b*rdel de m*rde de bateau qui bouuuuge sa r*****ce!!
_Ça va Moussaillon?! Tu vas bien?
_Super! Je vais SUPER bien! J'adore.

Bon ok, j'ai encore un peu à apprendre.

Après quelques heures de pratique d'ailleurs, j'ai appris à faire un noeud de chaise. Le Captain' a trouvé le moyen de me l'apprendre tout en m'amusant.
                                                                                   

                                                    IMG_1601

   "Tu fais un puits, le serpent sort du puits, fait le tour de l'arbre, et rentre dans le puits"

Je dois quand même t'avouer, qu'un soir, rentrant à bord, dans un élan de "vas-y j'me la pète", je prends le bout' de ma copine Dinghy (oui je fais de l'anthropomorphisme, mais c'est ma façon à moi de me sentir à l'aise avec ma copine Dinghy) et je lance un tonitruant:

_T'inquiète Captain' c'est moi qui s'occupe du noeud de chaise pour attacher ma copine Dinghy!!
T'inquiète j'sais faire le serpent dans l'arbre qui fait le tour du puits!! Ouais ouais je gèèèère!

C'est en repartant à terre le lendemain matin qu'on (enfin qu'il) se rend compte que mon noeud de chaise bah c'était un noeud de rien du tout et que j'ai eu de la chance sur ce coup là qu'il n'y ait pas eu de vent dans la nuit... sinon on aurait pu dire adieu à ma copine Dinghy...
_Haaa mais dis moi Captain'... il doit sortir? Où il doit rentrer du puits le serpent? J'me souviens jamais...

                                                                            

                                                   IMG_1975

                                                  Ma copine Dinghy

 

1 mois donc...

Et au bout d'1 mois je sais aussi ce qu'il faut faire avant de prendre la mer.
Alors déjà il faut que tout soit bien rangé dans le bateau. La vaisselle surtout.
Il faut dégonfler la copine Dinghy et la caler sur le pont.
Ensuite on doit vérifier que les bouts sont bien tous à leur place, bien alignés et facile d'accès.
Une fois tout à sa place on allume le moteur, on lève l'ancre, on se met face au vent et zou on peut hisser la Grand-Voile et dérouler le génois!
Et bien evidemment on coupe le moteur et on se laisse porter sur les flots...

Moi je m'occupe du rangement, puis j'allume le moteur et je tiens la barre pendant que le Captain' lève l'ancre. Le reste des manoeuvres c'est jamais moi qui les fait, parce que j'ai toujours du mal à sentir d'où vient le vent.

On est prêt!
Hissez haut Santiano!!
Vas y Captain' j'tiens bon la barre et toi tu t'occupes du vent!

Martinique nous voilà!!!!

Ça y est je n'ai plus la trouille. J'me sens hyper bien.
Il fait beau, il fait chaud, la mer est belle. C'est l'heure de la pêche pour les Fous qui nous offrent de superbes loopings.
Et nous avons même la chance d'avoir un banc d'une bonne trentaine de dauphins qui nous suivent...
Ok là je fonds...
Je ne suis qu'étoiles dans les yeux, papillons dans le ventre et cris de joie!
Merci la vie et tutti cuicui.

Sauf que... (Tu sais bien qu'avec moi, quand il y a un moment de pur bonheur, peu de temps après je me fais rattraper par un petit revers de médaille)
Je disais donc... Merci la vie et tutti cuicui...
Sauf qu'il s'est vite mis à faire plus très si beau et qu'on s'est ramassé une vilaine vague. Rien de grave en soi.
Sauf que le Captain' a oublié que j'étais encore en apprentissage et qu'il a pas vérifié si j'avais tout bien fait avant de partir.
Oui oui je remets la faute sur lui!
Non parce que dans ma To Do List, j'ai oublié qu'il fallait toujours fermer les hublots à l'avant... damned...
La vilaine vague est donc venue s'écraser dans la cabine.

_C'est encore une petite connerie ça mon Captain' hein? Heu... Pardon?

Et qui dit "vilaine vague" dit que le vent est en train de se lever d'un coup.
Ha bah ça y est j'ai re de la trouille.
Et quand j'ai de la trouille j'oublie tout.
J'oublie qu'on ne peut pas se retourner, j'oublie que c'est normal de gîter à ce point, j'oublie qu'on ne risque rien et que tout va bien.

Le Captain', face à ma trouille, me dit pour la millième fois que c'est rien. Que c'est juste un grain. Oui on va se le prendre ce vilain grain qui arrive au loin, mais pour l'instant on peut continuer notre route, on a le temps.

Je m'accroche à l'arrière, priant tous les Bons Dieux de la terre et des mers pour qu'on sorte vivant de ce vilain grain.
Le grain... le grain qui se rapproche de plus en plus... le grain qui va nous secouer les voiles... le grain qui...

_On ENROUUUUULE!!!!!!

Ça c'est le Captain qui se met à crier une action à effectuer, tu l'auras deviné.
Si il crie ça veut dire qu'il ne faut pas que je pose de question et que j'effectue l'action! RIGHT NOW!!!
La trouille au fin fond de mes entrailles, je me dresse bien droit sur mes 2 guiboles, je saute sur l'écoute du génois et j'ENROULEEEEE!!!!
Lui, il affale la Grand-Voile.

Ha bordel j'ai enroulé!
J'ai enroulé et je savais même pas ce que c'était d'enrouler!
Mais depuis 1mois que je le vois faire les manoeuvres bah j'ai su de suite ce que ça voulait dire d'enrouler!

_T'as vu Captain comment j'ai trop bien enroulé????! Non mais wouaw!!!

Le grain? Même pas peur!
Je gère!
Moi j'enroule!

Cette fois c'est bon...
J'crois que j'peux l'dire...
J'suis devenue marin les gars!

Martinique... accueille en ton sein un nouveau 'ti marin!

Martinique... nous voilà!

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25 juillet 2013

Sailing Trip... #Les Saintes#

Les Saintes...

Il y a des endroits dans le monde où tu sais à la minute où tu les découvres que tu vas t'y sentir bien, comme à la maison.

A peine le temps d'affaler la Grand-Voile que Maman Dauphin avec son petit viennent jouer autour du bateau.
Pour une belle arrivée c'est une p*tain de belle arrivée!
Euh genre Captain' c'est toi qui les a loué les dauphins c'est ça?? Mais vas y comment tu vends du rêve toi! Loveur...

L'île de Terre-de-Haut, île principale des Saintes est magnifique, vallonnée, colorée, habitée par des gens accueillants et souriants.
Très peu de voitures, pas de bruit, que le soleil et de belles couleurs.

Nos journées sont rythmées par la découverte de sentiers perdus, de plages désertes, par de belles rencontres au détour d'une colline où un Saintois de Terre-de-Bas nous invite à le suivre dans la récolte du bois d'inde (feuilles qu'il faut faire sécher et réduire en poudre pour en faire une épice) il nous fait goûter ses "bonbons blancs" (petits fruits à coques, très sucrés) nous offre un corossol...

Maman Dauphin et son petit, quant à eux, sont tous les jours dans la baie.
Des groupes de touristes, venus de Guadeloupe pour la journée, ne se lassent pas de les suivre et s'attroupent autour du bateau. C'est insupportable de les entendre beugler et de tout faire pour pouvoir les toucher... ce qui a le don de nous faire pousser quelques gueulantes.
Et soyons honnêtes... Nous aussi on voudrait aller nager avec les dauphins mais pas au risque de se prendre un coup de palmes par un barge qui ne fait que crier comme un putois!
Jusqu'au jour où je me retrouve seule à bord, en pleine préparation du déjeuner. Les oignons chantent dans la casserole, la pate à tarte cuit dans le four... (la cuisine, ma nouvelle passion) et c'est alors que j'entends les dauphins autour du bateau!
Pas un touriste en vue, ni une ni deux, je laisse la popote en plan, j'attrape le masque et le tubas et yallah je saute à l'eau!
Wouaw, sont tout près de moi, ils nagent paisiblement...
Et c'est partit pour un moment de pur bonheur!!!
Jusqu'au moment où Maman Dauphin s'arrête net, à 2 mètres de moi et se met à la verticale...
Euh... qu'est ce que tu fous Maman Dauphin? Vas y mais me regarde pas comme ça tu m'fous la trouille là... J'veux pas te faire de mal moi...
Ok, là j'ai de la trouille!!!
Elle me regarde et là...
Haaaaaaaa elle sort de l'eau dans une impulsion de ouf malade, elle vrille en l'air au dessus de moi et plonge!!!
Je sors un cri de dingue, de joie, de peur aussi et surtout d'émotion!
Maman Dauphin a juste voulu me faire un p'tit cadeau!

Au bout d'une semaine à profiter et rien que profiter, on s'offre une dernière soirée à terre avant de remettre les voiles sur la Dominique.
Forcément à force de nous voir dans le village, certains locaux nous saluent et ce soir là on fait la connaissance de Magali et Ali.
Discussion faisant, et Ti punch' buvant, la fameuse question "Et toi tu fais quoi dans la vie?" arrive.

_Moi? Moi je fais quoi dans la vie??! Euh bah moi j'suis clown les gars! Ouais ouais j'suis Clown à St Barth, genre...

C'est là que les yeux du Captain' s'illuminent de mille feux et qu'il commence à vanter mes talents auprès de nos nouveaux amis.

_Elle assure trop ma douce, vraiment troooop! Elle est brillante, drôle, vraiment drôle! Son spectacle il fait un carton! Elle sait tout faire! Ha non mais c'est à voir son truc... vraiment! Tiens mais tu pourrais le jouer ici non? Si?
Hein les gars elle peut jouer ici?

Là c'est moi qui ai les yeux qui s'illuminent de mille feux...
J'me transforme en guimauve face à l'enthousiasme ambiant.
Nadine, la propriétaire du bar, nous rejoint et m'ouvre ses portes avec grand plaisir.
La date est posée, je joue le vendredi suivant.
Tchin, Tchin, santé les gars! On dit d'accord! On dit je joue! Ouiiiiiii!!! Haaaaaa!!!

Le lendemain matin, une fois l'euphorie passée, et le Ti punch' décuvé, je commence un peu à paniquer...
Non parce que j'ai pas mon costume, j'ai pas mes accessoires et Ô malheur j'ai pas mon nez rouuuuuge!
Et va trouver tout ça aux Saintes toi!
Bah j'ai trouvé...
Ali m'a prêté l'accordéon de son Grand Père, Marco m'a déniché une jupe en tulle rose tout comme j'avais besoin, Alyson m'a apporté sa palette de maquillage, Magali quant à elle avait le legging noir qui va bien.
Mais... j'ai toujours pas de nez rouge...
On passe des coups de téléphone, on frappe aux portes, on retourne les greniers... toujours pas de nez...

A la guerre comme à la guerre, je fonce à la supérette et je dévalise le rayon Babybel.
J'enfile le paquet (et je me souviens que le Babybel bah j'aime pas ça!) tout en déglutissant je me lance dans la confection d'un nez...
Ça pu, ça colle et surtout ça tient pas du tout!!

Marco me propose d'aller chez lui, il est convaincu que sa mère aura une solution.
Sa maman c'est un peu une McGiver coupé de Géo trouv'tout.
Bah elle a trouvé!
Elle a trouvé un capuchon de poivre, qu'elle m'a percé et elle a enfilé le magique petit élastique.
Un nez digne des plus grands!

                                                                             

                                                                 photo clown saintes

                                                                 Le fameux nez en mode Open-Poivre

Ok les gars, j'suis ready!
On y va hihaaaaa!!!

Sauf qu'une fois arrivée au bar de Nadine, je me retrouve face à une salle vide.
Je vois la déception dans les yeux de mes nouveaux amis et surtout dans ceux du Captain'...
Faut avouer que moi aussi je suis déçue parce que je m'étais fait une joie de jouer!
Jouer devant 5 personnes c'est bien, mais jouer devant 80 personnes c'est mieux.
Me suis pas dégonflée.
J'ai invité mes 5 copains sur la place de l'embarcadère et j'me suis mis à jouer de l'accordéon.
Des gamins arrivent, suivis de leurs parents, des touristes sortent des restos et très vite je me retrouve face à des yeux pleins d'étoiles et à des sourires jusqu'aux z'oreilles!

L'école de la rue...

Ce soir là, j'ai tout donné et on me l'a rendu x1000...

Le Sailing Trip peut continuer...
Voiles sur La Dominique Captain'!!!

 

1 juillet 2013

Sailing Trip, les débuts de la vie à bord...

Lors de mon mémorable voyage en Afrique du Sud, le Captain', malgré l'invasion de mes poux dans ses belles dreads m'avait fait une proposition des plus folles: partir à la découverte des Antilles à bord de son ´ti voilier tout l'été.

Ne connaissant pas les Antilles et étant libre comme l'air, c'est tout naturellement que j'ai décidé de faire mes valoches et que je me suis lancée corps et âme dans cette belle aventure, les poux en moins fort heureusement.
Quand je dis "tout naturellement" je mens un peu parce que forcément décider de vivre cette aventure m'a pas mal angoissé.
Je n'y connais rien aux bateaux et j'ai limite peur de l'eau.
Je ne sais pas sentir le vent et encore moins sentir s'il vient du nord ou du sud.
Je ne sais pas faire les nœuds hormis ceux de mes baskets. Je ne sais pas ce qu'est une drisse, une écoute, un génois, un ris.
Je ne comprends pas ce que ça veut dire d'être au près et encore moins d'être tribord amure.
Je n'ai jamais barré, encore moins choqué une GV, ni tiré sur un bout'... mais j'allais devoir apprendre.
Et puis j'avais la trouille de passer plus de temps sur mer que sur terre parce que très vite ce n'est plus le mal de mer que j'ai eu mais le mal de terre. 
Si si j'te jure ça existe le mal de terre. C'est comme si ton corps il continuait à tanguer alors que rien ne bouge... T'es comme en mode bourracho mais sobre en fait.
Et gros j'avais la trouille de ne pas réussir à m'adapter à la vie à bord.
Non parce que vivre sur un bateau c'est pas du tout, mais alors pas du tout comme vivre dans une maison.
Quand tu vis dans une maison et que tu veux rentrer chez toi bah tu n'as qu'à prendre ta Moby. Easy.
Bon bah quand tu vis sur un bateau et que tu veux rentrer à bord et bah tu dois prendre ton dinghy.
Et monter dans le dinghy c'est pas du tout comme enfourcher Moby!
J'ai peur de passer à la flotte, une jambe sur le quai, l'autre dans le dinghy... traumatisée que je suis par ces personnes ayant fait la une de Video Gag.
Une fois calée dans le dinghy il va être question de monter à bord, et là il va falloir faire preuve de tonicité et d'équilibre. 
Mon problème majeur étant la partie postérieure de mon anatomie qui fait contre poids quand je tente de me hisser par dessus les filières. Au niveau de la tonicité et de l'équilibre j'ai encore du boulot...
Tu avoueras que monter à bord est un peu plus compliqué que de monter 3 marches d'un perron et d'ouvrir une porte d'entrée.
Je ne te cache pas qu'il m'est déjà arrivé de me retrouver le haut du corps suspendu à la filière et le derrière flottant...
Ensuite quand tu vis dans une maison et bah ta maison elle ne bouge pas!
Tu n'es pas obligé de te sangler pour pouvoir faire cuire des pâtes au risque de te vautrer dans la gaziniere au premier roulis hein?
De toute évidence, à moins que tu ne sois complètement bourré, dans ta maison il n'y a pas de roulis!
Et tu ne te cognes pas aux coins de table et de banquette quand ton voisin rentre chez lui toi, quand tu es bien peinard dans ton salon?! Non?
Je t'explique.
En bateau, ton voisin, lui aussi à bord de son dinghy, fait naître une vague, vague qui va finir par s'écraser sur ta coque, ce qui entraine le fameux roulis et manquer de faire basculer ton plat de coquillettes sur tes genoux.
Alors en bateau, quand le voisin rentre, bah tu arrêtes de manger et tu tiens ton assiette.
 
Autre point non négligeable au luxe de la vie à terre est que tu as de l'eau à volonté qui coule comme par magie juste après avoir tourné un ´ti robinet.
Sur un bateau aussi tu as de l'eau mais sur un bateau, tu pompes! 
Tu pompes avec les mains pour la chasse d'eau, tu pompes avec les pieds pour te laver les mains...
Tu pompes les fonds parce qu'il y a toujours de l'eau qui rentre par je ne sais quel endroit... ce qui ne va pas pour me rassurer...
Dis Captain', c'est normal qu'on ait de l'eau sous le plancher là???! Ha oui c'est normal... Hum hum...
Et encore tu pompes quand tu as la chance d'avoir de l'eau dans les réservoirs.
Quand les réserves sont vides (les notres fuient... assez emmerdant je ne te le cache pas) tu as, au pire, de l'eau dans des bidons.
Tous les 3-4 jours le Captain' va remplir les bidons et moi je branle.
Oula mais ne va pas t'imaginer n'importe quoi toi!
Branler c'est transvaser l'eau des bidons dans des bouteilles, à l'aide donc, de la "branlette".
Non parce que soulever au dessus de ma tête un bidon de 60L pour prendre une "douche" c'est un peu compliqué.
C'est alors munie de ma petite bouteille d'1,5 litres que je peux prendre ma "douche" dans le cockpit, les fesses à l'air, à la vue des voisins. J'adore...
Imagine toi te "doucher" dans le jardin, ou sur le balcon de ton immeuble...
Mais encore une fois tu "branles" quand tu as la chance d'avoir de l'eau dans les bidons. Parce que des fois de l'eau bah on n'en trouve pas.
C'est pour ça qu'on va toujours à terre avec un tuyau d'arrosage, au cas où on trouverait une arrivée d'eau. C'est comme ça, qu'un jour je me suis retrouvée à me laver au milieu d'une petite place au port...à la grande joie des pêcheurs cette fois.
L'eau... toujours l'eau...
En vivant sur le bateau j'ai appris à faire la vaisselle à l'eau de mer en évitant de penser que le contenu des chiottes de tous les voisins et des nôtres aussi se déverse dans la mer justement...
Imagine toi laver ta vaisselle avec l'eau de ta fosse septique...
Au passage, merci maman de m'avoir appris à ne pas gaspiller l'eau.
Aujourd'hui j'arrive à prendre une douche avec seulement 1,5 litres!  

Bien evidemment, avant de m'embarquer dans cette aventure je n'avais pas idée de ce que ça pouvait être de vivre sur un bateau, mais j'avais l'intime conviction que j'allais m'adapter assez vite.
J'ai donc enfourné quelques robes et surtout des maillots de bains dans un sac, une petite dizaine de paires de chaussures, qui ne me seront d'aucune utilité, quelques bouquins et yallah.
Le dernier tour du caillou avec la distribution des derniers bisous aux potos et zou!
Souquez les artimuses moussaillon!
Cap' sur St Kitts!

 
28 juin 2013

Retour aux sources

Avant de raconter en écrivant, j'ai beaucoup raconté en jouant.
Jouer à rire, à faire rire, jouer à pleurer pour de faux, jouer à faire croire.
Jouer à tellement y croire que jouer pour de vrai.
Jouer à ne vouloir que le faux.

Depuis toujours le vrai m'emmerde. Pire, le vrai me fout la trouille.
Quand je dis le vrai, je parle du monde des Grands.
Où il ne faut pas faire trop de bruit, où il ne faut pas mettre trop de couleurs, où on ne doit pas dépasser du trait.
Où on ne peut plus rire fort ni pleurer aux sanglots.
Ce monde où les Princesses n'existent pas, où les fées ne se promènent plus dans les bois, où les grenouilles ne se transforment plus en Prince Charmant.
'sont chiants les Grands!
Moi j'veux pas être grande.
J'ai 29ans et demi et je préfère continuer à jouer.
Pourtant j'ai failli arrêter.
J'ai failli me faire prendre au jeu des Grands justement...

J'avais le CDI, la 'tite case, la stabilité, la sécurité.
J'avais l'argent, les horaires souples. J'avais même un peu de temps pour les "loisirs".
Tu sais les "loisirs", ce concept qui veut que tout ce qui te passionne doit passer en second, voire en troisième ou même encore en quatrième plan dans ta vie.
Parce que dans le monde des Grands, faire rire, adorer écrire, ou encore voyager ne peut décemment pas te faire gagner assez de sous pour vivre comme un Grand.
J'avais donc arrêté de jouer.
Et ça m'allait.
Ça m'allait super bien parce que je n'avais plus la trouille.
Parce que c'était chouette de ne pas se demander comment j'allais finir le mois, parce que c'était génial de partir en vacances quand je voulais. Parce que ça rassurait de ne manquer de rien.

Et puis il y a eu le retour sur les planches.
Il y a eu les boyaux qui se tordent, les genoux qui font des castagnettes, les 15 clopes à la minute, les 3 gouttes de pipi à la seconde. Il y a eu les guilis dans la bouche et les dents qui claquent.
Les "Mais qu'est ce que je fous là bordeeeeel???"
Et il y a eu le rideau qui s'ouvre.
Le nez rouge, le tutu rose, les tournesols et l'accordéon.
Il y a eu le silence et puis les rires, les fous rires même, les gorges déployées et les larmes qui coulent.
Il y a eu les bravos, les "encore".
Les "Merci", les "Wouuuuaw"...
Il y a eu la magie.

J'ai tout de suite su que j'étais foutue.
Que je ne pourrai plus faire semblant.
Que le "pour de faux" était redevenu mon "pour de vrai".

Pour de vrai je veux être Clown.
Pour de vrai je veux faire rire.
Pour de vrai je veux donner des étoiles dans les yeux des petits et surtout dans ceux des grands.

Je te mentirai si je te disais que je n'ai pas la trouille.
J'ai même super trop les pétoches pour ne rien te cacher...

Mais à 29ans et demi il était sacrément temps de prendre ma première décision de Grande.

Et cette décision n'aurait pas été aussi facile à prendre sans ton soutien.
Parce que c'est grâce à toi tout ça...
Grâce à tes mots, grâce à tes rires, grâce au fait que tu rendes tout ça possible.
Alors MERCI!

#Euh... après je reste très lucide hein... Va pas croire que je me sois choper un melon de ouf malade après avoir joué 3 fois dans un resto! 
Je suis encore bien loin de l'Olympia et je ne suis même pas sûre de pouvoir y jouer un jour (:-), je sais que je ne suis personne sur un p'tit caillou au milieu de rien...
Mais j'men fouuuuus!!!
Je jouuuuuue!#

 

 

 

 

 

 

  

4 juin 2013

Comment voyager quand tu vis sur 24km²

Depuis que j'ai décidé de poser les valises sur le caillou j'ai dû calmer ma soif de voyage.
Et je dois t'avouer que ça me manquait.
Ça me manquait de ne plus découvrir de nouvelles cultures, de ne plus sentir cette liberté de dormir toutes les nuits dans un endroit différent, de me lever dans un environnement inconnu.
Ça me manquait de ne plus voguer au fil de mes envies, le sac à dos en guise de maison.
N'ayant pas les moyens de m'offrir un road trip de sitôt j'ai dû trouver un moyen de voyager sur le caillou. 
Je n'ai rien trouvé de mieux que le déménagement.

Il y a 2 mois je quittais la villa de Marigot pour une tite case à Lurin.
Une tite case au milieu du zion, sans clim, sans wifi, sans eau chaude... une tite case avec des tentures, de jolies bougies, et des musiques d'ailleurs.
J'y ai vécu pendant 1mois et demi avec un voyageur, lui aussi venu d'ailleurs.
De la tite case à Lurin, j'ai continué mon voyage sur un canapé à Cul de Sac.
Un canapé dans une jolie maison, une maison du bonheur avec de jolies fleurs.
Dans cette maison il y a toujours un bon gâteau en train de cuire dans le four, on joue à des jeux, on prend soin les uns des autres. J'y ai vécu avec un cuisinier au grand cœur et une future maman, pendant 10 jours.
Ma soif d'aventure m'a conduit à Lorient chez une amoureuse à l'accent lointain et une protectrice des animaux, devenue la tata de Dinou fils.
Avec elle, on parle aux oiseaux, on donne à manger aux iguanes, on recueille les chiens errants.
Et quand il fait beau on bronze au bord de la piscine, tout en sauvant les fourmis de la noyade.
Grâce à Cédric, grâce à David & Angelina, grâce à Sarah & Rebecca, Dinou fils et moi venons de faire un joli voyage.
Un joli voyage plein de rires, de belles nuits sous les étoiles, de bons repas.
Un grand merci à tous...
Pour Dinou Fils le voyage s'arrête chez Tata Sarah, qui je suis sûre s'occupera de son neveu à merveille.
Quant à moi je repars pour une nouvelle aventure.
Dans 5dodos je pars vivre sur un bateau.
L'océan va devenir mon jardin... bien plus grand que 24km²!
T'inquiète pas je te raconterai...
6 avril 2013

** 10 ans **

 

Hier j'ai eu 20ans.
J'ai emménagé pour la 1ère fois avec un mec.
J'ai eu ma Licence.
J'ai monté mon spectacle.
J'ai quitté mon mec.
J'ai été malheureuse. Très. Trop.
J'ai vécu l'amour.
J'ai voyagé aux quatre coins de la planète.
J'ai appris un métier.
J'ai trouvé mon paradis sur terre et j'y suis restée.

... 10 ans ...
Déjà 10 ans.

Et demain?

Demain je découvrirai la mer.
J'aurai 30 ans.
J'aimerai.
Je changerai de métier.
J'aurai moins peur.
J'écrirai.
J'aurai des enfants, et peut être même que je me marierai.
Je serai une femme de 40 ans.
Je verrai mes enfants grandir et je leur raconterai.
Je me souviendrai.

Je me souviendrai de son rire, des larmes qui coulaient le long de ses joues, le souffle déjà manquant.
Je me souviendrai du bleu de ses yeux, pétillants, en colère parfois, mais jamais contre moi.
Je me souviendrai du rythme qu'il tapait sans cesse: les doigts sur la table, et son pied qui suivait le tempo.
Je me souviendrai de ses silences alors que j'avais envie qu'il parle, qu'il me raconte.
Je me souviendrai qu'il m'écrivait, qu'il m'aimait et qu'il était fier. Mais ne le disait pas. Pourtant il était fier. Fier de la dernière.
J'aurai oublié le son de sa voix mais je me souviendrai de son odeur; mélange de tabac froid, de musc, d'épices. Il était "poivré" mon Père.

Il était rêveur, fantasque, voulait tout mais ne faisait rien.  
Il était râleur, colérique, un brin moqueur.
Éternel insatisfait il est passé à côté.
À côté de nous, à côté de tout. 

Je me souviendrai que je lui avais promis que je ne serai pas triste, que je serai "grande", que je profiterai de tout ce qu'il n'avait pas fait, que je me ferai aimer, que je vivrai mes rêves sans juste les laisser filer... 
Tout ça je l'aurai fait.
Je me souviendrai de cette date. Rien qu'une date.

Une date où ça n'est pas plus douloureux que les autres jours.
Où ça ne le sera pas moins.
C'est une date. Rien qu'une date.
Le premier jour.
La première semaine.
Le premier mois.
La première année...

Aujourd'hui ça fait 10 ans.

10 ans que mon Père me manque comme si c'était hier...



 

 

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J'aurais voulu être une raconteuz'
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