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J'aurais voulu être une raconteuz'
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18 novembre 2011

Dinou VS le nain

Il y a peu de temps je t'ai conseillé de ne jamais voyager avec un petit être qui ne pourrait t'informer (verbalement) de ce qui l'angoisse autant à l'idée de quitter son chez lui.
Que ce soit un nain ou un chat...

Personnellement je n'ai encore jamais voyagé avec un enfant, mais le peu de nains que j'ai croisé dans tous les avions que j'ai pu prendre n'ont pas particulièrement apprécié le voyage: pleurs incessantes au décollage, cris allant crescendo en rapport à la prise d'altitude bien sûr.
Une fois que la jeune mère peut se détacher elle va opter pour la ballade entre les rangs et dans ce cas tu auras les chouinements bien trop près de ton oreille toutes les 5 minutes (si t'as la chance d'être dans un très gros avion).
S'en suivra une bonne phase de dodo, pour un réveil en fanfare 4h plus tard pour la couche ou le bib' au choix.
Et c'est là où Toi, jeune mère, tu vas me dire qu'il n'y a pas que dans un avion que ça se passe comme ça. Que c'est juste ton quotidien.
Mais ça je n'ai pas encore le privilège de le savoir.

Par contre le "voyager avec un chat" n'a rien à voir avec le "vivre avec un chat".

En règle générale ton chat est indépendant, il passe sa journée dehors, rentre le soir pour la gamelle de croquettes et s'il a beaucoup de chance il aura sa petite séance de papouilles pour un dodo bien au chaud sur la couette.

Voyager avec lui, veut dire qu'il va passer des heures enfermé dans une petite caisse, sans manger, sans boire, sans le pipi, en ne sachant pas du tout ce qu'il se passe ni où on va.
En gros imagine toi laisser ton bébé dans une caisse sans pouvoir le nourrir, ni le changer pendant 20 heures...
Impossible?
Pour moi ce fut un calvaire.

Avant de partir, j'avais bien expliqué à Dinou qu'on allait partir loin, que ça allait être un si long voyage et qu'il n'allait pas revoir sa maison ni ses potes pendant super trop longtemps.
Il a eu ses visites chez le véto pour être pucé, pesé, vacciné et identifié.
J'avais bien pris notes auprès de la compagnie aérienne des conditions de vols en cabine histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Et déjà ça se corsait...
Ils m'acceptaient Dinou et sa cage pour un total de 7 kilos, sinon c'était direct en soute.
Tout seul. Dans le noir. Au milieu d'autres animaux apeurés.
Il était hors de question que je le laisse, au pire j'aurai demandé à voyager avec lui en soute.
J'te jure j'étais cap'!
Le problème majeur étant que Dinou pesait a lui tout seul 7,4kgs (et vas pas me dire qu'il est gros, il a juste vachement de poils!).
C'est à ce moment là qu'on a entamé un régime drastique, fini la paté friskies, whiskas & co à volonté. 
Imagine toi faire perdre à ton bébé près de 2 kilos pour qu'il puisse prendre l'avion en cabine et pas en soute...

Au bout de 2 mois il ne faisait plus que 6,2kgs. Well done Dinou!!!
Lui et sa cage ne dépassaient plus que de 400g le poids autorisé.
J'allais miser sur son regard de loveur pour amadouer la gentille dame de l'enregistrement.

Nous voilà donc parti pour 1 heure de voiture, puis 1h30 de train, pour finir avec 1h de bus pour enfin arriver à l'aéroport. Tout s'est très bien passé, vu qu'il avait déjà pris ces 3 modes de transport je ne m'inquiètais pas trop.

On s'enregistre vite, il fait effectivement les yeux doux à la dame du guichet et les 400 grammes de surplus passent inaperçus.
Ses vaccins sont en règles, son passeport est à jour on va pouvoir se mettre dans un endroit calme pour les 3h d'attentes.

Arrivés au contrôle de sécurité on me demande de mettre la cage sur le tapis pour le passage aux rayons X.
Et là je flippe grave.
Il est hors de question que mon bébé fils passe là dedans, je ne veux pas qu'il soit irradié, ça peut lui faire trop de mal.
Nan vraiment Madame j'vous jure, j'veux pas. J'vous promets que j'ai pas mis de drogue dans sa cage, encore moins de bombe. Allez d'accord? On peut y aller? Hein...
La dame ne nous a bien evidemment pas laissé passer et m'a proposé de prendre Fils dans mes bras et de passer la cage aux rayons.
Et c'est là où ça a coincé...
Beaucoup trop de monde, de bruit, de bip bip bip... 
Dinou n'a jamais voulu sortir et j'ai dû le mettre dans le "tunnel à rayons"
Vas y Jeune Mère, imagine toi passer ton bébé là dedans...
Au pire on va fouiller la couche de ton nain mais jamais on va te l'irradier!!

Dinou n'étant pas Fils de Taliban (mais fils d'arabe je te l'accorde) on a pu passer sans la fouille au corps.
Il avait même pas l'air trop mal après le passage du tunnel.
J'espère  juste que dans les mois à venir il ne va pas lui pousser des tumeurs, voire même une deuxième queue... On a vu ce que ça a donné Tchernobil hein!

On arrive donc dans le petit salon d'embarquement, il nous reste peu de temps avant le fameux décollage.
Le stress monte et je préfère donner son petit médicament à Fistou histoire de lui faciliter la suite du trajet.
J'ai à peine galérer à lui faire avaler... va donner une micro gélule en passant juste une main dans la cage toi!
Il m'a à peine griffé, m'a si peu craché dessus et n'a pratiquement pas miauler à la mort.
Normalement le somnifère devait faire effet 1 heure après, c'est à dire pile pour le décollage.
On allait pouvoir être tranquille. Lui comme moi.

A force d'attendre et de me dire que je vais passer ces 8 prochaines heures enfermée sans nicotine, je demande à la jeune fille à côté de moi de surveiller Fils le temps d'une dernière cigarette.
Celle ci me répond d'un air distant "Oui bah de toute façon il ne va pas aller bien loin..."  (connasse)
Je lui laisse quand même et pars. La cigarette me fait faire n'importe quoi...

A peine le temps de tirer trois lattes que j'entends :

Tunununuut (annonce d'accueil au haut parleur) Pour des raisons de sécurité nous vous demandons de ne pas laisser vos bagages sans surveillance et de nous informer de tout colis suspects. You're attention please... Tunununuut.

Ça ne fait qu'un tour dans ma tête et je m'imagine déjà 15 militaires aux Famas prêts à charger autour de mon Fils.
Sont tellement dingues ces cons qu'ils seraient prêts à dégommer un chat le prenant pour une bombe H!

J'écrase ma clope dare dare et court auprès de la prunelle de mes yeux.

Il est toujours dans sa cage, la nana l'a bien surveillé, et moi j'ai même pas fumé en paix. Chier!

De toute façon il est temps d'embarquer...

Une fois à bord je me retrouve derrière la rangée des jeunes parents et leurs nains et je réalise que l'espace entre mon siège et celui de devant est très limité et qu'on va sacrément être à l'étroit.
Autant au niveau de l'espace qu'au niveau de la nuisance sonore.

Quant à savoir qui fera le plus de bruit... Le nain ou le chat??? Suspense.

Je cale la cage entre mes pieds, j'ai vraiment pas de place.
Parce que moi j'ai pas le petit emplacement sur le mur pour caler un berceau comme la maman devant moi.
Payer 50€ pour avoir le droit de mettre une cage entre mes jambes?? Super!
Et la maman elle a payé elle la place de son nain??? Hein?

Je vous épargne la phase des exercices de sécurité, passons aux choses sérieuses.
C'est à dire le moment où Roger met les gaz...

Force est de constater que ce foutu somnifère à chat ne fait pas effet et qu'une toute petite boule de poil peut, sous la peur, se transformer en Lion!!!
Et que les cris d'un nain à côté ne sont que des gazouillis.

Il fait des bonds de malades, tente d'arracher la grille de la cage, mort, griffe, rugit.
C'est hyper flippant.

Le seul moyen de l'appaiser que j'ai trouvé est de mettre sa cage sur mes genoux, de lui parler et de le caresser à travers la grille.
Vachement confortable.

Ça a l'air de marcher, il se calme.
Se calme un peu trop même.
Il tombe raide, ses yeux roulent dans ses orbites, la langue pendante!

Je panique et je le vois mort.
Mon monde s'écroule, je ne comprends plus rien, je regrette de l'avoir amené avec moi. Je le secoue, parle plus fort mais rien.
Il ne se passe plus rien! Je suis à deux doigts de demander à la maman face à moi ce qu'il faut faire en cas de malaise chez un nourrisson, d'hurler "y'a pas un medecin là dedaaaaans???" mais je me reprends.

Puisque je me rappelle les paroles de ma chère maman " Ne t'inquiète pas s'il devient tout poupée de chiffon, ce sera le somnifère qui fera effet".
C'est donc que ce foutu médicament marche.
Je décide donc de me (et à mon voisin de siège) faire un peu de place et de remettre la cage entre mes pieds.
Mauvaise idée, n'entendant plus ma douce voix le bercer le voilà qui se remet à rugir!

Pendant que le bébé d'en face laisse 4 heures de répit à sa mère pour qu'elle puisse matter un petit film peinard, moi, je vais devoir passer 8 heures avec une cage de presque 8 kgs sur les genoux, à parler, chantonner et à caresser mon bébé à travers une grille... même au moment du repas.

Ce serait mentir de dire que l'hôtesse de l'air ne m'a pas pris pour une folle à lier.

Nous arrivons tant bien que mal à St Martin, fatigués, déboussolés et surtout crevant de chaud.
Je vois ma copine Jeune maman qui donne de l'eau à son petit, lui met juste le petit body, nanani nanana... crâneuse!
Le mien ne peut toujours pas boire, ni manger, ni faire pipi. Et je ne peux lui enlever son pelage moumoute d'hiver pour qu'il ait un peu moins chaud! 
On va devoir rejoindre au plus vite le port pour le dernier bateau de la journée pour St Barth, au moins là bas il y aura un peu de vent.

Et autant il a mal vécu l'avion, autant le bateau s'est bien passé. Enfin je crois.
Puisque oui il y a eu du vent... donc de grosses vagues.
Je l'ai laissé dans un coin et moi j'ai lutté pour ne pas gerber.
Un peu plus et je lui piquais un somnifère ayant laissé le Mercalm au fond de la valise...
Du coup je n'ai pas pu garder les yeux ouverts (ma technique en cas de mal de mer: fermer les yeux et m'imaginer dans un manège) et je ne saurai jamais comment il a vécu la mer.

En tout cas à l'arrivée il n'y avait pas de vomis dans la cage, et encore moins de pipi après 20h de voyage!

Tu ne peux pas en dire autant hein Jeune Maman??
C'est cher les pampers hein??? 

Mon Doudou a pu prendre la relève: litière, croquettes, câlins... et moi je suis allée me coucher.

Je me suis fait une nuit de près de 12 heures, puisque mon fils, en dehors de sa caisse, est finalement hyper indépendant...

 

 

 

En écrivant ça je pense bien sûr à toutes ces femmes devenues mères, à celles qui le deviennent et à celles qui le deviendront... 

 

 

 


 

 

 

 

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6 novembre 2011

Jamais 2 sans 3

Nous voilà de retour à St Barth!

Pour ceux qui nous suivent depuis le début vous savez que c'est une petite (7kms sur 3kms) île paradisiaque qui se trouve à côté de la Guadeloupe, où il fait une moyenne de 30° à l'année, avec des plages de sables fins, du Ricain, du Russe, du Bling-Bling...

Tout ici coûte très cher, puisqu'importé.
Trouver un logement décent est du domaine de l'impossible (même en y mettant sacrément le prix!) quant au travail il est de plus en plus difficile d'en trouver.
Sachant qu'on commence à être de vieux saisonniers (si si, passé 25ans t'es un vieux) et que la plupart des Boss ne veulent plus payer, préférant embaucher du petit jeune qui ne demandera pas trop, mais qui après quelques semaines de soirées et de défonce sera bien moins efficace.

Voilà où on en est à St Barth.

Destination de luxe, réservée à une certaine clientèle, où le service laisse vraiment à désirer.
Nos chers collègues de Bora Bora seraient surpris.
Eux travaillent avec leur coeur, ici on pense rendement et argent.

Je ne voudrais pas avoir l'impression de cracher dans la soupe, puisque ce qui nous fait revenir ici est bien évidemment l'argent.
Sans oublier le soleil, la vie paisible, la mer... et les belles personnes que nous avons croisé ici.

Revenir ici c'était la facilité.
J'avais mon poste à la boutique qui m'attendait, on avait réussi à réserver une case dès le mois d'Août.
Pas besoin de se stresser à chercher, à écumer les petites annonces, à se vendre, à pleurer un travail, à squatter...

Deviendrait-on moins aventuriers? Plus rangés?

Je pense que sur ce coup là c'est mon instinct maternel qui a pris le dessus...
Puisque cette année j'ai dû reprendre la garde de mon fils, il nous fallait un environnement sain et sans surprise.

Mon fils a 7ans et vivre sans lui devenait insupportable, bien que nous ayons les nouvelles technologies qui nous permettaient de communiquer régulièrement.
Grâce à la webcam je pouvais suivre sa vie de loin, l'écouter me raconter ses journées, le voir grandir.
Mais il n'y a rien de plus dur que d'être séparé de son bébé.
Je pensais, pour son bien, qu'il était préférable qu'il reste en métropole, que je ne le sépare pas de ses repères, de ses amis.
Il a eu tout l'amour de sa grand mère durant ces dernières années mais aujourd'hui sa place est avec nous.

Faire le voyage avec lui fut assez éprouvant, autant pour lui que pour moi d'ailleurs.
L'arrivée à St barth l'a un peu perturbé, entre la chaleur, les moustiques, le décalage horaire...

Et au bout d'une semaine je me rends compte que ses repères c'est moi et rien d'autre.
A partir du moment où il est avec sa maman, il se sent bien.
Il a juste besoin de mon amour et de sentir que je suis là.

Il commence même à se faire des amis dans le quartier.
Les enfants sont formidables, tellement généreux, maléables, ouverts aux autres.

Avec du recul je me dis que j'aurai dû l'emmener avec nous depuis le début.
Je culpabilise de l'avoir mis de côté pour vivre ma vie de femme, mais en tant que jeune maman j'ai paniqué, je voulais le meilleur pour lui.
Il n'y a pas de recette, pas de mode d'emploi.
On fait du mieux qu'on peut et chaque jour on apprend à devenir mère.

Maintenant que la famille est réunie on ne se quitte plus.

 

                                              DSC_0151

 

 


 

31 octobre 2011

Rentrer au pays c'est...

Des soirées restos à se gaver de tout ce qu'on ne pourra plus manger.

Des soirées apéros et se demander comment on va rentrer.

Ne pas vouloir perdre de temps, profiter de chaque instant.

Faire des centaines de kilomètres.

Redécouvrir le paysage par la fenêtre. 

Regarder les feuilles tomber, courir sous la pluie.

Se réchauffer à l'abris d'un café en attendant la nuit.

S'emmitoufler sur le canapé, regarder des conneries à la télé.

Manger du chocolat, se réchauffer dans ses bras.

Dévaliser les fins de soldes d'été face à la mine surprise de la vendeuse.

Essayer des jupes, des robes, des nu-pieds et faire des envieuses.

Acheter des bouquins, se perdre dans sa propre ville.

Aller au cinéma en se tenant par la main et rêver de mon île.

Toucher des bidons, donner des biberons.

La prochaine fois qu'on les verra ils auront fait leur premiers pas.

Pleurer chez les uns, se tordre de rire chez les autres.

Refaire le monde jusqu'au petit matin, être heureux et rien d'autre .

Défaire les valises, remplir des cartons, refaire les valises et vider la maison...

12 septembre 2011

C'est quoi demain??

Je ne sais pas si tous les Tahitiens emploient cette expression ou si ça vient juste de notre hôtel, mais chaque jour nous nous faisons interpeller du célèbre: C'est quoi demaiiiin?

Pour se faire, affiche un sourire béat, regarde ton interlocuteur droit dans les yeux, penche la tête, lève les 2 pouces vers l'exterieur et c'est bon tu peux lui crier (en mode aigu et crescendo): C'est quoi demaiiiin???

Mais sache que tu ne peux utiliser ce refrain que si, et seulement si, tu es en congé le fameux lendemain.

Cette veille de congé va être pour toi le moyen de rapeller à tout tes collègues que pendant qu'eux seront en mode "powers rangers Orange" à servir et récurer, toi tu seras en bikini à siroter.

Le problème avec ce leitmotiv, c'est que nous sommes près de 200 employés... je te laisse imaginer combien de fois par jour on peut entendre ça.

A mon tour, j'ai pris ce tic de langage et le 31 Aout a été pour moi l'ultime "C'est quoi demaaaaiiiin??!"

Tu comprendras, cher lecteur assidu, que je suis effectivement en vacances (un peu plus tôt que prévu certes).

J'ai donc déposé pour la dernière fois ma si belle robe orange au vestiaire,  j'ai lâché mon chignon tiré à mort, j'ai serré 40 mains et fais 200 bises, j'ai regardé une dernière fois le coucher du soleil sur le motu, et j'ai savouré la dernière traversée nocture sous le ciel étoilé en bateau...

Mais qui dit "vacances" dit "va falloir rentrer"...

Trop long à t'expliquer mais je rentre.

Doudou reste encore un peu et me rejoindra au pays.

Pas d'panique les Monique on est toujours amoureux comme au 1er jour de l'Amour.

C'est juste que moi, bah faut qu'je rentre.

Et je décolle demain.

Pouah la claque!

Tant que je l'avais pas dit je réalisais pas.
Et je veux toujours pas réaliser.

Hier soir on a fait la fête avec les potos et j'ai même pas dis au revoir.
Rien à foutt', pour moi on remet ça samedi prochain!
Je glande depuis ce matin alors que je pourrai profiter une dernière fois de la plage, mais pourquoi aller à la plage hein??
J'ai toute la vie pour profiter d'la plage!
Je viens de boucler ma valise mais j'm'en fous, dans ma tête j'pars pas.

Même pas peur.
Même pas triste.
Rien à secouer.

C'est pas moi qui vais quitter le paradis sur terre pour me taper 2 jours de voyages, une escale à Tahiti, une autre à Los Angeles et la dernière à Londres avec 12h de décalage horaire.
Pas moi qui vais retrouver la grisaille, le bitume, le bruit... après 1 an passé dans les iles.
Encore moins celle qui va laisser son Doudou didon d'amour à 20.000 kms.
Là j'vois encore moins de quoi on parle!

Putain c'est quoi demaaaaaiiiin???

C'est la fin les gars.

:-(


 

 

 

 

 

7 septembre 2011

Maupiti, un p'tit coin de paradis


Doudouuuu dis Doudouuuu c'est quoi dans pas taaaard?
Hein dis c'est qwwwwa??

Les yeux du dit Doudou s'illuminent de mille feux parce que Oui il sait que c'est bientôt notre anniversaire de roulage de galoche!

Et qu'est ce qu'on fait pour fêter un anniversaire de 4 ans de roulage de galoche???

Bah on s'offre un week end à Maupiti.
Un p'tit coin de paradis à 2 heures de bateau de Bora Bora
Héé oui les gars y'a encore des coins de paradis encore plus trop wouaw que Bora Bora!

Maupiti en elle même est tout petit kiki, mais elle est encerclée de motu où il fait si bon vivre.
Je te laisse imaginer.
Vas y ferme les yeux.

Allez joue le jeu, prends 30 secondes et imagines!

----------Imagination à son paroxysme dans ton cerveau-------------pas besoin de te creuser la tête tu t'y vois déjà--------
Mais juste comme ça, je vais t'aider à t'y croire encore plus. Chacal que je suis. Gniark gniark gniark!!!

Si tu as toujours rêvé du traditionnel collier de fleur en guise de bienvenue à la descente du bateau... le doux parfum de la tiaré te faisant oublier ton mal de mer... et le ukulélé en fond sonore...
Tend l'oreille et tu pourras l'entendre...
Ok ferme la fenêtre ou fais toi installer des doubles vitrages.
Et dis à ta collègue de fermer sa gueule aussi tiens! (pour ceux qui me lisent au travail, je sais que vous êtes nombreux!)

Si tu aimes ne rien faire, juste écouter le bruit des vagues au loin (côté récif) et le clapotis de l'eau turquoise (côté lagon), et surtout si tu n'as pas peur qu'autant de bruit hydro-aquatique te donnent envie de pipi à longueur de journée vu que tu ne sera qu'un point au milieu du Pacifique.
Des étendues d'eaux turquoises peuvent amener une gène occasionnelle aux sensibles de la vessie.
Dans ce cas, si tu rentres au bungalow, tu sera alpagué du traditionnel "Meeeeets pas du sable partout j'ai passé le balaiiiii!"
Je te conseille donc de pisser dans le lagon, il y aura peu de différence de température donc ta chère et tendre ne le remarquera même pas.
Pas comme en Bretagne où si tu sens un courant d'eau chaude c'est que le gros tout moche à côté de toi urine!
C'est moche.

Si tu rêves d'être au milieu du Pacifique sans aucune chance pour qu'on te retrouve et si tu ne veux pas d'une armée de touristes accrocher à ta serviette tels des moules sur un rocher...
Juste Toi et Lui ... au milieu de l'infini beauté des étoiles qui brillent au loin jusqu'à la fin des temps...
Que Mon Dieu ce ciel étoilé il est complêtement baisé!
Hein Doudou?? T'as vu hein comment il est complêtement baisé le cièèèèl?
Tu sais savourer le moment certes, mais tu ne peux t'empecher un brin de vulgarité.
En même temps tu t'en fous t'es "tous seuls" sur le motu.
Juste Toi et lui... au milieu de l'infi... (ouais ça va la ferme bordel!!)

Si l'envie de ne plus répondre au téléphone ou de supprimer ton compte facebook te prend...
Parce que vraiment tu es encerclé de trucs qui sonnent, qui captent (ou pas) qui clignotent selon tes conversations.
Tu as constamment un truc à lire ou une image sous les yeux (des panneaux de publicités ou des écrans) et tu voudrais ne plus rien voir.
Juste une étendue de turquoise... des palmiers... des cocotiers... et du bleu.
Toute la palette des bleus de la terre!
Bleu vert. Bleu azur. Bleu océan. Bleu d'eau.
Et Bleu pigeon tu connais?
Non toi tu connais les crottes de pigeon.
Et bien sache que le Bleu pigeon se situe entre le Bleu cobalt et le Bleu ciel.
On sait jamais, ça pourrait servir pour tes futurs travaux. :-)

Revenons à nos pigeons...

Si pour une fois tu aimerai te réveiller grâce aux rayons du soleil qui te caressent la joue, ou par le gazouillis des pigeons oiseaux, plutôt que par une rengaine de bip-bip hyper stridents (que jamais au grand jamais tu trouves ce foutu bouton pour que ça cesse et que forcément tu ne sais pas comment désactiver la prochaine sonnerie dans 9 minutes!)
Aaaaaaah un réveil en douceur, juste en osmose avec le soleil et la mer...
Mais je suis désolée de t'apprendre qu'en Polynésie c'est pas des bips-bips qui te réveillent mais des coqs sous acides qui commencent le dawa dès 3h du mat'.
Et sur un coq il y a encore moins de bouton off.
Une seule solution: le pistolet à plomb.
Testé et approuvé. 9 minutes après ils ne reviennent même pas!
Ne t'inquiète pas, au bout de quelques mois tu ne les entends plus les coqs, et comme tu n'as pas l'intention de quitter ce petit coin de paradis, tu vas t'y faire très vite.

Si tu baves rien qu'en t'imaginant manger un sashimi de mahi-mahi, revenu dans une petite sauce au lait de coco maison... de la banane féi, du uru (tu sais même pas ce que c'est mais c'est forcément bon), des papayes et des mangues gorgées de soleil... plutôt que le traditionnel "pâtes au beurre" ou "pâtes au ketchup" ou juste "pâtes" pour les fin de mois.

Si faire le tour de l'île en vélo ne t'effraie pas (attention au systeme de rétro-pédalage où tu ferai mieux de descendre "à côté" et pas "sur" la bicyclette) de toute façon ça ne te prendra pas 1 heure de faire le tour de l'île et en plus c'est que du plat...
Et le Vélib' ça te connait hein?
Tu es devenu un vrai Poulidor depuis que les vélos poussent comme des p'tits pains (depuis quand le petit pain pousse? Elle est con c't'expression!) dans les villes de France et de Navarre (c'est où Navarre d'ailleurs?)

Alors oui, si tout ça ne t'as pas dégoûté et si par bonheur tu n'as pas déjà claqué la porte de ton bureau en laissant tes dossiers en cours et ta collègue sur le cul, et bien je t'invite donc à faire péter ton PEL et à venir couler des jours heureux à Maupiti

Juste Toi et Lui...au milieu de l'infini beauté des étoiles qui brillent au loin jusqu'à la fin des temps.... à vouler rouler des galoches d'amour dans le sable si fin de poussière d'éternité et à patauger dans le lagon si transparent de lumière que....

TA GUEUUUUULE!!!!!

Et si jamais tu as peur d'être trop tout seul il y aura toujours Marc et Melissa pour te recevoir.
Ils sont tellement si gentils que t'as l'impression d'être à la maison... et à 20000kms de la vraie maison ça fait toujours du bien de se sentir chez soi.

Un grand Maururu Roa à eux!

 

 

 

 

 

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25 août 2011

Sur la plage abandonnée...

La raconteuz aurait-elle un p'tit coup de mou???

Manque d'inspiration ou manque de temps, il est vrai que depuis le dernier post sur notre "cassage de gueule" j'ai pas eu grand chose à dire.

Parce que des fois il vaut mieux se taire plutôt que de raconter n'importe quoi.

Depuis ce malheureux incident, notre vision de Bora Bora n'a pas changé.
Les couleurs du lagon sont restées impressionnantes, le vent dans les cocotiers nous bercent toujours, les locaux ont gardé leur sourire et leur bonne humeur.

On continue à faire du stop et à prendre le bateau pour rejoindre notre secte.
C'est ça d'être professionnels... ils ont réussi à nous enrôler bordel! :-/

Les jours se suivent et se ressemblent, sauf ceux où nous avons la chance d'être off.

Dans ce cas on se plait à ne rien faire. Etrange quand on connait mon hyper-activité.

Alors on pense...

On pense au retour qui fout la trouille, à ces gens qui nous manquent, à ceux qui vivent des moments importants loin de nous.
A ce bitume et à la grisaille qui vont aller de paire avec les retrouvailles...

On parle... on parle de la suite qui se dessine, de la prochaine destination, de la prochaine saison.

On regarde... on regarde le lagon, la montagne qui nous guette, les cocotiers...
On admire le coucher du soleil et on se dit qu'on est juste bien les pieds dans l'eau.

On rêve... 

C'est la vie comme dans un rêve... et on n'a pas envie de se réveiller.

Mais s'il pouvait y avoir un centre co' ça serait le paradis!

Wesh parce que la meuf qui se la raconte les doigts de pieds en éventail à kiffer la life à compter les coquillages ça va cinq minutes... on n'y croit pas du tout.

Mytho!

Et sinon c'est quoi la tendance de cet été?
La rayure? Le pois? Le liberty??? 

J'vais passer pour une ringarde avec mes paréos fushias à imprimés fleur de Tiaré nan?

19 juillet 2011

De l'autre côté du miroir

La semaine est passée tellement vite que j'ai même pas eu le temps de vous raconter notre 2ème sortie de la semaine dernière.
C'est que j'ai une vie si active moi.

Sur ce coup là on se l'ai joué farniente et détente au Méridien.
Le Méridien est un hôtel (putain même nos off on les passe dans un hôtel!) où on peut y passer la journée à profiter du lagon, de la plage, et surtout de leur réserve de tortues!
Et ça c'était trop super chouette cacahuète.
Nous avons pris la petite navette qui nous a amené sur le motu et c'est partit pour une journée en mode client.

On s'empare des masques, tubas et palmes et go go go dans le lagon à chercher les Dames tortues.
Y'en a partout et elles sont super gentilles (oui oui gentilles!) enfin elles s'en tapent un peu que tu nages à côté d'elle, faut juste pas les toucher et pas leur donner à manger puisqu'elles sont ici en phase de récupération avant d'être relaché en pleine mer.
Il y a toute une équipe qui s'occupe d'elles, qui récupère ces pauvres bébètes soit malades ou bien amochées, ils les dorlotent et les remettent sur nageoires.

La tortue est traquée en Polynésie, soit pour être mangée (par les hommes ou par les prédateurs marins), soit pour faire des bijoux.

Bon après on n'a pas fait que nager avec elles, on a aussi appris qu'elles partaient plusieurs années (près de 20 ans) et qu'elles revenaient ensuite où elles étaient nées pour pondre à leur tour.
Mais elles reviennent pile au même endroit parce qu'elles ont une sorte de radar à ondes et à vibrations. Oui, la tortue est munie d'un GPS naturel mssieurs dames!
Et aussi maintenant on sait que sur 1000 oeufs, il n'y aura qu'un tortue qui atteindra l'âge adulte. C'est vraiment trop de tristesse d'apprendre ça.
Vous imaginez bien que L'Homme a décidé de se convertir en sauveur de tortues maintenant...
Il dit qu'ils les aime d'amour ses tortues... il veut qu'elles soient toutes si heureuses et si tant en bonne santé.
Je sens le coup venir que dans pas longtemps il va arrêter de bouffer du poisson.
C'est bien on se nourrira de graines germées et de salade. :-)

Après la nage on a manger sur la plage, et bordel ce que ça fait du bien de se faire servir. Et en bonne française que je suis, je n'ai pas pu me retenir de râler parce que vraiment 30 minutes pour avoir une boule de glace c'est super long quand même. Et comme à nôtre hôtel si les gens râlent on leur offre le repas, ou une partie, j'me suis dis pourquoi pas tenter???

Bon bah j'ai juste pu passer pour une malpolie et une gueularde (une Française de base en fait) et en plus de l'avoir attendue ma glace bah je l'ai payé. Fuck!

La digestion s'est faite sur un transat à se dorer la pilule, sauf qu'en Polynésie on bronze pas!
J'ai beau me tartiner de monoï (que normalement je devrai cramer!) bah rien n'y fait.
Apparement il manque un truc dans l'air ou je ne sais pas quoi qui fait que le corps ne peut pas stocker le bronzage, bref.
Putain je râle même après le soleil, jsuis vraiment gravoss! Damned.

L'arabe lui, bien evidemment est noir. Il a pas de problème de stockage de substance de j'sais pas quoi lui. C'est vraiment de la triche!

Voilà pour nôtre petite journée off, et là ce qui me fait le plus du plaisir dans mon coeur, c'est de me dire que demain bah ayè c'est de nouveau les off!
Ouiiiiiiiiiiii!

Faut juste espérer qu'il ne pleuve pas, puisque depuis quelques jours c'est un peu le déluge ici. Et si par malheur il pleut pour le jour de repos ça a le don de me mettre dans une colère noir que j'ai envie de tout casser.
Ou je pleure.
Au choix.

 

 

 

5 juin 2011

Bora Bora

Les vacances se terminent et laissent place à la recherche active d'emploi sur Bora Bora, là où la plupart des plus gros resort se trouvent, là où il y a le plus de touristes donc là où nous sommes sûrs de trouver. Oui oui on est hypers confiants!!
L'aéroport est sur un motu ce qui nous oblige à prendre le bateau pour rejoindre l'île principale.
Comme on nous l'avait dit, Bora a un lagon magnifique, mais n'est pas une île super propre, bien loin du bling bling que peuvent nous vendre les médias de par le monde.

Le centre, Vaitape, est craspouille, il n'y a pas voir très peu d'infrastructures, la place principale est inondée par les pluies de la veille, les chiens errent au milieu des poubelles... Et au milieu de tout ça deux trois boutiques de souvenirs et de magasins de perles.
On se rend vite compte que les touristes dits de luxe sont acheminés par navette sur les différents motu privés des grands resorts et que ceux ci n'en partiront que pour rejoindre l'aéroport à la fin du séjour.
Ce qui nous amène à la question suivante: Comment réussir à déposer un Cv??? A la nage??
Nous allons donc commencer les démarches par téléphone, et Karim décroche un entretien de suite dans un petit resto à deux pas de notre pension. Il y fera un essai et sera prit sur le champ pour un contrat extra à mi temps. Ce qui est bien mais pas top.
On continue les recherches entrecoupées par une visite du jardin de corail en canoé, où nous avons vu des raies, des tortues et tout pleins de petites merveilles sous-marines.
Lors d'un tour sur Vaitape, je décroche une journée d'essai dans une des boutique souvenirs, je dois y vendre des paréos, des portes clé, du monoï, à tout nos petits japonais qui eux sortent des motus, pas comme les ricains...
Je suis finalement embauchée dès la première journée moi aussi!
Jusque là tout roule!!
Et d'un coup le téléphone ne s'arrête plus de sonner pour d'autres entretiens, dont une ouverture d'établissement où ils nous veulent en tant que responsables. Sauf que c'est à partir du mois de Juillet. Tant pis.
Et finalement j'ai l'assistante DRH du F*** S***** au téléphone qui veut nous rencontrer. Sans trop y croire on dit à nos nouveaux employeurs de nous libérer telle journée afin d'y aller. Juste pour voir...

Alors déjà on a vu que l'endroit est juste magnifique, un Motu de 44 hectares, avec complexe sportif, un centre de yoga, une chapelle pour les mariages, 3 restaurants dont 1 au bord du lagon, une centaine de bungalows sur pilotis, 3 villas privés, un centre pour occuper les petits et un autre pour les ados... Piscine, spa...
On s'y déplace en voiturettes de golf, petits pontons sur mer turquoise, le tout dans un parc tout boisés et fleuris...
Là on est dans le Luxe, le vrai!
Notre journée va être une suite de 4 entretiens, rencontre des différents responsables, questions de mise en situation, voires psy, tests d'anglais, le détail minutieux de nos parcours...nos attentes...
J'espère que Karim répondra la même chose que moi... histoire d'être crédible... et on n'a rien mis au point, on n'a pas répété merde!!
Mais je fais confiance au fait qu'on soit hyper connectés. :-)

Je passe les 3 entretiens sans trop de problème, ils sont emballés, je le sens!
Ça se termine dans le bureau du Big Boss, un Indien qui ne parle qu'anglais.
Je sais que si on m'a amené jusqu'à lui c'est que je suis prise à 99%, c'est pas le genre de personne qu'on dérange pour rien le Big Boss.
Je n'ai pas vu mon gitan depuis le début de la journée, je ne sais pas si il a réussi à passer les 3 premières étapes, mais je sais que s'il arrive dans le bureau de ce cher Monsieur, je suis convaincue qu'ils vont s'entendre.
Je tente le tout pour le tout, lui répond sans réfléchir. Je travaille pour voyager, j'aime le respect et j'ai du caractère. Je ne suis pas lisse mais je ne suis pas mauvaise. Je connais mon taf mais servir n'est pas ce que je préfère. Je préfère parler avec les gens, échanger et découvrir.
L'entretien se finit par un bon gros serrage de paluche et de regard franc.

On me dit d'attendre à la réception.
J'ai le temps de me refaire la journée en boucle, et je sens, je sais que c'est bon pour moi.
Mon Doudou arrive. Lui aussi a tout déchiré!
On est officiellement embauchés!!
Moi au bar du Sunset sur le lagon, à servir des sushis et Karim au room service (avec la voiturette de golf!!!)

Ils vont nous aider à trouver un logement et on commence le 13 Juin.
On va aller au taf en bateau! En bateau bordel!!!

En attendant je continue la boutique et Karim les extras dans le resto, histoire de payer la pension qui commence à nous revenir chère.

 Alors on peut dire qu'on a eu raison de venir, que si on avait écouté tout ce qui se dit sur les forums on serait passé à côté de tout ça.
Que c'est allé super vite et qu'on a même eu le choix.

 J'ai le droit de sauter en l'air et de crier de joie?????!!

 Ouiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!

Merci pour votre soutient, merci pour vos messages, vos commentaires, vos pensées...Merci de toujours y croire avec nous surtout!

 

On vous aime!

Et à la prochaine pour la suite...

 

 

 

1 juin 2011

Raiatéa

Raiatéa est l'île après Tahiti où nous trouvons un semblant de centre ville, à Uturoa.
On y retrouve le Champion, à côté des Chinois (qui sont en masse en Polynésie), la Marina avec ces quelques bateaux, un marché local de fruit et d'artisanat, un dispensaire (où travaille le fameux cousin Bruno) une école, un collège...
Il y a tout pour y vivre sans trop de manque.
Nous avions reservés dans une pension pour quelques jours, et dès la posée des valoches on se rend compte que l'endroit est à l'abandon, les lits sont craspouilles, ça sent le moisi et la propriétaire des lieux n'est pas du tout concernée par notre arrivée. On y passera une seule nuit (durant laquelle le jardinier de la pension aura eu le loisir de nous traiter refusant sa compagnie forte imbibée... mais ce cher Monsieur n'est pas Polynésien, c'est un Popaa comme on apelle les "métros" ici, un Popaa from Bretagne... Un con de Breton!!  :-)
Nous quittons les lieux le lendemain matin avec une Suisse Italienne, que nous sortons de cet endroit sordide pour une pension bien plus agréable: Chez Yolande.

Yolande est une femme de caractère, elle a élevé ses 5 enfants seule (son mari est mort très jeune) elle a travaillé dans l'armée lors de la flambée du nucléaire, elle a su se faire respecter des hauts gradés. 
Elle ne s'est pas eternisée sur le sujet du nucléaire.
Assez tabou ici.
Certains savaient, d'autres pas.
Mais la plupart se sont fait acheter et il fallait bien manger comme ils disent. Là dessus la France a sa part de "grosse boulette" comme on va dire... No comment!
Yolande nous parle du gouvernement Polynésien, semblable au théâtre de Guignol, ça se donne des coups de batons, ça défie Gnafron, ça paye et ça fait taire à coup de biftons. 
Leur politique est corrompue de toute part. Sans oublier le problème majeur, qui est les terres en indivisons. Chaque terre ne peut, comme son nom l'indique, être divisée dans la famille. Un lopin peut appartenir à plus d'une centaine de personne, sans jamais espérer y construire sa maison.
Il n'y a pas de loi à ce sujet, l'Etat cherche, propose, mais rien ne satisfait.
Alors les iles se retrouvent inhabitées dans pleins de vallées et les jeunes ne peuvent plus devenir propriétaire de leur maison. Des jugements sans fin sont entamés, des arbres généalogiques à rallonge pour prouver que oui, je suis aussi dans la lignée de cette terre...donc non tu ne construiras point!
Yolande, elle, fait partie d'une famille puissante de Raiatéa.
L'adjoint au Maire, qui n'a pas osé refuser l'accord de la construction d'une porcherie dans la vallée est venu la voir pour que ce soit elle qui entame une pétition et qui fasse arrêter ce projet devastateur et surtout nauséabond.
Yolande est fière de son île, et fait tout pour la défendre et la rendre plus populaire.
A ce niveau, elle assiste à des forums, va à des débats et dénonce Air Tahiti de ne pas mettre en valeur Raiatéa dans les must à visiter.
La plupart des touristes viennent pour Bora. Qui d'après Yolande n'est pas une belle île, elle serait sale, et non accueillante.
Nous restons une semaine dans cette charmante pension, où on peut aller sur les motu (ilots non habités sur le lagon) en canoé.
On discute, ou plutôt on écoute Yolande.
Qui nous parle aussi de son "médicament", un mélange de plantes et de fougères, qu'elle prend pour tous ses maux. Elle nous offre un bout de gâteau à la banane par çi, des fruits de ses arbres par là, une confiture maison à la carambole... Elle nous amène à la ville si besoin...
Elle est vraiment chouette Yolande!

On fait également la rencontre de Bruno (le cousin) qui le temps d'une soirée, nous parle de ses 27ans passés ici, des ses rencontres, de ses réactions face à la vision qu'ont les Polynésiens sur la médecine, de ses découvertes... et non pas de ses attentes.
Parce que vivre ici demande d'oublier ce qu'il y a eu avant.
Se faire au rythme, qui peut être mouvementé, par l'importation de la malbouffe from USA qui s'est faite très vite, par la crise touristique qui fait chuter le commerce, (en partie dûe au monopole de Air Tahiti qui fait exploser les prix du billet) par les infrastructures qui s'implantent, par celles qui sont à l'abandon et qui dénaturent le paysage.
Parce qu'on ne doit pas se mettre en colère face à cette population qui fonce droit dans le mur, parce qu'il y a tout pour qu'il n'y ait pas rien justement.
Parce que le problème vient de plus haut, depuis si longtemps.
Il y a eu colonisation d'un peuple qui est pacifique, gentil au sens le plus noble du terme, qui vit dans une autre dimension que la nôtre (peu d'importance au futur) qui a tout donné, mais qui s'est fait berner. Ils ne sont toujours pas méfiants pour la plupart. 
Ils n'avaientt que très peu de besoin, ils s'autosuffisaient, jusqu'à l'invasion. Jusqu'au nucléaire. Jusqu'à la fin du nucléaire où la France s'est retirée d'un coup. Qui a arrêté de payer pour les faire taire... au moment où la crise économique a démarré...

Je ne vais pas refaire l'histoire, et je ne m'y connais pas assez pour en avoir la prétention, mais j'espère qu'il y aura d'autres Yolande pour se battre pour cette belle île, et d'autres Bruno pour apporter sa pierre à l'édifice.

Nous, nous ne sommes que de passage, on ne peut que s'imprégner sans rien espérer changer...
 

28 mai 2011

Huahiné

La petite escale sur Huahiné s'est faite toute en douceur, dans une charmante pension de famille tenue par Laurence et Olivier, "Chez Guynette".
L'endroit est accueillant, paisible, on s'y sent comme à la maison et en plus c'est même pas cher!

 Nous sommes au coeur du village de Fare, où il y a quelques commerces, des stands de fruits locaux, des roulottes où manger pour pas cher (mais toujours aussi gras)... la mairie, une école, une banque et même un bout de plage. Tout est concentré ici.

Chez Guynette est en quelque sorte le poumon du village. Quelques marins se posent pour papoter, des touristes de passages sur l'île pour la journée viennent y gouter le fameux steak de thon, ou encore des locaux devenus fidèles à ce rendez vous quotidien se pressent au café du matin.
Nous y croisons une ancienne star de cinéma, j'ai nommé le jeunot qui était love de Sophie Marceau dans la Boum. Le jeune homme a vieilli mais coule des jours heureux sur Huahiné, à faire visiter le lagon sur son catamaran. Plutôt pas mal la reconversion.
Nous ne louons pas de voiture cette fois et tentons le tour de l'île en stop. Le moyen de rencontrer des gens et d'avoir des bribes de vies.
On arrive à un embarcadère où une annexe nous attend pour nous amener à la ferme perlière située sur le lagon.
On y apprend comment se "fait" la fameuse perle noire de Tahiti.
Pour le passage "wikipédia" je vous explique vite fait:
On prend une perle 100% nacre et un bout de "manteau" (le nerf de l'huître, c'est lui qui donnera sa couleur à la perle) qu'on greffe à l'interieur d'une huître.
On referme tout ça, on le remet à l'eau et 18mois plus tard on la ressort pour y trouver une belle perle noire.
Le manteau aura travaillé autour du nucléon (la perle de nacre) et lui aura apporté une "couverture" noire, ou bleuté, voire champagne, ou même vert... plus ils auront fait un travail lisse et sans défaut, plus la perle se vendra cher. Capito??

Nous passons le reste de la journée à vadrouiller sur la côte, toujours entourés de palmiers, de cocotiers, d'arbres fruitiers et du lagon aux mille couleurs.
Dans un autre village où observe des marmots faire une démonstration de danse traditionnelle sous le préau, ça dandine sévère!!

Durant le séjour il nous sera impossible de louer un canoé, le man de la boutique étant fan de surf, il quitte les lieux à la moindre vague... du coup on n'a pas pu aller trop loin pour faire du snorkeling (masque et tubas pour ceux qui n'avaient pas suivis la découverte de ce "sport" que nous avions faite en Indonésie).

Huahiné est accueillante, vivante et à la fois sauvage.
Ce que nous pouvons noter depuis notre arrivée en Polynésie, c'est que dès que le soleil est couché, toutes les ouailles font de même. Pas de bruits, pas de sorties. A cause d'un réel problème d'alcool dans les îles il n'y a pas d'établissements de nuits.
Alors on fait pareil, on se couche tôt et on se laisse bercer par le bruit du vent dans les palmiers. 

On n'a rien fait d'extraordinaire mais on était drôlement bien!
C'est juste ce qui compte.

La route continue pour nous.
Direction Raiatéa...

 

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