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J'aurais voulu être une raconteuz'
ego
28 novembre 2011

Mémoire sélective

Depuis toujours les gens en marge de la société m'attirent.

Il y avait ce Monsieur qui passait ses jours et ses nuits à marcher dans les rues de Poitiers.
Les bras ballants, la tête replié sur la poitrine, toujours au même rythme.
Je pouvais le croiser 3 fois par jour à des heures improbables et ne plus le voir pendant des mois.
Puis je le retrouvais au détour d'un pont, les cheveux coupés et la barbe rasée.
Toujours ce pull gris, ce manteau bleu et ce jean' délavé.
Un soir un peu plus arrosé que les autres je lui ai demandé son nom.
Il n'a pas relevé la tête mais il s'est arrêté et il m'a répondu.
Jean Marie.
Il est repartit et je n'ai jamais su ce vers quoi il allait.

Il y a eu la "Dame aux oiseaux".
Petite bonne femme cachée sous des jupons colorés, des petites lunettes rondes, un sac de grain à la main.
Elle nourrissait les pigeons qui la remerciaient en taggant les voitures de la ville.
Tous les jours.
Et gare à celui qui tentait de les faire fuir.
Elle avait un sacré caractère la Dame.

Et cette femme qui a traversé la route et qui s'est écroulée net.
J'ai tout lâché et j'ai couru vers elle.
Elle a repris connaissance et je suis restée, à lui tenir la main, jusqu'à l'arrivée des pompiers.
Je ne l'ai jamais revu.

Je me rappelle de "SpiderMan" à Bora Bora.
Une cape blanche, un bandeau blanc dans les cheveux.
Toujours à vélo, toujours la même tenue.
Ça a duré des mois et je n'ai jamais vu ceux contre qui il se battait.

Il y a cette vieille femme à Confolens, petit bonnet sur la tête, grosse doudoune, et ce pansement énorme sur le nez.
Elle attend sur son petit muret depuis des années.
Qu'attend-elle?

Je me souviens du Vieux Monsieur qui s'était perdu dans mon village.
Les voisins l'avaient laissé dormir dans la grange et moi je lui avais apporté un bol de soupe et des clémentines.
Pour moi c'était le Père Noël.
J'avais 7 ans.

Ici on a "Jésus".
Habillé d'une couverture, les cheveux longs, la barbe, un trait de khôl sous les yeux.
Il se tient droit et ne supporte pas qu'on le touche.
Il ne parle plus qu'en Anglais alors que sa langue maternelle est le Français.
Il ressemble à un clochard mais vit dans une villa et roule dans une grosse voiture derniers cris.
Revenu ici après un voyage initiatique en Inde, il est resté là haut.
Bien haut perché.

Et cette femme ce soir que j'ai pris en stop.
Elle me dit qu'elle vient de se faire violer et que tout le monde s'en fout.
Qu'elle a manqué se faire renverser sur le bord de la route et qu'on l'a tapé avec une batte de baseball.
Qu'elle a 34 vertèbres de cassées et l'omoplate aussi mais ça va hein.
En plus elle a un traumatisme crânien et on lui doit 20000 balles depuis qu'elle est ici.
Mais elle va appeler sa famille et elle a un avocat.
Un Bâtonnier même!
Elle s'énèrve contre le type qui est devant, il avance pas assez vite ce connard, il est bourré lui.
Pour finir elle me demande si je connais Jean Pierre... Il est gentil Jean Pierre.

Je me demande toujours d'où viennent ces âmes perdues.
Qu'à été leur vie puisque celle ci à l'air de s'être arrêtée.
Ce qu'ils étaient et ce qu'ils sont devenus.

Il y a ceux qui m'attirent et ceux qui me font peur.

Peur que pour moi aussi ça s'arrête
Qu'un matin, une nuit, je ne sache plus vers où avancer.

Peur qu'on me laisse sur un muret, dans une grange ou encore sur le bord d'une route.
Peur qu'un jour il y ait le Noir.

Parce qu'en fait ça peut s'arrêter n'importe où, n'importe quand.
On peut s'arrêter mais être toujours là.
Là qu'à moitié...

C'est pour ça que nos projets nous permettent de rester.
De continuer.

Je sais que toi aussi t'as peur.

T'as peur parce que tu viens de devenir mère ou parce qu'à plus de 50ans tu deviens femme.
T'as peur parce qu'elle ne t'aime plus ou parce que tu ne sais pas quand tu vas retrouver un travail.
T'as peur parce que tu voudrais tout quitter ou parce que tu ne veux pas revenir au contraire.
T'as peur qu'il meurt, t'as peur de toujours avoir mal...

T'as peur mais tu sais qu'on joue tous au même jeu.
Mais qu'on n'a pas eu les mêmes règles...

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24 novembre 2011

All over the world

A toi cher(e) lectrice(eur) qui ne me connaît pas dans la vraie vie mais qui a juste la chance de me rêver comme une nana hyper drôle, aventurière, charmante et un poil atypique (alors que pour de vrai j'suis une chieuse de 1ère classe et en plus j'ai un caractère de merde) sache qu'il y a peu c'était mon anniversaire.
Mais t'inquiète pas, je ne t'en veux pas de ne pas me l'avoir souhaité... hum hum, maintenant tu vas pouvoir le faire...

En ce jour de gloire j'ai eu la chance (merci Facebook) d'avoir une ribambelle de joyeuses pensées d'anniversaire du monde entier (enfin pas de tous les pays mais de tous les continents et c'est déjà pas mal) en guise de cadeaux.
C'est l'jeu... je suis toujours loin des miens en cas de jour particulier (jour où dans la plupart des cas on t'offre des cadeaux j'veux dire).

Mais tu vas pouvoir te ratrapper puisque je vais te permettre de me faire un super trop chouette cadeau, et même que ça te coûtera rien.

En tant qu'auteur autodidacte (traduis par: c'est pas forcément intelligent ce que j'écris, c'est juste que jte raconte ma life et à première vue tu en redemandes vu que tu viens régulièrement faire un tour par ici) j'ai comme projet (fou fou le projet) de pouvoir éditer un jour.
Pour cela j'ai besoin qu'on me lise, qu'on me partage, qu'on me donne son avis, qu'on m'encourage (ça c'est pour l'artiste écorchée) bref qu'on parle de ce que je raconte.
Et c'est là que tu vas pouvoir m'aider, où que tu te trouves.

Tu vis en Belgique, en Suisse, en Russie, aux Etats Unis, en Nouvelle Calédonie, dans les Antilles, au Japon, en Polynésie... et je sais que tu me lis et je sais aussi que tu as forcément un compte Facebook (limite ma grand mère en a un).
Et chose que tu ne sais peut être pas c'est que je t'invite généreusement à partager mes articles, à me liker, et à faire découvrir mes Z'aventures en Zailleurie.
Et aussi, si le coeur t'en dis, à mettre des petits commentaires parce toi tu me connais (un peu) mais moi je ne te connais pas du tout!

Ayè j'en ai finis avec mon racolage, tu peux retourner à tes occupations.

A la revoyure les zouaves!

 

Si tu le fais pas je t'en voudrais pas va... mais ça serait un super cadeau d'anniversaire!  :-)

8 novembre 2011

Pour un voyage en toute tranquillité

Faire un long voyage en soi même n'est pas très compliqué, le plus compliqué étant de dénicher the billet pas cher.

Mais pour faire un long voyage le plus sereinement du monde, tu as quelques règles de bases à respecter comme:

  • Avoir une valise dont le poids est inférieur à la moitié du tien.
  • Porter une tenue légère et décontractée.
  • Détenir un passeport.

Je te l'avais dis y'a rien de surhumain, même ta Mémé Simone elle pourrait le faire.

Sauf que dans la pratique ça ne se passe jamais comme tu l'avais prévu.

D'abord si tu pars faire un long voyage, ça veut souvent dire que tu pars pour longtemps.
Ce qui déclenche un truc complètement dingue en toi : tu tentes de mettre ta maison dans une valise.
Et ça déjà c'est juste pas possible.
Alors tu passes des heures à faire, défaire, à trier, à tasser, à plier... limite tu serai prêt à casser un objet que tu ne peux pas plier juste pour que ça rentre.
Perso j'ai tenté de faire rentrer un lampadaire d'1m50 dans ma valise, et bien au cas où tu douterais sache que ça ne passe pas.
Par contre, après des heures de réflexion j'ai réussi à y mettre un tapis.

Il te faut donc faire des choix, mais à l'idée que tu ne pourras pas porter telle ou telle fringue pendant des mois te vient une réaction étrange, mais commune à toutes, tu enfiles ladite fringue et tu te persuades que "mais bien sûr que ce petit gilet moumoute je le porterai dans les Caraïbes!! Et cette jupe qui ne me va pas du tout aussi je la mettrai".
Résultat tu as 2 valises de près de 25kilos chacune.
Ce qui fait un total de 50kgs et que tu ne pèses bien évidemment pas 100kgs.
Déjà tu ne remplis pas les conditions d'un voyage agréable.
Surtout quand tu dois prendre le train, puis sortir de la gare pour prendre un bus pour arriver à l'aéroport.
Pour au final sortir de l'aéroport et prendre un taxi qui t'emmenera au port pour prendre le bateau... 
J'déconne pas c'est ce que j'ai dû faire pour arriver à St Barth.
Sans oublier mon Dinou fils (7Kgs) sur le dos.

Une fois que tes bagages seront enfin bouclés il te faudra choisir la tenue adéquate pour supporter les 20h de voyage qui t'attendent.
Sauf que tu pars d'un point A où il fait 12°.
Tu vas passer des heures dans un avion où il fera à peine 20°. Ce qui je te l'accorde n'est pas très froid, mais quand la clim te soufflera en pleine face tu auras beau te caler dans leur couverture de nain (que soit t'as les pieds congelés, soit le buste... au choix! Mimi Mathy serait-elle grand sponsor de toutes les compagnies aériennes au monde???) tu ne pourras pas fermer un oeil tellement tu auras froid.
Tu vas arriver à un point B où il fera près de 30° avec un taux d'humidité à 70% (ce qui veut dire que limite tu vas respirer de l'eau).
Tu optes donc pour la solution suivante: partir avec le jogging moumoute et garder dans ton bagage à main une petite robe et des tongs.
Sauf qu'au moment de te changer dans l'avion, tu auras la moitié des gens qui voudront aussi se changer et qu'avec seulement  2 chiottes pour 350 personnes tu auras peu de chance d'avoir le temps d'en atteindre un avant que l'hôtesse ne te scotche à ton siège.
Et si par chance tu as le temps, tu te rendras compte que cette petite robe est vilaine sur ta peau blanche et qu'en plus tu n'es même pas épilée!
Du coup en plus d'avoir le cheveux gras, le maquillage qui coule (pour celles qui ne pensent jamais aux lingettes) l'haleine de poney (parce que toi tu voyages en seconde et qu'en seconde tu ne peux que puer du bec alors qu'en première on t'aurai offert le mini kit bouche fraîche: le pauvre pu! C'est bien connu!), tu auras aussi la touch' d'une pouilleuse avec ta robe et tes poils.
Sans oublier la super marque de l'elastique de la chaussette.
Ça c'est le détail qui tue.

Ensuite tu vas devoir montrer une dizaine de fois ton passeport.
Et c'est là où tu va déclencher une sorte d'alzheimer précoce.
Que ce soit à l'enregistrement, à la douane ou encore à la porte d'embarquement tu ne pourras jamais le dégainer du 1er coup.
Pourtant au moment de l'enregistrement tu avais choisis un endroit hyper accessible et stratégique (la fameuse petite poche du bagage à main) sauf qu'arrivé à la douane tu l'auras mis  dans ta poche de pantalon,  et qu'à la porte d'embarquement tu le cherchera depuis 30 secondes, paniqué et persuadé de l'avoir perdu alors que tu l'aura déjà en main. C'est con.

Maintenant que tu connais les principes de bases à un voyage en toute tranquilité je vais t'annoncer la dernière, mais non moins importante, règle:

NE JAMAIS VOYAGER AVEC UN CHAT, UN CHIEN, OU MÊME UN ENFANT... ou avec toute sorte de petite chose qui ne pourra pas parler pour te dire au lieu de miauler, aboyer, crier ce qui le stress à ce point.

Mais ça je te le raconterai plus tard...

 

6 novembre 2011

Jamais 2 sans 3

Nous voilà de retour à St Barth!

Pour ceux qui nous suivent depuis le début vous savez que c'est une petite (7kms sur 3kms) île paradisiaque qui se trouve à côté de la Guadeloupe, où il fait une moyenne de 30° à l'année, avec des plages de sables fins, du Ricain, du Russe, du Bling-Bling...

Tout ici coûte très cher, puisqu'importé.
Trouver un logement décent est du domaine de l'impossible (même en y mettant sacrément le prix!) quant au travail il est de plus en plus difficile d'en trouver.
Sachant qu'on commence à être de vieux saisonniers (si si, passé 25ans t'es un vieux) et que la plupart des Boss ne veulent plus payer, préférant embaucher du petit jeune qui ne demandera pas trop, mais qui après quelques semaines de soirées et de défonce sera bien moins efficace.

Voilà où on en est à St Barth.

Destination de luxe, réservée à une certaine clientèle, où le service laisse vraiment à désirer.
Nos chers collègues de Bora Bora seraient surpris.
Eux travaillent avec leur coeur, ici on pense rendement et argent.

Je ne voudrais pas avoir l'impression de cracher dans la soupe, puisque ce qui nous fait revenir ici est bien évidemment l'argent.
Sans oublier le soleil, la vie paisible, la mer... et les belles personnes que nous avons croisé ici.

Revenir ici c'était la facilité.
J'avais mon poste à la boutique qui m'attendait, on avait réussi à réserver une case dès le mois d'Août.
Pas besoin de se stresser à chercher, à écumer les petites annonces, à se vendre, à pleurer un travail, à squatter...

Deviendrait-on moins aventuriers? Plus rangés?

Je pense que sur ce coup là c'est mon instinct maternel qui a pris le dessus...
Puisque cette année j'ai dû reprendre la garde de mon fils, il nous fallait un environnement sain et sans surprise.

Mon fils a 7ans et vivre sans lui devenait insupportable, bien que nous ayons les nouvelles technologies qui nous permettaient de communiquer régulièrement.
Grâce à la webcam je pouvais suivre sa vie de loin, l'écouter me raconter ses journées, le voir grandir.
Mais il n'y a rien de plus dur que d'être séparé de son bébé.
Je pensais, pour son bien, qu'il était préférable qu'il reste en métropole, que je ne le sépare pas de ses repères, de ses amis.
Il a eu tout l'amour de sa grand mère durant ces dernières années mais aujourd'hui sa place est avec nous.

Faire le voyage avec lui fut assez éprouvant, autant pour lui que pour moi d'ailleurs.
L'arrivée à St barth l'a un peu perturbé, entre la chaleur, les moustiques, le décalage horaire...

Et au bout d'une semaine je me rends compte que ses repères c'est moi et rien d'autre.
A partir du moment où il est avec sa maman, il se sent bien.
Il a juste besoin de mon amour et de sentir que je suis là.

Il commence même à se faire des amis dans le quartier.
Les enfants sont formidables, tellement généreux, maléables, ouverts aux autres.

Avec du recul je me dis que j'aurai dû l'emmener avec nous depuis le début.
Je culpabilise de l'avoir mis de côté pour vivre ma vie de femme, mais en tant que jeune maman j'ai paniqué, je voulais le meilleur pour lui.
Il n'y a pas de recette, pas de mode d'emploi.
On fait du mieux qu'on peut et chaque jour on apprend à devenir mère.

Maintenant que la famille est réunie on ne se quitte plus.

 

                                              DSC_0151

 

 


 

4 octobre 2011

Voyagerpascher.com OU tuvasmefairepeterunplomb.com

Comme tu peux l'imaginer une partie de nôtre budget est consacré aux billets d'avion.
Forcément quand tu te plantes de date et/ou dans le calcul du décalage horaire et qu'une fois de plus tu as" hésité" à prendre l'assurance annulation :
                          _ Doudouuuu on la prend l'assurance annulation??
                          _  Nan ça sert à rien. Y'a pas de raison pour qu'on ne parte pas!
                          _ Ouais t'as raison Doudou. Y'a pas de raison.

Je suis donc au taquet pour dénicher Ze vol pas cher.

Des heures passées sur le net, sur tous les sites possibles: Expedia, Jetcost, Govoyage, Partirpascher... à trouver une escale improbable (bientôt pour aller à NYC ils nous feront passer par Bangkok, parce que je ne sais pas pourquoi mais c'est toujours moins cher par Bangkok!), à changer les dates parce qu'un vol peu doubler du jour au lendemain.
C'est quoi l'histoire?
Le 17, Roger il est hyper en forme, pas de crainte.
Sa Fernande lui a fait une bonne ratatouille, il s'est tapé la belotte avec Pierre et Simon dans l'après-midi. 
Même que la Fernande elle les a laissé jouer sans râler, trop occupée à arroser le jardin.
Vers 18h elle lui a  fait couler un bain qui sent bon la lavande, l'a du nez l'Roger, l'est sensible du naseau.
Et puis après les restes de ratatouille, y'a la Fernande qui s'est donné à la ptète gâterie du samedi soir.
Un bon gros dodo là dessus et le Roger il est d'attaque pour piloter un airbus les mirettes fermées!

 Alors on va payer grave cher parce que risque zéro de crash sur ce coup là??
 Juste parce que la Fernande s'est soumise???

Ha mais le 18 attention!
Roger se sera pris une bonne charrette avec Pierre et Simon, la Fernande aura passé la journée à l'engueuler. Pas de bain à la lavande, encore moins de câlin coquin.
Il aura juste avalé un bout rassi de camembert et un quignon de pain avant d'aller au lit.
Et impossible de dormir avec la Fernande qui ronfle depuis sa ménopause!
Du coup la compagnie aérienne préfère offrir la possibilité de se crasher à un prix raisonnable.
Ce serait con d'avoir payé aussi cher pour finir bouffer par les requins en plein océan. (ça c'est pour les bons jours, sinon ton corps se désintègre en plein vol. Pas mieux. Pas pire!) 

Une fois le vol pas cher trouvé il y a toujours des consignes à respecter pour que ton soit disant vol "pas cher" le reste.

Par exemple sur certain site, si tu réserves ton billet à 4h du mat' bah tu paieras moins cher de frais de dossier.
Pour payer moins cher tu es prêt à tout.
Même à mettre ton réveil au beau milieu de la nuit.
Sauf qu'avec tes yeux en trou de pines tu risques de cocher la mauvaise destination et/ou date et/ou nombre de bagages à enregistrer et/ou...
Tu l'aura compris acheter un billet en plein sommeil est risqué, à moins que tu aimes l'aventure et te retrouver coincé 48h dans un terminal à Bogota, en pleine grippe aviaire.

Ensuite justement, tu as le nombre/kilos de bagages à enregistrer qui peut faire varier le prix.

Et c'est là où tu pars dans des calculs improbables.
Si Toto part avec 3kgs de bagages à main et 20kgs de bagages en soute, mais que pour le vol suivant Toto a droit à 10kgs de bagages à main et  seulement 15kgs de bagages en soute, comment Toto fait-il pour faire loger 10kgs dans un bagage pouvant en contenir que 3?
Sachant qu'au vol retour Toto fera une escale à Bangkok et qu'il aura droit à 2 bagages de 23kgs chacun, mais qu'il n'aura décemment pas pu faire loger un bagage dans un autre bagage à moins de trouver un bagage qu'il puisse se mettre sur la tête en guise de chapeau....
Vous avez 5minutes, je prendrai des copies au hasard!

Comme t'as toujours été une quiche en Maths tu craques complètement.
Tu sais pertinemment que tu vas devoir payer un supplément.
Tu espères au fond de toi que la Dame du check-in sera compréhensive, et si y'a un Monsieur tu feras la queue au guichet du Monsieur c'est obligé et tu joueras de tes cils ou de ton decolleté. (Moi tu l'as deviné c'est le coup des cils qui marche) 
Mais tu as beau espérer, tu as l'intime conviction que tu vas quand même devoir payer.

 C'est comme ça qu'à mon retour de Bora Bora, en passant par Tahiti, puis par Los Angeles, pour finir à Londres afin de rentrer à Tours (et en ne passant pas par Bangkok) j'ai dû jeter mes shampoings/crèmes/lotion, j'ai dû refourguer 3kgs à une gentille Demoiselle qui n'a pas encore été contaminé par la crainte Vigipirate (ou une gentille Demoiselle innocente, ça aurait très bien pu être 3kgs de coke que je lui refilais!!)  j'ai enfilé 2 pantalons, 3 jupes, des paréos enroulés partout, une robe sur la tête, une combinaison par dessus tout ça et zou je n'ai pas eu à payer le supplément bagage, parce que ce jour là au guichet il n'y avait pas de Monsieur...
J'avais quand même 10kgs en trop, à 20€ le kilo ça valait la peine de passer pour une cloch' et de racheter du shampoing!

Lors de la phase "achat en ligne" quelques compagnies demandent à ta banque de t'envoyer un sms pour te refiler un code d'accès que tu devras fournir afin de valider la transaction.
Sauf que bien evidemment tu n'as pas de téléphone portable et que le p'tit Indonésien qui tient le cyber café ne veut pas te filer son numéro ( il n'est pas une gentille Demoiselle innocente, des fois que tu serais un trafiquant de drogue).
Tu vas donc devoir attendre qu'un de tes 154 amis sur Facebook se connecte pour demander ce service.
Bien sûr tu n'oses pas demander à ton ancienne camarade de collège que tu n'as pas vu depuis 15ans, qui elle est en ligne H24, encore moins à la tante du cousin de ta voisine (qu'est ce qu'elle fout dans tes contacts d'ailleurs celle là??) alors tu vas dépenser l'équivalent d'un bol de riz de connection pour dénicher la perle rare: Ze amie avec qui tu parles de temps en temps même depuis ton trip au fin fond de l'Indonésie.
Merci Facebook.
Merci les nouvelles technologies!

Parfois tu vas devoir faire ton check-in on-line, imprimer ta carte d'embarquement puis ton e-billet, tchécker les 15 mails que tu vas recevoir qui te donnent tous une information différente à valider... et si tu loupes une étape tu devras payer l'équivalent de ton billet en taxes.
Oh Roger tu voudrais pas que je mette moi même ma valise en soute et que je pilote non plus???
A ce prix là, tu n'auras pas non plus de plateau repas, ni de télé, encore moins droit aux sourires des hôtesses.
Ha on paye le sourire aussi?
Juste comme ça pour savoir, si on se crash y'a le parachute de fournit au moins non?
Parce que le gilet de sauvetage j'ai jamais compris à quoi ça pouvait nous servir.
Depuis quand avec une bouée tu peux voler toi Roger hein!
Raconte voir!

Ensuite tu peux tomber sur des compagnies qui te font miroiter un vol pas cher :
_ Wooooouuuuaaaa seulement 3€ le Paris/Glasgow en aller retour!!!!!!
Tu dégaines ta carte bleue, tu passes 5 minutes à remplir le formulaire, tu te concentres pour éviter de te tromper de date, tu acceptes le fait de partir sans bagages (3culottes et ta brosse à dent dans ton sac à mains pour 3jours? Tu peux le faire!), tu valides enfin.
..........La compagnie met tout en oeuvre pour valider votre transaction, veuillez patienter... L'opération peut prendre jusqu'à 60sec.... veuillez patienter.... La compagnie met....
Sauf que 5minutes plus tard la page n'a toujours pas chargé.
Tu retentes l'opération pendant toute une après-midi. Mais t'y crois de moins en moins à ce vol à seulement 3€.
Tu te résignes à aller voir sur un autre site et là tu trouves le même vol à 90€.
Tu veux crier à la publicité mensongère mais après tout, 90€ c'est déjà pas très cher pour un aller/retour nan?

Tout ça pour dire que voyager quand t'as pas un rond demande intelligence et concentration.

Tu dois avoir des connaissances en Maths, d'autres sur la capacité à savoir quel jour de quel mois de quelle année on est dans n'importe quel fuseau horaire, tu dois avoir des "amis" sur Facebook (skype et msn ça marche aussi, tout ce qui te permet d'avoir un lien avec la civilisation en fait) et être une vraie Geek pourra t'aider à comprendre tout ce que tu dois faire pour web-chekiner on-line.

Sinon tu peux toujours essayer de faire les yeux doux à Roger...

 

PS: A l'heure où je te parle, l'homme de ma vie se trouve dans les airs. 
     De 22 Dodos il n'en reste plus qu'1 et je le retrouverai enfin.
     Alors juste parce que je ne suis pas trop, mais un peu, supersticieuse, tu pourrai eventuellement,dans ton bracelet-magique, faire des bisous à Roger steuplait... Il aime bien ça, ça le détend.

Merci!

 

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17 septembre 2011

Une Tahitienne dans la ville

Il y a ceux qui sont hyper organisés et qui ne se feront jamais avoir pas les imprévus et il y a les autres.

Moi je fais partie des autres.

Le long périple qui m'attendait pour rentrer de mon île commençait mal.

Mes valises étaient bouclées, le casse-croûte fait, je m'étais remise de la dernière soirée,  j'avais même mes papiers.
Les consignes à l'Homme était donné : Bien manger, bien dormir. Ne pas trop faire la fête. Bien faire attention à fermer le bungalow et surtout ne pas aller trop loin quand il part chercher ses coquillages.
Sauf qu'à mon arrivée au quai le (dernier) bateau qui dessert l'aéroport était déjà partit... pas bien loin mais partit. 

A force de grands signes et de sourires une traitresse amie  a réussi à persuader le captain de revenir me chercher.
Faux départ raté!
On me porte mes valises, on m'offre un collier de coquillages, on me fait des bisous... et me voilà dans le bateau à voir Bora Bora s'éloigner.
Les quelques mois passés ici défilent en un temps record.
Tout va me manquer: le lagon, le calme, le sourire des gens... mon amoureux surtout.
Je m'accroche à lui telle une moule à son rocher, impossible de contrôler mes larmes. Je n'écoute pas un traître mot de ce qu'il me raconte... on reviendra blablabla...
M'en fous de Bora à ce moment là, c'est lui que je ne veux pas quitter.
En plus il pleure même pas lui.
- Doudou pourquoi tu pleures pas? 
- Je pleurerai tout seul. Pas devant toi.
- Mouais... T'es un dur toi. Un vrai!

Je vous épargne le moment fatidique de la séparation... 12h de décalage horaire, 28h de voyage et 20000kms vont nous séparer pendant 22 dodos!
Je sais 22 dodos c'est rien, mais on n'a jamais été séparé aussi longtemps.
D'ailleurs pourquoi je me jusitifie?
C'est si horrible de le quitter, je l'aime si tant de la vie de la galaxie alors pourquoi refouler les larmes hein??

Lui dire au revoir c'était comme si on m'arrachait un bout de moi.
Doudouuuu reviens j'suis pas finie sans toi!
(ouais même avec lui elle est pas finie la gamine!)

Après avoir parlé à Roger dans mon bracelet-radio-magique (notre fidèle pilote) pour savoir s'il est en forme et s'il est sûr que la météo est bonne je m'envole pour Tahiti.

Arrivée à Tahiti je fonce à la librairie pour m'acheter un magazine qui me permettra d'éviter de penser (sauf à la prochaine virée shopping qui m'attends) et je suis à 2 doigts de faire un scandale à la buraliste en voyant la collection hiver dans mon Cosmo!
Comment ça elle me vend un mag' de l'année dernière??? Voleuse! Remboursée!!
Sauf qu'il s'agit du mag' Ocobre 11... à Bora je venais juste d'avoir celui du mois de Juillet...
Comment j'ai dû en louper des choses depuis 1 an. 

Je vais passer mes 5heures d'attente à manger, fumer, téléphoner à mon Doux et surtout à regarder tout ces groupes qui viennent accompagner leurs proches.
Pas mal de jeunes partent faire leurs études en France et toute leur famille est là.
Chaque personne qui lui dit au revoir lui passe un collier autour du cou.
Sauf que chacun peut lui dire jusqu'à 10fois au revoir...
(Fais des colliers mon coeur!! L'Homme est devenu expert en conchyliologie et ne sait pas comment tout ramener.)
D'ailleurs ces jeunes quittent leur famille pour plus de 365 dodos et personne ne pleure.

Comment ils font bordel???

Dernière clope, dernier pipi. C'est partit.

Me voilà à nouveau en train de parler à Roger (sans passer pour une malade mentale ou une pro Al Qaïda c'est pas simple) pour le prochain vol jusqu'à Los Angeles.
Impossible de prendre un avion sans parler à Roger.
Les échelles, les chats noirs, les parapluies dans la maison ça passe, mais jamais au grand jamais décoller sans la prise de contact avec Roger!

Et c'est là où je sens que petit Bouddha (ne jamais parler d'Allah dans un avion en partance pour les Etats Unis. Encore moins un 12 septembre où la tention est palpable) veut me tenter puisqu'il m'accorde comme voisin d'avion un jeune homme qui a les yeux couleur lagon...
M'en fous j'préfère les yeux marrons cochon de mon Doux... mais quand même Merci Bouddha! 
Je ne peux m'empêcher de penser que c'est un signe et qu'on m'accorde un beau jeune homme parce qu'on va s'écraser.
Mais t'as beau avoir une belle gueule, quand tu t'écrases j'suis sûre que t'es moche!
Et en plus avoir un beau jeune homme en voisin ça sert à rien, je peux même pas m'étaler sur lui et encore moins laisser parler mes intestins qui s'activent sous la pressurisation de l'air.

Avec Doudou j'aurai pu lui fouttre mes pieds sur la tête et péter à ma guise au moins.

Neuf heures, 2 plateaux repas et 2 films plus tard me voilà à Los Angeles.
Sauf qu'il fait jour alors que dans ma tête il fait nuit mais qu'on est quand même le même jour que celui où je suis partie.
Je commençais déjà à m'embrouiller... c'était que le début.

Je passe toutes les douanes haut la main (pour une fois, ça se voit que l'arabe n'est pas avec moi) et je rencontre encore des gens qui m'aide à passer le temps.
Oui encore des gens masculins...

(AVIS A TOUTES LES CELIBATAIRES: allez vous promenez à Charles de Gaulle! Il y a moults beaux gosses dans les aéroports.)

Blabli blabla faisant me revoilà dans un autre avion. Pour Londres cette fois. 
Allo Rogeeeer??? Did you sleep well Roger? (Oui Roger et moi même sommes bilingues)

Roger est en forme. Moi un peu moins.
Comment se fait-il qu'on ait les cheveux qui graissent autant lors d'un vol?
Et le gros bouton là, je l'avais pas en partant?

Je suis sûre que Bouddha est là dessous pour éviter la tentation.
Parce que j'ai à nouveau un charmant jeune homme à côté de moi. Je suis bénie.
(C'est pas encore pour maintenant les gros prouts qui me tordent le bide... et j'ose pas lui dire de me laisser passer pour aller me lacher aux toilettes puisqu'après les cheveux gras et le bouton tout blanc, j'ai une haleine de poney!)

Dix heures trente, 2 plateaux repas et 4 films plus tard j'arrive à Londres.

Il fait froid, il fait bitume, il fait bruit. Il fait beaucoup trop de bruit.
Je me cogne dans les gens (parce qu'en plus de rouler à gauche, il marchent aussi à gauche??).
Grâce à mon sens de l'orientation inné et à mon bilinguisme j'arrive à trouver mon chemin pour le centre de Londres où une amie doit me récupérer, moi et ma sale tronche.
J'ai de la chance il ne pleut pas. 

Et c'est là où je pensais que ça se terminait. Que j'étais si prêt du but. Dans une douche, un dodo et un autre avion je serai à Tours. Chez moi. Dans la maison de mon Doudou.

Dans tes rêves petite! Rapelle toi que tu ne fais pas partie des gens organisés. Tu es les autres toi!
Comment dire?

Je suis tout simplement arrivée avec un jour de retard de ce que je pensais. Mercredi au lieu de Mardi en fait.

C'est à dire qu'après avoir foutu la trouille à tout le monde, après avoir déclenché à mon insu une alerte à la gare de Londres (la copine m'attendait depuis la veille) bah je me suis mis ma correspondance pour Tours bien profond. Si profond que je ne repars que Dimanche.

Putaiiiiiin Roger! Tu pouvais pas m'le dire ça??? 

Nan parce que c'est pas que j'ai un truc contre les bifsteacks mais bon je me l'étais pas envisagé comme ça mon retour.

Parce que la copine from London elle pouvait pas m'héberger jusqu'à dimanche.
Et va trouver des amis à Londres toi... bah moi j'en ai pas.

Mais la grande famille F***S***** a été là pour moi.
A des milliers de kilomètres il y aura toujours un parrain pour t'accueillir à bras ouverts.
Après quelques mois seulement tu fais partie du clan. A vie. 

C'est beau. 

Merci la vie. Merci F***S*****.

J'aurai pu en profiter pour aller m'éclater à Londres, sauf que dès que je sors un orteil de la grosse couette en plume d'oie mes lèvres deviennent violettes. Que je dors la journée et que je me réveille la nuit. Que j'ai peur des gens et du bruit. L'agoraphobie me pendait au nez je l'savais bordel!

Si j'arrive à enfiler toutes les fringues que j'ai dans ma valise, si je m'enroule dans mes paréos, si je mets des boules quiès et si je regarde mes pieds j'irai peut être faire un tour à Picadilly...  sauf si on m'enferme d'ici là!

 

 

 

 

21 juillet 2011

Les dents de la mer

C'est complètement baisé, incroyable, flippant, dingue.
J'en reviens pas.
Je ne comprends pas comment consciente, en pleine possession de mes moyens, comment j'ai pu faire un truc pareil.
On m'a drogué c'est sûr! J'vois que ça...
Ou alors une fois de plus j'ai été au bout de ce que je pensais tolérable, et j'ai dépassé les limites de la peur.
Wesh, c'est ça, j'suis trop une extrême limite moi en fait!
J'suis une gue-din, j'ai peur de tout mais j'm'en bat les couettes, j'affronte à mort!
Sur ce coup là j'ai vraiment vu ma dernière heure arrivée quand même, ça a défilé sévère dans ma tête, et j'me suis dis que merde j'avais pas envie d'y rester maintenant, qu'il y avait encore un billiard (ouais grave) de chose que je voulais faire.

Je veux avoir des enfants, aller en Inde, visiter New York, adopter pleins de chats, et aussi aller à la foire du trône, et puis... ouais pleins de trucs quoi!!

Mais là je m'égare. J'm'en remets pas j'vous dis.
Et si je vous racontais depuis le début hein?

Tout à commencé lorsqu'une gentille collègue de boulot a décidé de nous offrir un baptême de plongée.
Hormis le fait que ça soit super gentil de sa part, on va dire qu'il n'y a pas de quoi s'en taper le cul par terre.
Enfin si quand même, puisque bon, de la plongée moi j'en ai jamais fais et que vu combien ça coûte... ouais bref, c'était déjà énorme à la base!
Alors je sais qu'on va faire comme avec le masque et le tubas, sauf qu'on n'aura pas de tubas mais une bouteille et qu'on ira plus loin que la surface...
On verra tout pleins de petits poissons, de coraux (ce qu'il en reste) et puis ça sera super calme sous l'eau, on sera comme en apesanteur, on sera trop WOUAW c'est super trop génial!!!!

Ce fut un peu différent de ce à quoi je m'attendais, puisqu'à la base j'avais peur, mais pas de ce que je pensais que j'en aurai encore mille fois plus peur. T'as compris j'ai vraiment eu peur!

On arrive donc au centre de plongée, zou on enfile la combi (qui moule et qui compresse!) on monte sur le bateau et on nous amène au dehors du lagon (déjà ça sentait l'embrouille leur truc!).
Le gentil mono (qui a vite compris que oui j'étais une mongole de la plongée et que ça allait pas être simple avec moi) nous explique 2-3 trucs de base (oublie, quand j'ai peur je comprends rien, faudra tout me redire une fois dans l'eau) et au passage je comprends ce que je redoutais le plus.... quelques 5 ou 6 mètres plus bas il y a des requins à pointes noires et des requins citrons.
M'en fous moi de leur nom, un requin c'est un requin, et il est hors de question que moi vivante je saute à l'eau. JAMAIS. Never for ever du monde entier tu me feras aller là dedans t'as pigé???

Il a l'air de s'en fouttre et part plonger avec un groupe d'experts (crâneurs!) pendant qu'il nous demande d'attendre sur le bateau et si on veut on peut aller nager avec masque et tubas.

Que dalle!! Même pas un orteil!

L'Homme (il me bluffe de jours en jours) saute dirrèc. Et me fait des petits signes hypers encourageants, voire insistants pour le coup.
Mais ok d'accord, je veux bien venir voir.
Il y a déjà 8 plongeurs au fond, j'ai moins de chance de les attirer... enfin je mets de côté que si en fait j'ai bien plus de chance de les attirer que quiconque!
Il y a 2 femmes au fond, dont une ménopausée. A moins que là 2eme soit dans le même cas que moi, je suis la seule à potentiellement pouvoir les attirer!!! T'as compris pourquoi hein??

Et sur le coup j'ai pas osé étaler au mono que j'étais indisposée (c'est moche ce mot!), j'ai donc tenté de me dire que bon, ça ne risquait pas grand chose.

Je respire un grand coup et me voilà à tenter de rejoindre Karim, qui lui est super à l'aise.
Un orteil... une cheville... allez je me lance pour le 2ème pied... bon j'arrive finalement à me fouttre à l'eau et à regarder à travers le masque tout ces super trop jolis poissons, c'est hyper profond mais tellement clair qu'on se croirait dans une piscine!
C'est vraiment beau, je me détends et lance quelques brasses, mais là oula aaaaaaaaah un ENORME REQUIIIIIN!!!!

Il doit être à 15m au dessous de nous, mais il est si gros, carrément 2m50 la bébète!! Je suffoque, l'eau se cale dans le tubas, je bois la tasse, j'ai l'impression de ne plus savoir nager, même la nage chien j'y arrive pas!!!

Je finis tant bien que mal à rejoindre le bateau, je m'accroche à l'escalier et je sors dare dare mes petons de là! J'en tremble, je suis complètement tétanisée, paniquée... en mode pauv' fille qui ne gère rien! Et bam je pleure.

Tant pis hein, y'a pas de honte, je découvre à bientôt 28 piges que je suis squalophobe.
En même temps j'ai jamais vraiment été confronté à un requin dans ma vie de tous les jours donc je ne pouvais pas le savoir.
Dommage.
Et surtout je reste une gamine complètement traumatisée par le célèbre "Les dents de la Mer".
Que j'en n'ai pas sorti un pied, ni un bras de mon lit pendant des années. Tu sais ce truc débile qui te fait penser que si ton pied est en équilibre dans le vide, bah y'a un requin qui va venir le bouffer.
Comme si un requin pouvait sortir du dessous de mon lit, n'importe quoi.
Sauf que là, c'est un peu comme si moi je passais sous mon lit et que forcément la force protectrice du matelas ne pourrait plus me protéger.

Faut être complètement baisée pour faire un truc pareil! Et moi bah... je dois pas l'être tant que ça.

Je vous passe le discours de l'Homme hyper sûr de lui et pas du tout cohérent pour le coup... Je crains rien... blablabla...
Comment il le sait lui que je crains rien sans déconner???
L'est si en phase avec toutes sortes d'animaux qu'il saura dire au gros là dessous de pas venir me bouffer le cuissot.
Qu'il parle aux tortues, ok, pour rire j'ai bien voulu jouer le jeu. Mais aux requins? Nan, j'y crois pas.

Je suis tellement brassée que j'en oublie que dans pas tard le mono va arriver pour me fouttre à l'eau...
Ha bah ayè le voilà!
J'ai vraiment envie de lui dire que non merci son baptême j'en veux pas. J'ai déjà eu la goutte sur le front à 9 mois, c'est bon. Et au cas où le Petit Jésus voudrait me ramener à lui de suite bah je préfère encore le faire patienter un peu.
Je suis de celles qui veulent naïvement mourir d'une belle mort (de vieillesse c'est pas mal!) et pas déchiquetée par un requin.

Mais une fois de plus l'envie d'impressionner mon Doudou est la plus forte. J'suis grave. Parce que je le sais qu'il m'aime. Alors pourquoi m'infliger un truc pareil?
Pour l'adrénaline! Pour avoir des trucs à raconter! Pour avoir un souvenir de ouf! Pour me dire que je ne passe pas que ma vie à servir des gens!

Me voilà à nouveau à l'eau. Je tente de me rassurer en me disant que peut être, je dis bien peut être qu'ils vont pas me trouver kiffante les requins et qu'ils vont me laisser tranquille.
Le mono me réexplique les 2-3 trucs de base, que je comprends toujours pas... et je passe vraiment pour une nase quand je lui demande pourquoi quand je respire dans le tuyau y'a des bulles qui sortent.
Il trouve l'explication adéquate à mon niveau de compréhension métaphysique:
"Quand tu souffles avec ta paille dans ton diabolo ça fait des bulles aussi nan???"
Pfff pauv' cloche, j'en bois plus depuis longtemps des diabolos, mais j'ai compris l'idée.

Il fait tout un tas de truc, il me gonfle le gilet, et le dégonfle pour descendre un peu plus profond, ou l'inverse. J'ai vraiment rien suivi au truc.
Il me fait des signes hyper connus pour me demander si ça va (le O avec le pouce et l'index) grave que ça va, je ne vois pas de grosses bêtes pour le moment. Que des jolis poissons. Et on n'est qu'à 30cm de la surface.

Et puis là il me fait un autre signe, que j'ai pas trop compris mais je sens que je vais plus profond, et là c'est le drame!
Je m'accroche à lui, je recrache mon tuyau d'oxygène (ça c'est pas malin!) je patauge à mort de la palme.
Il comprend que je bad et me remonte à la surface direct.

_ De quoi t'as peur?
_ Heu... c'est con mais je suis claustro et du coup là c'est comme si j'étais enfermé dans un immense truc.... Putain tu crois que je suis aussi immensophobe??
_ Ok stress pas. Tout va bien. Regarde ton homme il gère trop. On y retourne avec lui?

Le malin, il a capté que s'il me disait que Doudou gérait trop bah moi j'aurai envie de gérer pour lui. Pfff, jsuis bonne pour y retourner!

Et là ça se passe bien. J'ai surtout compris comment respirer, ce qui est la seule chose que je fais en fait.
Le mono me fait aller où il veut, s'il me lâche je me laisse couler et je m'en rends même pas compte (c'est Karim qui m'a dit après en se fouttant de moi!) j'ai les bras coller au corps, je palme même plus.
Je flotte, complètement en phase avec l'eau. C'est juste trop une sensation de dingue.

Vous vous doutez bien que cet instant de sérénité n'a pas duré.

Une bonne dizaine de requin est sortie de je ne sais où, parce qu'un bateau est arrivé et que des inconscients ont commencé à leur envoyer de la bouffe par dessus bord!!
Sauf que nous, on était en dessous bordel! 
Ils se sont mis à attaquer les poissons, à partir hyper vite, à faire des tours de malade!
C'était comme l'heure du goûter on aurait dit. Mais comme s'ils n'avaient pas eu le petit déj et encore moins le déj. Une bonne grosse dalle!!
Ils étaient à juste 2-3 mètres de nous!
Là j'ai eu peur, et en même temps pas trop.
Je sais plus trop en fait. Je me suis collée au mono, j'ai dû lui broyer la main, mais je suis restée là. A regarder ces machines de guerre. Je suis incapable de vous dire où était L'Homme. Je ne voyais plus rien autour. Que des requins. Partout.

C'était super trop tralala des noix de cocos en fait quand j'y repense.

ça faisait bien longtemps que j'avais pas eu une montée d'adrénaline comme celle là, mais surtout je kiffe quand Doudou il me regarde et me sort avec des yeux trop pleins d'amour et de papillons (oui des papillons) qu'il est super trop fier de moi.

Fier il peut l'être parce que là je me rends compte que je me suis fait sauter un bout de plombage tellement j'ai serré les dents de trouille!!

C'est bien, je sais déjà ce que je vais faire mes prochains off : trouver un dentiste!

19 juillet 2011

De l'autre côté du miroir

La semaine est passée tellement vite que j'ai même pas eu le temps de vous raconter notre 2ème sortie de la semaine dernière.
C'est que j'ai une vie si active moi.

Sur ce coup là on se l'ai joué farniente et détente au Méridien.
Le Méridien est un hôtel (putain même nos off on les passe dans un hôtel!) où on peut y passer la journée à profiter du lagon, de la plage, et surtout de leur réserve de tortues!
Et ça c'était trop super chouette cacahuète.
Nous avons pris la petite navette qui nous a amené sur le motu et c'est partit pour une journée en mode client.

On s'empare des masques, tubas et palmes et go go go dans le lagon à chercher les Dames tortues.
Y'en a partout et elles sont super gentilles (oui oui gentilles!) enfin elles s'en tapent un peu que tu nages à côté d'elle, faut juste pas les toucher et pas leur donner à manger puisqu'elles sont ici en phase de récupération avant d'être relaché en pleine mer.
Il y a toute une équipe qui s'occupe d'elles, qui récupère ces pauvres bébètes soit malades ou bien amochées, ils les dorlotent et les remettent sur nageoires.

La tortue est traquée en Polynésie, soit pour être mangée (par les hommes ou par les prédateurs marins), soit pour faire des bijoux.

Bon après on n'a pas fait que nager avec elles, on a aussi appris qu'elles partaient plusieurs années (près de 20 ans) et qu'elles revenaient ensuite où elles étaient nées pour pondre à leur tour.
Mais elles reviennent pile au même endroit parce qu'elles ont une sorte de radar à ondes et à vibrations. Oui, la tortue est munie d'un GPS naturel mssieurs dames!
Et aussi maintenant on sait que sur 1000 oeufs, il n'y aura qu'un tortue qui atteindra l'âge adulte. C'est vraiment trop de tristesse d'apprendre ça.
Vous imaginez bien que L'Homme a décidé de se convertir en sauveur de tortues maintenant...
Il dit qu'ils les aime d'amour ses tortues... il veut qu'elles soient toutes si heureuses et si tant en bonne santé.
Je sens le coup venir que dans pas longtemps il va arrêter de bouffer du poisson.
C'est bien on se nourrira de graines germées et de salade. :-)

Après la nage on a manger sur la plage, et bordel ce que ça fait du bien de se faire servir. Et en bonne française que je suis, je n'ai pas pu me retenir de râler parce que vraiment 30 minutes pour avoir une boule de glace c'est super long quand même. Et comme à nôtre hôtel si les gens râlent on leur offre le repas, ou une partie, j'me suis dis pourquoi pas tenter???

Bon bah j'ai juste pu passer pour une malpolie et une gueularde (une Française de base en fait) et en plus de l'avoir attendue ma glace bah je l'ai payé. Fuck!

La digestion s'est faite sur un transat à se dorer la pilule, sauf qu'en Polynésie on bronze pas!
J'ai beau me tartiner de monoï (que normalement je devrai cramer!) bah rien n'y fait.
Apparement il manque un truc dans l'air ou je ne sais pas quoi qui fait que le corps ne peut pas stocker le bronzage, bref.
Putain je râle même après le soleil, jsuis vraiment gravoss! Damned.

L'arabe lui, bien evidemment est noir. Il a pas de problème de stockage de substance de j'sais pas quoi lui. C'est vraiment de la triche!

Voilà pour nôtre petite journée off, et là ce qui me fait le plus du plaisir dans mon coeur, c'est de me dire que demain bah ayè c'est de nouveau les off!
Ouiiiiiiiiiiii!

Faut juste espérer qu'il ne pleuve pas, puisque depuis quelques jours c'est un peu le déluge ici. Et si par malheur il pleut pour le jour de repos ça a le don de me mettre dans une colère noir que j'ai envie de tout casser.
Ou je pleure.
Au choix.

 

 

 

1 juillet 2011

Alcatraz

Comme souvent (et devrais-je dire comme toujours) j'ai eu affaire à une personne psychologiquement dérangée sur mon lieu de travail.
Mes collègues m'avaient prévenu : Gare à celui là, il craint!
                                                                Tu vas voir, lui il a un frère jumeau dans sa tête!
                                                                Au pire si il te cherche, réponds pas. Surtout pas!
                                                                Il est pas méchant, il est juste bipolaire!......

Après quelques jours passés en présence de cet individu j'ai pu me rendre compte par moi même de l'instabilité mentale de mon collègue. Et comme souvent (dois-je vraiment dire toujours?) je n'ai pas pu garder le silence et en quelques secondes l'histoire de la-table-pas-à-sa-place est devenue affaire d'état.
Il a crié, j'ai répondu. L'histoire aurait dû s'arrêter là.
Sauf qu'il s'est mis à crier plus fort, bien plus fort, et qu'il a fait des gestes incontrolés, il a tenu des propos incohérents.
Il est grave parti en cacahuète le mec!
Et c'est pas comme si il avait vla le couteau dans les mains (il coupait les citrons à ce moment là!).
Et comme... oui toujours... bah j'ai eu la trouille mais je me suis pas laissé démonter, j'ai répondu aussi, parce que moi aussi je sais crier.
J'ai quand même relâché la pression avant lui, parce que moi je n'étais munie que d'un torchon comme arme de défense au cas où son copain imaginaire sorte de ses gonds.
Mon non moins légendaire "ouais bah puisque c'est comme j'me casse!!" est sorti et zou! me voilà à quitter mon poste en direction de je ne sais où, mais loin, très loin de ce type!

Et c'est là, où en règle générale, tu peux prendre ton sac, tes clés de bagnole, t'allumer une clope et rentrer dans le cocon choudoudou qui respire le calme et l'amour...

ça aurait dû se passer comme ça, sauf que je travaille sur un motu, que je ne peux prendre le bateau en dehors des heures initialement prévues, que je n'ai pas mes palmes en cas de force majeure (fuck!) et qu'en plus j'avais plus de clope!

Je me suis donc retrouvé (très vite) coincé sur un petit banc, (c'est mieux que par terre, ça aurait fait trop ado en mal de vivre!) à attendre.
Bon, mon manager m'a bien evidemment retrouvé (sans blague?) et j'ai eu droit au petit discours "il est en tort, on te protège, mais faut pas lui en vouloir, et pis si tu pouvais ne pas répondre, on fera attention mais il est comme ça.... allez t'y retournes?"

Pas le choix, j'y suis retourné, avec la boule au bide et les larmes (putain mais pourquoi je pleure toujours????!) aux yeux.

Le collègue s'est excusé, et j'ai eu droit au défilé des managers (que l'histoire à fait le tour en à peine 5 minutes dans tout l'hôtel) qu'ils veulent si tant mon bien être et qu'ils vont faire attention à lui, et qu'ils veulent que je sois heureuse de travailler, que la vie est soooo belle à Bora Bora, et vas y qu'on me regarde comme une victime,  comme un petit oiseau tombé du nid, que...... AAAAAh j'ai l'impression qu'on me fait un lavage de cerveau!

Sortez moi de là bordel!!!!!

En attendant, je vais passer ma pause déj' à construire un radeau avec des feuilles de palmiers, et deux ou trois nappes. Et j'irai le planquer derrière la cabane des vestiaires. Au cas où, juste au cas où...

 

26 juin 2011

La traversée en Taporo

Ayant laissé une partie de nos bagages à Papeete, j'ai du trouver un moyen économique de les ramener sur Bora Bora.
Une seule solution le cargo!
Qui dit cargo dit "c'est pas la class-tu vas galérer-mais c'est pas cher-et avec un peu de bol tu vas gerber".
Je quitte donc Bora en avion (le pass inter îles du début de notre séjour nous permettait de rentrer gratos) pour me faire une journée à la ville, Papeete étant... pffffiouf si citadine. Karim lui, reste à Bora. Et après réflexions je me demande pourquoi on n'a pas fait le contraire.
J'arrive à avoir quelques infos indispensables au sujet du lieu et de l'heure de l'embarquement. Mais je me rendrais vite compte que ça ne m'aura été d'aucun secours.
Le préposé aux réservations sur le Taporo me dit qu'il faut que je sois à 6h du mat' au port, et qu'il n'y a que 12 places pour les passagers. Le premier arrivé, premier servi!
Le gentil taxi man passe me chercher à 5h00 à la pension, j'arrive donc 15 minutes plus tard au dit rendez vous.
Il fait tout nuit, le port est flippant, y'a des chiens qui aboient de partout et de temps en temps une ombre qui se déplace. J'ai un peu la trouille quand même, mais "pas de soucis" me dit le taxi man "attends là ça va bouger plus tard!".
Sauf que plus tard ça ne bouge pas du tout et qu'à force je me demande si je suis vraiment au bon endroit.
Un police portuaire man arrive par là et me demande ce que j'attends : "bah le taporo Monsieur..." Bien sûr c'est pas là et je risque d'attendre un bon moment qu'il me répond. Comment passer pour la "touriste de service" phase 1.
Ce généreux Monsieur charge mes 30 kilos de bagages dans son coffre et me propose de m'amener au bon endroit. Why not, je me vois pas rouler la valise dans le port au milieu des meutes de chiens.
Et zou, j'arrive au bureau de reservation, j'ai plus qu'à attendre que ça ouvre, c'est à dire dans 2 heures.
En attendant, on vient me taper la discut' et ça donne ça:
_ T'attends quoi?
_ Mais pourquoi tu prends pas l'avion?
_ Et tu sais que ça va être long la traversée?
_ T'as pas le mal de mer??
_ Comment ça se fait que t'ai autant de bagages???
_ T'es sûre que tu veux pas y aller en avion??????

Et là je suis de moins en moins sûre pour le coup, j'ai déjà faim, j'ai déjà envie de dormir et j'en ai déjà marre d'attendre!!!

L'ouverture du bureau me ramène à la réalité, on n'a pas assez d'argent pour l'avion, et pourquoi payer 10 fois plus que ce que ça va me coûter en bateau hein???

Hop hop hop, j'ai mon petit ticket pour faire la queue... Ayè c'est mon tour!
Et un ticket pour le Taporo 1!!!
_ C'est pas ici pour les passagers, là c'est que le fret, faut que t'ailles de l'autre côté, que t'attendes que le Taporo arrive, que tu trouves Gustave, et si t'as de la chance t'auras une place!

Non je ne m'enerve pas, non je crie pas à qui veut l'entendre que j'ai 30 kilos de bagages et que "l'autre côté" pour moi c'est le bout du monde, et non je ne demande pas une description physique détaillée de ce cher Gustave!
Pas le temps de râler, un gentil jeune homme me propose de me déposer de "l'autre côté". Sooo chouette!!

Me voilà donc lâchée à la zone du fret. Là où on trouve un monde de playmobils en Fenwick et autres Manitou qui chargent, déchargent. De la bouf', des télés, des vélos, du ciment, du bois, du gaz, des ordinateurs... Tout ce chargement doit partir sur le Taporo pour ravitailler les différentes îles.
Ha mais c'est donc que je vais me taper toutes les îles en plus??? Je vais pas dirrèc sur Bora?? Cooool!

Imaginez vous la scène, y'a des mecs de partout, en marcel, transpirant, qui joue du Fenwick, dans un bordel monstre... et moi avec mes valises, mon petit magazine de pouf', ma bouteille d'eau, assise sur une petite chaise (d'où elle sortait c'te chaise?) au milieu...
Pour le coup, ils ont tout donné ce matin là, ils y allaient de bon coeur, ils chantaient, faisaient des blagounettes, me souriaient au passage.

Bref, au bout de quelques heures d'autres futurs passagers arrivent au moment où le Taporo arrive (Of course! En tant que polynésiens ils savent que ça sert à rien d'arriver à 5h du mat' vu que le bateau n'arrive qu'à 9h30...) et là je sens que ça va être la guerre pour décrocher une place. L'ambiance devient électrique, fini les yeux de biches et place à mon regard revolver!
Ok, jsuis ready, l'est où ce Gustave??!
Je zieute à mort, j'suis au taquet, à deux doigts d'hurler "Guuuuustavvve!!!?"
Mon sens de l'observation m'amène à une pseudo cabane sortie de nul part, où beaucoup de gens s'agglutinent.
Et Paf je me colle à la petite fenêtre! Et gare à celui qui me pousse!!

Je devine ledit Gustave, pas un rigolo le bonhomme et pas réglo non plus pour le coup. Parce que sa foutue "petite fenêtre" il l'a jamais ouverte et il s'est mis à vendre les tickets à l'arrache, à l'arrière de la cabane!
Ma ténacité légendaire me lâche d'un coup d'un seul. Dépitée je commence à me dire que tant pis on bouffera des nouilles pendant 3 mois s'il le faut mais je rentre en avion! Allez tous vous faire foutre bande de grugeurs de place!!! J'en veux même plus d'vot' ticket!

Jusqu'au moment où un tout petit monsieur me demande mes sous, mon nom, mon âge... (Tu veux mon tour de poitrine aussi?? Oui énervée je suis vraiment peau de vache!) il se faufile (bah oui il fait 1m50!!) et Ô victoire il revient avec le ticket d'Or!! Je lui décroche mon plus beau sourire, qui retombe cash quand j'apprends qu'on ne part qu'à 16h.

Et c'est reparti pour de longues heures d'attente sur ma petite chaise, que j'ai même pas à manger et que y'a même pas une roulotte qui vend des snacks.

Je vous épargne l'attente, place à l'embarquement!
On doit monter en petit groupe (que normalement Gustave devait vendre 12 tickets et qu'il en a vendu près de 30!) et faire en sorte de ne pas se faire repérer par la police portuaire. La compagnie n'ayant le droit d'embarquer que 12 personnes. Sauf que moi, c'est impossible qu'on ne me repère pas avec mes 30kilos de bagages. Un matelot a carrément dû me mettre sur le monte charge tellement il m'était impossible d'emprunter le petit ponton.
Et là je découvre ce qui va être notre "cabine" pour ces 15 prochaines heures: un container!
Une mamie m'invite à installer mes affaires à côté d'elle, à me faire mon petit lit.
Ils ont tous des tapis de sol, des couvertures, moi j'ai un rideau rose fluo en guise de matelas et un paréo pour la couverture. Les voilà qui sortent les gamelles, les casse croûte, le café... moi j'ai un paquet de chips et un Savane!
On loge à 8 allongés dans le container, les autres devront faire la traversée sur le pont.
Je bénirai la petite mamie de m'avoir gardé une place à l'abris du vent et de la pluie aux heures les plus froides de la nuit.

Pouuuuuêt Pooooouët!!! (= chouette on part enfin)

On se fera une escale à 2h du mat' à Huahiné, une autre à 4h sur Raiatéa, et la dernière à 6h pour Tahaa.
Je peux voir au passage des familles qui se retrouvent, d'autres qui ont juste le temps de l'escale pour se voir.
Ma petite mamie me quitte à Tahaa après m'avoir laissé une demi baguette de pain et de l'eau pour la suite de mon voyage.

L'arrivée à Bora Bora est superbe, je me la joue "J'suis trop une aventurière des mers, après des mois de traversée je vois enfin la terre!!!" du moins j'imagine ce qu'on dû ressentir les vaillants navigateurs de l'époque.

Mon cher et tendre m'attend au port avec un délicieux sandwich, l'est trop fier de sa Florence Arthaud. Et moi jsuis trop choudoudou de le revoir.

Résultat: 
Le Taporo c'est pas cher et au cas où, Gustave porte un tee shirt bleu, un short vert et une casquette blanche.
Il peut y avoir une mamie pour te sauver de la tempête et de la famine. 
Alors qu'un petit Monsieur se faufilera toujours là où toi tu ne peux même pas mettre un pied. 
Une petite chaise peut sortir de nul part tandis qu'un panneau d'information beaucoup moins. 
Et être une femme dans un port ça réveille le capt'ain mais ça te fera pas arriver plus vite!

Note pour plus tard: au retour c'est Karim qui s'y colle!

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J'aurais voulu être une raconteuz'
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