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J'aurais voulu être une raconteuz'
4 juin 2013

Comment voyager quand tu vis sur 24km²

Depuis que j'ai décidé de poser les valises sur le caillou j'ai dû calmer ma soif de voyage.
Et je dois t'avouer que ça me manquait.
Ça me manquait de ne plus découvrir de nouvelles cultures, de ne plus sentir cette liberté de dormir toutes les nuits dans un endroit différent, de me lever dans un environnement inconnu.
Ça me manquait de ne plus voguer au fil de mes envies, le sac à dos en guise de maison.
N'ayant pas les moyens de m'offrir un road trip de sitôt j'ai dû trouver un moyen de voyager sur le caillou. 
Je n'ai rien trouvé de mieux que le déménagement.

Il y a 2 mois je quittais la villa de Marigot pour une tite case à Lurin.
Une tite case au milieu du zion, sans clim, sans wifi, sans eau chaude... une tite case avec des tentures, de jolies bougies, et des musiques d'ailleurs.
J'y ai vécu pendant 1mois et demi avec un voyageur, lui aussi venu d'ailleurs.
De la tite case à Lurin, j'ai continué mon voyage sur un canapé à Cul de Sac.
Un canapé dans une jolie maison, une maison du bonheur avec de jolies fleurs.
Dans cette maison il y a toujours un bon gâteau en train de cuire dans le four, on joue à des jeux, on prend soin les uns des autres. J'y ai vécu avec un cuisinier au grand cœur et une future maman, pendant 10 jours.
Ma soif d'aventure m'a conduit à Lorient chez une amoureuse à l'accent lointain et une protectrice des animaux, devenue la tata de Dinou fils.
Avec elle, on parle aux oiseaux, on donne à manger aux iguanes, on recueille les chiens errants.
Et quand il fait beau on bronze au bord de la piscine, tout en sauvant les fourmis de la noyade.
Grâce à Cédric, grâce à David & Angelina, grâce à Sarah & Rebecca, Dinou fils et moi venons de faire un joli voyage.
Un joli voyage plein de rires, de belles nuits sous les étoiles, de bons repas.
Un grand merci à tous...
Pour Dinou Fils le voyage s'arrête chez Tata Sarah, qui je suis sûre s'occupera de son neveu à merveille.
Quant à moi je repars pour une nouvelle aventure.
Dans 5dodos je pars vivre sur un bateau.
L'océan va devenir mon jardin... bien plus grand que 24km²!
T'inquiète pas je te raconterai...
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8 septembre 2013

Le Clandestin, la Résistante et la Mule...

Après ces 2 mois à me la péter en mode tour du monde de la Caraïbe (que je vais te raconter promis) il était temps de rentrer au pays.
Et rentrer au pays c’est toujours une expédition.
Mais comme je suis quelqu’un de bien "organisée" ça ne devait pas trop poser de problème.
Dinou et moi-même sommes en transit à St Martin, accompagnés du Captain’, qui lui aussi rentre au pays mais pas dans le même avion que le mien…
Comment ça on n’est pas organisés???
Le Captain’ a bien tout retenu mes dates de retour pour prendre son billet en fonction du mien, mais n’ayant pas précisé que Dinou et moi étions pauvres, le Captain’ a réservé son retour sur la compagnie des riches… C’est con!
Bon, au moins on part le même jour, c’est déjà ça.
Les bisous, les tu vas me manquer, les fais bien attention à toi, allez on se retrouve demain à Paris mon chat.

Le Captain’ embarque tandis que moi je pars m’enregistrer.

_ Hi M’dam, this my passeport, this is Dinou’s passeport… hop hop hop vas y donne-moi la carte d’embarquement que j’aille vite faire une razzia au rayon magazine de pouf’ (la seule occupation qui me calme un tantinet en avion…)

Hop hop hop, M’dam prend ma valoche (qui ne dépasse pas les 23kgs ouiiiiiiii !) me sort ma carte d’embarquement et me demande d’aller régler à un autre guichet les 75$ pour Dinou, tout en flattant ledit Dinou au sujet de son si beauuu poil et de ses siiiiii beaux yeux, et de revenir la voir avec le p’tit papier qui dit que j’ai bien payé.
OK M’dam, j’y vais. J’y cours. J’y vole! Hihaaaaa!

Mon enthousiasme s’arrête net à l’autre guichet, où je fracasse ma joie de vivre face à une autre M’dam qui ne voit pas une seule seconde la beauté de mon Fils.
En fait elle ne le voit pas du tout mon Fils.
Elle ne le voit surtout pas enregistré sur ma réservation…

C’est là où le cauchemar commence.

What the Fuck ??? What the putain de fucking Fuck ???!
Comment ça Dinou il est pas enregistré ?
Comment est-ce possible ayant répété 1000fois à la personne chargée de ma réservation de ne surtout oh non surtouuut pas oublier d’ajouter Dinou à mon billet !

Nous voilà donc, Dinou et moi, bloqué à St Martin, face à une M'dam pas aimable pour un sous qui nous dirige vers le Big Boss de l'enregistrement.
Dans la famille Galèrien je voudrais la Mère et le Fils.... BONNE PIOCHE!
Le Big Boss de l'enregistrement n'est pas plus aimable et ne veut rien entendre.
Normal, lui n’y est absolument pour rien dans l’histoire et a des consignes à respecter.
Et ces consignes lui interdisent de prendre plus de 8 animaux en cabine, le quota étant atteint il n’a que 3 options à me proposer:

1 : racheter un billet d’avion pour Dinou et moi, pour le lendemain.
Genre tu crois que si j’avais les moyens de faire ça Monsieur, je me casserai le c** à voyager en classe « pauvre » ?
2 : aller acheter une caisse rigide et laisser Dinou en soute.
L’option numéro 2 étant complètement inenvisageable à mes yeux, je lui demande, le menton tremblant, l’option numéro 3.
Option numéro 3 qui est la suivante.
3 : il n’y a pas d’autre option. Je ne peux rien faire pour vous Mademoiselle.

Du menton qui tremble, je passe assez rapidement à la grosse crise de larmes, avec la voix qui part dans les aigus dès que je tente de le supplier de me laisser partir avec Dinou, en passant par les sanglots écorchés, les gémissements du fin fond de mes tripes et de mon regard de cocker au bord du suicide.

J’avoue que je suis dans un état second, à tel point que je ne me rends absolument pas compte que tous les gens qui font la queue pour enregistrer me voient me décomposer à petit feu.
Il y a même un élan de solidarité envers nous.
_ Mais Monsieur, voyez dans quel état se met cette pauvre jeune femme… Et regardez ce si beau matou… Vous ne pouvez pas faire ça !
_ Enfin Monsieur… un peu de compassion. Laissez les passer que diable.
_ Ouais putain c’est vrai quoi M’ssieur, elle saoule personne avec son chat !!!
_ Ha non mais moi j’appelle la SPA direct’, vous n’avez pas le droit de la forcer à abandonner son animal !!! Je crie au scandale !!!

Le Monsieur me dit d’attendre sur le p’tit banc là-bas au fond, il ne me promet rien mais il va faire son maximum. Il viendra me chercher à la fin de l’enregistrement.
Je le soupçonne de vouloir m’éloigner de la file histoire de calmer la tension qui s’est installée dans les rangs, depuis déjà plus de 30 minutes.
Je pars rejoindre le p’tit banc, portant toute la misère du monde sous un bras et Dinou sous l’autre…

Sauf que moi j’aime pas attendre. Je sais pas attendre moi. Attendre dans mon coin et pleurer toutes les larmes de mon corps c’est pas mon truc.
Entre 2 kleenex je me rends compte que j’ai ma carte d’embarquement (la 1ère M’dame me l’avait faite avant de savoir la suite de l’histoire.) J’ai donc ma carte d'embarquement, mon passeport et ma valise est enregistrée…
Un tilt cérébral prend le dessus sur les larmes et BAM !
Je regarde mon Dinou bien droit dans les yeux, je nous souhaite bonne chance et je décide de passer en zone d’embarquement sans l’accord du Big Boss de l’enregistrement.
Que ce soit à la zone des douanes où à celles des rayons X, là-bas personne n’est censé savoir que je voyage avec un chat clandestin.
Le problème va se poser à l’embarquement, où bien évidemment ce sera toutes les hôtesses et le Big Boss de l’enregistrement qui vont nous faire monter dans l’avion.

Je mets au point un plan A, qui n’a pas de plan B, puisqu’il est hors de question que j’abandonne mon fils et encore moins qu’on ne parte pas !

Je sèche mes larmes et pars à la recherche d’une mule.
Loin de la mule prête à faire passer des kilos de drogue dans son estomac contre pas mal d’argent, juste une mule prête à monter dans l’avion en réussissant à planquer un sac à fleurs de 70cms de long pour 40cms de large, sur son dos…
Je trouve vite la mule, en la personne de « Chacha » (une mule prédestinée à faire passer mon Chat Fils)

Une Résistante, voyageant elle-même avec son mini chien clandestin, se porte volontaire pour faire le transfert, sous les yeux du Big Boss de l’enregistrement qui n’a pas idée de ce qu’une mère est capable de faire pour son fils.

La mission est loin d’être gagnée puisque 5 minutes après le transfert le tant attendu :
_ Mlle P. Soïzik est priée de se rapprocher du comptoir A3… Mlle P.

J’enfile mon masque de désespoir et je me prépare à lui sortir un bon gros bobard.
Voilà ce que ça donne :
_ Bon alors… Il est où le chat ?
_ Le chat ? Bah (snif) je l’ai laissé à une dame mon chat, (snif) une amie va venir de St Barth le récupérer et elle (sniiiif) elle me le ramènera la semaine prochaine en métropooooole (bouuuuh sniiiif)…
_ Mais Mademoiselle, je vous avais dit de m’attendre ! J’ai eu le commandant de bord, il était d’accord pour que vous le gardiez avec vous… Raaaah…

Haaaa p*tain de m*rde !! J’en ai trop fait pour lui dire que non j’ai menti, que Dinou est planqué sur le dos d’une mule, que je comptais le faire passer en passager clandestin ; qu’une résistante m’avait aidé… que…
Oh et puis m*rde ! Je continue mon cinoche et je repars, sniffant tout ce que je peux.

Je file dare dare informer la mule que Dinou peut être là mais que du coup bah toujours pas…
Et là… Bah la mule se braque. J’aurais dû dire la vérité. Elle ne veut plus passer le sac.
2 secondes de réflexion et zou je retourne voir le Big Boss de l’enregistrement et je lui fais la totale :

_ Haaaaaa Monsieur !!! Je viens d’avoir la dame et bah elle est d’accord pour me ramener Dinou et me le faire monter en zone d’embarquement par quelqu’un ! D’accord Monsieur ? C’est d’accord ? Hein diiiiis ?
_ Hum hum (genre prend moi pour un jambon…) oui oui bien sûr, allez le « récupérer » votre chat. Ça fera 75$.

Je dégaine la carte bleue, je cours récupérer mon chat, je pars fumer la dernière clope et yallaaaaah c'est partit mon kiki!!!

Et c'est une fois arrivée dans l'avion que je me suis rendue compte que je n'avais pas acheté de magazine de pouf'...
Ok bah jsuis bonne pour flipper pendant 8H30... Haaaaaa! Chier!!!!

J'ai flippé, j'ai mangé, j'ai flippé et j'suis tombée de fatigue, avec toutes ces émotions je n'avais plus assez de force pour flipper...

Le vol s'est relativement bien passé, comparé à celui-ci. Roger a géré, Dinou aussi.
On est finalement arrivé au pays, ravis et frigorifiés...
C'est partit pour 1 mois et demi de "P*taiiiiin mais j'ai froiiiiiiiid sa grand mèèèèèreuh!" emmitouflée dans des pulls, écharpes, chaussettes sous une grosse couette...

Mais on est au pays... et ça... ça me réchauffe le coeur!

 

24 avril 2012

1 mois déjà...

Mais qu'est ce que c'est que ce bordel?!
Déjà 1 mois que je t'ai pas raconté mes tralalas des noix de cocos??
Ça file à une allure dis donc. A peine le temps de lever le nez que BAM j'ai perdu tout contact avec les contrées lointaines.
C'est donc que tout va pour le mieux dans la meilleure des îles.

Et c'est aussi que je travaillais sur mon tout premier article! (auto-promotion)
Mais attention, je te parle d'un vrai article qui va sortir dans un vrai magazine. (gloire)
Alors d'accord c'est un magazine gratuit, qui va sortir que dans la région d'Angoulême et de Royan. Ça aurait été trop beau que je sois publiée direcc' dans Biba, Glamour ou tout autre mag de pouf qui se respecte.
Je me suis donc prise au jeu. J'ai étudié, griffonné, creusé, organisé...
Je suis allée sur le terrain (comprends: j'ai fait le tour de l'île à mobylette en long en large et en travers pour faire des photos de gue-din) rencontrer la population locale (comprends: je me suis tapie dans le zion (like a lion) pour photographier des cases typiques sans me faire chopper par un St Barth)...
Bref, je me suis éclatée à parler du caillou comme on n'en parle jamais.
Pour toi qui voudrais voir mon chef d'oeuvre (attention à ne pas trop en faire non plus) tu pourras le trouver dans le Mode&Tendances Été qui sortira en Mai (pas sûre du tout de ce que j'avance...).
Pour cela il faudra que tu ai la chance, que dis-je... le privilège de vivre en Charente!
Ne pleure pas Ô Toi qui vis tant bien que mal à Nouméa ou encore à Bora Bora... je publierai un lien pour que tu puisses toi aussi jouir de mon super reportage.
T'as vu ça si j'suis sympa? 

Après, il est vrai que ça ne m'a pas pris 1 mois de faire le tour du caillou mais j'avais aussi mes activités personnelles (c'est à dire aller snorkeler tous les jours, faire une plongée bouteille, sortir jusqu'à pas d'heure et galérer à me lever pour aller vendre des robes de princess, passer un dimanche à manger et à boire plus que de raison, et un autre sur un bateau à kiffer ma grand mère...)
Ouais tu aura compris que j'ai été super trop busy!

Pfiouuuf... mais réjouis toi, je reviens de plus belle pour égayer tes journées. 

Et c'est dire si tu en as besoin en cette période plus que tourneboulesque d'éléctions présidentielles.

Sache que je n'ai pas voté (shame on me) non par détachement à ma sainte patrie mais par oubli de ma part de m'inscrire sur les listes...
Et c'est là où j'ai juste à fermer mon caquet.
Pourtant j'en aurai des choses à dire. A crier même. Voire même à dégueuler.

Je résumerai le fond de ma pensée par cette douce mélodie:


La Jeunesse Emmerde le Front National Berurier Noir

 

J'aurai pensé que la jeunesse se serait sorti le doigt du cul pour le lever justement...

 

11 octobre 2010

F***!!!

Retour à la "case" départ, sans la "case" !!!

Je croyais avoir dis OUI à la maison trop cacahuète, la chambre de princess'... nanani nanana... vous connaissez la suite.

J'ai cru,  j'ai attendu,  j'ai perdu.

Notre réponse fut validée par un message vocal abandonné sur le répondeur des proprios. Sauf que message ils n'ont pas eu et qu'un autre gentilhomme à la recherche urgente d'un toit nous est passé devant. Il a dégainé le chéquier le premier, il a gagné.

Confuse et honteuse, je vous avoue donc que je n'ai pas validé ne serait-ce que la moitié du challenge. Mais c'est pas grave hein!  Parce que ça aurait été galère d'attendre encore 3 semaines pour emménager. Et puis il n' y avait même pas de vue sur la mer, on est aux caraïbes pour voir la mer bordel!

Don't panic Moizik!! La pro de la relativ-attitude? Of course it's me!! On trouvera dix mille fois mieux. Même pas peur.

Pour finir en beauté, petit proverbe babate : L'avenir appartient à ceux qui dégainent le chéquier le plus tôt.

 

12 mars 2014

Sur un air de déjà vu...

Bah on dirait que la raconteuz elle raconte pas très trop en ce moment...
C'est parce que j'étais en phase d'introspéction.
Donc en phase pas très drôle.
En phase où ça se pose pas mal de questions là haut et où mes p'tits copains dans la tête sont à fond les ballons.
C'est la trentaine j'crois bien.
Faire des choix. Les bons surtout.
Et j'crois que j'aime pas très bien ça faire des choix.

Partir? Rester?
S'enfuire? Créer? 
La folie. La raison.
Les coups de tête, les papillons. 
L'aventure, les rires...
La distance et les soupirs.

Et quand tu vis sur un caillou au milieu de l'Atlantique dont tu fais le tour en à peine 30minutes c'est compliqué d'avoir tout ça.
Ce qui est compliqué c'est surtout de satisfaire cette soif d'aventure. Et surtout de savoir ce que c'est "mon" aventure...
Alors j'ai cherché.
J'ai cherché ces coins que je ne connaissais pas encore, ces chemins cachés, ces personnes que je n'avais encore jamais rencontrées.
Parce que je sais qu'il y a pleins de gens intéressants sur le caillou. Suffit juste de les croiser.
Et on a beau vivre sur 24kms² ils sont quand même pas facile à trouver parfois.

Alors j'ai cherché et j'ai trouvé.
Le peintre venu ici pour regarder, qui voit, qui sent.
La douce rêveuse les pieds accrochés à son trapèze et la tête dans les nuages. 
La "guide" celle qui sait, qui ressent.
Le voyageur qui se raconte, et qui te fait voyager.
Celui qui pense, celle qui écoute.
Celui qui danse et celle qui doute.

Que sont-ils venus chercher ici, que sont-ils venus perdre surtout?
Ils voyagent, ils prennent, ils donnent, ils font, ils défont.
Ils croient, ils se noient.
Ils remontent, ils crient.
Ils se cherchent, ils se battent.
Ils obtiennent et repartent.

Une chose est sûre, ils aident. Sans le savoir ils nourrissent ce grain de folie dans l'oeil de ceux qu'ils rencontrent. Ils montrent que tout est possible.
TOUT.
Absolument TOUT.

Alors MERCI à toutes ces belles personnes qui viennent ou reviennent sur ma route... parce que grâce à elles, je me lève le matin en ayant quand même un peu moins la trouille.

Bref, si j'ai pas trop raconté c'est parce que je me faisais une petite cession introspéction dans le Dark Side de l'artiste écorché...
Passionnant...

Non mais sinon, ça va vachement mieux hein!
;-)

 

 

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19 mars 2016

Voilà voilà...

Un vendredi soir au Select:

_ Viens voir par là Soïz je veux te présenter X. X je te présente Soïz.
_ On se connait non?
_ Ha bon vous vous connaissez?
_ Oui oui...
_ Euh bah oui. Oui oui on se connait...
_ Bah vous vous connaissez d'où?
_ Euh... Bah.... De...
_ Oui voilà on se connait quoi...
_ Vous vous connaissez bien?
_ Euh...
_ Super bien... Oui on se connait super bien... Enfin X me connait plutôt bien. En fait. 
Moi je le connais pas trop mais lui il me connait plutôt bien bien bien...
_ Oui.... Euh oui je la connais bien...
_ Mais vous vous êtes rencontrés où???
_ Hum hum... X est le remplaçant du gynéco et c'est lui qui m'a fait le chantier post-partum... Donc tu vois, de là à là il me connait bien bien bien...
_ J'vais y aller moi...
_ Oui voilà... Bonne soirée.
_ Et ravi de vous avoir revu.
_ Voilà voilà. Pareil... Bonne soirée...

18 juillet 2010

Le ouf' WooF!!!

Oye Oye!!! Plus d'inquietude nous sommes en vie, assez epuises mais en vie...

Nous venons de passer une semaine dans la famille de Taka et Yoko en tant que Woofer. Semaine chargee au niveau du travail, mais aussi chargee au niveau de l'echange. Allez on reprend tout depuis le debut. 3-2-1... Parteeeez!!!

A peine le temps de deposer les sacs dans le batiment des ouvriers qui sera notre "home sweet home", que nous partons a la superette du coin pour choisir nos petits dej de la semaine... un peu genant de choisir en sachant que c'est eux qui paient mais beaucoup moins genant aujourd'hui que je sais quelle charge de travail il allait nous attendre. Nous sommes accompagnes d'Hannah, collegue woofeuse from Singapour qui elle, parle Japonais, elle nous sera d'une precieuse aide durant la semaine. Les courses etant faites nous nous attendons a passer au travail de suite, mais vu la pluie incessante Taka nous gratifie d'un "please relax" qui sera notre nouveau leitmotiv d'ailleurs.

15h: M'dame la pluie a decide de repartir derriere les montagnes, ce qui nous permet d'avoir un avant gout de la tache qui nous attend. Tout de nos cotes vetus, nous grimpons dans la fourgonette, notre nouveau taxi. Voyageant dans le coffre nous profitons de la vue, nous sommes dans un petit coin riche en terres agricoles en tout genre, aux pieds des montagnes, les routes sont assez etroites et entourees des rizieres. Le ciel est souvent gris, les montagnes ont perdu leur manteau neigeux, une infinite de vert predomine dans le paysage. Mais le trajet n'est pas tres long ma foi, ce qui me coupe dans mon occupation buccolique...

Premier atelier: elagage des pommiers. Trop fastoche, les doigts dans le pif meme...Les gants, le secateur et vas y que je te coupe les mauvaises herbes. Bon, j'avoue au bout d'une heure les genoux tiraillent, mais rien par rapport au second atelier...On lache le secateur pour une serpette, et on quitte les petits pommiers pour le champ de mais!!! Taka nous explique la tache: tu laisses le pied qui a la touffe (j'imagine la femelle mais) et tu coupes celui qui a les graines (le male a priori) Ok, j'ai tout compris on emascule le mais! La tache est physique, tres, trop meme. Je me retrouve au milieu de 2 rangs, (karim ayant choisit un en extremite, petit malin) devant me mouvoir a 4pattes au milieu de pieds de pres de 2m. Naninana, je serpette, nouf nif nouf je laisse la touffe...lalala, un coup a droite, un coup a gauche...je rampe...je zieute les petites bestioles...je me fais un tapis de mauvaises herbes...j'arrache...et puis c'est comme si le temps s'arretait. Telle un petit robot, mon corps et ma tete sont completements dissociables, le corps a l'action, la tete a la reflexion...et on a le temps d'en faire des divagations, de se poser un tas de questions...de limite peter les plombs!!! A un moment de faiblesse articulaire je me leve, me debatant contre  cette vegetation et regarde quand le rang allait-il se finir??? Un oeil a droite, je ne vois pas le debut...un oeil a gauche je ne vois pas la fin non plus!!! Pas de bout du tunnel cocotte, pas de lumiere salvatrice, re 4pattes et re la serpette . Je sifflote, je chantonne un repertoir sorti des bas fonds de ma memoire (Celine Dion, Jo Dassin, Vivaldi...quel ecclectisme!!) Je salive en imaginant notre repas du soir: riz? noodles? Et d'un coup d'un seul nous voila tous les 3 a improviser une pausounette, au meme moment Taka nous libere d'un "It's five o'clock, time to go home. Relax please" On ne s'est pas fait prier.

Le temps repend sa lancee pour nous entrainer a leur table. 18H: etendue de petits plats, de petits bols, des mets de toutes couleurs et toutes textures... Un regal!!! Yoko est trop bonne cuisiniere. Quelques questions sur les uns et les autres, le tout en discretion bien sur, accompagne des "sluuurp" des nouilles, on se doit de faire le meme bruit...c'est comme ca au Japon, moi au contraire je cherchais a manger mes pates si glissantes de mes baguettes le plus proprement possible, peine perdue. Les ventres pleins, Taka nous propose un cours de Yoga, c'est lui qui enseigne. Top! C'est Doudou qui est ravi. Nous allons passer 1h30 a nous etirer, respirer, a nous allonger, nous detendre, nous agenouiller, mediter...le tout berce par le deja celebre "relax" de Taka. AAAAh ca oui on est relax!!!!

La soiree se continue au Onsen (sources d'eau chaude pour ceux qui n'avaient pas suivis ;-) ) mais rien a voir avec les baignoires bouillantes que nous offraient les Ryokan (hotel trad'). La, nous sommes dans un complexe qui predomine la ville de Matsumoto, tout en haut des montagnes. Magnifique!!! Les petits chaussons aux pieds, Karim avec Taka, moi avec Yoko. Je fais tout comme elle, hop je prends la petite paniere, hop hop je me deshabille, et hop hop hop je me retrouve cul-nu parmis pleins de Japonaises!!!! Un petit tour a la douche (toutes assises sur des petits tabourets en rang d'oignons, face a nos miroirs) vas y que je te frotte et que je te rince avant les bains: jaccusi, sauna, bains exterieurs, piscine... le tout dans une eau de source bouillante...et toujours cul-nu!!! Comme elle ne parle pas anglais et que ma chere Hannah n'est pas venue, je reste silencieuse, profitant du bien etre environnant. Tout de suite ca fait tomber les barrieres d'aller se prelasser cul-nu avec sa patronne...J'insite sur le cul-nu puisque les japonaises ont une petite serviette pour se cacher les parties recto, quant au verso...on laisse filer. Moi, bien sur je n'avais pas de petite serviette...tu peux difficilement te cacher du coup. A bas les complexes dans ces moments la!! Yoko m'encourage "Relax". Apres la trempette, allez zou', de retour aux tabourets, et re la douchette et re le shampoing...Si on est sale apres tout ca!!! Je dois avoir perdue pres d'une couche d'epiderme depuis 15jours! Nous sommes fin prets pour un bon gros dodo.   

Reveil a 7h pour faire la ballade des toutous pour le caca matinal (Karim sera charge du bag-a-crotte durant tout la semaine) mais on se fait arreter par Yoko "It's raining, no walk dogs, relax". Et alors la, va se derouler la journee la plus longue du monde entier...enfermes dans la chambre, no tele, no ordi, no jeu de cartes...bref...c'est long le relax dans ces moments la! Un coup de "petit bac" un coup de lecture, un coup de sieste et nous voila a midi. Encore les bons petits plats de Yoko, je me propose pour la vaisselle, "No, Relax this afternoon" Oh les gars!!! Trouvez nous un truc a faire!!!! Je vais peter un boulard dans cette chambre!!! (Si j'avais su qu'il aurait pas re-plu j'aurai pas si tant insister pour travailler!!!) Hop, deja 16h30 la pluie cesse, Yoko nous amene cueillir des myrtilles a peine 10 minutes, un avant gout de notre ultime et troisieme atelier de la semaine en fait.

Nos journees sont donc rythmees, chargees, et epuisantes face au soleil qui va crescendo en intensite.

8H15: la ballade des toutous, et comme de par hasard miss Hannah se leve juste 3mins avant de partir du coup elle loupe cette activite. Etant deja debouts pour le cafe de Monsieur et le manger de Madame c'est nous qu' on s'y colle!

8H30  11H: cueillette en tout genres avec Yoko (myrtilles, framboises, prunes, mures) coupee par une pause the a l'atelier.

11H 11H30: on met le tout dans les petites barquettes, on etiquette, et on part avec Yoko au marche couvert pour apporter le tout. A peine ramasse, tout juste vendu.

12H: Le miam miam et le "relax time"

13H30 15H: On passe la journee avec Taka et on commence par  mon atelier prefere du monde entier... le mais!!! A l'heure la plus chaude de la journee en plus.

15H: pause the "relax"

15H15 16H30: elagage des pommiers. Et Taka veille a ce qu'on bichonne ses Pink Lady.

18H: miam miam

19H: activites variees

 

Et alors dans les activites nous avons eu la chance d'assister a un cours de calligraphie des notre 2eme soiree. Une gentille professeur tente de nous initier a son art, que je trouve (n'ayons pas honte de nos idees...) un peu sans interet. Comme si je peignais des A-B-C et que je disais que c'est si artistique... Mais oulala que viens-je de dire??? L'homme reprend tout depuis le debut et m'explique toute la grandeur de la calligraphie, notamment dans le controle de soi a travers le trait du pinceau. Et surtout de l'etendue de tout les styles. Bien sur, comme tout art qui se respecte on ne peut exceler qu'apres des annees de pratique, c'est une raison valable pour que ca me lasse assez vite. Mais j'avoue avoir beaucoup apprecie les methodes de l'enseignante, tout en encouragement et en patience. Karim etait aux anges bien. En souvenir, nous devons peindre sur une petite toile les caracteres que nous avons le mieux reussi pendant le cours. L'homme a le nom de notre village, etant Asumino (4caracteres) moi, elle me dis de faire Nippon (2caracteres) C'est dire si la charmante dame a decele mon talent inne dans le domaine de la calligraphie ...Et pour ajouter une petite touche de magie, nous repartons avec notre signe. Celui ci etant ce que Madame la si gentille dame professeur a percu de nous. Karim: ciel, Moi: reves! Plutot juste nan???

Taka nous retrouve et nous invite a decouvrir un Pub-Karaoke Japonais. C'est pas comme si on etait tous super fatigues de notre journee...mais l'envie de biere nous pousse a le suivre. Direction Matsumoto, la ville, pour un endroit...comment dire? Assez special. On se retrouve dans un bar a hotesses, mais celles ci etant thailandaises on decouvre vite dans quel genre de lieu on se trouve. Taka commande une bouteille d'1L de biere (coutant l'equivalent de 10euros). A peine le temps de boire ne serait-ce qu'une seule et unique gorgee qu'une des filles remplit a nouveau le tout, sans oublier son verre a elle bien sur! Notre cher patron se lance au Karaoke, il se trouve qu'il pousse plutot bien la chansonnette. La soiree se deroule sur le defile de bouteilles de bieres, sur un gros craquage au karaoke, je me dechire avec Hannah sur du Abba et autres chansons repertoriees en anglais...Taka monte vite vers des cimes lointaines nous devoilant un tout autre trait de sa personnalite (celui ci etant prof de Yoga, agriculteur et tres reserve) Karim lui, souffre du syndrome Nippon: en d'autres termes ses yeux se brident! Les filles, elles aussi chantent et boivent sur l'argent de Taka, et font un ballet entre notre table et celle de deux gros japonais deja fin saouls et tripotants! On quitte les lieux a 00H30 avec une note de 210euros...no problem! Taka degaine le portefeuille avant meme qu'on ai eut le temps de dire "ninja"!! 4hommes nous attendent a la sortie du pub, le bras muni d'un parapluie, service de petites serviettes raffraichissantes et de soft drinks. On ne comprend pas trop ce qu'il se passe mais Taka a l'air habitue. L'un d'eux prend le volant, le boss au fond du van, Hannah fera office de co-pilote ils ramenent notre charmante equipe a "bonne ferme". Un taxi nous suit pour ramener notre gentil "Sam" (parce que celui qui conduit c'est celui...) Cette soiree restera un bon moment dans nos memoires.

Le lendemain tout le monde retrouve sa discretion naturelle, comme si cette soiree sortait du pays des reves...

Nous assistons a un nouveau cours de Yoga, mais le maitre etant encore imbibe de la veille certaines positions lui seront difficiles. Beaucoup de femmes assistent au cours. Pas un bruit, pas une rignoche, pas une plainte "J'y arrive pas heuuuu", pas un mot ne sortira de leur bouche pendant toute la seance. A la fin, Taka nous presente et raconte nos parcours, le tout avec nombres sourires, et bien meme la pas un rictus, pas un sourcil n'a bouge... J'ai un peu de mal avec ces codes la, si quelqu'un me raconte un truc en riant et que je ne souris pas c'est qu'il m'emmerde a un plus haut point!!! Karim est completement insensible a mon ressenti et ne comprend meme pas ce qui me choque la dedans. Alors soit on n'a pas grandi avec les memes codes d'expressions (ce qui me parait impossible vu ses parents si souriants) soit il a deja excele dans le permis Yogi. Je m'incline donc face a ce puit de Zenisme.

Hier soir, a nouveau le Onsen et ses merveilleuses vertues, mais avant un petit resto dans la montagne, dominant les alentours. Nous avons meme la chance d'assister a un feu d'artifice au loin, de notre bain exterieur. Nous passons donc, encore une fois, une charmante soiree en compagnie de nos hotes. Celle ci sera la derniere, nous quittons cette genereuse famille demain aux aurores. Il est temps pour nous de decouvrir nos nouveaux hotes. Ceux ci auront vraiment du mal a egaler Taka et Yoko. On part d'ici epuises, tristes, mais ravis d'avoir eu la chance de les rencontrer. Nous venons de passer a l'etape "au revoir" avec Taka (qui ne sera pas la ce soir), tout en retenu et en sourire...Je retiens mes larmes, parce que ca doit etre mal vu de pleurer devant quelqu'un, mais mes yeux parlent pour moi. Le tour de Yoko sera demain sur le chemin de la gare...J'en connais une qui va pleurer pendant un moment... Qu'est ce que vous voulez, j'ai pas l'air comme ca mais je suis sensible hein!

 

19 août 2010

le mont Rinjani

WOOOOOOOUW I DID IT!!!!

C'etait pas de la tarte j'avoue, physique comme pas possible, envie d'arreter de marcher maintes et maintes fois mais je peux le crier haut et fort : j'ai fais un trek!!!!

Nous rencontrons un couple de francais (tito et charlotte), noud ferons le trek que tous les 4; notre guide surnomme Oulala (que j'ai repete des tonnes de fois a la place du "putain" habituel de fatigue) et nos deux jeunes porteurs.

On embarque dans le coffre de la camionette, cheveux au vent on fait plus ample connaissance. On va commencer la ballade a partir du village de Sembalun, parait il que c'est plus simple de ce cote. Je n'ose imaginer ce que ca aurait ete de Senaru. (en fait on a eu 1000m en moins de denivele a grimper). Un petit pipi (mes intestins s'etant calmes), une cigarette (qui sera la seule de la journee) chacun son sac (qui contient le STRICT minimum) et zou c'est partit! Le cheminou commence soft, nous sommes dans une charmante vallee, verdoyante, les collines au loin et surtout le sommet du Rinjani (3726m) qui nous nargue de sa superbe. Il a pas l'air si loin que ca, lance charlotte! Hum hum...J'en suis bien moins sure moi.

On se retrouve vite en plein soleil, qui tape deja bien trop, a grimper un chemin tout caillouteux. Et ca grimpe, et ca n'arrete pas de grimper... je vous epargne la suite. On passera 2jours a grimper en fait. Je commence deja a etre a la traine, par manque de souffle, donc d'endurance, a cause de mon non entrainement physique. Il y en a un qui avait raison, mais je tiens le coup, le but etant d'avancer pas d'arriver le premier. C'est quand meme rageant d'avoir le sentiment de faire du sur place. Un pied devant l'autre, ne pas regarder en haut tellement tout cela parait interminable. Environ 3 heures plus tard on se fait la pause dejeuner. Notre charmant staff se met a l'action : feu de camp, epluche legumes et nous voila servis d'une bien belle assiette, de quoi reprendre des forces.

L'apres midi nous devons parcourir 5h de marche. D'accord je suis morte, j'ai deja mal partout, j'ai froid alors que tout le monde creve de chaud, mais j'arrive a ne pas me plaindre, ne voulant pas donner trop raison a Karim, je suis capable, je suis cap', je sui...

Nous sommes en plein coeur des collines, toutes arborees, une bien jolie vue sur la vallee et la preuve qu'on a deja pas mal grimpe! Je m'aide des cailloux et des arbres pour avancer, mes jambes me faisant defaut. La derniere heure fut la plus dure. Mes acolytes sont deja en haut et Doudou m'encourage d'un "Ca vaut le coup Cocotte". Un dernier effort, raaaaah je pousse sur mes jambes, allez je vois le bout, plus en mode "pic qui te barre la vue" et WOUAW! Je decouvre un immense lac, qui s'est forme dans un cratere, l'eau y est turquoise, on a une vue imprenable sur le petit cratere encore en activite, ca fumouille la dessous. Le soleil se couche au loin, encore quelques 1000m au dessus le sommet du Rinjani, l'endroit est idyllique, digne de grands aventuriers. Jamais on ne pourrait penser se qu'il ce cache derriere ces montagnes. Encore un petit effort, il nous faut rejoindre le camp de base ou deja une vingtaine de tentes se montent, sur une parcelle escarpee, aceree, tres proche du vide (t'as pas interet a te craquer pour le pipi nocturne) les autres groupes et leurs guides sont la aussi. Ambiance colonie de vacances. Et puis des que le soleil se couche pour de bon on se caille severe!!! Les organisateurs nous avaient dit qu'un petit gilet suffirait et bah pas du tout les gars! Un vent glacial nous fouette, on se refugie sous nos tentes, essayant vainement de nous rechauffer a la bougie! Une bonne soupe nous aide un peu a retrouver de la chaleur. Et le mieux etant de se camouffler dans nos sacs de couchage pour un bon gros dodo.

Le coq etant absent, nous sommes reveilles par les groupes les plus sportifs qui partent a 1h30 du mat pour le sommet. Mais le soleil ne se levant  qu'a 6h a quoi sert de poireauter dans le froid la haut??? Oulala, lui dort bien profondement, on attendra donc son feu vert pour y aller. Il viendra a 3h du mat, avec the/cafe et petits biscuits. Nous sommes le dernier groupe a quitter le camp, nous serons d'ailleurs constamment les derniers a arriver et les derniers a partir durant les 3jours. Oulala est les porteurs etant bien detendus! Ca me va plutot pas mal.

L'ascension donc... un grand moment! Lampes frontales, la tete a l'envers de fatigue et de froid. Le chemin est sableux, tu fais un pas tu recules de deux! Heureusement il fait nuit donc aucunes notions de la duree. Par contre je devine le vide par moment. Nous marchons sur une parcelle plane (alleluia du plat!!) et de chaque cote le vide. Garder la tete bien en face pour que la lampe n'eclair pas !!! Et ca grimpe, et je n'en peux plus de grimper et ...au bout de 3h je dis STOP! Les autres iront s'entasser avec les autres groupes, nous on se cale sur un gros rocher, comme seuls au monde. De toutes facons le film commence, le ciel etoile laisse progressivement la place a un rai de lumiere a l'horizon qui changera de couleurs minutes apres minutes. Bleu, vert, rose, orange. Nous sommes egalement au dessus d'une riviere de nuages, douceur, vapeur, coton, envie d'y sauter tellement ce tapis a l'air accueillant. Une fois de plus la durete de l'effort est largement recompense. Nous voyons au loin le Gunung Agung (volcan sur Bali) et meme les iles Gili qui ont l'air si petites toutes rikiki! On passe un moment de reve, ou on se sent fier de faire partie de ce nouveau jour qui se leve. Le monde est tellement beau d'en haut.

Et puis ca y est il faut redescendre. Une seule est unique technique fiable : se laisser glisser. Un peu casse-gueule puisque je me ramasse sur les fesses pas mal de fois, mais tenter de faire des pas ne sert a  rien. On profite malgre tout de tout ce qu'on a pu voir durant la montee, et effectivement il y a des passages a-pic! A 8h nous arrivons au camp de base pour un vrai petit dej. On est tout poussierreux, noirs, crados, meme pas moyen de se laver les mains, l'eau etant pour calmer notre soif uniquement. C'est ca le trek, il me dit Karim!

Nous sommes rejoint par des dizaines de singes qui veulent leur part de petit dej. Ils sont ravis de tout les restes que les porteurs eparpillent ca et la. Parce que oui l'endroit est degueulasse! Chaque staff laisse ses emballages, ses epluchures, et chaque trekeur donne une allure papiecuesque a l'ensemble du territoire! En meme temps, pas de poubelles, pas de toilettes, alors chacun fait comme il peut, c'est a dire polluer!

Nous quittons le camp de base, pour rejoindre le bord du lac. Encore 4 heures de marche a descendre un "chemin" caillouteux. Ca glisse, ca tire, et ca se vautre!!! Les filles surtout!! Nos bonhommes preferant descendre en courant, ils sont si forts! On arrive enfin au lac, qui a l'air bien moins propre de pres, j'ai voulu tenter la baignade mais un singe mort etait en train de flotter! Heu bah du coup je vais juste faire une sieste en fait. Apres manger nous allons du cote des sources chaudes, mais trop chaudes pour s'y baigner, du moins ca aurait ete dur de repartir apres un bain.

Nous serons encore les derniers a quitter le lac pour rejoindre l'autre camp de base pour la nuit. Et Oulala decrit l'endroit ou nous devons aller. Je sais pas si j'ai vraiment envie moi, parce qu'il montre l'autre cote d'une montagne! Et je trouve que depuis ce matin on a deja fait pas mal avec l'ascension, et puis c'est vrai quoi, on pourrait pas se reposer un peu la??? C'est qui qu'a dit qu'y fallait marcher comme ca tout le temps????? Bah t'as paye pour ca cocotte non??! Ah oui! Un moment j'avais oublie qu'on etait seuls responsables de cette souffrance!

Allez ok, on y va alors! On doit longer le lac, en escaladant des petits rochers afin de rejoindre un sentier abrupte. Ce sera 3h d'escalade constante! Au moins je peux faire travailler mes bras. Je me plains, je me plains, mais on croise tout ces porteurs qui descendent eux. La plupart pieds nus et charges de pres de 40 kgs! Des jeunes, des moins jeunes, souvent la clope au bec. En meme temps le Rinjani est le coeur de l'economie de la vallee. Oulala nous confie que ses enfants vont a l'ecole, je suppose donc qu'il gagne suffisamment. Alors j'arrete de me plaindre et je pousse bien sur mes pieds. Cette montagne interminable nous offre enfin son sommet. Un tout autre point de vue sur le sommet, le lac et le cratere. Tito et Charlotte etant arrives avant nous, ils nous ont reservee une place de reve pour les tentes. Un dome juste de quoi accueillir nos 2 tentes, dominant les alentours. Mais la soiree sera de courte duree, le froid et la fatigue nous obligent une fois de plus a nous calfeutrer a l'abris. On profite de la priere de quelques Balinais venus en pelerinage, le Rinjani etant sacre pour eux. Mais la vallee est musulmane. Ca fait bien rire notre jeune porteur qui lui est musulman "Les Balinais viennent prier dans la montagne et nous a la mosquee" Euh, si je ne m'abuse petit tu n'aurai pas un pelerinage a faire toi aussi???

Une fois de plus, ce que tu as grimpe tu vas devoir le redescendre. Un sentier de sable et de gravillons qui te font des pieges, yahouuu je gliiiiisse!!! Encore de belles gamelles. Nous atteignons la junggle en fin de matinee, qui nous accueille, nous engloutie et nous assure un retour imminent a Senaru.

14h30!!!! Heure de la delivrance, nous rejoignons notre petit hotel pour boire, nous laver et surtout arreter de marcher. En a peine 20 minutes nous sommes coupes par des courbatures de fou qui nous donnent des demarches de pingoins. Demarches qui nous suivront pendant plusieurs jours d'ailleurs.

Fiers de nous, nous sommes encore sous le charme de ce que ces 3 jours nous ont permis de decouvrir.

On est vraiment des chanceux, il n'y a aucun doute la dessus!!!

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4 octobre 2010

Saint Barth, le retour

A peine descendu du bateau qu'on se sent à nouveau comme à la maison. Gustavia, la "capitale", ses boutiques de luxes, les jolies facades des restaurants, les vallons parsemés des petites lumières des villas. Les falaises, le petit cri des margouillats, le vent qui se lève sur la mer.

Nos charmants hotes nous recoivent chez eux, à la locale, avec un bon petit rhum. La pluie est elle aussi au rendez vous. Pluie epaisse, assourdissante, qui nous assomme, nous berce. De toute façon le décalage horaire aura vite raison de nous. Le rhum aussi.

Au petit matin nous partons, les pouces levés, à Gustavia. On voulait ouvrir une ligne afin d'être joignables pour nos futurs employeurs. Sauf que le réseau téléphoniqe est hors service aujourd'hui, et que la plupart des etablissements sont encore fermés. On se dirige donc vers la superette pour les coursinettes... Haaaaa Saint Barth et ses prix délirants!!! On sait que dès aujourd'hui notre regime alimentaire va être chamboulé, les fruits et legumes étant réservés aux riches, mais le pire c'est qu'ils sont limites immangeables. Je regrette déjà le si bon jardin de ma maman...

Il n' y a plus qu'à attendre que l'ile se réveille tranquillement, que les americains débarquent, que les dollars s'envolent et que le champagne coule à flot... Nous sommes prêts!!!

 

7 octobre 2010

la dure loi de la jungle

        Place à la prospection qui nous dévoile notre statut sur l'île : des dépendants!

   Nous sommes dépendants du bon vouloir d'un éventuel patron. Tous les matins, après avoir attentivement relevés les annonces sur les journaux locaux, on se met sur notre 31 et on part à la chasse! A peine sortis du véhicule de location le déluge nous transforme en "zezette épouse X". Les cheveux en bataille, collés au front, le front qui ruisselle sur nos beaux habits qui ne ressemblent plus qu'à des serpillères de chez Emmaüs.  Mon maquillage dégouline. Les pieds plic-ploc dans les chaussures. Et pour couronner le tout nos cv sont trempés. On tente de faire bonne figure, de sourire un max, de parler correctement, d'avoir l'air sûr de nous mais pas trop.  De serrer les mains en regardant bien dans les yeux. On repart toujours avec la même réponse : Vos cv nous intéressent, on a vos contacts, on vous rappelle. On passe donc à la phase "attente".

  Nous sommes dépendants du marché de l'immobilier qui explose. Les logements sont précieux sur l'île. Précieux et rares. Et hors de prix. Nous avons visité une case ce matin. Une case oui, sur pilotis limite, au milieu d'un quartier pas top. Une case donc, où il faut se partager la terrasse avec les voisins. Une case de seulement 25m², une cloison-rideau qui sépare la chambre du salon. Pour 1400€ charges comprises. Du grand luxe!

Cet après midi, il s'agissait d'un appartement, très grand, près de 50m², deux chambres dont une meublée d'un balai (hum hum, comme si un jour on allait meubler cet appartement...)  la décoration et les meubles dignes de chez mémé Simone. Une terrasse enoooooorme vue sur mer, sauf que les proprios vivent au dessus et occupent également la terrasse. Pour 1400€ charges non comprises. Trop cher pour la vie en communauté de terrasse.

  Nous sommes dépendants, pour finir, de la météo. Une nouvelle perturbation, Otto de son petit nom, nous secoue pas mal les cocotiers! Il pleut à verse, le bas de l'île est inondé, des orages assombrissent le ciel tôt dans la journée. Donc tout nos chers patrons et proprio sont déboussolés. Les restaurants vont tarder à ouvrir (dégât des eaux oblige) et les logements ne peuvent être visités puisque les chers babates ne veulent pas mettre le museau dehors s'il pleut.

  Mais je vous entends d'ici, tout sournois que vous êtes... non non non... pas de destin funeste cette année pour les manouches des caraïbes. Puisqu'on est confiant et que tout va rentrer dans l'ordre sous peu. Incessamment même.

  Il faudra vous faire à l'idée que tout ne se passe pas toujours comme prévu pour nous. Bon, ça ne veut pas dire que ça se passe mal, loin de là. Et même que nous sommes encore dans les temps. J'avais fixé le challenge d'emploi-logement à une semaine. Il nous reste donc 3jours.

  Tout ça pour remettre un peu de réalité à nos pauvres existences. Nous ne sommes pas QUE des branlous qui ont des cuillères dorées toutes cuites dans la bouche! Ça se gagne une place au soleil des noix de coco.

23 mars 2011

POINTAGE

Depuis des mois j'actualise mon statut "Pôle Emploi" et pour une fois j'ai oublié.

Un seul oubli, un seul retard, juste une petite etourderie et BAM!! RADIEE!

Elles sont belles nos administrations.

La prochaine fois que La Poste "oublie" de m'envoyer un colis, je jure d'apprivoiser un pigeon voyageur.

La prochaine fois que La Dame de la Préfecture oublie de me restituer ma carte grise, je jure d'acheter un âne.

La prochaine fois que La Secrétaire de Mairie m'oublie sur les listes électorales, je jure de me proclamer Chef de Village.

La prochaine fois que EDF oublie de venir relever mon compteur, je jure de ne plus allumer un seul interrupteur.

La prochaine fois que la SNCF oublie de faire venir le train qui doit m'amener si loin, je jure de construire une roulotte pour mon âne.

La prochaine fois que La Sécu oublie de rembourser mes frais médicaux, je jure de ne consulter qu'un chamane d'Amazonie à la moindre migraine.

Et la prochaine fois que Pôle Emploi oublie mes indemnités journalières, je jure de ne plus rien déclarer.

De travailler au black, de remplir de fausses déclarations d'imposition, de retirer mes économies de la banque, de me faire payer en cash. De résilier mes abonnements. De ne plus être qu'un numéro qu'on zappe et qu'on radie pour un oubli. Un seul oubli bordel!

 

 

28 février 2012

Y'a pas d'justice

 

Si on part du principe qu'un pare-brise serve, au delà de la protection "intempérique" (pluie-vent-neige...) et de la protection des déjections volatiles, et qu'à certaines occasions ce dit pare-brise serve également à recevoir en son sein le petit papier from la PM qui dit :
_T'es mal garé/ T'as pas parcmètré = tu vas payer...

Comment se fait-il, qu'en plus de me ramasser la pluie, le vent, et des hordes de moustiques dans la face, la PM ait sciemment enroulé autour de mon rétroviseur le maudit papier qui dit :
_T'es garé sur un passage piéton = tu vas payer aussi petite feinteuse en mobylette...

Sans déconner!!
Depuis quand on peut mettre une p***** de prune autour d'un rétroviseur???
J'ai pas de pare-brise les gars...

29 février 2012

Les enfants sont formidables...

De bon matin j'accueille ma première cliente. Ô Joie c'est une française.
Non pas que je préfère les So cuuuute, soo adorabeul, sooo gorgeous et autres gloussements américanisés mais une bonne cliente from le pays de temps en temps ça fait du bien.

Surtout quand cette cliente est accompagnée du Mari et de leurs nains...

Mâdame essaie tout ce qu'il y a de plus beau, de plus clinquant donc de plus cher pendant que Mari se pavane sur son I-Truc. Les nains sont allongés sur la banquette et baillent.
Quelle classe! Quelle tenue!
Une petite famille française mode US en somme.

Je vais donc faire comme s'il s'agissait de Ricain.
Je vais blablater, glousser, montrer ma glotte grâce à mon plus grand sourire, utiliser tous les superlatifs de mon vocabulaire pour lui vendre The Robe de Princess qui va bien.
Je vais même parler aux nains.
C'est toujours bien de montrer aux gens qu'on s'interresse à leurs gosses.

Moi: OOOh petite demoiselle tu m'as l'air bien fatigué toi dis donc...
(cette gamine a les yeux explosés et va finir par se défaire la mâchoire à force de bailler)
Mari: elle est éreintée il est vrai, elle aurait dû dormir dans l'avion...
Mâdame: oooh ma chériiiie, tu aurai vraiment dû dormir dans l'avion.
Moi (me sentant obligée de poser la question): Mais quand êtes vous arrivés?
Mari: Il y a une demi heure à peine...
Moi: Ha ouais quand même. Mais vous habitez où?
Mari (en surgavage égocentrique): Nous vivons en Guadeloupe. Nous avons loués un avion privé pour venir passer la journée à St Barth.
Moi: C'est chouette ça. (Mais je ne suis pas impressionnée pour un sou mec'!)

Et c'est à ce moment que Petite Demoiselle se réveille cash. Regarde son père. Me regarde.
Petite Demoiselle: Mais n'importe quoi Papa, on vit en Alsace!

Mâdame sort de la cabine, m'achète The Robe de Princess qui va bien.
Mais qui a mon avis sera un peu too much pour une soirée à Mulhouse...
Enfin moi j'dis ça, j'dis rien.

8 mars 2012

T'es de quel signe toi?

Tous les matins je zieute mon horoscope sur le journal local.
Non pas que ça me rende tout comme ci ou tout comme ça parce que les astres l'ont décidé, mais j'aime bien.
J'aime bien l'idée que le fait que je sois sortie un jeudi 10 Novembre me range dans la catégorie des "ha ouais quand même... hhhhhssssh"
Le "hhhhssssh" c'est le bruit de l'air inspiré entre les molaires. Pour se faire, serre la mâchoire, ouvre la bouche en forme de sourire vers le bas et inspire l'air via la 1ère molaire.
Tu sais ce bruit qui veut dire que tu fait partie de ze signe astro le pire des 12.

Scorpion.

En faisant un petit raccourci on peut dire que le Capricorne est raisonnable, le Verseau est indépendant, le Poisson est tolérant, le Bélier est impulsif, le Taureau est calme, le Gémeaux est instable, le Cancer est sensible, le Lion est dominateur, la Balance est flexible, la Vierge est prudente et le Sagittaire est sage.

Le Scorpion lui, est débordant.
Passion, Jalousie, Colère, Envie... Toujours dans l'excès.

M'en fous de ce qu'on peut dire, j'suis hyper fière.
J'assume à mort!!!
Ça y est. Ça me reprend, j'm'emballe...
Et si en plus tu regardes la signification de mon prénom (vas y clic là dessus) tu vas comprendre que je n'étais pas prédestinée au calme et à la sérénité.

Bref (comme dirait l'autre) tout ça pour dire que je lis mon horoscope.

Et hier, Mdame Soleil se l'ai joué à la Prof' Dukan.

Scorpion: pensez à ajouter un peu de fibre à votre alimentation afin de soulager vos désordres intestinaux.

C'est une blague??!

T'as rien trouvé de mieux à me dire que je risquais l'occlusion à tout moment si je ne me gavais pas de verdure sur le champ?
Et Bam!
Vision subliminal dans mon cerveau: bouffer de la verdure sur le champ = VACHE!

A ce moment là, dans ma vision excessive, mon horoscope est devenu:

Scorpion: Vous êtes une grosse vache!

Du coup hier, je me suis fait 21 tours de stade...

La prochaine fois je te raconterai la nuit blanche que j'ai réussi à me déclencher juste parce que mon horoscope m'avait dit que j'étais un peu trop perturbée ces temps ci.
J'avais passé la nuit à chercher ce qui pouvait bien me préoccuper...

 

 

 

29 juin 2012

La prochaine fois tu fermeras ta gueule!

Un jour viendra où les hommes comprendront qu'il y a un temps pour chaque chose.
Mon gynéco en particulier.

"Mais comment ça? C'est un tout p'tit spéculum de rien du tout ça! Y'a pas de raison pour que ça ne passe pas bon sang!"

Ce mec m'a pris pour une 'tite joueuse.

Imagine Monsieur, juste comme ça pour voir. Que je te le colle dans ton t*** du c** ce tout ptit spéculum de rien du tout! Y'a pas de raison non plus pour que ça ne passe pas bordel, vu les étrons que t'as déjà dû nous faire??

Ha bah oui, c'est pas que ça va sortir cette fois, on va t'en faire rentrer dedans! Ce sera pas agréable hein?

Et bien pour moi c'est pareil! Jsuis quasiment sûre que jpeux faire passer un 36tonnes dans mon utérus, mais pour ça il faudra que je sois sacrément en condition.

La prochaine fois tu fermeras ta gueule!! 

 

Comment ça j'suis vulgaire?!

7 juillet 2012

Road 66

T'es peinard, les cheveux au vents, fière comme Artaban. 

Le doux vrombissement de ta carlingue #Moby# te fait vibrer les boyaux.

Telle "Le Rebelle" #LorenzoLamas# tu roules vaillamment, rien ni personne ne te fait peur.

Jusqu'au moment où une grosse bête venue d'un autre temps, crête au vent, te coupe la route.
Tu perds le contrôle mais tu sens au fond de tes entrailles que c'est lui ou toi.
A peine le temps de jeter un coup d'oeil de biche dans ton rétro, tu freines.
Au vu de ton allure tu ne dois donner aucun coup de guidon, ne pas te crisper.
Laisser Moby te guider.

Ça aura duré quelques secondes où tous les deux avez eu les bons réflexes.
Parcequ'imagine toi que cette bête sortie de nulle aurait été un lapin. Là vous étiez tous les 3 foutus. Toi, le lapin et Moby.
Tout le monde sait qu'un lapin se serait arrêté en plein milieu de sa course.

Sauf qu'aujourd'hui c'était pas un lapin c'était un membre de l'I.N.I.S.R (Institut National des Iguanes Sécurito Routiers) qui voulait tester tes réflexes et ta Moby.

"Vos papiers!" qu'il m'a dit ce p'tit crâneur d'iguane sans képi.
 Mais je m'appelle Soïzik Mssieur l'iguane....
 Et alors??
 Alors bah avec vos collègues humains (les vrais agents de la Police) si je dis que je m'appelle Soïzik         ils me laissent partir #BZHpower#
 Et vous pensez vraiment qu'avec moi ça va marcher??? J'suis pas un iguane Breton ma p'tite dame!
 Mais circulez quand même. Et la prochaine fois roulez moins vite, un peu plus vous me rouliez sur la queue!" 

La prochaine fois que je me ferais arrêter par un humain agent de la Police j'lui ressortirai:
"Mais j'ai même pas roulé sur votre queue Mssieur l'agent! Et votre collègue Iguane il a dit que je pouvais circuler parce que je lui avais pas roulé sur la queue... 
 Vos Papiers s'il vous plaît.
 Mais j'm'appelle Soï...."

Conclusion: j'aurai eu moins d'emmerde avec un lapin!


 

 

 

 

31 mars 2013

Mam' on ze rock

Quand tu vis ici et que tu n'as pas la chance de pouvoir partir régulièrement (je sais pas toi mais moi, après 3 mois sur le caillou j'ai toujours une envie folle de me tirer loin loin loin...d'ailleurs ça fait déjà 2 mois que je suis partie en Afrique... suspense) il y a un remède à la monotonie (ok on vit au paradis mais la terre regorge de mille paradis) c'est de recevoir des amis ou de la famille.

Pour toi qui me "follow on Facebook" (vivre ici c'est aussi mélanger le français et l'english dans une même phrase sans que personne ne se foute de ta gueule de totally bilingual... perso j'ai jamais compris les gens qui faisaient ça...)
Anyway, tu sais que ma 'tite mère est venue passer quelques jours sur le caillou.

Et avoir ma 'tite mère sur le caillou c'était juste trop beau!
 
Ça va faire 5 ans qu'elle s'imaginait mon quotidien au travers de mes blablas, de mes photos.
5 ans qu'elle entendait parler de la Tourmente, de Camaruche, de Shell Beach...
De mes Noëls entre amis, de mes 31 Décembre sur le sable, du Carnaval, de mes anniversaires loin d'elle.
5 ans qu'elle entendait des prénoms, qu'elle voyait des têtes qui passaient devant la webcam, qui faisaient des "coucou!!".
5 hivers dans la grisaille, loin de la prunelle d'un de ses yeux (l'autre prunelle de son deuxième oeil étant mon frangin resté au pays).

Et forcément avoir ma 'tite mère sur le caillou m'a fait redécouvrir l'île au travers de ses yeux, ses yeux qui n'ont jamais autant brillé.
J'ai eu envie qu'elle voit tout de ma vie, qu'elle comprenne surtout pourquoi j'avais décidé de partir si loin et pourquoi chaque années je lui répète que ma vie n'est plus en métropole, du moins pas pour l'instant.

J'aurais pu faire style que ma vie n'était que nature, détente, plage et sable fin... mais en ce moment ma vie c'est plutôt du grand n'importe quoi.
Enfin quand je dis du "grand n'importe quoi" ne va pas t'imaginer des horreurs.
N'oublie pas que je vis au pays des bisounours moi. Donc quand je dis du "grand n'importe quoi" je dis juste que je cours dans tous les sens, je n'ai pas une minute à moi, je suis toujours dehors, j'ai perdu toute notion de ménage et d'alimentation équilibrée, je passe plus de temps à danser qu'à dormir et forcément je ne peux passer devant le Select sans m'arrêter pour un 'ti canon.
Je crois que je suis en train de faire une 2ème crise d'ado, (mouais... la crise de la trentaine plutôt, mais je t'en parlerai peut être plus tard...).
Donc quand ma 'tite mère est venue bah je l'ai embarqué dans mon quotidien.

Ca commence avec une marche à Grand Fond (non parce que faire la fête c'est bien beau mais faudrait pas non plus devenir une grosse patate) puis le 'ti dej en terrasse, la douche et zou au turbin.
Bon là, elle, elle allait à la plage, ou elle se reposait à la case.
Une fois sortie du travail on allait au mythique Sunset à Shell avec les potos (et l'apéro) pour continuer au Select, parce que l'apéro toujours.
Et c'est là où j'ai dû dire Stop!
Non parce qu'après 2 planteurs bah ma 'tite mère voulait grimper sur Moby et aller au Yacht!
J'avoue que m'entendre dire "Non Mam' tu sortiras pas en boite ce soir" m'a fait complètement halluciner.
C'est elle qui me répétait ça quand j'avais 15ans.
Sauf que moi j'arrivais toujours à trouver un copain (un vieux de 18ans qui avait son permis) pour m'amener, quand ce n'était pas elle qui cédait et qui se tapait les 30kms sur route de campagne en pleine nuit.
C'est vrai que j'aurais pu l'amener au Yacht mais il était à peine 21heures à la fin de son 2ème planteur...
(Mam' je sais que tu me lis... ne t'inquiète pas on s'est tous fait avoir par le planteur... on a toujours tendance à oublier que c'est trompeur...)

On a continué le séjour avec les piscines naturelles, le lagon, le phare, la virée en ville, les tours de l'île la musique à fond et les fenêtres grandes ouvertes... et les copains toujours.
Les copains qui étaient fiers de montrer à ma 'tite mère que je suis bien entourée, qu'on s'aime comme la famille et qu'on ne se quitte jamais.
Et je pense qu'au delà la beauté de l'île c'est ce dont ma mère avait besoin de savoir. Que je ne suis pas seule. Qu'il ne peut rien m'arriver, qu'on s'occupe de moi, qu'on m'aime.
Parce que j'imagine que ça doit être angoissant de voir sa fille partir, partir seule cette fois ci.
Elle a vite vu qu'ici je ne craignais rien.
Elle a quand même été assez flippée de me voir me préparer le matin:
"Ma chérie tu vas où habillée comme ça???
_ Bah je vais au taf' mam', c'est mes robes de boulot, c'est mon uniforme quoi!
_ Mais t'es au courant qu'on voit tes fesses?
_ Bah oui!
_ Ha d'accord, bon bah bonne journée..."

L'avoir avec moi ici m'a aussi montré à quel point j'avais besoin d'elle. C'était doux de faire croire que j'avais toujours 5 ans.
J'ai eu droit à ses gros bisous du matin avant qu'elle me fasse mes tartines grillées au beurre salé pendant que je me frottais le nez avec mon doudou, sa ratatouille (la meilleure du monde entier, même avec des légumes qui n'ont pas de goûts). J'ai eu droit à la soirée crêpes (les meilleures du monde entier of course). J'ai eu le dernier bisou du soir, tous les soirs. Et le "bonne nuit ma chérie à demain".
C'était doux de dire à demain...

Jusqu'au jour où le "demain" est devenu le jour du départ.
Sauf que d'habitude c'est moi qui pars.
Et j'aime pas.
J'aime pas lui dire au revoir et la laisser sur le quai.
J'aime pas qu'elle rentre seule et qu'elle retrouve la maison vide avec les souvenirs du bordel que j'ai mis dedans.
Alors je lui laisse toujours un 'ti mot caché quelque part... un dernier 'ti bout de moi.

Là c'est moi qui suis restée sur le quai, moi qui suis rentrée dans la maison vide avec son odeur partout...
Et c'est moi qui ai trouvé un dernier 'ti bout d'elle caché sous mon oreiller...

Heureusement les copains sont là.

A bientôt Mam'...

 
 

 

5 avril 2013

Black Out!

Aujourd'hui j'ai décidé d'être organisée.
Être organisée ça commence par prendre mon billet retour pour la métropole.
Juste pour les vacances hein. Bah non je rentre pas hein. T'as rêvé toi!

Quand j'ai décidé de revenir en Novembre je ne savais pas trop si j'allais rester 6 mois... 1 an...
C'est pour ça que j'avais pris un billet Aller/Retour modifiable sur 1 an.
À l'époque je tentais déjà d'être organisée.

Ce matin je décide donc de modifier le retour. Que de toutes façons je ne sais pas quelle date j'avais fini par booker mais je sais que je pouvais modifier jusqu'à Septembre.
On est en Avril.

Wouaw! Je suis sacrément organisée.

"_Allo Madame Bonjour. J'ai un aller/retour chez vous modifiable sur un an et je voudrais réserver le retour. S'il vous plaît merci.
 _Votre n° de dossier s'il vous plaît.
 _Ha! Bah merde je l'ai pas. (pas si organisée que ça la nana...)
 _Votre nom alors.
 _Soïzik.P......... (attente)
 _Vous êtes sûre?
 _Sûre de mon nom? Bah oui hein...
 _Non sûre que c'est chez nous que vous avez pris votre billet.
 _Bah oui hein quand même. Je me souviens bien de la dame du bureau de droite, elle cherchait les meilleurs tarifs et elle m'enviait si tant de partir au soleil et elle m'avait même dit qu'il fallait pas que Dinou il soit trop gros sinon il allait voyager en soute... Je me souviens m'être dis que je ne savais pas quand je voulais rentrer mais que bien sûr j'allais rentrer... Donc le modifiable 1 an c'était chouette Madame.
 _Laissez moi chercher et je vous rappelle Mademoiselle."

C'est là où j'ai commencé à me dire qu'être organisée c'était quand même pas hyper facile. Passer des mois dans un dossier sans numéro... c'était sûr qu'on allait me perdre.

Drrrrring! (wouaw déja? L'est sacrément rapide la dame).

"_Bonjour Mademoiselle P, c'est la dame du bureau de droite à l'appareil.
 _Ha alors c'est bon? Vous vous souvenez de moi? Je voudrais modifier mon billet s'il vous plaît Madame. Pour être bien organisée.
 _Oui je me souviens de vous. Vous vivez sur un caillou, avec votre chat. Vous avez souvent un foulard dans les cheveux... vous êtes un peu hippie... hahahaha...
 _Ha bah oui c'est ça, c'est bien moi. Alors ce billet?
 _Je suis désolée de vous dire que vous ne l'avez pas pris chez nous votre billet. Vous avez bloqué les dates mais 3 jours avant votre départ vous avez annulé.
 _...... QUOI? Bah... c'est pas possible hein. (genre prend moi pour un jambon). Non parce que j'y suis sur mon caillou, mon Dinou chat fils aussi. On est bien arrivé en avion quand même, genre on n'est pas arrivé en passant par un monde parallèle... même que Roger il avait complètement craqué son slip, je m'en souviens.
 _Je suis ravie de savoir que vous êtes bien arrivés sur votre caillou vous même et votre Dinou chat Fils mais vraiment le billet vous ne l'avez pas pris chez nous...
 _Ha d'accord. Mais je l'ai pris où alors hein... Pfff j'en ai marre Madame, moi je voulais être organisée là et puis bah...
 _Profitez du soleil Soïzik, si vous ne rentrez pas c'est pas grave. Ça reste entre nous, mais c'est la merde ici... Restez sur votre caillou. Profitez pour moi...
Euh bah oui mais quand même Madame... va bien falloir que je rentre."

Finalement je ne suis même plus sûre d'avoir pris un A/R, je ne sais encore moins chez qui.
En agence? Ici? En métropole? Sur internet???
Mais bordel comment on a fait avec Dinou pour arriver là?
J'suis quand même pas désorganisée au point de me télétransporter!
Et j'ai pas envie de repayer un billet si j'en ai déjà acheté un.

C'est pas grave... je vais rentrer à la nage.
Si je pars de suite je serai au pays en Septembre non?

30 octobre 2013

Racontera? Racontera pas?

Pour toi qui me suis sur FACEBOOK tu sais trèèèès bien que le Sailing Trip est terminé depuis déjà 2 mois...
Mais alors pourquoi n'ai-je pas raconté la suite et fin depuis le temps?!

Non mais c'est vrai dis La Raconteuz, tu fais caca dans la glue sur ce coup là!!
Pourquoi tu racontes pas???!

Oui, oui, oui... Mea culpa...
Pour une fois, j'ai pris le temps de vivre l'expérience pour moi et moi seule, en me disant que j'allais raconter plus tard.

J'ai tenté de poster en mode rétroactif, mais là je n'y arrive plus très trop bien...
Parce que je suis rentrée depuis déjà siiii longtemps, que depuis le temps il s'est passé mille trucs et que je ne sais même plus par où continuer.

Du coup tu ne comprends plus pourquoi je suis sur le point d'arriver à Ste Lucie dans mon ancien article, et qu'entre temps je suis aussi allée en métropole... alors que je ne suis actuellement ni à Ste Lucie et encore moins en Métropole!
Euh j'avoue que moi aussi je m'y perds un peu, je ne sais plus trop où je suis en fait...
Ce qui est sûr c'est que j'y suis et que j'y suis bien!

J'ai 2 solutions:
Soit je te raconte de St Lucie à Grenade en 1 mot: "wouawputaindesagrandmèreletripdeoufcetourdumondedesantillesàlavoile"
Soit je te raconterai plus tard au risque de ne plus savoir quoi raconter...

Dilemme...

La nuit portant conseil, je déciderai demain si je te raconte... ou pas...

Mais je tenais quand même à te remercier d'être resté fidèle, cher toi, où que tu sois...
Parce que bordel, t'imagine bien que j'ai encore des tas d'histoires de ouf malade à te raconter!

8 mars 2014

**HaPpY wOmAn'S dAy**

Naître.
Tomber.
Pleurer.
Souffrir.
Gazouiller.
Grandir.
S'écorcher.
Crier.
Se relever.
Sentir.
Saigner.
Grincer.
Fuir.
Chalouper.
Dandiner. 
Ricaner.
Pouffer.
Séduire.
Sourire.
Être.
Partager.
Courber.
Lisser.
Crémer.
Épiler.
Raser.
Coiffer.
Laver.
Frotter.
Récurer.
Accueillir. 
Consoler.
Calmer.
Soigner.
Diriger.
Guider.
Organiser.
Investir.
Construire.
Réussir.
Pleurer.
Craquer.
Souffler.
Comprendre.
Apprendre.
Surprendre.
Donner.
Décider.
Jouir.

La fille.
La femme.
La mère.
La p*tain.

Être l'une ou l'autre, être une et toutes les autres...


À ma Mam', à celles qui m'aident, à toutes celles que j'aime...
À mes plus belles...

2 avril 2014

Telle mère, telle fille...

J'te l'ai pas dis mais j'ai eu ma Mam' en vacances sur le caillou la semaine dernière. Et avoir ma Mam' sur le caillou bah moi ça m'a fait hyper super plaisir.
Haaaalala oui comment ça m'a fait hyper super plaisir...

Mais d'abord il a fallut qu'elle arrive jusqu'ici.
Et pour ma Mam', prendre le train, prendre une navette, dormir à l'hôtel, reprendre une navette, arriver à l'aéroport, s'enregistrer, embarquer, survoler l'Atlantique, récupérer sa valise, se réenregistrer, réembarquer, atterrir sur le caillou bah c'était le pire truc qu'elle ait eu à faire de sa vie. 

Non mais Mam', c'est hyper simple j'te dis! T'as juste à suivre les panneaux... T'as déjà fais pire que ça non? Non? Mais si Mam' t'as déjà fait pire, t'as accouché y'a plus de 30ans sans péridurale!! Ça moi je suis pas certaine de pouvoir le faire un jour... alors venir jusqu'à St Barth seule, j'te jure que c'est de la nioniotte.

Bien évidemment elle a réussi et elle est arrivée sur le caillou.
Elle est arrivée avec des bouts du pays, avec des p'tits cadeaux, avec des photos de la famille, avec ses yeux pleins d'étoiles et ses bisous qui sentent si bon.

L'année dernière je lui avais fait découvrir le caillou avec ma bande de joyeux zouaves à terre et cette année je voulais qu'elle découvre la mer.

Elle a donc fait son baptême à la voile sur le beau bateau de mon Captain'.

"Mam' tu te débrouilles pour poser tes fesses dans ma copine Dinghy sans passer par dessus bord d'accord, et sans te prendre les pieds dans le bout et puis après tu t'éloignes bien de moi parce que quand je vais démarrer ma copine Dinghy bah je vais donner un grand coup de coude et je voudrais pas te casser le pif, alors tu t'éloignes de moi mais tu tombes pas à l'eau hein?
Après quand on arrive au bateau bah tu poses ton pied sur le boudin et tu t'accroches hyper à la filière et nous on va te hisser.
Ok?
Ensuite bah tu t'assois peinard mais tu fais gaffe à pas te prendre l'éolienne et puis tu touches pas à ça, ni à ça et puis quand on va empaner bah tu feras bien tout ce que je te dis. Et puis... Et puis si t'as envie de faire pipi tu me diras que je t'explique pour la pompe et puis euh...
Ha et puis si, si y'a un grain bah faudra pas que t'aies de la trouille parce que ça fout de la trouille les grains mais ça va, on gère.
Et puis aussi, si ça gîte beaucoup et que t'as l'impression qu'on va chavirer bah non on va pas chavirer, mais tu t'accroches hyper hein??!
Ok?
Et puis bah espérons que t'aies pas le mal de mer surtout. 
Ok Mam' t'as bien tout compris?"

Bah grave qu'elle a tout bien compris!
Et c'était assez chouette de la voir découvrir la mer. Les yeux pleins d'étoiles et pleins de larmes de joie à l'heure du Sunset.
Elle nous a fait une montée sur le bateau toute en souplesse, elle s'est bien assise à l'arrière sans toucher à rien et même qu'elle a pas eu le mal de mer!
Et elle a même pas eu de la trouille quand on s'est pris un p'tit grain.
Bon en même temps Mam' c'est une Bretonne alors la pluie et les tempêtes elle connaît.

Après ça elle a fait son baptême de Moby.
"Mam', sur Moby t'as rien à faire. Juste à rester hyper souple et à te pencher comme moi et puis tu t'accroches bien à moi aussi. Et dans les côtes tu te penches hyper en avant pour qu'on monte et dans les descentes bah tu forces un peu sur les cales-pieds pour pas me faire glisser. Et puis euh, si, quand tu vas descendre de Moby bah tu fais gaffe à ton mollet. Va pas toucher le pot avec, ça brûle.
Ok?
Ok tu restes bien souple et t'as pas de la trouille hein?
Moby et moi on gère.
Ok Mam' t'as bien tout compris?"

Bah autant elle a géré en bateau, autant sur Moby... aïe aïe aïe!

Elle a eu un coup de trouille et elle a faillit nous mettre toutes les 3 dans le zion!
En plein virage-de-la-mort-en-descente elle s'est tétanisée et s'est mise à pousser des p'tits cris de hamsters affolés. Forcément j'ai commencé à perdre l'équilibre et Moby ne savait plus du tout où donner de la tête. J'ai évité la catastrophe en criant plus fort qu'elle et en lui faisant faire des exercices de respiration et de relaxation.

"Respire Mam', souffle bordel, allez souffffffle. Et arrête de crier nom de nom! Arrête! Souffffle!! Mais respiiiire bondieu! Quoi je crie? Comment ça je crie!?? Mais oui je crie mais tu me laisses pas le choiiiiix, je peux pas m'arrêter Mam'!!!"

Une fois le virage-de-la-mort-en-descente passé j'ai pu nous ramener à la case, un peu secouées mais vivantes.

"Mais Mam' t'as complètement craqué!!! T'es moitié barge ou quoi? On aurait pu se casser la margoulette avec tes c*nneries!! Haaaa mais y'a quand même rien de compliqué à rester assise et à te pencher tout comme moiiiiii!
Haaaaa mais tu me rends diiiingue!!!! C'est pas croyable de pas être cap de faire ça! Juste rester souple et te pencher!!!
Mais non mais... Mais Mam M*ERDEEEEUH!!!

STOP!

Qu'est ce qui me prend de lui crier dessus comme ça?
Pourquoi je suis pas capable d'entendre qu'elle ait eu d'la trouille?
Parce que je sais que si ça avait été une copine assise en panique derrière moi sur Moby, j'aurais pas crié comme ça. J'aurais jamais allumé ma pote comme j'ai allumé ma mère...

Alors pourquoi?
Hein pourquoi on crie toujours sur nos mères?
Pourquoi on a aucune patience avec nos mères?
Pourquoi on sait encaisser tout et n'importe quoi de nos copines alors que le moindre pas de travers de nos mères déclenche en nous un tsunami?

Non parce que je sais qu'on est tous pareils, je sais que ta mère aussi te rend dingue dingue dingue.

Quand elle se plante dans le jetlag et qu'elle te téléphone le dimanche à 7h du mat' alors que tu ne dors que depuis 2h...
Mais p*tainnn combien de fois il va falloir que je te le dise? On a 5h de décalage l'hiver et 6h l'été. Grrrrrr! P*tain mais je dormais làààà!

Quand elle arrive pas à brancher son skype et que tu as l'image mais pas le son. Que du coup tu dois lui donner les indications par téléphone.
Allo??? Mais branche le microooo bordel!!! Et règle ta webcam je vois que ton front là!!!

Quand elle commente tes photos sur Facebook.
Euh tu peux arrêter de pourrir mon mur steup'? Non parce que je vais finir par te bloquer j'te l'dis!

Quand elle te demande ce que tu fais cet été.
Comment tu veux que je te l'dise?? Je sais même pas ce que je fais demain! Ça t'amuse en fait hein? Ça t'amuse que je sois complètement paumée???!

Quand elle te fait LA réflexion "moi à ton âge..."
Oui bah je sais, toi à mon âge t'avais déjà 2 gamins, t'étais mariée et moi j'ai rien, je sais!

Quand elle te dis que tu as maigri alors que tu as l'impression que tu vas exploser tellement tu rentres plus dans rien.
NON! Non j'ai pas maigri! Mais va faire vérifier ta presbytie par contre, c'est pas normal que tu me vois si maigre!!

Quand tu lui parles de ta copine Machine qui vient de se séparer de son copain le Machin et qu'elle est siii triste copine Machine.
Tu te souviens Mam' de ma copine Machine? Hein? Tu vois de qui j'parle? Mais siiiii ma copine Machine qui vit à Mulhouse et qui était avec un c*nnard de Machin!
Au petit "hum hum" de ta mère et à son petit hochement de tête tu vois de suite qu'elle ne voit pas du tout qui est ta copine Machine et encore moins son ex c*nnard de Machin...
Mais tu m'écoutes jamaiiiis quand j'te parle!! Et arrête de dire "hum hum" quand tu sais pas du tout de qui j'te parle!!!

Quand elle te demande si t'as bien fait ta déclaration d'imposition, si t'as pris contact avec ta conseillère à la banque, si t'as payé ta taxe d'habitation, si t'as mis à jour ta carte vitale...
T'arrête!! T'arrête de faire comme si j'étais une raclure de la société! C'est relou!

Quand elle te dit: "T'as dis merci à la Dame?", "T'as dis Bonjour à la Dame?", "Fais attention en traversant la route", "Roule pas si vite", "Met ta ceinture", "Et tu me téléphones quand tu arrives"... Ou toutes ces autres petites remarques infantilisantes.
Non mais sinon t'es au courant que j'ai plus 4ans???

Quand elle vient en vacances/week end chez toi et qu'elle laisse traîner ses affaires.
Mam' ça te dérangerait pas de virer ton sac et tes chaussures de l'entrée steuplait? Met les dans la chambre tu veux! Non parce que si tout le monde faisait pareil, d'ici dimanche soir on pourrait plus sortir de la maison. Et dimanche soir... hein c'est bien dimanche soir que tu dois partir non?

Ça marche aussi dans le sens inverse:

Quand TU vas en vacances/week end chez elle et que TU laisses traîner tes affaires et qu'elle te demande de virer ton sac et tes chaussures de l'entrée. De les mettre dans ta chambre, parce que si tout le monde faisait pareil, d'ici dimanche soir on ne pourrait plus sortir de la maison. Et dimanche soir... hein c'est bien dimanche soir que tu dois partir non?
Mam' j'ai TOUJOURS laissé traîné mon sac et mes chaussures dans l'entrée... 'Serait temps de lâcher l'affaire, je les rangerai JAMAIS. Tu entends? JAMAIS!

Quand elle commence sa phrase par: "Tu te souviens du vieux Fernand?"
Non Mam' je me souviens pas du vieux Fernand! Mais j'imagine que tu vas me dire qu'il est mort. Tu sais Mam' j'm'en fous un peu de la rubrique nécro du village...

Quand elle se casse les couettes à te faire une omelette alors que ça fait 15ans que tu lui répètes que tu DÉTESTES les omelettes.
Tu l'fais exprès? Bah si tu l'fais exprès... Je HAIS les omelettes et NON je veux pas REgoûter, si à 30ans j'aime pas les omelettes, j'aimerai jamais les omelettes!
(ça marche aussi avec les salsifis, les épinards et autres choux de Bruxelles)

Quand elle te fait la réflexion que ton pantalon n'est pas repassé et que vraiment les plis ça fait pas très propre...
Tu crois que j'ai que ça à faire le dimanche matin??! Repasser mon linge?? Mais moi Mam' le dimanche matin je dooors et j'vois pas en quoi 4 plis feraient crade. A quoi sert que je le repasse dans 1heure il sera défroissé d't'façon!

Quand tu profites de son séjour chez toi pour qu'elle te recouse un bouton, une bretelle, une chaussette et qu'elle ne peut pas s'empêcher de te faire la petite remarque: "Il serait peut être temps qu'à 30ans tu saches coudre non..."
Désolée Mam' mais moi à l'école on m'a appris à faire des tableaux Excel, à envoyer un email, à créer un site internet mais pas à coudre!

Quand elle te demande de passer un coup de téléphone à ta Grand-mère, à ta Grand-tante Monique ou autres membres de la famille que tu n'as pas vu depuis mille ans.
Non mais j'ai pas envie Mam'. Vraiment j'ai pas envie de cramer 1heure de mon forfait pour entendre une p'tite vieille se plaindre... P*tain mais elle pourrait pas avoir une boîte mail Mémé aussi là?!

Quand elle se permet de te reprendre sur ton mode d'éducation avec tes gamins.
T'es gentille Mam' mais c'est moi leur mère ok? Donc laisse moi faire comme je l'entends tu veux?! Moi j'suis pas allée te dire que tu avais merdé mon éducation si?
Si?
Bah si voilà j'te l'dis, t'étais hyper trop laxiste avec moi en fait! T'as vu ce que ça donne aujourd'hui???

Quand elle t'appelle par le prénom de ta soeur. Et pire par le prénom de ton frère.
A preuve du contraire j't'ai jamais appellé "Papa" moi!! Alors merci de pas te planter à chaque fois! Ça m'saoule!

Quand tu vois qu'elle galère toujours autant à se servir de son portable et que ça fait des "bip bip" quand elle tape un texto, et qu'elle met 15mins à le taper.
P*tain mais tu peux pas enlever les "bip bip" là... Et il serait peut être temps que tu passes au smartphone aussi. Il date de Mathusalem ton bordel!

Quand elle te fait du chantage affectif pour que tu baptises tes gamins ou que tu te maries à l'église...
Mais j'y crois pas à tes Jésus Marie Joseph! J'm'en tamponne le coquillard de tes Jésus Marie Joseph!!!

Quand elle te dit "laisse moi réfléchir et je te rappelle" quand tu lui demandes de garder tes gamins.
Faut que je sache maintenant Mam'! C'est MAINTENANT que je dois donner ma réponse à ma pote Sophie pour le week end Thalasso!!! Alors si!
On dit que SI tu me prends les nains! Allez... D't'façons t'avais quoi de prévu toi ce week end là? Rien!
T'as jamais rien de prévu toi alors c'est bon hein, on dit d'accord Mam'!
Merci.

Bref.

On a tous ZERO patience et tolérance avec notre mère.
Je te rassure la mienne ne me fait ou ne me dit pas tout ce que j'ai pu énumérer plus haut.

Moi la mienne, ce qui me rend le plus dingue chez elle c'est qu'elle plane.
Elle est à l'Ouest. Elle est naïve. Elle a peur de tout. Et elle pleure tout le temps.

Et quand j'y réfléchis bien, si ça me rend dingue c'est parce que je sais que je suis comme elle. 
Moi aussi je plane, moi aussi je suis souvent à l'Ouest, moi aussi je suis naïve. Moi aussi j'ai peur de tout. Et moi aussi je pleure tout le temps.

Sauf que moi, ce qui me sauve c'est que ma mère a su me donner tellement d'amour et tellement de confiance en moi que j'arrive à passer au dessus de mes trouilles.
Elle m'a toujours encouragée.
Elle m'a laissée faire tout ce que j'ai toujours voulu.
Elle n'a jamais jugé aucun de mes choix.
Elle m'a toujours dis qu'elle était fière de moi.
Et grâce à elle j'ai pu garder mon côté fêlé sans trop de difficultés.

C'est ça toute la différence. Moi j'ai eu d'l'amour.

(C'est atroce parce que je suis sûre que là, en lisant, j'vais encore la faire chialer)

Tout ça pour dire que des fois (souvent) je ne peux m'empêcher de me transformer en bouledogue avec ma mère. Et que souvent (toujours) je culpabilise.
Parce qu'elle ne me crie jamais dessus si je comprends pas un truc tout de suite, parce qu'elle ne s'enerve jamais si je fais trop cuire la viande, parce qu'elle ne m'envoie pas bouler si je téléphone au mauvais moment, parce que chez elle sera toujours chez moi. Parce que dans les yeux de personne d'autre je ne suis aussi importante.

Alors Merci Mam' d'avoir réussi à traverser la planète pour venir me voir, Merci pour le boeuf bourguignon, le filet mignon, le poulet-puréemaison.
Merci pour les bisous jolis, les "bonne nuit ma chérie".
Merci...

Et là c'est moi qui chiale comme une grosse patate parce que jusqu'à mon prochain retour au pays ça va faire encore beaucoup de dodos sans toi...

6 avril 2014

Le jour où rien ne sera jamais plus comme avant...

Je ramasse de ma nuit. J'ai passé la soirée dehors, avec les copains zouaves, à siffler des bières toute la nuit.
A 5h je rentre, éreintée et ivre, je dois me lever à 8h.

A 6h je me réveille en sursaut. L'angoisse. Un pressentiment. Une douleur.
C'est rien. Rien de grave je le sais.
Ça m'arrive souvent en ce moment.
Je bois quelques gorgées d'eau et me rendors. Encore 2h de répit. 2h en boule dans mon lit.

8h.
Je me réveille difficilement, la bouche pâteuse, les membres lourds, la sensation que la journée va être longue et que mon service du midi va m'achever.
J'espère que le resto sera complet, pour un dimanche midi il y a de grandes chances.
Je n'aurai pas le temps de penser, pas le temps de m'écouter, pas le temps de pleurer.
J'aime bien travailler le dimanche.
Je me dis que si j'avais eu une famille modèle, la famille modèle qui se réunit le dimanche midi autour d'un bon poulet rôti, ça m'aurait dérangé de travailler le dimanche. Mais chez moi on ne se réunit pas le dimanche.
Alors j'aime bien travailler le dimanche, regarder ces gens qui viennent en famille ou en couple. J'aime les servir et leur faire des sourires. Je fais toujours en sorte d'être la serveuse exemplaire, celle à qui ils parleront un peu.
J'aime les imaginer rentrer chez eux, aller faire une promenade en famille, jouer à des jeux tous ensemble.

9h.
Mon chemisier est repassé, mes cheveux sont tirés et j'ai encore la chance de ne pas avoir mes excès de la veille marqués sur le visage.
J'ai 19ans.
Pas encore une femme, plus une enfant. Mais déjà adulte.
Je fais mes 35h, j'ai mon CDI, je paie mon loyer, mes factures, j'ai réussi à meubler mon studio.
J'ai eu mon bac mais je ne vais pas à la Fac. Pas assez d'argent, pas assez envie de rester assise pendant des heures à écouter un prof sur une estrade dans un Amphi. Moi je veux être sur l'estrade. Moi je veux jouer. Je veux jouer à être une autre.
Alors je travaille pour payer mes cours au conservatoire, pendant que d'autres passent leur journée à étudier, à réviser, à se cultiver.
Moi je n'apprends pas la même chose qu'eux. J'apprends à me lever à l'heure, j'apprends à ne pas être en retard, j'apprends à gérer des fins de mois difficiles, j'apprends à avoir un patron.

Et d'ailleurs il est l'heure pour moi de partir au travail.

10h.
Passer l'aspirateur, la serpillère. Nettoyer les toilettes. Vider les poubelles. Ranger la vaisselle dans les placards. Astiquer les cuivres. Remplir les salières. Faire les vitres. Préparer ma console avec ma mise en place. Du pain, des couverts, mon limonadier dans le tablier.

11h.
Je mets la table pour le personnel. On va encore nous servir des frites et un steack trop cuit. J'ai pas faim, toujours cette boule dans l'estomac mais il faut que je mange, je le sais. Parce que dans une heure je n'aurai pas assez de force pour monter les marches, pour porter ces assiettes qui me brûlent les doigts, pour courir avec un plateau plein de restes. Pas assez de force pour tenir.
Le cuisiniers arrivent, la manager s'installe, et mes collègues ne vont pas tarder. Toutes ces filles plus agées que moi, qui ne savent pas trop non plus pourquoi elles font ce job. Elles aussi elles ont envie d'autre chose, mais à défaut, elles font la serveuse. Et on le fait bien.

J'avale à contre coeur mon déjeuner, en écoutant les recommandations de la manager. Aujourd'hui on va encore faire complet. De l'energie les filles, et le sourire. Toujours le sourire.
C'est là que je vois mon reflet dans le miroir d'en face. Il est où mon sourire?
Il est loin. Dans le souvenir de l'angoisse que j'ai eu à 6h ce matin.

Midi.
Les portes s'ouvrent. Les familles endimanchées se pressent au buffet. Les petits couples d'habitués me font des sourires et le petit clin d'oeil qui va bien. Je me remplis de leur sourire et de leur joie de se retrouver ensemble.
J'ai l'impression d'être "ensemble" avec eux... même si je sais que je suis plutôt ensemble "toute seule" en ce moment.

Mon mec m'a quitté il y a 1 mois.
J'étais pas assez drôle.
Je faisais pourtant mon maximum mais comment être drôle avec un papa en train de mourir?

Je ne lui en parlais même pas.
Je ne lui racontais pas mes séjours à l'hopital, ma trouille de ne pas le revoir vivant la prochaine fois.
Je ne lui disais pas que j'étais allée voir les médecins pour savoir, pour poser des questions et qu'on ne me prenait pas au sérieux.
Je ne lui avais pas dis que j'avais "autorisé" mon père à mourir, parce que je voyais bien que depuis des mois, des années, il se battait pour moi.
Alors c'est vrai, oui je n'étais pas très drôle.
Mais depuis cinq ans je vis avec la trouille au bide, parce que mon père ça fait cinq ans qu'il est en train de mourir. C'est long cinq ans. Ça épuise cinq ans de trouille. Et en même temps en cinq ans j'ai pu dire tout ce que j'avais à lui dire à mon père.
J'ai quand même de la chance, parce qu'il y a des Papas qui meurent en 2 secondes, et en 2 secondes t'as pas le temps de dire.

Moi j'ai eu le temps de lui dire que je l'aime, que je lui pardonne, que je ferai tout pour ne pas être triste. J'ai eu le temps de lui dire que j'allais voyager peut être, que j'allais avoir des enfants un jour et que je leur parlerai de lui.
J'ai eu le temps de lui montrer la femme que j'allais être.

13h.
On est dans le rush. Le resto est plein à craquer.
A peine le temps de débarrasser les tables que d'autres clients attendent devant la porte.
Je suis en nage, mon chemisier me colle au dos, mes cheveux ne sont plus tirés, et j'ai mal aux jambes. Je profite de 2 minutes de répit au passe pour faire le point dans mon rang.
La 12 est au dessert, la 14 va avoir ses plats, la 16 m'a demandé de l'eau et je dois lancer la suite de la 18. La 20 veut... Merde la 20 m'a demandé un truc... Du pain? De la moutarde?? Ha putain je me souviens pas!
Le chef m'aboie d'envoyer la suite de la 14 "ça sort!! On n'a pas le temps de rêver ici, allez bouge!"
Je prends les aiguillettes de canards, l'entrecôte, et j'organise un bel équilibre pour pouvoir partir avec les 2 soles meunières en même temps. Les assiettes me brûlent l'avant bras, mais j'ai pas le temps de retourner chercher mon liteau.

La manager rentre en cuisine, le téléphone à la main.

"Téléphone pour vous..."
Un silence. Un silence qui n'en finit pas.
Pourtant je sais qu'elle n'a pas fini sa phrase. Ses mots sont restés à l'intérieur et elle me parle avec les yeux. Dans ses yeux je vois. Dans ses yeux je sais.

Elle me tend le téléphone

Après je ne sais pas.
Après je ne sais plus.

J'ai lâché le téléphone et j'ai hurlé. La boule que j'avais dans l'estomac est sortie. Cinq ans de trouille envolé dans un cri.
Je me suis recroquevillée. Être petite. La plus petite possible.

Et se relever.

Laisser les aiguillettes de canard, l'entrecôte et les 2 soles meunières.
Aller au vestiaire sans apporter l'eau à la 16, sans lancer la suite de la 18 et ne sachant toujours pas ce que voulait la 20.
Récupérer mon sac, mes affaires.
Tous les clients se taisent quand je traverse la salle, mes collègues baissent la tête.
Mon cri résonne encore entre les murs.

Traverser la ville.
Ouvrir la porte, retrouver mon lit et attendre.
Attendre que mon téléphone sonne. Attendre que quelqu'un arrive. Attendre et comprendre.
Comprendre que rien ne sera plus jamais comme avant.

Aujourd'hui ça fait 11 ans que rien n'est plus comme avant.

Une date... rien qu'une date.
Où ça n'est pas plus douloureux, pas moins qu'avant.
Une date... rien qu'une date.

22 décembre 2015

Encore un matin...

5h34: tétine.
5h52: tétine.
6h04: tétine!!!!!
Mais greffez luiiiii cette tétine b*rdel!!
Je déclenche l'ourson magique qui fait la musique du dodo, en vain, et je suis bonne pour avoir la mélodie pourrie dans la tête toute la journée.
6h06: je fais 3 caresses à Dinou, jouant à 2 cms de ma tronche, et je le supplie de "mais p*taiiin de b*rdel de c*iotte arrêêêête tu vas réveiller ta sœur!!!!
Pas manqué, La Chouette hurle et re la tétine et re la musique pourrie du dodo...
Elle gazouille intestinalement parlant et se rendort. Ouf...
Dinou lui, a décidé de me retourner la case. Excédée je le mets dehors.
Je dors... Il est 6h15.
Rêve-je? (Étrange à prononcer... rèvje? À vérifier) 
Rêve-je, disais-je... Ou bien une bagarre de chat minou d'une extrême violence se déroule dehors??
Ni une ni deux, je saute du lit en mode Ninja et je cours dans le zion pour aller sauver mon fils, qui oui, est tapi (carpet, vous noterez le jeu de mot bilingual pourri) qui est tapi donc, effrayé par un gros vilain sauvage. Le sauvage fuit (mauviette) et j'attrape Dinou par la peau du cou (et non je ne le fais pas rentrer d'un coup de pied au cul, même si je commence à être super vénère les fesses à l'air dans le jardin de bon matin...)
6h23: Dinou et la Chouette dorment...
Moi aussi allez DODOOOOO!
6h30: tunununut tunununut tunununut!!!!

Il y a des matins comme ça où mes 20 ans me manquent...
Où 6h30 était l'heure à laquelle je me couchais, un peu allumée et en joie...
Là il est 6h30 et à 10h au taf on va me dire: "houlaaa vous avez des petits yeux Soïzik, vous vous réveillez tout juste ou quoi?"

Sur ce...
Bonne journée à vous, je file, j'ai 2/3 trucs à faire avant d'aller au taf.

30 décembre 2015

On the road...

En sortant du travail je ne rêve que d'une chose: retrouver la Chouette, pour les câlins fous doux du dodo...
Mais avant de pouvoir me lover dans son petit cou il faut que je traverse l'île. Et en ce moment traverser l'île c'est limite le Paris-Dakar.
Tout le monde est stressé, pressé, au taquet pied au plancher pour espérer gagner quoi? 10 secondes?
Le rétroviseur on n'y pense pas, le clignotant encore moins, téléphone à la main, clope au bec et vas-y que je balance mon mégot par la fenêtre!
Ça se grille les priorités, ça se klaxonne, ça ne se laisse pas passer.
On étouffe, on s'éclabousse de noms d'oiseaux, on veut aller vite, plus vite, toujours plus vite!
Depuis quelques jours j'essaie d'être encore plus à l'image de mon petit autocollant collé au cul de mon pare-choc défoncé: "la courtoisie moi je suis pour".

Je mets mon clignotant, partout, tout le temps. Je préviens d'un ralentissement avec mes feux de détresse, pour que le copain derrière ait le temps de ralentir.
Je ne double pas. Jamais.
Je laisse passer ceux qui tentent désespérément de s'engager sur la route principale.
Je ralentis en zone à risque, même si j'ai l'impression de connaître chaque virage, chaque nid de poule.
Et ce soir, ralentir m'a sauvé.
Un véhicule était à l'arrêt en haut du virage de Camaruche, tranquille Émile. Alors les pressés ont doublé. Ne se doutant pas qu'une jeune maman, après sa journée de travail, rêvait de retrouver sa bébé Chouette, pour les 10 secondes de bisous doux avant le dodo.
J'ai ralenti juste avant le virage, comme si j'avais senti.
6ème sens ou non, je ne saurais jamais.
J'ai peut être eu 10 secondes de moins sur les bisous-câlins-doux-fous du dodo, c'est certain.
Mais je suis certaine que ce soir, ralentir m'a sauvé.

Prenez le temps de respirer au volant... Ça change tout!

3 janvier 2016

Ouais... HUGE!

Conversation à la pause clope:

"Wouaw hier soir c'était huuuuge!! La fermeture du Yacht Club mec! Ouais c'était boom-boom Gros!
_ Grave on a tout donné, tout déchiré! TOUT!
_ ...
_ P'tain du loooourd!
_ ...
_ Mais comment on a pris trop cher! J'suis mort.
_ Ouais dead qu'on est ce matin!
_ ...
_ T'y étais toi?
_ Ouais toi aussi t'y étais?!
_ ...
_ Vu la face que t'as ce matin, forcément t'y étais!
_ ... Hum. Oui. Ouais ouais j'y étais aussi les gars. Huuuuuge. Hum hum c'était huge. TROP."

Pas la peine que je leur précise à ces 2 gais lurons que j'étais en pyj à 21h30, que j'ai passé la nuit avec une bébé Chouette au nichon, et que c'est pour ça que j'ai la face de travers de bon matin. Non ce n'est pas la peine...

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